(lire la rubrique "Afrique")
(4 p)
(voir " Définitions et caractéristiques de base " du
CBA, en anglais, revue du FMI août 1997. Washington)
(ou plus récemment sur Wikipedia)
(Nous proposons ci-dessous une synthèse et une interprétation
de cet article du FMI et d'autres articles de la presse économique sur
ce sujet).
Le Currency Board Arrangement (CBA) vient de la période coloniale. Il
a été inauguré par la GB dans ses colonies américaines
et en Inde, dans la période du 18ème et du 19ème siècle.
Cela a constitué un précédent considérable. La France
a adopté le système. Toutes les zones monétaires établies
ensuite entre une métropole et les colonies relèveront du CBA
ou d'une forme approchée, entre autre la zone franc, la zone sterling.
Il se résume schématiquement en un régime de taux de change
fixe de la monnaie locale avec la monnaie dominante de référence,
ou l'adoption de la monnaie de référence dans un pays inadapté
à une monnaie de référence forte.
Aujourd'hui ce système a été repris et imposé dans le cadre des politiques d'ajustement structurel du FMI. Le CBA constitue la base adéquate pour une libre circulation des capitaux, des pays capitalistes riches vers les pays du Tiers monde dits émergents, en ayant l'assurance de l'élimination des risques inhérents au placement des capitaux dans des économies dites fragiles. Entre autre, le CBA assure, en règle générale, la stabilité monétaire des pays émergents, donc une rémunération importante, au moindre risque, des capitaux occidentaux. De plus il entretient cette stabilité le plus longtemps possible en cas de crise financière, laissant le temps aux capitaux occidentaux de se retire en bon ordre. Seule l'explosion sociale dans les pays émergents peut entraver ces règles.
-Taux de change fixe avec la monnaie de la métropole. Souvent équivalence
de la monnaie coloniale avec celle-ci. Dans les colonies américaines,
c'est la livre sterling qui circule. En Inde la roupie est égale à
la livre.
- Dans le pays dominé, il n'y a plus aucune banque centrale (BC) chargée
d'émettre de la monnaie, c'est le pays dominant qui décide de
la masse monétaire du pays dominé ; celui-ci ne peut se procurer
des devises que s'il exporte dans le pays dominant, mais généralement
il les lui restitue par les importations qui lui sont imposées.
L'Etat ne peut plus se financer par la BC (il lui est interdit d'avoir des créances
sur le gouvernement) et les banques ne peuvent créer de la monnaie de
crédit.
-C'est donc la métropole qui règle la circulation monétaire
et assure une dotation limitée de masse monétaire. La colonie
n'a pas de système bancaire qui lui permette la création de monnaie
" de crédit ". Dans les métropoles, les artisans, commerçants,
premiers industriels recourent à des banques spécialisées,
ou à la banque de France ou d'Angleterre, pour obtenir du crédit
en vue du développement de leurs affaires. Ils présentent un effet
de commerce d'un de leurs clients, qui n'est pas encore à échéance,
et en demandent le rachat à la banque moyennant un taux d'escompte, ou
taux d'intérêt, sur le crédit ainsi obtenu. Dans les colonies,
il n'y a pas de banque centrale, pas de banques spécialisées pour
réaliser cette opération. Le crédit n'est pas libre. La
raison en est bien simple : la colonie ne doit pas faire concurrence à
la métropole par le développement de ses activités économiques.
C'est la métropole qui décide de la circulation monétaire,
qui permet le crédit à un taux élevé et à
des personnes choisies.
- Le pays dominé subit toutes les fluctuations de la monnaie dominante,
et ses taux d'intérêt.
-Dans le cas d'une délégation de pouvoir à un gouverneur
local, celui-ci n'a pas les moyens de s'adresser à une banque pour obtenir
une avance en vue de résoudre un problème social ou secourir un
producteur local au bord de la faillite (il en est à peu de même
dans les métropoles au 18 et 19ème siècle).
-L'absence d'un système fiscal autonome complète ce qui précède.
