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    FEMINISME

    (voir la rubrique patriarcat et droit des femmes)

     

    LE FEMINISME ET LA GUERRE

    On ne peut qu’être bouleversé de voir les iraniennes, puis tout le peuple iranien, se soulever contre la théocratie, et tenir bon déjà depuis presque un mois contre la dictature, au prix de bien des morts ….

    On ne peut qu’être réjoui également de voir, chez nous en France, des centaines de jeunes femmes coller dans toutes les villes des mots d’ordre féministes, de toutes sortes, dont celui-là qui circule, presque sans concertation : « La révolution sera féministe ou ne sera pas ». Ce qui implique dans leurs têtes le rejet du Pouvoir sous toutes ses formes.

    Je fais le pari que ce sera la condition d’une vraie révolution indépendante si par hasard les prémices forts d’une telle révolution existaient à moment donné. En sommes nous loin ? A moins que…...
    Je reste néanmoins pessimiste quant à l’avenir de relations de qualité entre les hommes et les femmes. Personne ne peut ordonner par oukase ces relations imaginées tant que les conditions de leur existence ne sont pas réunies. Nos amis de la NUPES doivent tempérer ( mais non pas taire) leurs dénonciations et leurs ripostes en discutant et en énonçant une charte de principes qu’ils doivent tenter d’observer. En faisant beaucoup d’efforts.

    Tant que les humains ne déclareront pas la fin de toutes les guerres, ne décideront pas d’interdire les guerres, n’exigeront pas que les conflits de territoires, de partage des eaux, de partage des énergies propres et des richesses, de partage des découvertes scientifiques.. etc se résolvent dans des conférences, des tables-rondes, pour imposer la discussion jusqu’à la solution, même provisoire, et la réparation, tant que cet effort n’existera pas, les relations humaines et les relations hommes/femmes resteront pauvres.
    La soumission et la violence perdureront. Pourquoi ?

    Parce que la guerre implique toujours l’arme du viol, et le « repos du guerrier » comme quasi nécessité, donc des bordels étatiques et de soldats.
    Seul le droit international qui interdirait la guerre, avec le déploiement de chaînes humaines, comme il y en a eu dans l’histoire, par exemple celle des populations des pays baltes pour obtenir l’indépendance au début des années 90, pourrait permettre que l’humanité se pose les vraies questions de l’émancipation humaine, c’est à dire d’abord la fin de la soumission de la femme, et de suite après, l’extraction de la violence masculine. Et par suite la fin de la violence de l’exploitation sous tous ses aspects.
    A part de belles exceptions, comme des anticipations vécues sur l’avenir, nous ne connaissons en général que de médiocres relations, où la femme calcule ce qu’elle doit accepter et ce qu’elle ne peut plus accepter, et où l’homme hésite à perdre ce qu’il croit être son essence masculine : le pouvoir. Et où l’exploitation économique reste maître à bord.
    Quand une femme m’a dit, il y a peu, « il faut interdire la guerre ! », je me suis surprise à avoir envie de rire, de façon masculine, en m’esclaffant : « voyons c’est impossible !». Puis je me suis retenue et je me suis dit qu’elle causait vrai. C’était le cri du coeur, et non le résultat d’une longue réflexion intellectuelle qui n’ aboutissait pas.…
    Travaillons à abolir la guerre. Nous vaincrons la langue de bois et les chemins pavés de préjugés. Pour le moment hélas, nous poussons, à l’inverse, les pays occidentaux au réarmement pour nous défendre contre un despote fou. Avons-nous un moyen de l’arrêter ? De les arrêter tous ? Nous n’avons pas la solution, en droit, pour le faire. Et les peuples ne se sont pas encore soulevés contre la guerre.
    Les femmes ouvriront-elles une issue à cette impasse ?


    AMC le 7-10-22

    A PROPOS DE LA GIFLE DE QUATENNENS

    QUE VAUT UNE GIFLE ?

    J'ai eu tendance à penser spontanément qu'il fallait minimiser une gifle en tant qu'expression machiste, puisque celui qui l'avait donnée s'en excusait et qu'il s'agissait d'une fin de relation. Triste fin.
    Il n'y a en effet pas équivalence entre une gifle  et des coups journaliers donnés à une femme.
    Mais pour autant que signifie une gifle, pour nous, qui nous pensons à gauche et féministes par principe ?
    Je me suis souvenue. j'ai reçu une seule gifle, en fin de parcours, et j'ai parlé divorce de suite, ce que j'ai fait.

    La gifle, c'est le sommet de l'iceberg. Avant, il y a eu des comportements jugés insupportables, de part et d'autre, des violences verbales, des accusations, des jalousies, des surveillances abusives du courrier et du téléphone, un échange qui n'existe plus, une perte de confiance, des enfants perturbés.... 
    Au total c'est l'échec d'une relation qui se devait d'être, entre des gens de gauche féministes, respectueuse dans tous les cas de figure, dénuée d'inégalité, ouverte à l'échange... (Très très dur tout cela dans un monde de brutalité), et la difficulté d'être dans sa vie ce qu'on prétend vouloir être en théorie, dans des circonstances où la violence sexiste a prévalu  dans toutes les organisations politiques et particulièrement dans celles d'extrême gauche, où traditionnellement les chefs hurlaient contre les dissidents et les femmes....

    Les médias se sont emparés de l'affaire Quatennens, et de l'autre chez les écolos, pour énoncer des jugements, des valeurs, en l'absence de connaissance réelle des problèmes, et les femmes féministes ont réagi sur le seul principe de la violence inacceptable, en étant particulièrement carrées.

    Je comprends les uns et les autres. je préfère non pas l'indulgence mais le débat.
    La mise en cause radicale et publique du comportement machiste de certains hommes est nouvelle dans son expression publique. Elle a tout juste 5 ans. On ne sait pas dans le détail ce qu'est un comportement machiste. On en saisit juste des bribes, son aspect extérieur. On ne sait pas exactement de quoi il est fait sur le plan affectif, psychologique, sexuel. On mettra longtemps à le décrypter totalement. Et puis on n'est pas des saints. On apprend, on tâtonne, on ne lâche pas le machisme comme la soumission sur ordre; on ne sait pas encore bien faire de part et d'autre.
     Il nous faudrait un débat public, en toute tranquillité et bienveillance, dans la NUPES sur ce que devrait  être une relation de couple, ou d'amitié, ou d'inimitié, entre une femme et un homme. Et poser des principes de fonctionnement de  l'entente  et la mésentente..... Rien de plus difficile. Alors pas de quoi s'écharper.
    C'est plus facile de mener un combat sur les salaires et la justice, que de mener un combat, contre soi-même, pour une relation homme/femme encore largement inconnue....


    AM le 4-10-22


     

    Critique féministe du film " La maman et la putain " de Jean Eustache, " nouvelle vague " des années soixante dix.

    Il y a plusieurs façons de justifier l'ordre patriarcal. La moins voyante, la plus acceptable socialement, la plus " anodine ", est celle choisie par Jean Eustache en 1973 dans son film " la maman et la putain ". Il n'est pas sûr qu'il en ait eu conscience lui-même pour l'époque, tant il est vrai que l'homme doit être naturellement un séducteur, donc un beau parleur. Tandis que les femmes doivent être toutes consentantes, avec un regard bovin, face au discours inepte et creux d'un beau garçon (" je pense à toi le jour et la nuit "… " je veux t'épouser "…comme une redite du Don Giovanni de Mozart). Tel est le parti pris du film qui pourrait rendre quasi invisible le contenu machiste du discours masculin du chasseur de femmes. Car le séducteur apparaît d'abord comme un enfant gâté capricieux.

