AMC le 7-10-22
A PROPOS DE LA GIFLE DE QUATENNENS
QUE VAUT UNE GIFLE ?
J'ai eu tendance à penser spontanément qu'il fallait minimiser
une gifle en tant qu'expression machiste, puisque celui qui l'avait donnée
s'en excusait et qu'il s'agissait d'une fin de relation. Triste fin.
Il n'y a en effet pas équivalence entre une gifle et des coups
journaliers donnés à une femme.
Mais pour autant que signifie une gifle, pour nous, qui nous pensons à
gauche et féministes par principe ?
Je me suis souvenue. j'ai reçu une seule gifle, en fin de parcours, et
j'ai parlé divorce de suite, ce que j'ai fait.
La gifle, c'est le sommet de l'iceberg. Avant, il y a eu des comportements
jugés insupportables, de part et d'autre, des violences verbales, des
accusations, des jalousies, des surveillances abusives du courrier et du téléphone,
un échange qui n'existe plus, une perte de confiance, des enfants perturbés....
Au total c'est l'échec d'une relation qui se devait d'être, entre
des gens de gauche féministes, respectueuse dans tous les cas de
figure, dénuée d'inégalité, ouverte à l'échange...
(Très très dur tout cela dans un monde de brutalité), et
la difficulté d'être dans sa vie ce qu'on prétend vouloir
être en théorie, dans des circonstances où la violence sexiste
a prévalu dans toutes les organisations politiques et particulièrement
dans celles d'extrême gauche, où traditionnellement les chefs hurlaient
contre les dissidents et les femmes....
Les médias se sont emparés de l'affaire Quatennens, et de l'autre chez les écolos, pour énoncer des jugements, des valeurs, en l'absence de connaissance réelle des problèmes, et les femmes féministes ont réagi sur le seul principe de la violence inacceptable, en étant particulièrement carrées.
Je comprends les uns et les autres. je préfère non pas l'indulgence
mais le débat.
La mise en cause radicale et publique du comportement machiste de certains hommes
est nouvelle dans son expression publique. Elle a tout juste 5 ans. On ne sait
pas dans le détail ce qu'est un comportement machiste. On en saisit juste
des bribes, son aspect extérieur. On ne sait pas exactement de quoi il
est fait sur le plan affectif, psychologique, sexuel. On mettra longtemps à
le décrypter totalement. Et puis on n'est pas des saints. On apprend,
on tâtonne, on ne lâche pas le machisme comme la soumission sur
ordre; on ne sait pas encore bien faire de part et d'autre.
Il nous faudrait un débat public, en toute tranquillité
et bienveillance, dans la NUPES sur ce que devrait être une relation
de couple, ou d'amitié, ou d'inimitié, entre une femme et un homme.
Et poser des principes de fonctionnement de l'entente et la mésentente.....
Rien de plus difficile. Alors pas de quoi s'écharper.
C'est plus facile de mener un combat sur les salaires et la justice, que de
mener un combat, contre soi-même, pour une relation homme/femme encore
largement inconnue....
AM le 4-10-22
Il y a plusieurs façons de justifier l'ordre patriarcal. La moins voyante, la plus acceptable socialement, la plus " anodine ", est celle choisie par Jean Eustache en 1973 dans son film " la maman et la putain ". Il n'est pas sûr qu'il en ait eu conscience lui-même pour l'époque, tant il est vrai que l'homme doit être naturellement un séducteur, donc un beau parleur. Tandis que les femmes doivent être toutes consentantes, avec un regard bovin, face au discours inepte et creux d'un beau garçon (" je pense à toi le jour et la nuit " " je veux t'épouser " comme une redite du Don Giovanni de Mozart). Tel est le parti pris du film qui pourrait rendre quasi invisible le contenu machiste du discours masculin du chasseur de femmes. Car le séducteur apparaît d'abord comme un enfant gâté capricieux.
A tel point que les critiques les plus sévères du film portent
aujourd'hui sur le "snobisme gonflant" du discours, la "masturbation
intellectuelle" vide de toute substance, la "nullité absolue
" des échanges, alors que la critique avisée et savante le
présente comme un des plus grandes films français.
Tandis qu'il n'existe aucune critique féministe connue jusque là.