La colonie n'a aucune possibilité de financer administrativement ce qui
lui paraît nécessaire. La métropole contrôle les ressources
fiscales et en dispose. Or elle accorde aux classes riches autochtones le privilège
de ne pas payer d'impôts (origine d'une corruption et d'un impunité
immense). C'est une façon d'obtenir leur allégeance. Mais cette
habitude perdurera.
-Le rattachement à une monnaie forte n'encourage pas la production locale
qui se trouve pénalisée du fait d'une productivité du travail
faible. Les prix sont proportionnellement plus élevés dans la
colonie pour des productions identiques à celles de la métropole.
Une monnaie dont la valeur est adaptée à la productivité
locale, doublée d'un système protectionniste, permet de protéger
les productions locales. Ici, ce ne sera pas le cas. L'objectif est bien d'éliminer
la petite production.
Les conséquences sont très lourdes pour les colonies :
-Les colonies, par ce système, ne peuvent absolument pas prétendre
au même développement économique que le pays dominant, car
il manque cruellement de monnaie. Et c'est un moyen pour interdire à
l'Etat de jouer un rôle quelconque en matière économique
et sociale, ne serait-ce que du point de vue du capitalisme.
-l'absence d'une masse monétaire suffisante interdisait le développement
économique sur le même mode que la métropole. La colonie
était bien en mal de pouvoir imiter la métropole, assujettie qu'elle
était à un libre échange unilatéral, :métropole
vers colonie. Dans l'autre sens la colonie se heurtait au protectionnisme de
la métropole
-C'est le maintien d'un pays colonial ou soumis à un niveau " infra-capitaliste
", outre que le pays est pillé de ses ressources.
-les classes riches peuvent voyager à l'aise et importer ce qui leur
est nécessaire, dans le cadre de ce système monétaire et
font allégeance.
-les productions locales sont entravées.
-le commerce intra-régional est entravé. Dans les colonies anglaises
ou françaises, ce commerce était d'ailleurs interdit. La colonie
ne devait commercer qu'avec la métropole. Tout commerce en dehors de
la métropole était considéré comme relevant de la
contrebande.
.-les rentrées fiscales ne pèsent que sur les paysans, les ouvriers
agricoles, les artisans (s'il en reste), les commerçants, les rares petits
industriels, les fonctionnaires (avec des passe-droits considérables),
les salariés. Les propriétaires terriens, les colons métropolitains,
les entreprises de la métropole, exploitant les richesses naturelles
du pays, ne payent en principe pas d'impôts
1)Pourquoi revenir au CBA ? Le contexte.
Le CBA ne peut s'appliquer naturellement qu'aux anciens pays colonisés,
puisque le système suppose une autorité centrale extérieure
au pays (le CBA au sens strict s'est appliqué très vite à
la Thaïlande, à la Somalie et aux Etats baltes au moment de la déconfiture
de l'URSS). Cette autorité centrale ne peut être qu'un organe émanant
des pays riches : ce sera le FMI à partir de 82. Dans les années
60 les derniers pays colonisés s'émancipent politiquement. Dans
la décennie 70 tous les pays du Tiers monde vont s'endetter massivement
auprès des banques occidentales pour deux raisons. 1) Le taux d'intérêt
réel dans ces banques est bas (taux d'intérêt nominal-inflation),
2)le prix du pétrole est élevé, en raison de l'ajustement
du prix du pétrole sur l'inflation américaine, ceci étant
négocié entre les USA et les pays producteurs de pétrole
du MO (C'est ainsi que les USA obtiennent l'allégeance totale de l'Arabie
Saoudite, des émirats, de l'Iran et l'Irak dans un premier temps.). Cet
endettement aboutit au moratoire de sa dette par le Mexique en 1982, parce qu'elle
ne peut plus payer les intérêts de sa dette, et à la mise
en difficulté des banques US et anglaises. Les pays du Tiers Monde, en
effet, ne parviennent plus à rembourser leurs dettes du fait de la hausse
soudaine très forte des taux d'intérêt réels, lorsque
les pays occidentaux se mettent à pratiquer des politiques d'austérité
qui maîtrisent l'inflation. 1982 est un tournant. Le groupe des 10 mandate
le FMI de superviser les demandes d'emprunts venant du Tiers monde et de les
conditionner à de rigoureuses politiques d'austérité économique,
complétée par d'aussi rigoureuses politiques de restrictions monétaires.