    A tel point que les critiques les plus sévères du film portent aujourd'hui sur le "snobisme gonflant" du discours, la "masturbation intellectuelle" vide de toute substance, la "nullité absolue " des échanges, alors que la critique avisée et savante le présente comme un des plus grandes films français.
    Tandis qu'il n'existe aucune critique féministe connue jusque là.
    Cependant le dévoilement du " chasseur " a pourtant lieu. Il s'agit d'un beau jeune mec macho, prédateur et pique assiette, sans revenu, vivant aux crochets de sa maîtresse, et de ses victimes, trouvant le couvert, le lit, la chemise repassée, se faisant avancer l'argent de ses " flanelles ", ne pouvant faire la vaisselle car " c'est dégueulasse ", marchant toujours avec ses chaussures sur le lit lors de ses retours de "chasse… Un pédant insupportable qui fait pourtant rire des femmes alors qu'il est difficile de trouver le moindre sens à sa logorrhée verbale. Il parvient pourtant à mettre dans le même lit sa dernière victime et sa maîtresse pour contrecarrer la jalousie de cette dernière. Et il y aurait là le caractère déchirant de l'histoire, alors que tous les poncifs connus ont été rassemblés.
    Il nous faudrait croire que toutes les femmes se retrouvent dans ces fadaises, puisque pas une ne se risque à dire " ôte tes chaussures avant de monter sur le lit… ". Ou bien il nous faudrait croire que la femme qui ne succombe pas de suite ne peut que se sentir putain et s'assumer comme telle.
    On trouverait là la preuve d'une nature féminine, et…. du bon film.

    Mais cela pose alors une question grave sur l'appréciation de ce qu'est une création artistique dans le cinéma. Est-ce la seule représentation du préjugé social sans le moindre élément de critique, ou l'art ne doit-il pas d'abord être subversif ? Question ouverte !
    AMC

    21-6-22

     

     

    Spécificité de l'organisation syndicale et politique des femmes: la question des réunions non mixtes

    Défense de l'UNEF


    Dès que les femmes ont commencé à s'organiser au 19ème siècle, sur le plan politique et syndical, elles ont fait valoir la demande de pouvoir se réunir à certains moments indépendamment des hommes.
    En 1893 Clara Zetkin, militante socialiste, écrit dans un journal, die Gleichheit en Allemagne que les travailleurs doivent cesser de voir dans les travailleuses des femmes susceptibles d'être courtisées entre autres pour leurs qualités physiques… et avec lesquelles ils pourraient être intrusifs.
    C'est un tel problème dans les réunions où les deux sexes se retrouvent pour combattre ensemble, que Clara justifie la nécessité que les ouvrières puissent échanger entre elles, ne serait-ce qu'en raison de leur difficulté à parler en public. Le mouvement féministe socialiste a besoin d'une certaine autonomie et d'une liberté d'action " qu'il faudra arracher aux camarades hommes " si besoin est.


    Cette nécessité affirmée à l'époque, sera constante dans le mouvement ouvrier et féministe.


    Mais elle a été combattue par les communistes de façon constante. Ainsi la même Clara Zetkin va s'opposer au KPD (parti communiste Allemand) en 1918 sur ce point là. Le KPD ne reconnait pas aux femmes le droit à une organisation spécifique au motif que la lutte des classes est " une ".


    Ce problème a été récurrent jusqu'à nos jours. Mais aujourd'hui la diversité des organisations et leur indépendance retient en général la mixité comme principe, mais la demande de réunions non mixtes refait surface très fortement, en raison non seulement du sexisme à l'intérieur même des mouvements politiques et syndicaux de gauche, mais en raison de la particularité des revendications des femmes. Et ceci d'autant plus si elles sont d'origine étrangère et si elles ont à souffrir de racisme, de la part ou de leurs compagnons de travail ou dans les rapports hiérarchiques de l'entreprise. On peut critiquer l'adjectif femmes " racialisées " qui n'est souvent pas compris ou utilisé parfois à des fins obscures ; Ceci étant, il est évident que les réunions non mixtes sont absolument utiles. C'est ce que fait valoir M N Thibault dans l'article joint de façon très juste et forte (Le Monde du 26-3-21).


    L'UNEF, organisation syndicale devenue autonome des partis traditionnels a accepté que des réunions non mixtes se tiennent en son sein , de façon tout à fait naturelle et dans la continuité historique par rapport au 19ème siècle et aux premiers partis social-démocrates socialistes.
    Du côté de la bourgeoisie, c'est la curée !! Comment des femmes qui se revendiquent de l'égalité des hommes et des femmes, peuvent-elles vouloir se réunir et discuter indépendamment des hommes ? Précisément parce qu'elles veulent l'égalité !! Laquelle est loin d'être acquise et nécessite d'être formulée dans les détails, dans l'intime, et souvent dans la plus grande émotion.


    Les camarades et amis hommes doivent le comprendre et s'y faire, surtout s'ils se disent féministes.
    L'utilisation du mot " fascisme " par Blanquer ou Marine Le Pen pour qualifier ce type de réunion, n'est qu'une manifestation du machisme exacerbé qui ne supporte pas que les femmes définissent d'abord entre elles ce dont elles souffrent et ce qu'elles veulent.


    L'historien Yvan Jablonka qui a écrit sur les enfants abandonnés du 19ème et sur la malheur de certaines femmes, dit récemment : " Personne ne souhaite voir un homme sur le devant de la scène féministe, ça serait déplacé. La juste place, c'est une réflexion sur le masculin, c'est ce que je mène. " Il dit encore " Depuis longtemps je sais qu'il y a un problème dans le masculin " (Le Monde du 12-4-21 ; Rencontre)
    Nous devons défendre les mouvements syndicaux et politiques lorsqu'ils autorisent les réunions plus que légitimes non-mixtes. Ces réunions s'intègrent dans le combat pour l'égalité tant espérée entre hommes et femmes.
    AMC Le 12-4-21

     

     

     

    Qu'est-ce que le féminisme ?

     

    Le féminisme, pour être commun à toutes les femmes, et à terme aux hommes, se doit d'être neutre vis à vis des religions, des partis politiques, du genre et de la couleur des humains.

    Il doit être universel, lisible par n'importe quelle femme en difficulté dans le monde entier..

    Il est contre l'esclavage, pour l'émancipation du genre humain, l'émancipation des femmes de toutes ses chaînes

    Il est avant tout, historiquement, un combat pour l'égalité des droits les plus élémentaires avec les hommes.

    Dans ce combat les féministes font souvent cause commune avec les citoyens de couleur, avec les homosexuels, et les personnes dont le genre n'est pas reconnu. Les mêmes revendications sont avancées par les uns et les autres.

    Dans la foulée et par voie de conséquence, le féminisme est un combat contre la violence des hommes à leur égard.

    Le féminisme se doit, par voie de conséquence d'être contre la guerre, de le dire et de le manifester. Car la guerre c'est le viol comme arme de guerre.

