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    Les forces productives ont-elles cessé de croître ?

    La croissance des forces productives est-elle le moteur de l'histoire ?

    1)Les forces productives ont-elles cessé de croître dans les années trente du 20ème siècle ?

    C'est en 1938 que Trotsky, n'ayant plus confiance dans l'URSS, publie "le programme de transition", base de la constitution, selon lui, de la 4ème Internationale Communiste, en rupture avec la troisième, qui a capitulé. La quatrième avait pour tâche, selon Trotsky, d'offrir à l'humanité, dans l'impasse, une issue vers la vraie révolution prolétarienne, qui passerait par la révolution politique en URSS en vue de restaurer les soviets bolchéviques. C'est une période noire où Trotsky voit, l'un des premiers, la société occidentale face au fascisme. S'ajoute à cela les conséquences de la grande crise économique de 1929 qui touche toutes les sociétés capitalistes. C'est dans cette période que Trotsky reformule les analyses de Marx et présage l'effondrement du capitalisme. Par voie de conséquence, suite à cet effondrement, le socialisme (tel que les bolchéviks l'avaient imaginé) est inéluctable, dit-il. Rapellons que le socialisme, dans la perspective de Marx, qui est celle de Trotsky, ne peut exister que sur la base du développement le plus grand des forces productives, c'est-à-dire en s'appuyant sur les " acquis " les plus élevés de la société capitaliste. Ces acquis constituent selon eux le plus haut niveau de civilisation.

    (ces prémices du socialisme ainsi défini sont infiniment criticables, et mériteraient d'importants développements pour démontrer à quel point Marx était aliéné par la pensée du 19ème siècle, et par son admiration pour la grande industrie, que par ailleurs il pourfend dans tout le Capital....! Nul n'échappe à ses contradictions !)


    Dans ce cadre Trotsky théorise sur le fait que, face à la crise de 1929, le capitalisme ne peut plus développer les forces productives (voir notre rubrique " valeurs d'usage/forces productives), lesquelles " se révolteront " inéluctablement contre le carcan de la propriété privée des moyens de production, pour finalement imposer ce fameux socialisme, si et seulement s'il y a une relève politique (Le marxisme et notre époque, 26-2-1939.p 147 à 185 oeuvres n° 20. Institut Léon Trotsky). De ce point de vue la révolution politique en URSS est une urgence (révolution politique et non pas sociale puisque cette dernière est accomplie).

    De quoi parle Léon Trotsky ? Il ne définit, pas plus que ses prédécesseurs, les termes de forces productives, faisant pourtant de cette expression imprécise un enjeu idéologique considérable.

    Les trotskystes ont eux-mêmes tenté d'éclaircir cette question, afin d'accréditer la thèse de leur penseur. C'est ainsi que Bloch, dit Octave Boisgontier, écrivait dans le n° d'avril 1972 de la Vérité un article où il indiquait, qu'à son avis, les forces productives relevaient des valeurs d'usage.
    Nous nous élevons en faux contre cette vision arrangeante ..

    Rappellons que les forces productives contiennent ensemble, selon les définitions précédentes, déjà énoncées, à la fois des valeurs d'usage utiles aux humains, mais appréciées d'une façon particulière par le capitalisme (richesses matérielles et services utiles), et en même temps les marchandises en tous genres, (dont une masse toujours plus grande peut être contradictoire avec ce qui est utile à l'humanité: marchandises destinées à être seulement détruites, ou à détruire comme l'armement), les moyens de production essentiellement utiles au capital et à l'exploitation, le capital lui-même, la science au service du capital.

    D'après Marx, sur le plan théorique, le capitalisme introduit une contradiction entre valeurs d'usage et marchandises, et entre valeurs d'usage et capital. Les marchandises et le capital peuvent détruire les valeurs d'usage. Marx, hélas, n'a pas développé cet aspect des choses, il l'a juste signalé.

    Dans la tradition marxiste dominante, la crise des valeurs d'usage va de pair avec celle du capital, ce qui pose un problème fondamental aujourd'hui. Dans le texte de Trotsky que nous allons citer, on remarque qu'évoluent dans le même sens, les richesses matérielles, les privations et les souffrances des masses, le chômage, la paupérisation, la crise industrielle, le capital. L'effondrement du capital va de pair avec celui du niveau de vie des masses.

    Citons juste quelques phrases : "....Les forces productives ont cessé de croître. Les nouvelles inventions et les nouveaux progrès techniques ne conduisent plus à un accroissement de la richesse matérielle....La croissance du chômage approfondit, à son tour la crise financière de l'Etat et sape les systèmes monétaires ébranlés.....La bourgeoisie elle-même ne voit pas d'issue... elle marche les yeux fermés à la catastrophe économique et militaire..etc" (Le Programme de transition. cahiers du marxisme. 1978)

    Ensuite Trotsky indique qu'il ne croit pas à la politique américaine du New Deal qui n'offre aucune issue économique. Il se trompe.

