EDWARD SNOWDEN, né au début des années 80 aux USA, fou
d'informatique dans sa jeunesse, s'engage dans l'armée par amour pour
son pays, puis obtient un poste à la NSA à l'âge de 22 ans
et un an après la CIA comme ingénieur système. Il travaille
de fait à la mise en place d'un système permettant un archivage
permanent
de toutes sortes d'informations pouvant mettre en danger la sécurité
du pays. Il va de soit que ce sont essentiellement des informations relatives
à l'espionnage. Mais de fait la structuration de cet archivage permet
de recueillir tous les renseignements possibles sur la vie de chacun. Quand
il réalisera cela (et il a travaillé pour), il pense qu'il a commis
une tragique erreur. Il découvre qu'il a été utilisé
pour ses talents et qu'il a été berné. Il croyait travailler
à la préservation des principes fondateurs de son pays et à
sa protection; il travaille en fait pour la surveillance de masse de toutes
populations afin .....de les contrôler, particulièrement la population
américaine.
Il décide alors en 2013, à 29 ans, après 7 ans dans les
structures NSA/CIA de rendre public les dossiers les plus scandaleux de la NSA
pour laquelle il travaille en tant que sous-traitant.
Il nous est donc impossible de parler de Snowden de façon impersonnelle.
On ne peut que s'impliquer dans tout ce qui va suivre, tant sa décision
est à la fois simple et fantastique.
Les efforts d'imagination et d'organisation que ce jeune homme mettra en oeuvre
pour sortir les dossiers des archives, les mettre sur une clef spéciale,
sortir de la structure où il travaille sans être soupçonné,
prévoir à quels journalistes il va fourguer ces dossiers, comment
il va le faire, comment il va "s'évader" à l'étranger
sans que personne ne le sache, quels soutiens il va obtenir.... etc, c'est aussi
palpitant que la découverte pas à pas du monde de la NSA. On découvrira
que dans sa fuite, les femmes joueront un rôle déterminant: Laura
Pointras, Sarah Harrison, sans parler de sa compagne qu'il a dû laisser
et qui lui restera fidèle avant de le rejoindre.
Ce qui est le plus extraordinaire c'est l'âge auquel Snowden prend cette
décision: 29 ans. L'âge où l'on a toute la vie professionnelle
et personnelle devant soi. IL gagne beaucoup d'argent. On lui fait une totale
confiance car c'est un grand travailleur, plein d'initiatives géniales,
honnête et sympathique. Ces patrons oublient qu'il a une tête pour
penser en termes moraux avant de penser en termes d'intégration sociale....
malgré son jeune âge. Snowden dit quelque part que lorsqu'on "sait",
qu'on est bien intégré, que tout dans la vie vous sourit, et qu'on
attend trop.... on risque de passer outre ce qui fait qu'à moment donné
l'inacceptable ne peut pas devenir acceptable. Si on manque ce moment là
c'est fini. Il a eu cette intuition pour lui, que c'était maintenant
qu'il devait agir, tandis qu'après il ne pourrait plus.
Qu'est-ce qui dans la vie personnelle de Snowden a fait qu'il n'a plus accepté
et qu'il a agi sans attendre ? Besoin d'un autre type de reconnaissance que
celle concernant ses capacités d'invention extraordinaires en informatique
??
Il ne pourra se politiser vraiment qu'à partir de cette rupture.
Snowden n'est pas sans rappeler le lanceur d'alerte ASSANGE ou Daniel Ellsberg
dans l'affaire "Pentagone papers" en juin 1971. Il y est question
de ce moment décisif où la fusion entre l'intelligence de ce qui
se passe et la sensibilité personnelle, tranche brutalement en faveur
de la dénonciation de l'inommable, sans aucune référence
à un combat idéologique.
Le lanceur d'alerte est alors comme l'affirmation que l'humanité en l'homme
peut devenir la seule raison d'un acte qui bouleverse toute une vie.