C'est à ce moment là également que les occidentaux élaborent
l'idée que la libre circulation des capitaux, sur tous les marchés,
permettrait de faire passer les prêts de capitaux essentiellement par
les marchés financiers et non plus directement par les banques. Ainsi,
les secousses bancaires des années 80 devraient être atténuées.
En 10 ans les occidentaux convainquent les pays du Tiers monde les plus riches
que s'ils veulent emprunter et attirer les capitaux étrangers, il leur
faudra non seulement accepter le libre échange, une monnaie à
valeur fixe, mais avoir des marchés financiers " modernes ",
qu'on appellera émergents. C'est la plus gigantesque organisation du
pillage en règle et de la soumission politique, économique et
monétaire des pays du Tiers monde qu'on n'ait jamais imaginé.
Dès lors les capitaux occidentaux vont drainer, par les marchés
financiers émergents des pays du Tiers monde, tout le capital nouvellement
créé de ces pays (application stricte et terrible de la théorie
d'A.Emmanuel), jusqu'à leur ruine, jusqu'au chaos social, jusqu'à
réduire la moitié de la population à la misère,
et ceci au nom des principes d'orthodoxie économique, que l'on déguise
en politiques dites de développement.
Dans ce contexte le retour au CBA est indispensable.
2)Le retour au CBA dans les pays soumis à l'ajustement structurel.
-Il peut y avoir différentes formes de rattachement à une monnaie
dominante, plus ou moins souples, toutes visant à la stabilité
de la monnaie.
(Motif : éviter l'inflation ravageuse qui se produit dans les pays du Tiers monde lorsque l'économie ne répond pas aux critères de gestion du capitalisme, c'est à dire une monnaie qui doit permettre de véhiculer du capital sans le déprécier. Ce motif fondamental était parfaitement justifié du point de vue des seules exigences de la circulation internationale du capital. Il apparaît aussi justifié du point de vue des besoins des gens si, pour l'échange, les citoyens utilisent une monnaie dont le rôle est de transporter du capital. En général, ils sont obligés d'utiliser cette monnaie et ils font les frais de l'inflation naturellement... Cependant, pour échanger leurs produits, pour simplement vivre, les gens ont besoin d'une monnaie d'échange qui ne soit absolument pas un véhicule de capital (telles que les argentins viennent spontanément d'en créer), c'est à dire une monnaie régionale. Celle-ci les protégera de l'inflation, mais n'aura aucune valeur internationale de type capitaliste. Ce que subit actuellement l'Argentine permet de reposer la question de la légitimité du protectionnisme, et du rôle néfaste de la monnaie capitaliste).
On peut envisager aussi le rattachement à un panier de monnaies internationales,
à quelques monnaies seulement, à une monnaie forte, au dollar
plus précisément. L'Argentine, dont les économistes sont
liés de très près aux USA, a fait le choix d'établir
l'égalité 1 peso à un dollar en 1991. On peut donc tout
payer en dollars, mais chaque citoyen ne peut pas avoir une réserve en
dollars qui dépasse un certain seuil (ceci pour éviter la fuite
des capitaux, mais cette mesure ne touchera que les.petites gens. Les gens très
fortunés trouveront le moyen, du fait de leurs relations, de placer massivement
de l'argent à l'extérieur du pays).
Ce rattachement fixe à une monnaie dominante est très pervers.
Les monnaies dominantes ont une valeur fluctuante depuis 73, officiellement
depuis les accords de la Jamaïque en 76. Les pays du Tiers monde sont donc
liés, par leur monnaie, à toutes les fluctuations internationales.
C'est une aggravation par rapport au 19ème. Il faut un acte du parlement
pour modifier ce rattachement. On sait que les pays dominants maintiennent la
stabilité de leurs monnaies par des politiques de rigueur assez fortes.