    A notre avis, Trotsky va jusqu'au bout des conséquences qui résultent de la notion confuse de "forces productives", laquelle, rappelons le encore une fois, entretient l'idée que la croissance des valeurs d'usage évolue dans le même sens que la croissance du capital.

    Or nous savons aujourd'hui que la richesse matérielle peut croître alors que les masses populaires voient leur niveau de vie s'effondrer, que le capital se porte d'autant mieux que le chômage s'accroît, ce qui résulte ici de la théorie même de Marx. Nous savons que la guerre, si elle est une catastrophe humaine, est un moyen de relancer le capital et constitue une source de jouvence pour l'économie, et que les politiques de stabilité monétaire sont obligatoirement des politiques sociales féroces.

    Trotsky, qui annonce la nécessité et l'inéluctabilité du socialisme, lie implicitement le sort des grandes masses ouvrières à la croissance du capital. Et comme il ne croit plus à la croissance du capital dans les limites de la propriété privée capitaliste, il ne voit qu'une issue naturelle: le socialisme dans la "propriété collective des moyens de production", c'est-à-dire en fait la propriété de " l'Etat ouvrier et paysan ", c'est à dire de l'Etat dirigé par les bolchéviks, et propriété des apparatchiks. On ne va pas discuter ici de cette perspective qui met de côté la question du vrai pouvoir des ouvriers et les initiatives à la base propres aux peuples. On contestera seulement la notion "d'inéluctabilité". C'est une notion qui n'a pas d'existence dans l'histoire.
    Le nazisme, le New Deal et la guerre vont permettre conjointement et paradoxalement au capitalisme de se redresser : relance des moyens de production, dans des conditions d'exploitation tout à fait appréciables !.

    Ou plus précisément, la grande crise de 1929 trouvera son issue 1) dans des politiques de paix sociale (New Deal et Front populaire) pour bloquer les tentatives révolutionnaires, ou dans le fascisme pour museler les ouvriers et accroître leur exploitation. Les deux sont complémentaires; 2)dans des politiques de réarmement intensif; 3)dans la guerre elle-même.

    Le capitalisme ne s'effondre pas de lui-même et trouve toujours une issue à ses crises, si les peuples n'opposent pas leur propre activité révolutionnaire, même sous une forme encore à peine ébauchée. La barbarie est une issue pour le capitalisme, Marx l'avait vu. Mais la barbarie peut ne peut être homogène au monde entier; elle peut toucher les 2/3 de la planète tandis que le tiers restant sera maintenu dans un relatif confort, avec des écarts croissants entre les niveaux de vie des différentes classes sociales. C'est ce qui se passe aujourd'hui. Dans ce cas, la bourgeoisie a la tâche essentielle "d'acheter" les directions officielles des partis et syndicats du salariat, et "d'acheter" les gouvernements des pays libérés en apparence du colonialisme. La corruption généralisée est l'un des mécanismes de base essentiel à la paix sociale et à la croissance du capital.

    Tout ceci pour indiquer que l'expression, "les forces productives ont cessé de croître", n'aurait de valeur que s'il s'agissait uniquement de ce qui est utile au genre humain dès la première guerre mondiale. Mais l'expression serait fausse dès la fin de la deuxième guerre mondiale pour l'Occident. Les grands acquis sociaux, grâce à la guerre et à la reconstruction, dans les pays qu'on appelle développés, a totalement éclipsé la croissance en continu des destructions des pays coloniaux, puis ex colonisés. De plus il faudrait s'entendre sur ce que signifient les "destructions". Par exemple, l'introduction de l'agriculture industrialisée, dans le monde entier, n'a pas été vue, loin de là, même aujourd'hui encore, comme une destruction humaine, environnementale, sociale, culturelle et en termes de production !

    En clair l'expression employée par Trotsky en 1938 n'a rigoureusement aucun sens, et constitue l'une des nombreuses impasses du marxisme

    Trotsky n'imaginait pas un capitalisme florissant, émergeant d'une crise ou d'une guerre, en laissant un salariat misérable et paupérisé dans les 2/3 de l'humanité. Il n'imaginait pas ce capitalisme donnant des miettes à une partie du salariat mondial, contre l'autre partie; il n'imaginait pas un salariat relativement bien nourri servant à maintenir la paix sociale, contre une exploitation accrue des 2/3 de l'humanité, condition de sa renaissance, mais condition également de la barbarie. Il n'imaginait pas que la barbarie pouvait être le produit de la croissance des forces productives. Il ne pouvait pas imaginer un New Deal assez général en Occident, avec un gendarme communiste à l'est, pour faire repartir la machine, il disait que c'est impossible. Il expliquait que le capitalisme n'avait pas les moyens de produire quelques réformes sociales passagères pour conquérir une partie du salariat contre l'autre. Il n'imaginait pas que le salariat des pays occidentaux, plongé dans la perversité de la consommation à bon marché, par l'écrasement de la paysannerie, ne serait plus révolutionnaire, à la façon bolchévique, et n'aurait nulle envie, de toutes façons, de ce qui se passait en URSS.