(NSA:La National Security Agency « Agence nationale de
la sécurité ») est un organisme gouvernemental du département
de la défense, responsable du renseignement et de l'information
CIA:Central Intelligence Agency « agence centrale de renseignement "
et d'espionnage) .
Parler de Snowden aujourd'hui, où l'on met en évidence à
la fois les dangers et les bienfaits des nouvelles technologies, n'est pas un
hasard. Dans ses "Mémoires vives", parues en 2019, Snowden
fait part de sa passion originelle pour l'informatique, et rapidement de sa
haute compréhension pour cette technologie. Il manifeste un enthousiame
juvénil pour ce que l'imaginaire peut tirer d'elle, et se met au service
d'un "web créatif". Il est extrêmement inventif et s'amuse
même à s'exercer au piratage. Jusqu'au moment où il est
embauché à la NSA/CIA. Après 7 ans de loyaux services,
il sera saisi d'une soudaine terreur de l'utilisation de cette technologie,
toujours plus inventive, de ce qu'elle peut engendrer, lorsque les mains qui
l'utilisent n'ont pas pour but l'émancipation humaine mais au contraire
la surveillance, le musellement de l'humanité tels qu'avait put l'imaginer
Georges Orwell dans "1984", et bien d'autres.
Au début de ses mémoires, Snowden nous explique quel gentil garçon il fut, quelle furieuse envie de tout comprendre l'avait saisi dans sa jeunesse, comment l'ordinateur a enchanté son imagination, à quel point il fut doué dans ce domaine, et comment d'étape en étape, il se fit embaucher par la CIA pour ses éminentes capacités techniques. Il se dit naïf et non politisé mais au service pensait-il de son pays, pour accroître sa protection, son rôle démocratique dans le monde. Il connait l'histoire des USA, il adore sa Constitution originelle, il s'en réclame. Il se dit démocrate tout simplement.
Tout va basculer quelques années après le 11 septembre, quand certaines réalités vont se faire face: l'approfondissement de sa connaissance des rapports secrets NSA/CIA, les diverses institutions de la CIA dans le monde où il est envoyé, ce qu'il sait soudain de la Chine, ce qu'il perçoit des conséquences du 11 septembre 2001, la soudaine certitude que des objets familiers permettent de le contrôler totalement dans sa vie privée (ses cartes de crédit, un frigo connecté...), la connaissance de documents secrets dont il a peine à imaginer le contenu... Alors toutes ses certitudes s'effritent. Et l'assassinat ciblé de Ben Laden ( et non pas sa mort) au Pakistan en 2011, ne le réjouit pas. Il éteint son portable, s'assied sur son canapé et pense qu'il a gâché la dernière décennie de sa vie (p 227à 229). Les programmes de surveillance n'ont pas permis de faire refluer les menaces, mais ont développé un "contre-terrorisme" qui aboutit à ce que la différence entre "eux" et "nous" fasse de moins en moins de sens.
S n'établit pas la distinction entre la surveillance des espions extérieurs, d'avec la surveillance de la population intérieure. Il n'est pas évident qu'il ait bien établi le glissement de l'un vers l'autre dans cette période en raison probable du formatage subi par la CIA .
Au Japon en 2009, S comprend que l'infrastructure mondiale d'internet était
essentiellement américaine. Cela ne lui paraît pas extraordinaire.
De ce point de vue les surveillances externe et interne ne sont pas distinctes.
Il admet que la technologie en question permet la surveillance de masse dans
un but de protection du pays. C'est le métier de la CIA. Il est chargé
lui-même de l'interraction de cette dernière avec d'autres systèmes,
en particulier des liaisons étroites entre CIA et NSA. Il pense même
qu'il y a négligence des liens de sécurité (absence de
sauvegarde systématique). Les agents de la NSA se sentaient tellement
puissants, dit-il, que rien ne pouvait leur arriver. S travaille à cette
sécurité, à la gestion, la conservation et la permanence
des archives. Mais il ne croit pas que le contrôle de la population américaine
soit le but recherché.