    L'ennemi fondamental des féministes est le patriarcat qui structure tous les Etats, et toutes les grandes organisations, les églises, tous les partis et syndicats, pour maintenir les femmes dans l'infériorité. Le patriarcat n'envisage le couple, la famille que sous l'angle de la reproduction, afin que les femmes fassent des enfants pour la Nation et pour faire la guerre, d'une façon ou d'une autre. Le patriarcat n'a aucune visée humaniste vis à vis des enfants.

    C'est le patriarcat qui produit historiquement l'infériorité de la femme dans toutes les sociétés, et a légitimé la violence des hommes contre le sexe féminin, et c'est le patriarcat qui a construit au cours des siècles "le masculinisme".

    De ce point de vue, l'homme et la femme se trouvent aliénés dans des schémas ancestraux dont ils ont peine à se défaire. Les deux sont victimes de ces schémas, mais les femmes sont doublement victimes car elles peuvent mourir sous les coups de leurs conjoints, de leurs pères et frères.

    C'est par leur combat que les femmes ont pu conquérir certains droits, droits toujours mis en question: le droit à la contraception et le droit à l'avortement.

    Dans les pays occidentaux les femmes ont acquis plus de droits, en raison de l'importance des mouvements sociaux dont elles ont profités, et de l'alliance toujours plus importante d'une partie non négligeable des hommes.

    Les relations harmonieuses entre les femmes et les hommes n'en sont qu'à leurs prémices, et sont complètement à construire.

    Les grandes et grands féministes sont nombreux en Europe et dans le monde. en voici quelques uns:

    Mary Wollstenkraft, William Godwin (anglais tous deux, révolution française), Stuart Mill (anglais) , Louise Michel, Georges Sand.... Hélène Brion et Madeleine Pelletier (1ère guerre mondiale)... et toutes celles et ceux qui croupissent en prison au 21ème siècle pour avoir lutté pour l'égalité des droits, comme Loujain Al-Hathloul saoudienne en prison et en grève de la faim...

    Les grandes revendications sont

    -l'égalité de droit avec les hommes, la citoyenneté, la liberté de penser et de l'exprimer, le droit à l'instruction et à la culture, le droit d'aller et venir, de droit d'échapper à la tutelle de l'homme, le droit de se marier ou de ne pas se marier, le droit de divorcer, le droit à l'indépendance financière, le droit d'avoir ou de ne pas avoir des enfants, le droit de vote exprimé très tôt à la fin du 19ème siècle, le droit à la contraception, le droit à l'avortement, le droit au travail, le droit à avoir un salaire équivalent à celui de l'homme, le droit d'avoir ou de ne pas avoir de religion, le droit de s'organiser ou non dans un parti politique, le droit de pratiquer tous les métiers existants....etc

    Cette égalité n'est pas celle de ressembler à un homme et de se comporter de la même façon que lui...Les femmes qui ont acquis la possibilité de se conduire comme des hommes, ne sont rien d'autre que des hommes. Elles ne sont pas émancipées au sens où une féministe l'entend.

    Les grandes difficultés du féminisme aujourd'hui est de faire la jonction avec des groupes qui n'ont pas les mêmes origines et qui croient n'avoir pas les mêmes revendications

     

    11-11-20 (à compléter)

     

     

     

     

    PLUS DE HAINE QUE DE CONVOITISE POUR LE CORPS DE LA FEMME :
    VIOLS COLLECTIFS JUSQU’A LA MORT EN INDE


    Les viols sont monnaie courante en Inde : « 87 viols par jour en 2019… 33000 viols déclarés dans le pays en 2017, dont plus de 10 000 mineures » (Le Monde du 3-10-20. )
    Les viols collectifs font également partie des mœurs masculins en Inde, mais leur violence est telle qu’ils aboutissent le plus souvent à la la destruction physique de la victime.

    En octobre 2 cas de viols collectifs ont eu lieu en quelques jours, 6 mois après la pendaison le 20 mars des violeurs d’une jeune femme dans le bus ayant abouti à sa mort. Ce qui signifie que la société indienne commence à réagir, mais par la peine de mort (!). On est loin de la résolution du problème.
    Et cela devient surtout banal de relever ce genre d’évènements abominables

    Dans ces deux cas, les femmes étaient dalits, et les violeurs étaient issus d’une caste supérieur des thakur, suscitant l’effroi et la stupeur de la société indienne.
    La police , après la mort constatée à l’hôpital, aurait ensuite tenté d’isoler une famille en interdisant aux journalistes de prendre contact avec elle, et aurait pris la responsabilité de brûler le corps sans autorisation pour faire disparaître la preuve du viol. Mais il se trouve que l’hôpital avait fait un diagnostic.
    Tout ceci se passe à l’intérieur de la communauté hindoue dans l’État de l’Uttar Pradesh au nord ouest de l’Inde.
    Les viols touchent n’importe quelle femme mais particulirèement les dalits, des moins que rien pratiquement sans droits aujourd’hui encore.
    Bien que la caste des intouchables ait disparu en 1950 de la Constitution, elle perdure de fait en raison du désintérêt assez grand pour cette question par l’État, par la justice tenue par les hautes castes et la police.

    La violence contre les femmes, si elle est générale dans le monde, revêt une force particulière en Asie, mais surtout en Inde.
    Ayant consulté de nombreux articles sur la question, il apparaît que la femme est tellement méprisée dans la campagnes surtout, qu’elle n’est jamais en sécurité. Dans des villages sans toilettes les hommes guettent les femmes, ou lorsqu’elles vont au champ chercher du fourrage : c’est dans ces moments là qu’elles sont violées avec la complicité des leurs, les frères par exemple.

    On peut certes remarquer que les dalits femmes constituent un sous prolétariat à très très bas salaires, et effectuent les tâches les plus dégradantes de nettoyage. De ce point de vue, comme partout ailleurs les femmes pauvres préservent et justifient l’existence d’un salariat misérable, particulièrement en Inde.
    Mais s’ajoute à cela une culture ancestrale de mépris de la femme appartenant à l’Asie, mépris qui fait partie de la tradition tout aussi ancestrale de l’élimination des bébés filles à la naissance.

    Comme toujours les femmes elles-mêmes participent à leur propre destin. Comment en effet les mères, entre autres, élèvent-elles leurs fils pour que ces derniers développent un tel rejet de leur sœur, des femmes en général ? Mais ont-elles leur mot à dire ? Un histoire conte le père qui revient de l’hôpital avec sa femme et le bébé fille, s’arrête au pont sur la rivière et ordonne à la femme de jeterle bébé dans l’eau. Elle s’exécute. Les fils voient bien la mère revenir sans bébé, et baignent dans cette atmosphère d’élimination et d’assassinat dès leur plus jeune âge.

