De très bons articles sont sortis dans le Monde et dans quelques autres journaux (le Monde du 16 et 17-7-23 par exemple) sous la plume de Stéphane Foucart ou Hicham Benaissa, sur le rapport violent de la société avec une partie de la jeunesse et sur le nombre de crimes racistes chaque année depuis la guerre d'Algérie.
La France a gardé dans une partie de ses institutions le mentalité du petit et grand colon, de l'histoire coloniale et de la traite, qui méprise "l'indigène", les hommes de couleur, considère qu'il faut les refouler dans les quartiers périphériques, et les "tuer" éventuellement... C'est encore inscrit dans la chair de la France qui n'a pas cessé d'être coloniale.
De 1970 à 1997 il y aurait eu 731crimes racistes, soit 27 par an.
Rappelons, en plus de ce que nous avons relevé ci-dessous quelques faits:
-17 octobre 1961: manifestation d'algériens à Paris des centaines de morts et blessés, dont certains jetés dans la Seine
-28 et 29 août 1973: Ladj Lounes tué par lz brigadier Canto à Marseille. 17 algériens vont mourir dans l'indifférence.
-19-20 1983: TOUMI Djaidja grièvement blessé à Vénissieux
Marche de Marseille à Paris juste après; mort de Habib Grimzi défénestré du train Bordeaux Vintimille par la légion étrangère
-5 et 6 -12 1986: Malik Oussekine est tué dans le cadre des manifs contre Devaquet
......
La société française a créé une "jeunesse abandonnée à l'idéologie du capitalisme sauvage et sans horizon" (Hucham Banaissa).
La misère, la marginalité, la désertion scolaire sont criminalisées. Le résultat est une révolte tous azimuts de garçons de plus en plus jeunes.
Les articles ne soulignent pas le caractère spécifiquement masculin de cette révolte, comme dans certaines sociétés sud américaines, parce que le monde souterrain de la drogue y imprime aussi ses codes de représailles et d'honneur, même si les vendeurs de drogue protègent leurs espaces... Les filles se tiennent à l'écart, cherchent d'autres horizons, entre autres dans l'instruction. Tout se passe chez les très jeunes, comme si la réflexion était laissée aux filles. Il est vrai que la police cherche à s'en prendre presque exclusivement aux garçons.
A approfondir
20 juillet 23
Cette manifestation a eu lieu quand même. Elle a lieu chaque année, de façon pacifique, en riposte au fait que la Justice n'a jamais fait justice après la mort d'un frère Traoré.
Ce comité est dirigé par une femme, une soeur Traoré. Des membres de la NUPES dont LFI étaient présents à cette manif.
Il est clair que le pouvoir continue de donner raison à la police dont le comportement est ouvertement raciste.
La manif interdite qui a eu lieu quand même a donén mieu à deux arrestations, dont l'un des frères Traoré... qui a été libéré...
Au cours de ces émeutes du 28-6 au 2-7 Il aurait fallu parler aux jeunes, sadresser à eux, leur dire des choses très importantes, sans concessions. Mais il fallait savoir quoi leur dire. Il semble bien que même la NUPES navait rien à leur dire publiquement ou pas grand chose
Les discours des citoyens sur ces émeutes, vont de la haine à
la complaisance.
Haine des destructions sans objet ; évidentes manipulations pour
certains par dauthentiques gangsters ou des voyous dextrême
droite..
Complaisance : on excuse les destructions sous prétexte de comprendre le mal être dune grande partie de la jeunesse masculine
Je néprouve ni haine, ni complaisance. Je suis en colère contre ceux qui auraient pu dire des choses fortes et ne lont pas fait. Je suis en colère car depuis 2005 on na rien appris et rien entrepris d'important sur les banlieues.