Les pays soumis doivent donc se livrer également à de bien plus
terribles politiques de rigueur pour maintenir non artificiellement le rattachement,
dans une situation économique de bien moindre richesse en capital. Sinon,
si ce rattachement n'a pas de support économique réel, se créeront
des marchés noirs de taux de change ce qui risque de conduire au désastre
les politiques du FMI.
-Ce rattachement maintient des prix intérieurs peu compétitifs,
dans une situation où la petite et moyenne production n'est pas protégée.
-C'est le FMI qui décide de la politique monétaire, donc de l'importance
de la masse monétaire, donc de la politique sociale. Retenons bien que
la stabilité de toute monnaie dépend aussi de la moindre intervention
de l'Etat en matière sociale, c'est à dire de l'interdiction faite
à l'Etat de créer de la monnaie pour son propre compte. Ce dernier
ne peut envisager une politique sociale que sur la base de prélèvements
fiscaux ou d'avoirs importants venant de l'étranger par exemple. De même
la création monétaire classique, par les agents économiques
qui demandent des prêts aux banques, est strictement limitée et
encadrée par un taux d'intérêt élevé. Ce dernier
doit se tenir à niveau exceptionnel pour répondre aux attentes
des capitaux étrangers qui arrivent sur les marchés financiers
émergents.
-La monnaie de réserve est représentée par la monnaie des
pays dominants (dans le cas de l'Argentine, des dollars).Le pays soumis ne peut
pas utiliser ces réserves comme il le veut. Ces réserves doivent
servir essentiellement à empêcher la dévalorisation monétaire,
dans une crise financière.
-De ce fait la petite et moyenne production est entravée par un manque
très important de crédit. Or comme elle subit de plein fouet la
concurrence du pays dominant, elle a le plus grand mal à se maintenir
; elle est cependant pourvoyeuse du plus grand nombre d'emplois.
-La banque centrale est donc presque inutile, comme le dit le FMI, elle n'est
qu'une chambre d'enregistrement. Elle ne joue aucun rôle dans la politique
monétaire du pays. Elle ne peut, en outre, jamais être un prêteur
en dernier ressort, à moins de balayer les accords avec le FMI, de fermer
relativement les frontières, et de contrôler les capitaux. Elle
doit maintenir les réserves monétaires en excès avant tout.
Dans tous les pays occidentaux, une banque centrale, indépendante de
l'Etat, devient automatiquement " prêteur en dernier ressort ",
et en a les moyens, ce qui permet de surmonter les graves crises sociales éventuelles,
ou les catastrophes naturelles. Cela est interdit à un pays du Tiers
monde dans la mouvance du CBA.
La banque centrale ne pourra jamais créer plus de monnaie nationale que
le montant des réserves. Celles-ci fonctionnent comme un gage. Ceci s'appuie
sur une théorie économique tout à fait fausse et éculée,
qui prétend que la monnaie nationale doit être strictement gagée
sur l'or (19ème siècle), ou sur une devise étrangère
forte. Les USA, tout au long de leur histoire, ont dérogé, dans
les faits, à ce principe. Ils ne l'ont jamais appliqué car ils
se sont passés de banque centrale pendant tout le 19ème, laissant
au système bancaire la liberté de créer de la monnaie comme
c'était nécessaire. Il n'y a pas eu d'inflation aux USA, sauf
pendant la guerre de sécession ! Ce principe n'a qu'un objectif : étrangler
l'économie des pays du Tiers monde.
-Seuls les prêts du FMI peuvent permettre à l'Etat de faire face
à une situation sociale et économique difficile, mais au prix
d'un endettement toujours plus important, qui obligera à renforcer les
politiques d'austérité (c'est pourquoi les hôpitaux du Brésil
n'ont plus de médicaments
entre autre chose), et à réclamer
à nouveau une aide extérieure : spirale infernale.