    Toute une série de raisons ont été avancées pour expliquer cette situation des femmes en Inde, comme par exemple la nécessité de marier les femmes avc une dot très côuteuse, or la dot a été supprimée et est punissable de 5 ans de prison… mais cela perdure.
    Il faut chercher ailleurs.
    En Chine ses religions (confucianisme, taoïsme) ont peu de considération pour les femmes. Seuls, les fils peuvent accomplir les rites familiaux de « piété filiale » et assurer une descendance pour perpétuer la famille, alors que la fille, une fois mariée, aidera son mari à prendre soin de ses beaux-parents.
    En Inde on peut chercher à l’intérieur de l’hindouisme des raisons particulières de mépriser les femmes. Religion patriacale comme tant d’autres, génère-t-elle davantage de mépris ?
    Elle définit le dharma (destin) masculin comme pouvant être de deux sortes ; soit il est maître de maison, soit il est « renonçant », ou alternativement l’un après l’autres. Car l’homme est « deus fois né », c’est à dire supérieur, tandis que la femme ne peut être qu’épouse fidèle, et elle doit l’être, elle est coupable si elle veut renoncer… (Catherine Ojha, Condition féminine et renoncement au monde dans l’hindouisme. Persée 1984)

    D’où la préférence ancestrale pour les garçons. On trouve écrit que la dévalorisation des femmes en Asie, se manifeste toujours dans leur subordination aux hommes et dans un haut niveau de violence à leur égard. Depuis des siècles, l’Asie (un bloc régional constitué de la Chine, de l’Inde, du Bangladesh, du Pakistan et de l’Afghanistan) dévalorise les filles, pousse cette inégalité de statut à son paroxysme : une partie de la population les élimine physiquement avant ou après la naissance , ou bien se désintéresse des petites filles qui meurent assez vite (nourriture et santé). Evidemment les filles sont analphabètes dans la majorité des cas.

    On cite le cas de la caste des Rajpouts Bhatti une caste aux origines guerrières du Rajasthan, qui , pour éviter au 16ème siècle que leurs filles soient violées par l’ennemi, éliminait leurs filles. Une solution radicale pour éviter le déshonneur, dans cette haute caste prestigieuse…
    Cette tradition se perpétuerait pour des raisons d’argent.

    Toutes ces raisons, la dot, la conservation du patrimoine, l’honneur, nous semblent être des raisons de circontances qui font illusion.
    S’il faut chercher dans les religions des explications sur la haine des femmes, il semble bien que les origines pourraient être recherchées dans le rôle de la violence toute particulière des sociétés guerrières très hiérarchisées, où il faut avant tout des hommes pour renforcer la caste tandis que les femmes sont volées à l’extérieur, où le pouvoir est lié à la possession de la terre, aux rapports avec le souverain (sociétés asiatiques très despotiques), aux rites religieux réservés aux hautes castes.. les femmes n’étant que des servantes, et des uterus pour faire des garçons.

    Ce faisant, les hommes ont organisé eux-mêmes à leur insu leur frustration tout aussi ancestrale, faite de violence contenue et de désir de vengeance par rapport à ce qu’ils sont. Et qu’ils font supporter aux femmes.

    Aujourd’hui en Inde des milliers de femmes manifestent contre les viols et contre la violence. Raison pour laquelle, pour la première fois, des hommes ont été condamnés. Il y a encore un long chemin à parcourir. Il faudrait que toute la société civile manifeste pour l’éradication des viols, pour l’égalité des femmes et des hommes, pour la scolarisation de toutes les filles, pour des écoles (et des toilettes) dans tous les villages, pour la fin du régime des castes.

    7-11-20

     

    LE " FEMINISME " DE ELISABETH BADINTER EN QUESTION


    E badinter représente la grande bourgeoise mariée à un avocat célèbre qui joue les grandes consciences du temps. La fortune (voir son activité à PUBLICIS), et ses écrits en ont fait un écrivain " sur-représenté " par les médias.

    En outre E Badinter a manifesté plusieurs fois le souci d'émancipation des femmes, en tant que féministe avertie ; Pourquoi ne pas la croire ? Ne nous a-t-elle pas émancipé dans " L'Amour en plus " de l'idée que les femmes auraient par nature un instinct maternel obligé ?

    Mais dans les discussions actuelles souvent très difficiles à suivre, au sujet des femmes, à partir d'un discours composé de laïcité, de religion, de terrorisme, d'intégrisme, de voile et de Coran, qui semblait avoir pour objectif final d'extraire les femmes de tout ce qui pèse sur elles depuis des siècles, il est nécessaire de poser la question suivante :
    LA LAICITE A T- ELLE POUR OBJECTF D' EMANCIPER DE LA RELIGION, gage de l'émancipation des femmes ?
    E Badinter semble penser assez clairement que la religion est le premier obstacle de fond à l'émancipation des femmes. Et ce faisant, elle indique que la laïcité est un outil particulièrement utile aux femmes, dans ce combat pour l'émancipation, donc contre la religion, selon elle. En effet elle dit lors d'un interview de " Marie Claire " en 2015, au sujet de l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo : " cette exception française (la laicité) nous protège de la soumission au religieux, et assure l'égalité entre les sexes "

    Très surprise par cette affirmation très abrupte, je suis une fois de plus revenue aux articles qui font la loi du 9-12-1905 :
    Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

    Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes………..
    (article qui fonde la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Désormais chacun son domaine)

    Art 27, Les cérémonies et processions publiques sont réglées en conformité de l'article L2212-2 du code général des collectivités territoriales.( protection de l'ordre public)

    Art 31, personne n'a le droit d'interdire à quelqu'un de pratiquer son culte ou d'obliger à pratiquer un culte

    E Badinter a pour partie raison dans la première partie de sa phrase : si les activités religieuses ne sont plus des affaires de l'Etat, et inversement, le champ est libre pour une distanciation de l'Etat vis-à-vis de toutes les religions. Celles-ci n'ont plus à se mêler de ce qui concerne les décisions de l'Etat via son parlement. Et inversement.
    Quant à la seconde partie de sa phrase, je n'en vois pas trace. La loi de 1905 ne dit rien sur l'égalité des sexes, à une époque où celle-ci n'est pas reconnue par le droit. Les femmes devront se battre pour cette égalité, et ça n'est pas gagné, même en 2018, en Europe même avec la montée de l'extrême droite, et dans le monde.
    Cependant dès lors que l'Etat a reconnu cette égalité par paliers successifs et a légiféré par exemple sur la mixité dans l'école et dans les lieux de culture et de sport, les diverses religions ne sauraient intervenir là contre. De ce point de vue, la laïcité constitue une protection, et introduit l'idée de l'égalité des sexes. Mais rien n'est acquis. Non pas à cause des religions, mais à cause d'une évolution étatique qui peut faire reculer de plus de 50 ans tout ce que les femmes ont acquis.
    Par ailleurs l'art 1, indique clairement que la loi de 1905 ne se situe pas dans un combat contre les cultes, donc contre les religions, puisque la République les reconnait, assure leur liberté, et leur expression publique (art 27). Donc la laïcité n'est pas un outil contre les religions, et n'est pas un outil d'émancipation des femmes si, comme le pense E Badinter, la religion s'avèrerait être l'obstacle principal à cette émancipation.
    Donc il y a là un nœud sur lequel E Badinter ne s'explique pas.