Il lit forcément quantité de documents qui lui passent sous le
nez. Il sait par exemple que Al Qaïda a des liens étroits avec les
alliés saoudiens de la maison blanche. Il savait naturellement que Ben
Laden avait crée cette organisation en Afghanistan à l'époque
où la CIA finançait les insurgés afghans contre les soviétiques.
Donc tout ce monde là se connaissait très bien. Cela va alimenter,
par des fuites, les rumeurs complotistes, pour qui ne sait pas comment fonctionnent
les agents doubles (c'est nous qui le disons).
Pour S, le système américain fonctionne de manière essentiellement
défensive vis à vis de l'extérieur à l'aide de la
CIA. Il n'imagine pas que le gouvernement US puisse outrepasser cette politiquue
défensive.
Sa naïveté est mise à l'épreuve quand on lui demande
en 2013 d'intervenir sur l'espionnage de la Chine aux USA et dans la région,
dans un congrès de la NSA. Il accepte et se documente à l'aide
des dossiers internes de la NSA.
Il découvre alors avant tout l'organisation extraordinaire de la surveillance
intérieure des populations par le gouvernement de la Chine, dans les
documents des archives. La Chine emploie des mesures draconniennes pour museler
internet. Les détails techniques de la surveillance chinoise sur les
communications privées (internet et téléphone), qui sont
décrits en Chine, et connus par les USA lui paraissent inimaginables.
Cela nécessite des moyens humains considérables. Et révèle
pour lui la dimension totalitaire de cet Etat de Chine. Mais, remarque S, si
ces mesures sont techniquement possibles en Chine et sont si bien connues des
USA, alors cela signifie qu'aux USA même, ce système n'est pas
étranger. Il en déduit qu'aux USA, on est en état de faire
potentiellement la même chose. Cela lui paraît évident d'un
seul coup.
S comprend alors l'intérêt extrême des USA vis à vis
de la surveillance intérieure de la Chine vis à vis de sa population
Sauf qu'en principe les activités de la NSA/CIA portent essentiellement
sur la surveillance extérieure. Ce qu'il cherchait était l'espionnage
chinois vis à vis des USA
A cet endroit des Mémoires S ne note pas le dérapage entre les
différents type de surveillance, intérieure, extérieure.
Il semble que S ne connait pas, ou mal, les infiltrations des agents étrangers, entre la Russie et les USA à l'époque soviétique, qui se perpétuent avec la Chine communiste. Il ne sait probablement pas comment ces Etats se copiaient, comment les Etats communistes volaient la technologie américaine, et son organisation industrielle, et comment les Etats occidentaux, les USA en premier, admiraient la capacité d'un Etat totalitaire à soumettre sa masse ouvrière, et son peuple, et mettaient en réserve par l'intermédiaire de la CIA, la possibilité de maîtriser les révoltes possibles de toute une population. (L'économiste autrichien Joseph Schumpeter, grand admirateur du capitalisme, fera l'éloge en 1942 dans son livre "Capitalisme, socialisme et démocratie", de la capacité du régime soviétique à gérer les masses ouvrières dans le processus de la grande production. Et ce livre fera grand bruit.)
S croyait authentiquement que son pays ne pouvait en aucune façon nourrir une fascination pour l'aptitude des régimes totalitaires à encadrer, manipuler, convaincre, puis surveiller une population. En étudiant la Chine à travers les archives de la NSA, S est convaincu que les USA travaillent pour avoir le même système de surveillance que la Chine, et qu'ils peuvent en faire le même usage à tous moments. Mais ce qui fait la différence, c'est d'un côté le parti unique en Chine, et de l'autre la pluralité des partis aux USA et l'attachement des américains à leur Constitution .
Il remonte le temps et découvre un rapport sur la surveillance autorisée
aux USA.