Depuis 2005 le corps social semble navoir rien appris ; les dirigeants politiques, la police en tant quinstitution, la gauche , les partis, ceux qui ont riposté en 2005 et leurs enfants .Ils nauraient rien appris ? Rien na été gagné, on a même reculé. La police nest pas mieux formée, il y a toujours autant de racisme en son sein ; la police de proximité na pas été rétablie ; le pouvoir politique laisse en vente libre les mortiers dartifice entre autres sur les réseaux sociaux ; des familles entières vivent du trafic de la drogue par les dealers ; les services publics sont réduits à la portion congrue dans les banlieues ; lencadrement social a reculé (les mairies et le gouvernement ayant supprimé des postes) ; par contre lencadrement politique des jeunes des quartiers vient du RN essentiellement ; la gauche demeure sur son quant à soi au parlement et ne va pas vraiment dans les quartiers ; de très nombreux jeunes désertent lécole dès lâge de 13 ans ; la déscolarisation nest pas prise en compte sérieusement par les pouvoirs publics ; les dealers sont beaucoup recrutés parmi les déscolarisés et les jeunes étrangers isolés ou dont les familles sont à la rue ; les dealers protègent leurs zones de « travail » en négociant avec dautres jeunes de ne pas intervenir là où ils sont, moyennant quoi ces derniers sont financés pour acheter massivement de mortiers dartifice ; la BAC (brigade anti-criminalité) sévit dans les quartiers de banlieue et pratique des contrôles didentité qui nont pas lieu dêtre au pied des immeubles...
Quand la jeunesse masculine des banlieues daujourdhui recommence inlassablement, comme ses aînés, à brûler les voitures des siens en grande majorité, à brûler le peu de services publics existants dans les banlieues, à piller les commerces pour exprimer sa colère, cest que quelque chose dysfonctionne gravement.
Car il y a erreur dans la riposte et le combat mené
A vous les jeunes en colère des crimes impunis, des « bavures » en continu, humiliés sans cesse par des contrôles sur ce que vous êtes et plus rarement sur ce que vous faites, humiliés par la police « dAlliance » qui vous traite de « nuisibles », à vous les jeunes qui vous sentez persécutés, je ne crains pas de dire :
-Vous vous trompez dadversaires, vos ennemis ne sont pas les propriétaires de voitures des quartiers populaires des Villeneuves, des banlieues
Vos ennemis ne sont pas les propriétaires des magasins de la ville, ce ne sont pas les MJC, les écoles, les bus, les abris-bus, les crèches, les mairies, les gymnases . ..
Sen prendre aux siens ou à ceux qui ne sont pour rien dans la mort du jeune Nahel ..cest non seulement absurde, mais cest criminel, et mérite des châtiments exemplaires
-Par contre incriminer la Bac, la police raciste dAlliance, la loi du 28-2-2017 , oui il faut le faire, mais comment et en faisant quoi ??
La loi du 28-2-2017 suffisamment floue pour permettre des bavures, des dérives, et fonctionner, dans lesprit de certains, comme un permis de tuer (la loi noblige plus à prouver la légitime défense ), cette loi doit être abrogée !
Où, sur les murs de nos villes, avez-vous mis en cause cette loi ?
Où lavez-vous qualifiée ?
Avez-vous demandé son abrogation ? NON. Vous préférez
les tirs de mortiers dartifice pour mettre le feu, plutôt que les
pots de peinture pour écrire.
Vous auriez pu inonder les villes dinscriptions, comme les jeunes filles
lont fait patiemment en 2022 et 2023, pour combattre pour leur émancipation.
Les 12 signataires de la loi mériteraient dêtre nommés,
comme Cazeneuve. Les rapporteurs de la loi de même.
Qui a soutenu la loi dans les débats parlementaires ? François
Grosdidier (UMP-LR), Yves Goasdoué (PS)
Avec quels arguments ?
Permettre à la police de tirer sur ceux qui refusent dobtempérer,
donc tuer
?
Ce sont des hommes qui ont fabriqué cette loi.
-Qui sont vos adversaires ?
Le gouvernement Hollande qui a façonné
la loi, le parlement qui a voté cette loi, le gouvernement actuel qui
sen sert, le Ministre de lintérieur Darmanin, la Bac, le
syndicat de police Alliance
Seriez vous manipulés par lextrême droite ? Elle respecte
vos adversaires !
-Qui représente lÉtat ? La Préfecture, lHôtel de police, et subsidiairement les commissariats, le Palais de Justice, les Ministères ..