Cependant le dévoilement du " chasseur " a pourtant lieu. Il
s'agit d'un beau jeune mec macho, prédateur et pique assiette, sans revenu,
vivant aux crochets de sa maîtresse, et de ses victimes, trouvant le couvert,
le lit, la chemise repassée, se faisant avancer l'argent de ses "
flanelles ", ne pouvant faire la vaisselle car " c'est dégueulasse
", marchant toujours avec ses chaussures sur le lit lors de ses retours
de "chasse
Un pédant insupportable qui fait pourtant rire
des femmes alors qu'il est difficile de trouver le moindre sens à sa
logorrhée verbale. Il parvient pourtant à mettre dans le même
lit sa dernière victime et sa maîtresse pour contrecarrer la jalousie
de cette dernière. Et il y aurait là le caractère déchirant
de l'histoire, alors que tous les poncifs connus ont été rassemblés.
Il nous faudrait croire que toutes les femmes se retrouvent dans ces fadaises,
puisque pas une ne se risque à dire " ôte tes chaussures avant
de monter sur le lit
". Ou bien il nous faudrait croire que la femme
qui ne succombe pas de suite ne peut que se sentir putain et s'assumer comme
telle.
On trouverait là la preuve d'une nature féminine, et
. du
bon film.
Mais cela pose alors une question grave sur l'appréciation de ce qu'est
une création artistique dans le cinéma. Est-ce la seule représentation
du préjugé social sans le moindre élément de critique,
ou l'art ne doit-il pas d'abord être subversif ? Question ouverte !
AMC
Dès que les femmes ont commencé à s'organiser au 19ème
siècle, sur le plan politique et syndical, elles ont fait valoir la demande
de pouvoir se réunir à certains moments indépendamment
des hommes.
En 1893 Clara Zetkin, militante socialiste, écrit dans un journal, die
Gleichheit en Allemagne que les travailleurs doivent cesser de voir dans les
travailleuses des femmes susceptibles d'être courtisées entre autres
pour leurs qualités physiques
et avec lesquelles ils pourraient
être intrusifs.
C'est un tel problème dans les réunions où les deux sexes
se retrouvent pour combattre ensemble, que Clara justifie la nécessité
que les ouvrières puissent échanger entre elles, ne serait-ce
qu'en raison de leur difficulté à parler en public. Le mouvement
féministe socialiste a besoin d'une certaine autonomie et d'une liberté
d'action " qu'il faudra arracher aux camarades hommes " si besoin
est.
Cette nécessité affirmée à l'époque, sera
constante dans le mouvement ouvrier et féministe.
Mais elle a été combattue par les communistes de façon
constante. Ainsi la même Clara Zetkin va s'opposer au KPD (parti communiste
Allemand) en 1918 sur ce point là. Le KPD ne reconnait pas aux femmes
le droit à une organisation spécifique au motif que la lutte des
classes est " une ".
Ce problème a été récurrent jusqu'à nos jours.
Mais aujourd'hui la diversité des organisations et leur indépendance
retient en général la mixité comme principe, mais la demande
de réunions non mixtes refait surface très fortement, en raison
non seulement du sexisme à l'intérieur même des mouvements
politiques et syndicaux de gauche, mais en raison de la particularité
des revendications des femmes. Et ceci d'autant plus si elles sont d'origine
étrangère et si elles ont à souffrir de racisme, de la
part ou de leurs compagnons de travail ou dans les rapports hiérarchiques
de l'entreprise. On peut critiquer l'adjectif femmes " racialisées
" qui n'est souvent pas compris ou utilisé parfois à des
fins obscures ; Ceci étant, il est évident que les réunions
non mixtes sont absolument utiles. C'est ce que fait valoir M N Thibault dans
l'article joint de façon très juste et forte (Le Monde du 26-3-21).
L'UNEF, organisation syndicale devenue autonome des partis traditionnels a accepté
que des réunions non mixtes se tiennent en son sein , de façon
tout à fait naturelle et dans la continuité historique par rapport
au 19ème siècle et aux premiers partis social-démocrates
socialistes.
Du côté de la bourgeoisie, c'est la curée !! Comment des
femmes qui se revendiquent de l'égalité des hommes et des femmes,
peuvent-elles vouloir se réunir et discuter indépendamment des
hommes ? Précisément parce qu'elles veulent l'égalité
!! Laquelle est loin d'être acquise et nécessite d'être formulée
dans les détails, dans l'intime, et souvent dans la plus grande émotion.
Les camarades et amis hommes doivent le comprendre et s'y faire, surtout s'ils
se disent féministes.
L'utilisation du mot " fascisme " par Blanquer ou Marine Le Pen
pour qualifier ce type de réunion, n'est qu'une manifestation du
machisme exacerbé qui ne supporte pas que les femmes définissent
d'abord entre elles ce dont elles souffrent et ce qu'elles veulent.