    Je vais plus loin, la question de fond concernant l'émancipation des femmes, en droit, dans les mentalités, dans les comportements, est celle du patriarcat. Celui-ci impose la soumission historique des femmes. Elle n'est pas abordée en tant que telle par la loi de 1905. Cependant, si le patriarcat se cache pour partie derrière l'organisation et l'idéologie justifiant les cultes, la mise à distance de ces derniers par l'Etat est un pas permettant la mise à distance vis-à-vis du patriarcat religieux. Fort bien.
    Mais le patriarcat se cache bien ailleurs que dans les religions. Ces dernières ne font que théoriser et justifier le discours du patriarcat qui irrigue toutes les sociétés, justifie historiquement tous les droits personnels et de la famille en faveur des hommes dans une majorité des pays, justifie l'accaparement des richesses aux mains de quelques hommes et des puissants. Et produit la prostitution, qui constitue depuis des temps immémoriaux l'aliénation la plus puissante des cerveaux et des corps des hommes et des femmes, où les sexes sont réduits à des objets sexuels, et où la femme comme l'homme se dégradent dans ce type de relation. La société moderne a encore aggravé la situation en produisant des réseaux mafieux organisés d'exploitation violente des femmes contre leur volonté. Permettant que le viol devienne une arme de guerres sans s'en offusquer
    E Badinter raconte des bobards aux femmes en leur disant qu'il suffirait de sortir des religions pour s'émanciper. Harro contre les religions, silence contre la société capitaliste ??
    E Badinter ignore-t-elle le patriarcat, sa puissante organisation au sein même des Etats qui pourraient se prétendre émancipés des religions (l'ex URSS, la France, Le Mexique, la Turquie originelle…) ? . Il n'y a pas que des Etats qui feignent de parler au nom des religions pour asseoir leur dictature ; il y a eu des Etats fascistes ; il y a des Etats de dictature militaire, des Etats dits démocratiques corrompus, où les hommes ont le droit d'être racistes, homophobes, donc misogynes. Toutes les sortes d'Eglise sont certes un puissant soutien d'appoint ( voir les dires actuels du pape sur l'homosexualité, la PMA, l'avortement, la contraception, etc…). Mais Il est vain de présenter les religions en tant que telles, comme étant le substrat essentiel de la domination des femmes.


    Mais il y a encore un autre problème bien plus grave et qui concerne de plus près encore les femmes.

    Espace public, espace privé.


    Toujours dans le même interview cité précédemment, E Badinter dit " La séparation de l'Eglise et de l'Etat, le fait que le politique doit toujours gouverner indépendamment des religions, et la distinction entre privé et public, nous protègent tous. "
    La séparation de l'église et de l'Etat n'a rien à voir avec la distinction entre privé et public. L'Etat fait respecter (en principe…)les articles 1 et 2 et 27 de la loi de 1905, partout, dans la sphère publique et dans la sphère privée. E Badinter voudrait que l'espace public soit neutre pour les citoyens, c'est-à-dire échappe à ces articles, pour que l'Etat y interdise toute manifestation de nature religieuse, tandis que l'espace privé serait le lieu de non intervention de l'Etat (contre l'article 31). Et elle en fait une conséquence de la laïcité, devant protéger les femmes ! C'est plus qu'un contresens. C'est gravissime..
    Elle défend par-là même la dictature dans l'espace public et le droit de toutes les vilenies et violences dans l'espace privé : c'est-à-dire le droit du macho. Cela explique sa position sur la prostitution.
    L'espace public n'est pas neutre (cf. l'art 27 de la loi de 1905 : manifestations publiques garanties). Si ça n'était pas le cas, il n'y aurait plus de manifestations politiques, religieuses, individuelles ou de quelque ordre que ce soit, on aurait l'habit de rigueur, les cheveux et le chapeau de rigueur (mais pas le voile !!) dans les lieux publics….. On serait en dictature. Dans les limites de l'ordre public, la liberté d'expression publique doit être totale.
    Par opposition l'espace privé serait libre, selon elle, non neutre et l'Etat n'aurait pas à y intervenir !!! Penser cela, c'est une abomination pour les femmes
    C'est l'espace privé qui est le lieu privilégié de la majorité des violences !!! E Badinter livrerait-elle les femmes à la sphère privée ???? Des milliers de femmes, avec ou sans religion, sont asservies dans la sphère privée à des violences, par leur compagnon, mari, ou patron…. Des milliers de femmes qui pratiquent ou non une religion, luttent contre leur asservissement et demandent la fin de la tutelle de l'homme sur elles, la fin des droits familiaux qui consacrent leur infériorité, dans les pays du tiers monde, hindouistes, chrétiens ou islamiques. Contre ceux qui installent ou protègent les dictateurs dans une post- colonisation qui ne dit pas son nom…
    L'émancipation des femmes commence par la capacité à dénoncer ce qu'elles subissent au quotidien : violences physiques et mentales, violences sexuelles, violences psychiques dans la famille et au travail, tutelle de l'homme, du père, du mari, du frère, obligation d'avoir un enfant tous les ans dans les pays où la contraception est refusée, ainsi bien sûr que le droit à l'avortement.
    Si la religion contribue à faire accepter l'état de soumission, cet état est dû au formatage séculaire imposé par des hommes de pouvoir, qui pèse d'abord sur les femmes mais également sur les hommes. Les femmes sont souvent justificatrices de cet état de chose, car elles sont sous l'influence du diktat social qui pèse sur la population. (voir les romans fameux de Elfriede Jelinek. Prix Nobel en 2004)
    L'Etat doit intervenir dans la sphère privée pour défendre les femmes et les enfants des violences en tous genres. La distinction privé/public comme représentative de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, n'a non seulement aucun sens, elle est fausse et inacceptable.
    A ce sujet, E Badinter a sur la prostitution des positions très discutables. Je suis d'accord avec elle sur le fait que l'Etat n'a pas à légiférer sur l'activité sexuelle des individus. Mais c'est une formulation trop générale. Dans un interview de 2013 sur la prostitution, E Badinter semble prétendre que la sexualité masculine parce qu'elle est spécifique, justifie la prostitution…Elle récuse l'accusation portée par des femmes contre une sexualité masculine dominatrice et violente
    Mais surtout elle assimile le choix de la prostitution (quand il existe hors des réseaux..) comme étant l'expression du " droit de disposer de son corps ", " revendication, dit-elle, qui est un acquis des féministes " !!!
    C'est plus que surprenant, c'est très grave. Le droit de disposer librement de son corps a été avancé par les femmes au moment de la lutte pour le droit à l'avortement. Droit de choisir d'avoir ou de ne pas avoir des enfants. Droit de liberté. La prostitution ne relève pas d'un acquis. C'est un fait depuis des lustres qui montre que la femme a appris à considérer que son corps ne lui appartient pas, mais appartient aux hommes. Dans cette activité, elle est dépossédée de son corps. C'est le contraire du " droit de disposer librement de son corps " qui a tant choqué une partie importante des hommes. De ce point de vue ce n'est pas l'interdiction qui changera les choses mais une entreprise de désaliénation de longue haleine.
    Dans cette perspective, E Badinter se place du côté des hommes de pouvoir et non du côté de l'émancipation des femmes. On aurait aimé qu'en tant que philosophe, elle parle de l'aliénation des cerveaux des hommes et des femmes, à l'idée de domination, de pouvoir, d'acceptation à la soumission, du formatage qui fait croire que l'homme a plus de besoins sexuels que les femmes (question d'hormones ( !)), etc
    Pour finir, si question religieuse est venue se substituer dans bien des cas au problème de l'émancipation des femmes, c'est que la question du patriarcat est mal posée, mal comprise, mal définie, par les femmes elles-mêmes, et que l'égalité des femmes, croyantes et non croyantes, toutes religions confondues, n'est pas admise au sein même des femmes qui se revendiquent du féminisme.
    E Badinter, s'est appropriée à tort, sur ces questions, le qualificatif de féministe; en fait elle justifie le machisme, elle est prête à accepter des dérives dictatoriales, et elle défend l'ordre patriarcal.
    AMC le 24-11-2018