-L'Etat va donc se livrer à des privatisations d'envergure, non seulement
parce que cela est désiré par le FMI, mais pour remplir ses caisses
et avoir une marge de liberté dans ses dépenses. De ce point de
vue l'équilibre budgétaire demandé est terrible dans une
situation où l'Etat ne peut pas se procurer de la monnaie (auprès
de la banque centrale par exemple, au titre de l'emprunt intérieur),
et a peu de rentrées fiscales. Les acheteurs des entreprises privatisées
sont des groupes économiques venus des pays dominants (en Argentine les
USA, l'Allemagne, puis l'Espagne possèdent toute l'industrie)
-Les rentrées fiscales dans les pays du Tiers monde n'ont rien à
voir avec celles des pays dominants, où, du fait des révolutions
sociales passées, les bourgeoisies ont dû mettre au pas les grands
propriétaires fonciers, sous la pression du salariat et de la paysannerie,
en leur faisant payer des impôts. Dans tous les pays du Tiers monde, les
propriétaires terriens, issus des classes qui ont collaboré avec
le colonialisme, ne payent pas d'impôts. De ce fait la bourgeoisie, puis
les grands fonctionnaires, ont obtenu les mêmes privilèges. Seuls
les salariés, les fonctionnaires, et les paysans payent l'impôt
sur le revenu. Tout le monde paye les impôts indirects par contre. En
Argentine, le pouvoir a toujours fait appel au cens civique, pour que les "
grands " payent des impôts !.
L'encadrement monétaire et économique imposé par le FMI,
particulièrement avec le CBA, signifie clairement la dépendance
totale des ex pays colonisés aux pays dominants. Il s'agit, dans ce cadre,
de l'étouffement de toute possibilité de suivre une voie industrielle
identique à celle des pays dominants ; tout au plus, les pays du Tiers
monde peuvent avoir des industries complémentaires (par exemple d'assemblage)
à celles des grands groupes occidentaux. : les maquiladoras du Mexique
et de toute l'Amérique centrale.
Si, en outre, la classe dominante des pays du Tiers monde, consciente de n'avoir
aucune autonomie, choisit par opportunisme, et parce qu'elle ne veut pas défendre
un intérêt national, de se soumettre au FMI, elle va tenter de
profiter pour elle-même des emprunts étrangers sans vergogne. Prédatrice
au moment de la colonisation, elle devient plus que jamais corrompue avec l'ajustement
structurel, parce qu'elle sait qu'elle a tout à perdre à s'opposer
aux pays dominants. Il y a des exceptions à cela. Des bourgeoisies même
corrompues (celles de la Malaisie, de Taïwan, de l'Arabie saoudite, de
l'Iran, de l'Irak
.) décident parfois, devant l'excès de
domination, des USA entre autres, de réagir violemment, en fermant les
frontières, en contrôlant les capitaux, en finançant des
groupes terroristes, sans cesser d'exploiter et de terroriser leurs populations.
Le 27-1-02 A M C
Les matières premières stratégiques pour l'industrie occidentale en 2011 se trouvent être ailleurs qu'en Occident. C'est la même situation qu'au début du 19ème et au 20ème siècle. Les téléphones portables, ordinateurs portables, les appareils photos numériques, les écrans à cristaux liquides, les lasers, batteries de véhicules hybrides, panneaux solaires, missiles de croisières, munitions guidées, radars, turbines éoliennes de grande taille, sans compter les réacteurs nucléaires qui ont besoin d'uranium (Niger)...
Où trouve-t-on ceci ?
Les "terres rares" sont à 40 et 50% en Chine qui peut en faire un chantage fantastique, en fermant son maché par exemple. A noter que la séparation de ces métaux est extrêmement polluante ! On en trouve encore un peu aux USA, en Australie, au Canada, au Kazakhstan, au Vietnam...(Le Monde diplomatique de novembre 2010)
Autres métaux utiles à l'industrie capitaliste: le coltan, le cobalt, le titane (au Congo ex belge, en particulier au Kivu); le cuivre au Chili. D'autres pays en Afrique sont visés pour leurs métaux rares ou leur pétrole (Nigéria, Gabon, Angola, Libye, Algérie....); on attend également du Yémen des mines intéressantes.
