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    Agriculture industrielle

    Nous avons crée une rubrique "paysannerie" à mettre en vis à vis.

    Origine

    L'agriculture industrielle, provient tout d'abord du capitalisme colonial; elle a commencé à détruire l'agriculture traditionnelle paysanne au dès le 18ème et le 19ème siècle dans la conquête du nord ouest américain, par l'arrivée de colons européens qui ont lancé les cultures d'exportation (tabac, coton, sucre de canne....) avec la main d'oeuvre noire esclavagisée, en créant d'immenses espaces agricoles sans arbres, snas forêts, sans haies après destruction des zones humides, et à l'aide d'une irrigation sans économie prise sur les rivières et fleuves

    Les espagnols en avaient déjà crée les prémices en Amérique du sud (Argentine, Brésil...) avec les grandes latifundias utilisant la main d'oeuvre indienne. Au nord de l'Amérique, les cultures d'exportation se combineront avec la traite des noirs.

    En Afrique les cultures d'exportation imposées par les colons (arachide, cacao, café...) détruiront la paysannerie traditionnelle, détruiront des terres souvent fragiles, et obligeront les paysans à travailler pour ces cultures, tandis que les cultures traditionnelles seront en recul.

    Le même phénomène se reproduira partout, en Asie, dans toutes les colonies. Le recul des cultures traditionnelles pour la nourriture sera un des problèmes majeur.

    Quand la chimie interviendra à la fin du 19ème pour les engrais, ce sera une catastrophe: la mort des terres sera annoncée.

    Les cultures d'exportation combinent donc: l'appropriation des terres paysannes, l'élimination des cultures locales nourricières, la culture sur grandes surfaces (élimination des arbres, des haies, drainage des terres, canaux d'irrigation venus des grands fleuves), l'introduction de cultures pour l'exportation vers l'Europe, l'usage de l'eau en grande quantité, les engrais chimiques dès que ceux-ci apparaîtront, une main d'oeuvre indigène souvent en travail forcé, ou l'esclavagisme noir. Par les méthodes de travail c'est le début du travail en usine, et c'est dans le même temps une grave atteinte à l'environnement dont on ne parlera que très tardivement..

    L'agriculture industrielle se répandra également dans les pays européens, dès avant la révolution industrielle, en GB, en Allemagne du nord, puis en France... et se généralisera dans les pays conquis.

    Expropriations, grandes surfaces, appropriation de l'eau par les grands propriétaires (les grandes bassines, les barrages), mécanisation à outrance des outils, recul de la forêt (restera des réserves de chasse), suppression des haies, engrais industriels, pesticides, herbicides....pertes des principes de l'agriculture paysanne: polyculture bien étudiée, assolements, jachères ou culture luzernes....

    Principe de productivité contre principe d'une production pour les besoins humains. Destruction de l'environnement.

    Les espaces soumis à l'agriculture industrielle sont plus facilement la proie des incendies. Plus d'arbres et de haies pour stopper le vent ou l'amoindrir. Les monocultures ne résistent pas au feu.

    2023

    Plantations d'arbres qui obéiront aux mêmes principes en Occident;

    La forêt traditionnelle naturelle offre un complément de nourritures, d'abris pour les hommes sous toutes les latitudes: variétés de fruits et de feuilles nourricières, abris naturels, animaux susceptibles d'être chassés, animaux qui peuvent paître sous la garde de bergers.

    Les forêts naturelles résitent mieux aux incendies car sont des réserves d'eau

    Cela est detruit avec l'agriculture industrielle et les plantations d'arbres en monoculture.

    A l'époque moderne: Monocultures d'arbres, pins ou épiceas pour que cela pousse vite et permette une exploitation du bois rapide, par ex les Landes en France, après destruction de la zone humide, au 18ème sous Louis XIV pour avoir le bois des bâteaux d'esclaves. Plantations destructrices du sol, propices aux incendies, sans intérêt pour l'nvironnement.

    Une forêt doit être constituée sur le principe de la forêt naturelle: plusieurs sortes d'arbres, ajoutés sur plusieurs années, pour avoir des arbres d'âges divers.