     

     

     

    Il faut lire ce que Caroline Fourest ose écrire sur l'Université:

    https://carolinefourest.wordpress.com/2018/08/15/luniversite-contre-luniversalisme/

    Caroline Fourest se présente comme celle qui défend les femmes, la laïcité, la démocratie... etc. Elle a la haine du foulard islamique, dans sa dite défense des femmes. Elle poursuit de sa vindicte toutes les croyantes et tous les croyants mais plus spécifiquement les musulmans. Elle tente de faire croire, comme jadis Bush, père et fils, que l'humanité progressera avec la disparition de l'islam. Elle participe à la croyance que le Coran, auquel elle ne connait que des clichés, est pire que ce que l'Eglise inventait contre les femmes au Moyen äge. Certes nous nous en sommes délivrés en Occident. Mais nos pouvoirs occidentaux ont tout fait pour maintenir des dictatures dans les pays du Moyen Orient, dictatures qui se servent d'un islam qui les arrange, à peu près identique à ce que l'Eglise catholique enseignait au Moyen âge.

    C Fourest a ses entrées sur tous les plateaux de télévision. Elle est évidemment cordialement détestée par les militants de la cause musulmane. Elle a peut-être joué un rôle dans le dévoiement du féminisme en France, et dans l'exaspération des jeunes et des femmes, doublement exploités par leur couleur de peau, et par le capitalisme dans les relations de travail. En tous cas elle y a ajouté sa griffe.

    Ce qu'elle explique sur l'université est totalement faux. Si elle et ses copines se font interdire de causer (en 2012 en Belgique, en 2018 à Nanterre), c'est parce que leurs discours sèment la confusion, la haine, le racisme. Il vaudrait mieux certes leur apporter une contradiction forte, plutôt que de les exclure mais elles ont des soutiens auprès de profs islamophobes.

    Le même phénomène se produit aux USA avec le professeur et chercheur Richard Dawkins connu comme fondamentaliste athée, islamophobe. Sa venue dans une université US n'a pas été souhaitée. De suite un journaliste du Monde en a conclu cet été (août 2018) que les universités US étaient la proie des intégristes.

    A notre avis, tous les intégrismes, religieux ou athées, ou toutes les sortes de fondamentalisme (aujourd'hui contre les médecines parallèles), servent à semer les graines de la dictature, du racisme et de la guerre civile.

    15-9-2018

     

    Un village kényan

    (Le Monde du 19 mai 2018)

    Le village de Mopukori à Kenya (300 km au nord de Nairobi) s'est constitué comme village de femmes depuis 25 ans (!) où ne vivent que quelques rares hommes et les fils des femmes présentes. Ce sont les femmes qui décident quels hommes peuvent passer la nuit... Elles acceptent entre autres quelques hommes guerriers pour les protéger la nuit. (!) (que font les femmes de leurs garçons devenus grands ??)
    Pourquoi ce village ? pour fuir l'excision qui touche encore plus de 20% des femmes malgré l'interdiction du parlement en 2011.
    Pour fuir l'alcoolisme et la violence de certains hommes...,
    Pour fuir l'absence de la contraception qui fait que chaque "rapport sexuel" engendre des gamins..
    Les femmes vivent chichement sur de petits lopins de terre, d'un peu d'élevage, de la fabrication de bracelets pour les touristes.
    L'idée fait son chemin, d'autres villages se sont constitués de cette façon.
    Le gouvernement a promis des "refuges d'Etat" qui ne se créent pas....

    Mes commentaires:

    Les femmes ont raison de ne pas attendre pour trouver des solutions immédiates à leur désarroi.

    La solution d'avenir est-elle dans le rejet des hommes ?
    Si chacun vivait dans sa case; si la tolérance et l'égalité étaient pratiquées
    Si les exciseurs (hommes et femmes) étaient rejetés de la société
    Si la contraception était organisée et financée
    Si la santé et la scolarité étaient légitimées et développées.....
    Si, si..... !!! En attendant, les femmes ont trouvé cette solution et apparemment , si les hommes "roumèguent", ils laissent les femmes tranquilles

    AMC

     

    Le droit à l'avortement: les fondements de la soumission des femmes

     

    Débat sur le droit à l'avortement.
    (essai février 2016. AMC)

    Suite à une discussion sur le droit à l'avortement, il convient de s'interroger sur les idéologies qui président à ce débat.
    Un important groupe social autour de l'Eglise s'oppose encore au droit à l'avortement avec des arguments qui relèvent d'une idéologie non dite, dont les hommes et les femmes ne sont pas forcément conscients, parce que celle-ci reste cachée et présentée comme une question morale. Cette idéologie a été rappelée avec force par certains lors de " la manif pour tous " en 2014, et dans les forums de discussions concernant " le mariage pour tous ".
    L'objectif de l'Eglise et des forces sociales qui sont contre le droit à l'avortement, semble être le maintien de l'ordre établi tel qu'il est, et cela passe obligatoirement, comme dans toutes les sociétés, par la soumission des femmes à cet ordre, c'est-à-dire concrètement une soumission aux hommes. La médiation des hommes, pour obtenir l'obéissance à l'ordre établi, est absolument nécessaires, particulièrement dans les pays machistes et sexistes, la révolte des femmes étant bien plus conséquente et particulièrement dangereuse pour la société. Bien que nous soyons au 21ème siècle, l'objectif de la soumission des femmes, sous des formes indirectes, est sans cesse rappelé par la mouvance conservatrice de l'Eglise.
    Et cet objectif est clairement énoncé dans les pays machistes, qu'ils soient méditerranéens, ou d'origine espagnole, africains, asiatiques… Ce caractère machiste, qui est premier, est soigneusement dissimulé derrière des dictatures qui ont instrumentalisé des religions comme l'islam.
    Qu'il s'agisse de l'excision millénaire dans des pays l'Afrique et d'Asie, du port du voile dans les pays islamiques, de la procréation non consentie, de l'énoncé selon lequel une femme doit garder son enfant conçu lors d'un viol, de l'enchaînement de la femme aux tâches ménagères, de l'obligation pour la femme de se consacrer à l'éducation des enfants, de l'homme vu comme le principal chef de famille, de l'incapacité juridique des femmes, du désir féminin qui serait par essence bien inférieur à celui de l'homme, de la vision de la femme comme étant complémentaire à l'homme, des qualités et manques propres à la femme, … toutes ces idées conventionnelles ou mortifères ont structuré puissamment les comportements des hommes et des femmes, comportements que l'on retrouve, y compris au sein d'une société dite de libération des mœurs.
    Soulignons ici que les femmes ont toujours cherché, quelques soient les sociétés et les époques, à trouver le moyen d'avorter, soit à l'aide de plantes, soit à l'aide d'objets introduits dans l'utérus, quitte à mettre leur vie en danger. Aucune police des mœurs n'est jamais venue à bout de cette volonté.
    - Le premier argument social fondateur de l' idéologie en question est la dite " non appartenance de son ventre par la femme " (les jeunes filles espagnoles ont manifesté en 2014 à Madrid avec des mots d'ordre écrits sur leurs ventre nus " Les curés et les juges hors de mon ventre ")
    -Le deuxième argument est celui du " meurtre du fœtus ", qui devrait être au moins passible de la prison, et c'est là que le débat se veut moral et non plus social.