Autrement dit les guerres de conquêtes, les razzias, les génocides, la corruption des gouvernements en place ou le parachutage de nouveaux despotes, l'alimentation des guerres civiles... tout cela est plus que jamais à l'ordre du jour. Sauf que les populations du Maghreb, d'Afrique et du Moyen Orient ont le vent en poupe et semblent avoir trouvé la voie du combat pour commencer à saisir de façon autonome de leur propre avenir. Ces populations sont prêtes à payer au prix fort leur libération, à la différence des populations occidentales que le consumérisme a soumises, même si les récentes grèves ont montré une colère immense, qui pourrait passer par dessus bord cette soumission.
(mars 2011)
Alors que les militaires américains les plus compétents nous disent qu' Al Qaïda n'existe pas en tant qu'organisation réellement constituée et ne représente au plus qu'une poignée de militants, les médias et les hommes politiques nous gavent le cerveau de la présence continue et renfocée de cette nébuleuse dans le but de justifier des interventions militaires toujours plus grandes, et de ne pas discuter des problèmes de fond.
Est-il franchement étonnant qu'en Somalie, des pêcheurs associés à des brigands ( en fait des pauvres) arrêtent et détournent des bâteaux, enlèvent des gens contre rançons ? Et qu'une mafia s'organise puissamment pour exploiter ce mouvement qui permet d'acheter des armes ?
Est-il étonnant que les entreprises et raffineries de pétrole au Nigéria fassent l'objet d'attaques par la population, et d'enlèvements des occidentaux qui y travaillent ?
Est-il étonnant qu'au Niger il se passe la même chose contre l'entreprise AREVA qui pille le pays de son uranium pour le compte des occidentaux, alors que presque 1 million de gens meurent de faim dans ce pays ?
Est-il étonnant que la RDC, pillé soigneusement pendant des années de toutes ses richesses par les ocidentaux, à l'aide de dirigeants africains compradore, devienne un pays où la morale sociale, citoyenne, ait totalement disparu, où le "chacun pour soi" et l'ignominie du machisme ait atteint des sommets ?
Est-il étonnant que partout, en Asie, au Moyen Orient, en Afrique, se lèvent, de façon inorganisée, ou organisée, des bataillons de pauvres, de brigands, de trafiquants, de militants et résistants qui se parent de toutes sortes d'idéologies, pour chasser l'occupant, pour récupérer les richesses volées, pour se venger de toutes les humiliations subies depuis tant d'années, y compris le renvoi dans leurs pays des immigrants qui ont eu tant de mal à attérir en France, en Espagne, en Europe... ? Est-ce anormal ? Comment peut-on imaginer que les populations de ces pays ne se soulèveraient pas un jour pour nous dire "Maintenant c'est trop! Dehors ! ".
Le pillage est peut être pire en ce moment que pendant la colonisation officielle.
Nous aurons beau faire surgir des spectres imaginaires comme Al Qaïda, cela ne changera rien à ce mouvement de fond qui s'ébauche, et finira, nous le souhaitons, par aboutir à dire officiellement "Vous ne viendrez chez nous que si nous pouvons librement aller chez vous; et vous ne toucherez plus à nos richesses".
On retorque à cela que sans l'Occident les pays du Tiers monde sont dans l'incapacité de valoriser leurs richesses. Ils ne sont pas aussi incapables que cela et ils pourraient faire comme en Equateur; à savoir décider de ne plus exploiter ces richesses et de vivre autrement.
Nous ouvrons le pari. Ce ne serait que revanche naturelle et normale. mais il faut qu'elle ait lieu en toute conscience et le plus vite possible.
Septembre 2010
Le comportement des pouvoirs publics en Martinique, Guadeloupe, La Réunion, départements français, montre bien que ces terres sont considérées comme colonies avant tout.
Le comportement des pouvoirs publics et d'une partie de la population vis à vis des fils et petits fils de ceux qui furent des indigènes du maghreb, qui sont français ou étrangers en France, ou sans papiers, montre bien que la question de la colon isation n'est absolument pas réglée: ni analysée, ni comprise, ni digérée..