    Il faut nettoyer les forêts si elles sont exploitées, car les bois morts n'ont pas le temps de régénérer les sols. Ils ne le font que dans les forêts naturelles d'arbres divers.

    Les monocultures d'arbres ne résistent pas aux incendies.

    Problème de la mécanisation agricole

    Qu'est-ce qu'il est bon de mécaniser pour le travail agricole ? Tout ce qui soulage la peine de l'homme sans détruire la terre et l'environnement ainsi qu'une mécanisation qui préserve le travail collectif. Par exemple les moissonneuses batteuses ont été un véritable progrès quand elles étaient achetées par le village et allaient de ferme en ferme. Tirées d'abord par des chevaux puis par des tracteurs, mais attention au tracteur..qui remplace le cheval de trait. Pour faire des labours profonds ? C'est ce que l'on a fait et qu'il ne faut surtout pas faire. Fissurer la terre mais surtout ne pas la retourner; Toutes les substances qui régénèrent la terre en profondeur seraient tuées, comme les vers de terre.

    Oui à des tracteurs légers pour le transport, et certains travaux des champs.

    Les tarcteurs :Source d'emprunt et d'endettement, d'individualisme, de rupture éventuelle du travail collectif, mais aussi permet d'économiser du temps et de la fatigue. C'est au village, à des groupements de paysans d'en décider

    En forêt préserver le cheval de trait au tracteur pour tracter le bois, le tracteur défonce les chemins, fabrique des ornières.

    Lénine croyait qu'en donnant un tracteur à chaque paysan il en ferait un adepte de la collectivisation. Cela n'a ni queue ni tête.Si l'URSS avait pu le faire, les paysans avec des tracteurs auraient été traités des Koulaks. Jamais l'URSS n'auraient donné des tracteurs aux paysans individuels. Dans les kolkozes il y a eu des tracteurs qui n'ont pas converti les paysans qui venaient d'être obligés d'y entrer. Ces tracteurs ont été de très mauvaise qualité, ils étaient irréparables, les pièces n'existaient pas. Cette opinion de Lénine donnée par Linhart n'arrange pas le point de vue de Lénine sur la paysannerie.

    Aujourd'hui 2020-23, l'hyper mécanisation a pour objectif de faire des "cultivateurs" des ennemis de la population tant leur endettement les a rendus méchants, vindicatifs, violents, imperméables à tout raisonnement. Ils ont consenti à cette hypermécanisation, dont les gros tracteurs, par machisme (m'as-tu vu) et comme conséquences de la tromperie des semenciers, "monsanto" et autres qui leur ont fait miroiter des contes de fées. Leur endettement les rend accrocs aux pesticides associés à des bons rendements: c'est pire que de l'idéologie à haute dose !

     

    Violence de l'agriculture industrielle

    L'Etat consent à la violence de cette agriculture qui est représentée par le lobby agro-industriel, et en France par le Ministère de l'agriculture, qui est un Etat dans l'Etat, et son syndicat la FNSEA.

    Toutes les violences organisées par la FNSEA sont "pardonnées" par l'Etat : violences aux personnes, menaces, intimidations par les milieux de l'agriculture productiviste contre les représentants de l'agriculture BIO.

    Qqs exemples: février 82 violences contre Mme Cresson; février 89 mise à sac du bureau de la ministre Voynet; nov 2004 le centre des impôts de Morlaix pris d'assaut, un policier grièvement blessé; nov 2013 Paris bloqué par des tracteurs, mort d'un pompier de 28 ans; sept 2014 centres de la MSA et des impôts incendiés à Morlaix ; juillet 2015 mobilier urbain détruit et mise à sac d'un supermarché dans plusieurs villes du Grand Ouest; en 2022 incendie du siège de l'office français de la bio-diversité. (le Monde des 16 et 17-7-23)

    Il est clair que l'agro-industrie fait et fera la guerre à tous ceux qui veulent mettre en question l'agiculture productivite, tant du point de vue de la santé publique, que du point de vue de l'environnement.

    La sortie du film "les algues vertes" (produit par le nitrates en Bretagne) a occasionné des violences de la part de la FNSEA.