    Le premier argument fondateur.


    Rappelons que le droit à l'avortement ne concerne même pas toute l'Europe, et qu'à part les pays de l'OCDE, il n'est généralement pas reconnu. En Argentine, des dizaines de femmes meurent encore d'avortements clandestins.
    Au moment de la bagarre pour le droit à l'avortement en France en 1975, il y a tout juste 40 ans, les femmes ont clamé leur droit à " La libre disposition de leur corps ". Enoncé infamant jeté à la tête des hommes, des hommes politiques, de l'Eglise, des juges ! Même les partis communistes ont réfuté l'argument.
    La position systématique contre le droit à l'avortement est en premier lieu une discussion d'hommes, pour le compte des hommes, car si le ventre des femmes n'appartient pas à celles-ci, c'est qu'il appartient aux hommes.. ? Si ce n'est pas aux hommes, c'est qu'il appartiendrait à Dieu, mais c'est obligatoirement pour le compte des hommes, parce que conventionnellement un homme ne doit pas faire l'amour autrement qu'en pénétrant une femme, c'est-à-dire en la possédant. En effet, le ventre de la femme est le lieu où l'homme a le droit de satisfaire ses pulsions sexuelles irrépressibles (la femme n'en aurait pas…)..
    Si l'argumentaire est aujourd'hui en France un peu différent, la réalité reste la même. La relation sexuelle s'organise aujourd'hui encore uniquement autour de la pénétration ou de la possession. L'homme lui-même y est soumis. Soit il peut, soit il est " impuissant ". La preuve de ceci se trouve dans l'usage quotidien des pilules ou des contraceptifs, sans lesquelles, l'amour sexuel n'est pas possible. La virilité de l'homme serait bafouée si la pénétration du sexe féminin n'avait pas lieu. …
    Et " le devoir conjugal " (ni plus ni moins que le droit de cuissage), tel qu'il est dit par l'église, est au service de l'homme. La femme peut aujourd'hui s'y dérober, mais à ses dépens. Il n'est pas rare qu'elle y consente à contre cœur, car l'acte sexuel n'est pas encore aujourd'hui partagé à égalité. On dit bien aussi subsidiairement que l'homme " doit honorer sa femme ", mais c'est une question secondaire, et cet " honneur " doit se faire par la pénétration. Parlons cru mais parlons clair. Le ventre féminin sert à cela. A tel point que dans l'histoire, les femmes sont parvenues parfois à faire " la grève des ventres " ( !). Dans ce cas, elles interdisaient à l'homme de les toucher. La virilité de l'homme était mise à l'épreuve… Dieu ne peut qu'appuyer la pulsion sexuelle masculine et sa satisfaction dans les normes prévues, du moins c'est le point de vue de l'Eglise. Même si les hommes réfutent aujourd'hui l'Eglise, le maintien des normes à cet égard est capital pour eux.
    Mais le ventre de la femme peut aussi, dans maintes sociétés (Moyen Orient, Maghreb…), appartenir à la famille. Et c'est d'actualité. Celle-ci marie des ventres, préservés du déshonneur par la virginité, et l'homme doit montrer encore parfois le drap rougi à la fenêtre au lendemain des noces. Ainsi l'obligation sociale de la pénétration doit prouver la virilité de l'homme et la soumission de la femme. Ici le corps de la femme appartient à la famille et est le garant de " l'honneur ". Et le sexe de l'homme est, en retour, soumis à un rôle social qui va gravement entraver la relation de ce dernier à la femme. Contre la relation de tendresse, l'homme va se croire obligé de montrer ses performances viriles.
    D'autant plus que pour l'Eglise, la validité de l'acte sexuel se justifie uniquement parce qu'il doit servir à engendrer des enfants. Quoique les choses aient évolué en Europe, le motif de l'amour que les époux se porterait est tout à fait secondaire dans cette question. S'il existe tant mieux, s'il n'existe pas, tant pis, " cela viendra avec le temps ". La femme doit être pénétrée, et en subir les conséquences, car elle doit faire des enfants. Et souvent la femme consent pour avoir des enfants.
    Les femmes doivent donc se soumette à une société d'hommes qui dictent ce que doit être la réalité de la virilité. Elles sont encore largement dépossédées de leurs corps, et de leurs volontés propres, dans la mesure où elles acceptent de dormir dans un lit avec un homme, ce lit étant appelé " le lit conjugal ". ...
    L'origine des problèmes se trouve d'abord là.
    Mais parlons d'amour. " Dieu est tout amour ! ". S'il en est ainsi, l'acte d'amour réfléchi et égalitaire, peut se passer de la pénétration/possession, dans les périodes où la fécondité est au maximum. Les deux parties du couple peuvent se satisfaire et se réjouir ensemble très amplement par des caresses propres à provoquer l'orgasme de part et d'autre.
    Mais précisément, c'est de cela dont l'Eglise et la société des hommes ont horreur. Et c'est là qu'entre en compte l'argument de la " nature ". Le fondement de l'opposition à l'homosexualité se trouve là. Si l'homme doit pénétrer la femme, c'est parce que c'est la nature qui l'impose. Faire autrement que ce que " la nature " imposerait, est proprement criminel. Notons ici que l'homme, sans s'en rendre compte, se glorifie de n'être qu'un animal.
    Mais de plus, le " dessein de Dieu " ne serait pas l'amour réciproque mais la procréation qui justifie le droit inaliénable de l'homme à imposer et démontrer socialement sa virilité. Toute autre façon de faire l'amour autre que celle " imposée par la nature " (la pénétration) relèverait donc de l'interdit de l'Eglise, des Eglises, donc serait de l'ordre de la " prostitution ". Le mot sifflait tellement fort à nos oreilles, qu'il fallait le dire. Ou de l'homosexualité.
    L'amour dans l'égalité et dans le respect de ce que désire l'autre, n'est pas tolérable dans la tradition de l'Eglise. La femme doit par définition être " soumise à sa biologie " dans le cadre d'une finitude terrifiante : se taire et avoir des enfants " autant que Dieu le voudra ", c'est-à-dire autant que l'homme voudra. Chez les " évangélistes " il en est ainsi, en Europe et ailleurs…
    C'est une négation de l'amour, caractéristique du monde judéo-islamo- chrétien, et des sociétés machistes, d'où l'on déduit évidemment encore une fois que l'homosexualité est contre nature.
    (Nous avons envie ici de rappeler l'attitude du Christ face à la prostitution et à ceux qui lui demandent que soit lapidée Marie-Madeleine, la prostituée. Il répond " Que celui qui n'a jamais péché lui lance la première pierre ". Et tous les hommes s'en vont les uns après les autres après s'être regardés. Mais ce qui est fort dans cette fable, c'est que le Christ, demeuré seul, aurait pu estimer être le seul juste, et lancer la première pierre. Ce qu'il ne fait pas. L'Eglise ne commente pas cela).
    Mais revenons au préambule. La question de ce qui se passe dans le ventre d'une femme, en termes de liberté individuelle, ne peut, selon nous, relever que d'elle seule, avant tout.
    Notons que c'est très récemment qu'une loi a reconnu le viol dans le mariage (15-11-2010). Il y a encore quelques années, un homme avait tous les droits sur sa femme dans le mariage, d'un point de vue juridique. Cette question est dans les faits loin d'être réglée, puisque si les hommes et les femmes peuvent se battre réciproquement, c'est généralement l'homme qui tue la femme rebelle. Le nombre des femmes tuées chaque année par leur mari ou compagnon demeure important.
    Enfin, les femmes sont tellement mutilées mentalement, muselées et formatées, (on l'a vu dans " la manif pour tous ") qu'elles en viennent elles-mêmes à devenir parfois des propagandistes pour le compte des hommes… idem pour l'excision. A tel point qu'on entend dire que les problèmes relatifs à ces sujets sont l'affaire des femmes.