-Qui représente le pouvoir économique et financier qui soutiennent lÉtat ? La chambre de commerce et dindustrie, les banques (surtout BNP, Crédit agricole ), les représentations des grands lobbies (sièges sociaux dans certaines villes)
-Faut-il mettre le feu à ces représentations ? La mise à feu dun bâtiment, quand elle est possible, ne fait pas disparaître linstitution, institution que vous ne dénoncez pas.
Vous auriez pu inonder les villes dinscriptions,
Demandez aux filles comment on fait !
Vous vous croyez virils avec des mortiers dartifice en main
Les émeutes de 2005 et de 2023 sont des émeutes masculines destructrices,
des émeutes de garçons, elles ne servent pas à votre émancipation !
Elles ne feront rien avancer.
Suppression du syndicat Alliance et de la Bac
A bas les émeutes de garçons
Le 4-7-23 AMC
EXCLUSION SOCIALE COMME POLITIQUE D'EFFICACITE
POLITIQUE DU PIRE DANS LES BANLIEUES ET LARMES DE CROCODILE
MINUTE DE SILENCE : ON TUE AU MOYEN ORIENT GRACE A NOS ARMES
MINUTE DE SILENCE POUR LES MORTS QUE LE POUVOIR A POURTANT PROGRAMMES
MENSONGES D' ETAT POUR NOURRIR LA PAIX SOCIALE
Nous manquons de mots et de phrases pour qualifier ce que l'on peut ressentir
comme dégoût après l'attentat de Carcassonne et l'assassinat
d'une octogénaire juive. Dégoût pour les actes eux-mêmes,
dégoût pour leur utilisation en vue d'empêcher la clarté
sur les vrais problèmes qui gisent derrière, en vue d'anéantir
toute pensée critique sur la fausse unité nationale recherchée
par le pouvoir.
Les analyses qu'on peut faire de la réalité sociale d'aujourd'hui
sont à l'évidence en -dessous d'une vérité que les
citoyens n'osent regarder, et sur laquelle il faut les éclairer.
Le pouvoir, lui, la regarde en face en tentant de la rendre moins visible mais
plus efficiente, cachée sous des oripeaux de haine raciste. Une partie
de la jeunesse française des banlieues, après avoir été
imbibée de la violence sociale en tant qu'héritière de
nos ignominies coloniales, dès son enfance, a été sciemment
condamnée à devenir criminelle. Elle se fait, en effet, le porte-parole
inconscient de nos bassesses et discours guerriers, parce qu'elle n'a connu
que les images de nos guerres exportées, et que l'école de la
République l'a exclue sans lui avoir rien appris
Les banlieues abandonnées par l'Etat et la République sombrent
ainsi de plus en plus dans le communautarisme, le djihadisme et le trafic de
drogue tenu par des mafias étrangères toujours plus importantes,
mafias dont le pouvoir feint de nous dire qu'il va les maîtriser. Or il
les alimente par ses mensonges, ses armes et en créant la misère
sociale et morale.
Le pouvoir religieux et le conservatisme patriarcal sont aujourd'hui triomphants
pour faire semblant de redonner du sens à l'existence des familles rongées
par l'islamisme venu d'Arabie : conception archaïque de la femme, rôle
prégnant de la famille, solidarités de clans
Il nous manque
des mots pour qualifier les relations incestueuses du pouvoir gouvernemental
avec l'Arabie, par exemple, qui est son meilleur client en armes.
Le Maire démissionnaire de Sevran ne nous dit pas autre chose, dans son
désespoir (le Monde du 29-3-18), que ce qui précède en
révélant le burlesque tragique de la farce de la rénovation
urbaine pour 2017-2018 pour quelques centaines de quartiers en France, si tant
est que cette rénovation eût été percutante. L'ANRU
n'a plus d'argent. On nous a fait croire que c'était l'une des issues
possibles au désarroi des banlieues. Mensonges d'Etat, c'est le seul
langage du pouvoir gouvernemental, d'hier et d'aujourd'hui.
Nous devons appeler à l'indignation générale !
AMC le 29-3-18