    (Ecrit en 2006, corrigé en septembre 2009)


    Un commentaire d'une lectrice:

    "Sur la question des forces productives, je me
    demandais si l'imprécision de la définition ne cache pas la difficulté
    de s'entendre sur ce qui est utile aux humains (valeurs d'usage) et ce
    qui leur est inutile ou néfaste ? Comme tu le dis, "la grande majorité
    des marchandises dans l'agriculture, l'industrie, les services ne
    correspondent pas à des besoins humains..." et c'est tout le problème de
    la valeur, ce qui est bon pour la vie contre l'ubris, l'excès, la
    croissance incontrôlée : les grecs disaient "rien de trop" et la
    sagesse populaire : le mieux est l'ennemi du bien...
    Actuellement, les marchandises et le capital détruisent les valeurs
    d'usage et, même si l'inéluctable n'est pas une notion historique, on a
    plutôt le sentiment que c'est l'inéluctabilité du capitalisme qui fait
    question puisque c'est ce modèle qui s'applique partout et qui récupère
    et digère toutes les initiatives et les contrefeux (cf. la critique de
    l'économie solidaire et du commerce équitable dans "Silence!") Tout ce
    qu'on peut espérer c'est que la croissance incontrôlée des forces
    productives se résolve en entropie pour accoucher finalement d'une
    révolution salutaire devant la barbarie et l'inhumanité d'un système qui
    gangrène tout ce qu'il touche."

    (Janvier 2007)

    Note:
    Ajoutons que les guerres et les armes de destruction massive sont une occasion extraordinaire de faire fructifier le capital. Il n'y a nul besoin que la production ainsi réalisée corresponde à un besoin humain. La grande majorité des marchandises dans l'agriculture, l'industrie, les services ne correspondent pas à des besoins humains, qui ne peuvent être définis que par les citoyens eux-mêmes dans des instances parfaitement démocratiques. Par contre elles correspondent à au besoin de la paix sociale par le capital.

    Toutes les crises ont été surmontées au moyen de la barbarie. Marx n'a jamais esquissé une quelconque théorie de l'effondrement du capitalisme. Et sa baisse du taux de profit était seulement tendantielle. Les moyens de lutte contre cette tendance ont été fort bien exposés par lui.

    Vouloir trouver cette esquisse de l'effondrement dans une citation de Marx dans la "Préface à la contribution à la critique de l'économie politique" nous paraît bien tiré par les cheveux (p 230 V) ?? dans la mesure justement où on ne sait pas de quoi on parle quand on nomme l'expression "forces productives".

    En conclusion il y a une logique entre la chute annoncée du capitalisme par Trotsky et l'arrêt de la croissance des forces productives. Notons que cette chute annoncée exclut l'activité autonome du prolétariat comme de celle des masses populaires, ce qui justifie entre autres la dictature en URSS.

    (2007)

    A propos de messages en janvier 2010

    Il faut commencer la discussion par une définition des forces productives, ce que Trotsky ne fait pas.
    Les forces productives ne sont pas les valeurs d'usage comme le prétendait Bloch, ce sont: le capital, la science et les techniques capitalistes, les moyens de production, les marchandises, les richesses naturelles mises en exploitation, les forces de travail utilisées. De ce point de vue elles n'ont jamais cessé de croître. Par contre leur croissance provoque la destruction des valeurs d'usage, les humains, l'environnement (la terre, le sous sol, l'air, la mer, l'eau..).
    Donc la croissance des forces productives peut, à moment donné, entraîner la barbarie.
    Ce qui expliquerait la phrase de Trotsky serait une définition sous jacente de sa part qui mélangeait valeurs d'usage et capital, or comme Trotsky pensait que l'effondrement du capitalisme arriverait (dans une vision déterministe), il voyait dans le fascisme l'arrêt de la croissance des forces productives et la fin inéluctable du capitalisme. Cette vision est contraire à celle de Marx qui excluait l'effondrement mais croyait en la barbarie.

    Les marxistes n'ont pas défini les forces productives pas plus que Marx, et ceci est dommageable.

    ..........................

    Je ne sais pas ce que veut dire cette phrase:" Nous vivons la plus grande crise de l'époque contemporaine, celle qui résulte de la contradiction entre l'explosion des forces productives et l'étau insupportable dans lequel le capitalisme les enserre : analyser cette réalité est la condition fondamentale pour envisager une perspective politique"

    Etant donné que les forces productives n'ont jamais été autre chose que le capital industriel et financier, les moyens de production, les sciences et techniques telles qu'elles sont aujourd'hui, les marchandises, le travail salarié.... et qu'elles s'opposent en tous points aux valeurs d'usage: les humains, la terre, l'environnement, la flore er la faune, la planete, les produits utiles.... je ne comprends rien. Cette façon de plaquer des phrases de Marx à tout propos sans définition, fait qu'on ne sait plus de quoi on parle...

    le 9-1-11


    2)La croissance des forces productives est-elle le moteur de l'histoire ?

    Non écrit...