    Deuxième argument fondateur


    Le deuxième argument entend faire porter l'indignation sociale principalement contre " le meurtre " du fœtus. Ce serait la violence des violences, passible de la prison ou de la mort sous Pétain. La prison est réclamée aujourd'hui pour ceux qui pratiqueraient ce " meurtre ".
    C'est évidemment escamoter la violence sans égale des hommes pratiquée tous les jours, où que ce soit dans le monde, sur ordre de leur Etat auquel ils se soumettent, à savoir la torture, la guerre et le viol comme arme de guerre. Les trois au service de la patrie ou de l'Etat dans les guerres offensives, ou au service d'une " cause ", par exemple l'appropriation des matières premières d'un pays par un autre, ou d'un territoire, la modification des frontières, l'évangélisation…
    Mais bien pire, tous les tyrans violent à tour de bras les femmes, les jeunes filles ramassées dans la rue par leurs sbires, non pas au nom de leurs religions mais de leur pouvoir : Staline, Mao… Kadhafi avant qu'il ne soit assassiné, les intégristes du GIA algérien, la police égyptienne toute puissante, les dictateurs de tous poils…..Très récemment les fils de généraux au Tchad.
    Mobiliser contre " l'assassinat du fœtus " pourrait avoir pour fonction, en effet, d'oublier que la société est structurée (où que ce soit) par la violence des hommes contraints ou non par un pouvoir central, à tuer d'autres humains, et à blesser très gravement des femmes dans leur intimité. Dans ce qu'on appelle la République démocratique du Congo (issue du Congo belge de Mobutu), des militaires érigés en bourreaux furent et sont spécialistes de la destruction du vagin des femmes, les condamnant ainsi à de terribles souffrances, et à des infections mortelles. Ce n'est sans doute pas par hasard qu'un homme chirurgien, Denis Mukwege, se soit mis au service de la réparation de ces femmes, dans un hôpital protégé par les Nations Unies. Ce n'est pas par hasard non plus qu'il soit menacé de mort par les hommes au pouvoir. (voir le film documentaire " L'homme qui répare les femmes ")
    Pourquoi, dans ces conditions, la dite violence des femmes contre le fœtus serait intolérable, tandis que celle des hommes contre les humains dans la guerre serait dans l'ordre des choses, de simples actes de guerre… ?
    On entend même affirmer que par la guerre, un homme devient un homme !
    C'est toujours le même problème du droit des femmes à ne pas se soumettre à ce qu'elles ne veulent pas.
    Revenons au dit " meurtre du fœtus ". La discussion philosophique réelle porte sur ce qu'est un humain et quand commence l'humain. Cette discussion est infinie, et elle varie selon l'état de connaissances.
    Aujourd'hui beaucoup de chercheurs pensent que la souffrance du fœtus commence avec l'existence des centres cérébraux. Ceux-ci ne se formeraient qu'au 6ème mois de la grossesse. Mais les médecins ont été prudents. Ils n'autorisent en général l'avortement que pendant les 3 premiers mois de la grossesse.
    De plus on ne va pas se faire avorter comme on va au cinéma. Les discussions préalables, quoiqu'en disent les détracteurs du droit à l'avortement, demeurent importantes. Il n'est écrit ou dit nulle part que l'avortement est un moyen de contraception. Surtout pas par les centres du " Planning Familial " dont l'objet est d'abord la contraception. L'avortement fut cependant un moyen de contraception dans les pays dits socialistes.
    Quand le fœtus passe-t-il de l'animalité à l'humanité ? On peut en discuter à perte de vue. Ce n'est pas une discussion anodine sur le plan scientifique et moral. Soit on considère que ce sont les " centres cérébraux " qui en décident, soit que c'est la viabilité du fœtus.
    Prétendre que le fœtus, dès sa constitution est déjà humain dès sa conception, c'est faire preuve d'un orgueil démesuré. Dans l'animalité du fœtus, ce qu'il est à sa conception, l'humain y verrait-il déjà l'humain ? On n'est pas un humain a priori, on devient un humain, physiquement et mentalement.
    La vraie question est plutôt celle des effets d'un avortement sur la femme, au plan psychologique et physique. Elle est autrement plus importante que celle de l'élimination d'un fœtus de 3 mois.
    Cette discussion reste ouverte. Il est évident que ce sont les moyens de contraception qui doivent avoir la priorité, et l'éducation sexuelle et amoureuse, pour éviter l'avortement.
    Aujourd'hui les questions sexuelles sont livrées aux laboratoires pharmaceutiques qui n'entendent que faire fructifier de l'argent après que la publicité ait livré le désir sexuel à la marchandisation.
    On peut en effet considérer que les humains, dans la société marchande, sont le plus souvent dans un état effrayant de misère sexuelle et affective. La prostitution n'en est que le reflet. Ils connaissent le désir, ont une piètre connaissance des moyens affectifs et psychiques de le cultiver et de le satisfaire, ont une peur démesurée de l'amour, et préfèrent dans la majorité des cas le bien être marchand à deux avec tous ses gadgets.
    Le caractère libérateur, égalitaire et subversif de l'amour, hors des contingences de la procréation, est rarement pensé et vécu comme tel. Ce caractère subversif de l'amour, qui implique l'égalité totale entre un homme et une femme, mettrait en cause l'ordre établi, où la femme ne peut être généralement que le complément de l'homme. C'est-à-dire l'une de ses côtes dans les théories créationnistes….
    Le rôle dévolu à toutes les Eglises est de préserver un ordre social où la femme doit être assujettie. Ceci pour sauvegarder les pouvoirs en place, qui sont les pouvoirs des dominants, des dictateurs, des multinationales. Les hommes principalement, formatés à cet effet, sont leurs meilleurs outils.

     

    LE DROIT A L'AVORTEMENT MIS EN QUESTION EN POLOGNE.

    (Le Monde des 3 et 4-4-2016)

    L'Eglise catholique demande son interdiction.

    L'avortement n'est permis que dans 3 cas (rique pour la vie de la mère, grave pathologie concernant l'embryon, viol ou inceste). L'glise veut supprimer cela. 30% des polonais seraient pour.

    Les médecins de Varsovie ont demandé l'interdiction de la pilule du lendemain... car cette pilule entraîne la dépravation de la jeunesse.