    On voudrait voir un procès contre la FNSEA; il n'y en a pas. Ses membres ne sont pas traités de voyous

    C'est sans compter le soutien de l'Etat français aux violences des "agriculteurs" de Ste Solive, et des armes de guerre employées par les policiers venus les soutenir contre les partisans de la suppression des "grandes bassines" en Indre en mai 23 qui étaient venus en manifestation pacifique.

    Ce sont eux qui seront accusés de violences. Etonnant comme l'histoire est racontée.

    (été 2023)

     

    BETTERAVIERS : ABANDON DES NEONICOTINOÏDES

    10 ans d'attente... Le gouvernement se décide enfin à intervenir et à interdire ces produits destructeurs mais laisse 6 mois de délais !!! Qui vont servir à ce que les betterarvies fassent le plein de ces produits pour les années à venir, exactement comme pour l'herbicide Monsanto. C'est interdit mais tous les "agriculteurs" en ont pour plusieurs années....

    Une interdiction devrait être suivie de la destruction des stocks en cours. Sinon c'est "du bidon".

    Oui ces "agriculteurs" passent , sans ces produits, de 90 tonnes à l'hectare à 60.... un désastre, dit-on. On annonce une augmentation du prix du sucre au lieu de tout faire pour diminuer la consommation de sucre. C'est surtout une dominution des bénéfices!

    février 2023

     

     

     

    Schéma de l' agriculture industrielle

    Monocultures de maïs, blé, riz, sur d'immenses surfaces, aux USA, en Russie, en Ukraine....et d'autres pays comme l'Inde

    Production au moindre coût avec engrais chimiques et pesticides (OGM, semences infertiles...), et beaucoup d'eau en principe.

    Association avec un élevage en batterie gigantesque

    Les sociétés qui possèdent ces céréales entre 70 et 90 % sont : Archer Daniels, Midland, Bunge, Cargill et Dreyfus.

    Le reste concerne l'agriculture traditionnelle et le Bio.

    On est loin d'une agriculture respectueuse de l'environnement

    Les productions sont vendues aux pays pauvres, lesquels produisent du manioc, de l'igname, du plantain, des huiles locales, des légumes, mais pas suffisamment pour se nourrir.

    La production de maïs sert pour 41% à produire de l'éthanol

    2022

    "Révolutions vertes"

    L'agriculture industrielle va de pair avec les dites "révolution agricoles vertes" qui ont utilisé "la faim dans le monde" dans l'après guerre pour promouvoir des semences infertiles mais très productives, à haut rendement, nécessitant beaucoup d'intrants et beaucoup d'eau.

    Ce fut l'idée géniale de Rockfeller et du gouvernement des USA. C'est ainsi que la première expérience eût lieu au Mexique avec le blé, puis en Inde avec le riz. Ce fut l'ascension de sociétés comme MONSANTO

    Vandana Shiva, indienne, a écrit en 2014 un livre faisant la démonstration de la nocivité de ce type de révolution, qui aboutit à soumettre la paysannerie à ceux qui vendent les semences et les intrants chimiques, à l'endetter jusqu'à la rendre incapable de rembourser, et à la faire exproprier, ce qui était le but...pour pouvoir pratiquer l'agriculture industrielle (OGM et semences infertiles) à grande échelle, salariser les anciens paysans sur les terres expropriées pour une misère, et désespérer la population.

    En réalité le film qui suit montre que les paysans savent produire les semences appropriées pour économiser l'eau et pour donner un bon rendement si on les aide réellement par des restitutions de terre, par une meilleure distribution de l'eau, par un meilleur habitat, par un système de santé gratuit, par une amélioration des transports et des routes, par une protection des forêts, lesquelles doivent être couplées à l'agriculture.. etc. et surtout en leur faisant accorder des prêts à taux zero pour qu'ils échappent aux prêteurs escrocs qui les endettent pour leur prendre leurs terres..

    Nous renvoyons le lecteur à toutes les expériences scandaleuses de dites révolutions vertes.. dans le monde.