Après le 11-9-2001 Bush a autorisé la NSA à multiplier
les opérations de surveillance, par décret présidentiel.
Le New York Times le révèlera en 2005. Bush annonce alors que
cette surveillance finira en 2007.
(S évoque le Patriot Act du 26 octobre 2001 qui constitue à ses yeux une érosion des libertés, mais il ne dit pas qu'il a été voté pour 4 ans, et que c'est une loi d'exception. Il a été révélé immédiatement après les attentats par le complotiste Thierry Meyssan, comme quoi....)
Cette surveillance n'a jamais cessé après 2007, dit S, au contraire
son champ d'investigation a été élargi vers la surveillance
intérieure. S découvre que la NSA avait déjà effectué
des surveillances contre les opposants à la guerre du Vietnam en 1978.
Normalement, selon la constitution, la NSA aurait dû faire l'objet d'une
enquête parlementaire. Même Obama n'a pas soutenu le principe de
cette enquête.
En 2005 James Comey, procureur général adjoint, et Robert Mueller
directeur du FBI, protestent.
Le rapport qui fait état de la surveillance existante serait la copie
d'une version classifiée. Pourquoi une version classifiée ? Que
contient-elle de plus ?
S cherche cette version et ne la trouve pas. Il dit l'oublier.
Mais il la trouve par hasard. Il n'aurait jamais imaginer la trouver là
où il la trouve, sous la référence d'un gros mot.
La version classifiée du rapport sur la surveillance.
S découvre cette version classifiée toujours en 2013. Que dit-elle
de fondamental ?
Elle dit que le Ministère de la justice peut et doit contourner et violer
la constitution. Par des manoeuvres que S qualifie de criminelles.
La version non classifiée justifiait un contrôle de la population
pour lutter contre le terrorisme.
La version classifiée est une surveillance de masse, où il ne
s'agit plus de protéger le pays mais d'en contrôler la population,
et cela est vrai depuis 2004.
S dit que le gouvernement crée ainsi une agence éternelle du
maintien de l'ordre. A tout moment tout individu peut voir surgir un dossier
sur lui en raison des infos collectées, sur sa messagerie, sur son téléphone,
dans sa vie privée, dans son travail. On peut même le filmer chez
lui. Cette surveillance de masse, imitée de celle de Chine, permet de
tout savoir sur un individu, non seulement ce qu'il dit et écrit, mais
où il a été, avec qui, où il a dormi....
Bien sûr le gouvernement américain dira que le but est de contrôler
le terrorisme. Snowden n'y croit plus du tout, il écrit :" Au terme
d'une décennie de surveillance de masse, l'informatique a prouvé
qu'elle servait davantage à brider la liberté qu'à lutter
contre le terrorisme" (p 229). Le prétexte du terrorisme est un
mensonge. La vérité est que le gouvernement "a développé
un système de surveillance de masse sans que sa population n'en ait connaissance
et sans qu'il soit en mesure de donner ou non son consentement" (p 267-268).
Pour S c'est un crime contraire à la déclaration des droits. Les
organes de renseignement se sont donné le privilège d'échapper
à la surveillance démocratique. Ces organes au nom de l'exécutif
se comportent comme étant au-dessus des lois. S n'en parle pas, mais
tout ce qui précède constitue une négation de la séparation
de pouvoirs.
S dit qu'il se sent désormais utilisé, humilié, infantilisé.
Les recensements qui ont servi d'outils du contrôle sont le sommet de
l'iceberg pour S . Il cherche les précédents aux époques
dont le niveau technologique était inférieur.
1926, l'URSS recense les populations non russes à côté des russes minoritaires. L'objectif est de "rééduquer" les masses non russes.
1939, l'Allemagne nazie recense les populations du Reich pour éliminer celles qui ne sont pas aryennes.
