21-2-15
LE MONDE D'ORWELL
Le monde d'Orwell se caractérise essentiellement, à cause du roman "1984", par la tentative de formater et de contrôler l'individu selon le désir des dectateurs. Pour cela, il faut le surveiller en continu et réduire la culture à sa plus simple expression. La simplification du langage jusqu'à faire disparaître des mots, des nuances, des sens, donc des sentiments, des critiques, est l'exercice auquel se consacrent les fonctionnaires de la dictature.
Il est à noter que dans l'enseignement supérieur, on ne demande plus aujourd'hui aux étudiants, ni à ceux qui leur font cours, de définir les mots qu'ils emploient. La mode est même à la création en continu de mots nouveaux qui veulent tout dire et rien dire, et à la transformation du sens des mots jusqu'à les rendre inutilisables, pour un esprit sain, précisément parce qu'ils ne veulent plus rien dire.
Nous prenons un exemple à la mode: le mot DEFI
-Le défi: Qui n'a pas entendu un homme politique dire dans un discours "nous relèverons le défi". Ou "cette situation est un vrai défi"... "nous avons face à nous un défi..." etc etc...Pas une phrase parlée ou écrite ne doit oublier ce mot devenu stupide, signe de la prétention, de la préciosité et du ridicule, dans un bon discours ou un article d'économie, de sociologie ou de politique. C'est un mot passe partout qui veut dire des tas de choses différentes, c'est à dire : ne rien dire.: difficulté, pari, espoir, promesse, risque, doute, danger, interrogation, investigation, champ de recherche... Mot passe partout qui est un effet de pédanterie permettant d'économiser de penser.. Car le but est soit de penser comme tout le monde, soit de ne plus penser du tout.
Le parler Orwellien dans le monde actuel:
-En Economie politique, il s'agit de simplifier au maximum l'approche de la réalité et de lui donner une pseudo forme scientifique :
-1) "Toutes choses égales par ailleurs". Expression utilisée en économétrie, dans les "modèles" mathématiques. On prétend faire de la prévision économique en faisant varier deux valeurs, tout en considérant que les autres valeurs restent stables ("toutes choses égales par ailleurs"), ou qu'il s'agit de variables aléatoires indépendantes (voir ci-dessous), ce qui n'est jamais le cas. C'est pourquoi la prévision est toujours fausse. C'est une simplification de la réalité totalement abusive et arbitraire. Mais aujourd'hui l'enseignement de l'économie à l'Université se réduit bien souvent à de la modélisation qui prétend par ce moyen découvrir la réalité économique..
Ceci dit, la multiplication des modèles dans certains domaines peut s'avérer fructueuse, ne serait-ce que pour formuler des hypothèses, mais pas plus.
-2) Les variables aléatoires: en mathématiques, ces mots ont un sens précis. En économie, on emploie ces termes pour accréditer le caractère scientifique d'une discipline qui n'a rien de scientifique. Seules les méthodes de recherche peuvent être scientifiques. une variable aléatoire est une fonction mesurable: le chômage (fonction de la population active), les salaires (focntion de la valeur ajoutée), la valeur ajoutée (fonction de la croissance), la démographie (fonction de la culture, de la pauvreté...). Il n'y a jamais de variables aléatoires indépendantes en économie. Le social, le niveau de paix sociale, la politique, le degré de démocratie, le niveau de bien être.... rendent ces variables totalement dépendantes.
xxxxxxxxxx
-Les dommages collatéraux: il s'agit des civils tués dans les guerres coloniales menées pricipalement par les USA. Mot qui sert à effacer lecaractère dramatique de la guerre pour les populations civiles des pays occupés. On dit "un soldat américain tué", mais "dommages colatéraux en Irak ou en Afghanistan et ll'administration US fait "ses excuses". excuses ou pas, cela ne change rien à l'affaire. Quand des palestiniens, des irakiens, des afghans.. sont tués, on ne s'appitoie pas sur le chagrin des familles, on ne fait pas de reportage sur les funérailles, on ne fait pas parler la population sur ce qu'elle ressent. Tout cela n'est réservé qu'aux occidentaux, dont la mort est la seule importante ... Cette arrogance se payera très cher un jour.
-Islamiste: voir article sur "islamisme". Il s'agit pour les médias d'un croyant musulman, un terroriste, un insurgé, un intégriste, un partisan, un d'Al Qaïda.... bientôt "un opposant"...