    Aujourd'hui, en 2022, nous constatons que les propositions de "révolution verte" reviennent sur le tapis en profitant de la crise alimentaire due à la sécheresse et au manque de pluie.

    Le Président du Kenya William Ruto, soudoyé par Bill Gates a décidé unilatéralement d'imposer le maïs transgénique (OGM) dans des parcelles qui risquent de contaminer toute la production de maïs. Celle-ci nécessité bp d'eau, dans tous les cas. Or la paysannerie sait quelles semences utiliser pour résister à la sécheresse, il suffit de l'aider dans cette voie. 57% des Kényans sont contre les OGM;

    Les OGM sont interdites depuis 2012 en Afrique de l'est, ce n'est pas pour rien.

    La paysannerie demande une réflexion scientifique et démocratique sur la question de l'agriculture au Kenya.

    Parviendra-t-elle à se faire entendre ?

    14-1-23 (à partir d'un article du Monde du 23-12-22)

     

     

    Dans le film "Solutions locales pour un désordre mondial", on trouve la définition et l'origine de l'agriculture industrielle.

    Née principalement après la première guerre mondaile et généralisée après la deuxième guerre mondiale, elle se compose de plusieurs éléments:

     

    -Les pesticides et insecticides, nés du gaz moutarde (guerre de 14-18)

    -Les engrais chimiques: à partir principalement de l'amoniac et du gaz naturel (tous les engrais azotés)

    -Les OGM

    - Les tracteurs: venus des chars et tanks

    - l'énergie: venu du pétrole

    -Les semences hybrides devenues infertiles aux mains des grands semenciers, semences qui appartiennent traditionnellement aux paysans

    -une utilisation intensive de l'eau, alors que les "nouvelles techniques" devraient se porter sur des semences peu gourmandes en eau ! Mais qu'importe que les paysans et la population locale crèvent, la police interviendra ! comme au Maroc ci-dessous.

     

    L'agriculture industrielle est une agriculture de guerre qui sépare les éléments qui étaient autrefois liés inséparablement: la terre, la forêt, l'élevage.

    Les lobbys de l'agriculture n'ont de cesse de déposséder les paysans des semences, par ex Monsanto, et de tuer la terre de sa fertilité naturelle.

    Souhaitons que cette agriculture finisse par détruire la société de consommation et qu'il n'y ait plus d'acheteurs......

    octobre 2022

     

    MAROC : CULTURES INDUSTRIELLES INTENSIVES DANS DES REGIONS OU L EAU FAIT GRAVEMENT DEFAUT : CULTURES DE FRUITS ET LEGUMES GOURMANDS EN EAU, AU PROFIT D INVESTISSEURS SANS SCRUPULES.

     

    Ces cultures visent l'exportation naturellement. C'est la suite des cultures coloniales reprises par de riches personnages (chambre de l'agriculture !!) et gros exploitants, qui visiblement n'ont pas une vision précise de la catastrophe qui s'annonce, sur le plan alimentaire, social, environnemental.

    Cette situation déjà ancienne prend une tournure dramatique. Les éleveurs et petits paysans vont disparaître. Ces gens ont pétitionné, on leur a envoyé la police. Pourtant les gros exploitants pompent illégalement l'eau dans des rivières déjà asséchées.

    Cette agriculture se fait dans le cadre du "plan Maroc vert" , ça n'est pas une plaisanterie. C'est tellement vert que bientôt ce sera le désert;

    Des cultures vivrières sont importées !

    Quand les femmes iront donc couper les tuyaux d'eau de pompage puisque les hommes ne le font pas ? Quand iront-elles chercher le roi, que les démocraties occidentales adorent, pour l'emmener dans le désert ?

    1-11-22

    ( cf le Monde des 9 et 10-22, et du 30 et 31-10-22)

     

     

     

     

     

    ARGENTINE : AGRICULTURE INDUSTRIELLE
    (essai à étayer..) AMC 27-2-2021


    L'agriculture argentine intensive est directement issue de l'agriculture espagnole des grandes latifundias du 18ème et 18ème siècles prises sur les terres indiennes, les grands espaces, les forêts, avant et après l'indépendance de 1816.