Depuis la technologie a progressé, "mais non la législation
et les scrupules humains" dit S. Maintenant les recensements se font en
continu, et les gens y sont habitués.
S se sent traqué et coupable. Il regarde ses cartes bancaires de travers.
Il décide avec son amie de payer le plus possible en liquide.
Les objets connectés
S ne parle pas de cette généralisation mais il la suggère
fortement en racontant comment il est mis face à un frigo connecté,
en achetant des meubles pour un nouvel appartement. Un vendeur lui vante les
qualités de ce gros objet parlant, qui le suivra à la trace, lui
dira tout ce qu'il faut faire, lui rappellera ses urgences... etc. S trouve
cela épouvantable.
Ainsi les données personnelles des gens sont archivées dans des "data centers" (p 214 à 216) qui font ce qu'ils veulent des données. Celles-ci peuvent être aussi bien dirigées vers la police, que vers des centres commerciaux qui vont abreuver les gens de publicité, et décider ce qui est utile pour un tel ou un tel. "
S se pose pour la première fois la question de savoir vers quoi les nouvelles technologies peuvent entraîner, et il s'interroge sur son rôle personnel, puisqu'il a puissamment aider à améliorer l'outil qui l'a tant fait rêver.
Conclusion
Si on actualise le raisonnement, Stéphane Lhomme ne dit rien d'autre, actuellement, que ce qui précède, dans sa critique sur internet des compteurs Linky, dont les précédentes mises en garde venaient de "Pièces et main d'oeuvre".
Tout ceci vaut pour la surveillance intérieure.
L'existence des drones, dont tous les pays "démocratiques" font usage, permet aujourd'hui d'assassiner, sur ordre de l'Etat, n'importe quel individu jugé dangereux, sans qu'il ait le droit de se défendre, sans que la justice ait connaissance du dossier, sans qu'il y ait un procès, sans que les citoyens se sentent concernés. C'est que nous dit en filigrane Snowden.
Certains pensent depuis longtemps que si le terrorisme n'avait pas existé il eût fallu l'inventer... On pourrait généraliser le raisonnement aux virus en 2020 !.
Le pouvoir exécutif n'a cessé de progresser aux USA contre la
démocratie.
Il en est de même dans tous les pays, et cela paraît pratiquement
normal. On fait passer cela pour une conséquence logique du progrès
technique. Cette réflexion est celle de S. C'est totalement faux.
Ce dont ce dernier ne parle cependant pas, sans doute parce qu'on a perdu l'habitude
d'employer certains mots de qualification pour définir l'un des fondements
de la démocratie: il s'agit de la séparation des pouvoirs. En
fait on ne la pratique plus. On fait semblant. L'exécutif mange peu à
peu le judiciaire, et a pratiquement mangé le législatif puisque
les députés ne font quasiment plus les lois mais se contentent
de les voter.
En réalité, il se peut que les régimes despotiques, communistes
ou autres aient profondément influencé les sociétés
au plan mondial, et transmis plus que de mauvaises habitudes. Cela passe par
la surveillance politique des populations, par les guerres incessantes pour
le partage et le repartage du monde toujours en vigueur , lesquelles utilisent
les nouvelles technologies pour ce faire, dont presque toute la gauche fait
sottement des gorgées chaudes. Ce ne sont pas ces dernières qui
pourtant dirigent le monde, mais un exécutif croissant au service des
grands holdings et du profit. La pandémie actuelle nous en offre un spectacle
saisissant à propos de la recherche et de l'insdustrie pharmaceutique:
là s'y trouvent une partie des vampyrs de la société actuelle
. Cette pandémie a accéléré la mise à jour
de vérités et de travaux mis sous le boisseau. Il faut suggérer
que l'abêtissement que nous subissons à propos du virus soit passé
par dessus bord, et que nous apprenions à vivre avec les virus sans devenir
des abrutis.
Snowden était épileptique, il n'en a pas moins gardé toute
sa dignité.
AM le 27-5-20