L'Algérie aurait pu devenir réellement partie intégrante de la France si les algériens des départements français, de l'Algérie, étaient devenus français. Il en fut question en 1936. Mais la bourgeoisie française ne voulut en aucune façon que des députés de l'Algérie siègent au parlement, et que les mêmes droits que ceux des français soient accordés aux algériens (loi Blum Violette, qui n'a pas été votée)
Si le statut de français avait été accordée aux algériens, nous serions très différents aujourd'hui, ni plus musulmans ni moins chrétiens. Et les algériens n'auraient pu figer leur religion dans des dogmes pour conserver leur identité. Ils seraient eux-mêmes très différents. Nos cultures bien identifées, auraient pu donner lieu à une autre culture que nous ignorons, qui serait d'une grande richesse. Tandis que les palabres sur "l'islamisation" de la "grande culture française (!) nous paraîtraient ridicules...
C'est le même problème qui se pose en Palestine. Les israéliens ne veulent pas que les palestiniens aient les mêmes droits qu'eux, et soient citoyens comme eux d'une Palestine laïque.
Après la deuxième guerre mondiale, les africains réclamèrent la citoyenneté française, avec les mêmes droits que les français. La France donna le droit à quelques africains de siéger au parlement
L'administration française instaura la décentralisation dans les colonies françaises avec des pouvoirs locaux pour éviter que ne remontent des revendications d'égalité des droits: ce fut la "politique de la territorialisation" afin que les citoyens locaux trouvent eux-mêmes les moyens financiers pour satisfaire à leurs revendications.
Les politiciens africains avaient perdu ainsi le levier pour revendiquer l'égalité civique, économique et sociale de l'empire (Le Monde magazine du 3 juillet 2010); et cette politique fit émerger les petits chefs sur l'ambition desquels la France allait s'appuyer pour "décoloniser", c'est à dire s'assurer de tenir les rênes économiques de l'Afrique, lors de "l'indépendance" des colonies,
Juillet 2010
Hypothèses sur le coup d'Etat au Mali à vérifier.
Il s'avère que le sommet de l'armée du Mali est très corrompu et que l'enrichissement de ATT comme des généraux provient des prébendes obtenues du brigandage au nord, aussi bien de la drogue, des trafics que des enlèvements. Moyennant quoi le gouvernement d'ATT jouait la démocratie pour couvrir ses activités lucratives. Ceci a fait prospérer par contrecoup les mouvements terroristes divers qui se sont alliés, et qui arrosent financièrement des groupes de populations diverses dans lesquelles ils recrutent des combattants, des soutiens, des complicités, des caches. La collaboration américaine, française, algérienne à Tamanrasset et en Mauritanie, échoue du fait 1) de la complaisance de fait de l'armée malienne au nord (son inertie à combattre et pour cause), 2) de l'armement impressionnant des touaregs venus de Libye,3) de la collaboration d'une partie des populations maltraitées de tous temps au nord du Mali, au Niger, au sud de l'Algérie (la question touareg)....
Il est donc très probable que la France ait conçu un coup d'Etat
et l'ait aidé, en profitant de la colère de jeunes officiers maliens,
tout en proclamant bien haut sa condamnation d'un coup d'Etat, pour prendre
la main et décapiter l'armée malienne. Ce qu'on nomme la "junte"
a été naturellement incapable d'intervenir mieux au nord sur le
plan militaire, ne contrôlant pas du tout le sommet de l'appareil militaire.
Ce qui justifierait une intrusion occidentale dans la réorganisation
de cette armée, son contrôle, et une présence militaire
occidentale avec la CEDEAO dès que possible au nord....
Il ne s'agirait pas seulement de "protéger" les français
qui se baladent au Sahel (la France s'en fout...), mais de protéger les
mines d'Uranium au Niger, de contrôler les trafics, et surtout d'éviter
une liaison politique entre les rébellions "terroristes-islamistes"
de la Somalie à la Mauritanie, maintenant puissamment armées du
fait de l'effondrement de la Libye....Voilà entre autres les résultats
des ventes d'armes occidentales aux dictatures, ventes absolument nécessaires
aux complexes militaro-industriels des pays capitalistes. On fournit des armes
tous azimuts et ensuite on trouve des prétextes pour combattre ceux qui
s'en servent...Génial pour activer l'industrie militaire. Pendant ce
temps les populations fuient la guerre, crèvent de faim. Ce côté
de la situation n'intéresse personne.
Le 4-4-12