    Le populisme argentin trouve l'une de ses sources idéologique dans la grande propriété terrienne des espagnols argentins.
    Par comparaison avec l'Europe, il manque à ce pays, mais pas seulement à ce pays, et à toute l'Amérique latine, une révolution agraire qui donnerait massivement la terre au peuple, pas du tout sous la forme despotique soviétique, mais sous une forme collective démocratique, proche da la tradition indienne. La difficulté réside dans le fait que la paysannerie indienne a été totalement évincée et n'existe quasiment plus si ce n'est au nord ouest dans les montagnes.
    Donc l'agriculture argentine s'est construite immédiatement sur le mode industriel intensif dès que cela a été possible (machinisme agricole, intrants massivement chimiques) et comme agriculture d'exportation , contre une agriculture d'autosuffisance alimentaire, sous l'autorité d'un lobby d'origine espagnol. Celui-ci, de plus en plus puissant, possède des milliers d'hectares, par une politique agressive de concentration des terres contre les rares agriculteurs de taille moyenne. Qui plus est, ce lobby ne paye historiquement pas d'impôts, héritage de la colonisation, ou très peu. Il est armé comme les latifundiaires brésiliens, et constitue l'ossature politique du pays.

    Parler du populisme de gauche spécifique de l'Argentine en oubliant la propriété terrienne et sa force politique, c'est oublier le caractère largement féodal mais industrialiste des propriétaires terriens, caractère qui lui vient de la colonisation anglaise qui s'est superposée à celle espagnole.

    L' une des conséquences majeure de cet état de choses : 4 argentins sur 10 vivent actuellement sous le seuil de la pauvreté.

    Le gouvernement argentin populiste dirigé par Fernandez depuis 2020 a réouvert des perspectives progressistes au pays, mais il a aujourd'hui 2 puissants ennemis :
    1)Le FMI qui veut, au nom, des puissants occidentaux de ce monde, tordre le cou à l'Argentine par l'endettement permanent gigantesque. Jamais le FMI n'a prêté autant d'argent à l'Argentine au moment où elle se débarrassait de Macri. Il ne s'agissait pas de lui permettre d'envisager un nouveau mode de production plus démocratique, mais de l'écraser à terme.
    Cette dette est illégitime. Seul un immense mouvement populaire pourrait décider de l'annuler. Sauf que la culture politique de la gauche de l'Amérique latine n'a pas fait sienne d'en appeler au peuple contre les grandes institutions mondiales d'exploitation de ce peuple. Cuba en tête qui a choisi depuis des dizaines d'années d'écraser son peuple. Par contre en 2001 le peuple d'Argentine était massivement prêt à rejeter le FMI….. mais il s'est retrouvé seul.
    Par ailleurs l'Argentine a besoin d'argent et les marchés financiers n'ont prêteront plus pas à bon marché, malgré les taux bas actuels. C'est là que la France et l'Europe apparaissent pour ce qu'elles sont dans les négociations avec l'Argentine, c'est à dire comme des vautours étrangleurs de l'Argentine (cf les négociations avec la Grèce qui furent un modèle du genre)

    2)Les latifundiaires agricoles sont le deuxième ennemi. Ceux-ci font en apparence la grande richesse du pays en vendant soja, maïs et blé à l'exportation et en faisant entrer des devises dont le pays a besoin, c'est pourquoi Fernandez comptait taxer les exportations plus que de coutume (actuellement 33 % sur le soja, 12 % sur le blé et le maïs). Mais voilà que ceux- là hurlent que le gouvernement veut créer des pauvres en les taxant à outrance, tandis qu'eux nourrissent le pays. Un mensonge éhonté évidemment.
    De plus cette agriculture est bourrée de pesticides alors qu'en Europe l'heure est à la lutte contre les pesticides. Cette lutte devrait être mondiale à l'heure qu'il est.
    Enfin l'Argentine est un grand laboratoire pour l'extension des OGM. On peut faire sur les OGM la même réflexion que précédemment. Les consommateurs français entre autres rejettent majoritairement les OGM.