Terrorisme=islamisme. Mots devenus interchangeables
Théories du complot: le plus généralement on attribue ce défaut (voir des complots partout) , et on fait ce procès d'intention à ceux qui osent s'opposer aux grands de ce monde.
-musulman = islamiste
-"L'objectif politique de l'islam est de dominer le monde.." (mais ça n'a jamais été la tendance et la réalité de l'Occident !) dit le pasteur US Wayne DeVrou en ne se rendant pas compte qu'il fait une projection du monde occidental sur l'islam (septembre 2010). C'est la nouvelle façon de parler, à la mode de Bush, simplificatrice à outrance, qui à la limite ne veut rien dire, en anglais ou en français.
On notera que, dans ce parler, "l'islam" est l'équivelent d'une personne morale qui a des objectifs propres, ce qui est curieux. En principe, ce sont des forces politiques, ou une nation, un empire... qui veulent dominer le monde, c'est à dire s'emparer de territoires, ceci par les armes, la guerre. Une religion, une idéologie ne peuvent dominer le monde mental des humains que si les forces politiques dominantes d'une nation lancent une offensive guerrière en vue de dominer dictatorialement des territoires.
Concernant l'islam, cette religion ne peut s'étendre que dans la mesure où ses adeptes sont persécutés, en tant que partisans et résistants, dans leurs pays par des envahisseurs qui ravagent ces pays. Il y a alors émigration et constitution d'internationales de résistance qui prennent des formes religieuses.
Il y a donc confusion entre la question de l'extention d'une religion, et celle de la domination physique par des envahisseurs.
-Plan de sauvetage: plan d'écrasement, de chaos
-aider un pays: y pratiquer la prédation, le vendre par petits morceaux
-rembourser la dette: mécanisme pour accroître la concentration industrielle et agricole, et organiser la prédation au service des banques
-réformer: mettre au pas !
-En URSS de 1917 à 1989:
-" Collectivisation " : rien à voir avec la propriété
collective, ou des coopératives démocratiques, ou des collectifs
libres de paysans. Il s'agit de fait d'étatisation avec un gérant
"élu" désigné par le parti.
-"Soviets paysans ou soviets ouvriers" = sont devenus des organes
policiers du parti
-" L'ennemi de classe " = l'opposant démocrate au parti PCUS
-Les " ennemis du peuple " = les victimes de la famine qui osent parler
de famine.
-le paysan moyen, ou petit, est un koulak ou un bourgeois, ennemi du peuple.
-la révolution sociale veut dire "l'insurrection armée".
-Le pouvoir soviétique est le pouvoir du seul parti PCUS sur la base d'organes administratifs sévèrement contrôlés (les anciens soviets formatés)
-Le centralisme démocratique est en réalité un centralisme bureaucratique
-La démocratie ouvrière est en réalité une absence totale de démocratie et une soumission à l'appareil du parti.
Au cours du mois de janvier 2012, Les hongrois se soulèvent contre les lois liberticides du gouvernement hongrois en matière de presse, de justice...
Bruxelles, c'est à dire la Commission européenne (principalement l'Allemagne et la France), proteste avec la dernière des violences verbales, contre l'atteinte à la démocratie que constitue la mise en cause par le peuple de l'indépendance de la Banque centrale qui couvre le choix des politiques d'austérité.
Un pays aux abois a parfaitement le droit de mettre en cause cette indépendance, par contre cela n'a rien à voir avec la "démocratie" ! Confusionisme et mélange des genres !
De la même façon, le député PINTE, UMP, très catholique, tente de détourner les chrétiens d'un vote FN: Le FN est, dit Pinte,"le rejet de la différence, de l'étranger, de la préférence nationale, le repli", et c'est, dans le même paquet," le rejet de l'Europe, le rejet de la mondialisation", tout ensemble dans le même sac. C'est donc, selon lui, "un problème de conception de l'homme" "En effet l'église, ....par son universalité, c'est l'accueil, le partage, l'ouverture". (Le Monde du 17-1-12 p 14)
Donc l'Europe, telle qu'elle existe, la mondialisation sont mises sont mises dans la rubrique du partage, de l'ouverture très chrétienne... Confusionisme, mélange des genres !!
Le parler orwélien a de beaux jours devant lui !