    En outre les grands propriétaires ne payent pas d'impôts ou très peu… cela sera-t-il compensé par l'impôt sur la fortune instauré par Fernandez ?. Quels sont les rapports de forces pour que ça soit effectif ?
    En réalité, Fernandez ne se donne pas les moyens de créer des rapports de forces qui lui soient favorables pour faire plier les latifundiaires, voulant ménager la chèvre et le chou et croyant à une négociation possible.
    Mais il n'y a pas à ménager les grands propriétaires qui ne seront reconnaissants de rien ; seuls leurs intérêts comptent. Ils seront gagnants si Fernandez ne fait pas appel au peuple.

    Ces propriétaires enfin ont un allié de taille : la Chine (communiste….c'est plus qu'humoristique !) qui se propose d'industrialiser à outrance l'élevage : des méga-fermes de plusieurs milliers de cochons ! Alors qu'en Europe un mouvement inverse se dessine tant l'hostilité est grandissante vis à vis de ce type d'élevage. Il faudrait précisément renoncer à ce type d'élevage ! La Chine veut-elle exporter vers l'Argentine la peste porcine qui est endémique chez elle, en raison entre autres de l'industrialisation des élevages (peut-être l'une des causes du covid ??)

    L'élevage argentin a ceci de particulier jusqu'à présent : C'est un élevage extensif ; les bœufs vivent massivement dans les champs, tant les espaces sont grands. Mais ils mangent aussi des tourteaux de soja remplis de pesticides. La viande est pourtant bonne, du fait du type d'élevage bovin non industriel en majorité, mais elle est remplie de pesticides. Elle fait aussi l'objet des exportations, refoulées en France par exemple. Cela fait partie des contradictions.
    L'Argentine vend son soja principalement à l'Inde, l'Iran, le Bangladesh et l'Égypte , puis la Chine, l'Europe également mais peu....
    Les consommateurs français n'en veulent donc pas à cause des pesticides et des OGM. C'est un mouvement qui est appelé à se développer tout comme la diminution de la consommation de viande.

    Il serait question récemment de développer une filière bio en Argentine, preuve que certains idées ont traversé l'océan, mais qu'en est-il exactement ? Cela met au centre des débats la question de la propriété de la terre mais on semble loin du compte ….
    Pour l'instant le gouvernement voit l'agriculture comme une source de fiscalité, mais pas comme une source de nourriture conforme aux besoins humains et sanitaires…

    L'Argentine en 2000 faisait figure d'avant garde concernant le mouvement des masses populaires pour la démocratie, la gestion collective, avec le grand mouvement des assemblées populaires et des coopératives ouvrières dans les villes. Ce mouvement n'est pas mort dans le coeur et la tête des citoyens. Mais les syndicats et partis de gauche ne tentent pas d'y revenir, trop soucieux de garder leurs pouvoirs contre les masses.
    La question agraire et agricole n'est donc pas posée véritablement quant au fond. La poser c'est ouvrir des voies inconnues et difficiles, mais… qui seraient providentielles. Il est à noter bien sûr que ni Cuba, ni la Chine, ne constituent des perspectives en matière de démocratie économique, mais plutôt des freins. Il revient aux argentins de tout inventer.
    Ils doivent rejeter la grande propriété, le machinisme à outrance, les OGM, les pesticides….exiger que tout le monde paye l'impôt, et changer de mode de production agricole et d'élevage.
    Le " comment faire " est la question à résoudre pour les argentins.
    La condamnation de Mr Lazari Baez à12 ans de prison pour corruption, ami de Cristina Kirchner, laquelle est vice-présidente et poursuivie elle-même pour corruption, peut constituer un handicap majeur pour Fernandez pour créer le rapport de forces dont il a besoin. Il serait plus que dommage que l'élan populaire crée en sa faveur se transforme en son contraire, en raison de sa grande proximité avec C Kirchner. Celle-ci ne pourra pas éternellement nier ce sur quoi ses ennemis se fondent pour la faire tomber. Fernandez devra choisir vite, ou l'honnêteté la plus grande, ou les faux semblants…. Et Macri, ou un autre reviendront au pouvoir au grand désespoir du peuple.
    27-2-21 AMC