L'historien Yvan Jablonka qui a écrit sur les enfants abandonnés
du 19ème et sur la malheur de certaines femmes, dit récemment
: " Personne ne souhaite voir un homme sur le devant de la scène
féministe, ça serait déplacé. La juste place, c'est
une réflexion sur le masculin, c'est ce que je mène. " Il
dit encore " Depuis longtemps je sais qu'il y a un problème dans
le masculin " (Le Monde du 12-4-21 ; Rencontre)
Nous devons défendre les mouvements syndicaux et politiques lorsqu'ils
autorisent les réunions plus que légitimes non-mixtes. Ces réunions
s'intègrent dans le combat pour l'égalité tant espérée
entre hommes et femmes.
AMC Le 12-4-21
Le féminisme, pour être commun à toutes les femmes, et à terme aux hommes, se doit d'être neutre vis à vis des religions, des partis politiques, du genre et de la couleur des humains.
Il doit être universel, lisible par n'importe quelle femme en difficulté dans le monde entier..
Il est contre l'esclavage, pour l'émancipation du genre humain, l'émancipation des femmes de toutes ses chaînes
Il est avant tout, historiquement, un combat pour l'égalité des droits les plus élémentaires avec les hommes.
Dans ce combat les féministes font souvent cause commune avec les citoyens de couleur, avec les homosexuels, et les personnes dont le genre n'est pas reconnu. Les mêmes revendications sont avancées par les uns et les autres.
Dans la foulée et par voie de conséquence, le féminisme est un combat contre la violence des hommes à leur égard.
Le féminisme se doit, par voie de conséquence d'être contre la guerre, de le dire et de le manifester. Car la guerre c'est le viol comme arme de guerre.
L'ennemi fondamental des féministes est le patriarcat qui structure tous les Etats, et toutes les grandes organisations, les églises, tous les partis et syndicats, pour maintenir les femmes dans l'infériorité. Le patriarcat n'envisage le couple, la famille que sous l'angle de la reproduction, afin que les femmes fassent des enfants pour la Nation et pour faire la guerre, d'une façon ou d'une autre. Le patriarcat n'a aucune visée humaniste vis à vis des enfants.
C'est le patriarcat qui produit historiquement l'infériorité de la femme dans toutes les sociétés, et a légitimé la violence des hommes contre le sexe féminin, et c'est le patriarcat qui a construit au cours des siècles "le masculinisme".
De ce point de vue, l'homme et la femme se trouvent aliénés dans des schémas ancestraux dont ils ont peine à se défaire. Les deux sont victimes de ces schémas, mais les femmes sont doublement victimes car elles peuvent mourir sous les coups de leurs conjoints, de leurs pères et frères.
C'est par leur combat que les femmes ont pu conquérir certains droits, droits toujours mis en question: le droit à la contraception et le droit à l'avortement.
Dans les pays occidentaux les femmes ont acquis plus de droits, en raison de l'importance des mouvements sociaux dont elles ont profités, et de l'alliance toujours plus importante d'une partie non négligeable des hommes.
Les relations harmonieuses entre les femmes et les hommes n'en sont qu'à leurs prémices, et sont complètement à construire.
Les grandes et grands féministes sont nombreux en Europe et dans le monde. en voici quelques uns:
Mary Wollstenkraft, William Godwin (anglais tous deux, révolution française), Stuart Mill (anglais) , Louise Michel, Georges Sand.... Hélène Brion et Madeleine Pelletier (1ère guerre mondiale)... et toutes celles et ceux qui croupissent en prison au 21ème siècle pour avoir lutté pour l'égalité des droits, comme Loujain Al-Hathloul saoudienne en prison et en grève de la faim...
Les grandes revendications sont
-l'égalité de droit avec les hommes, la citoyenneté, la liberté de penser et de l'exprimer, le droit à l'instruction et à la culture, le droit d'aller et venir, de droit d'échapper à la tutelle de l'homme, le droit de se marier ou de ne pas se marier, le droit de divorcer, le droit à l'indépendance financière, le droit d'avoir ou de ne pas avoir des enfants, le droit de vote exprimé très tôt à la fin du 19ème siècle, le droit à la contraception, le droit à l'avortement, le droit au travail, le droit à avoir un salaire équivalent à celui de l'homme, le droit d'avoir ou de ne pas avoir de religion, le droit de s'organiser ou non dans un parti politique, le droit de pratiquer tous les métiers existants....etc
Cette égalité n'est pas celle de ressembler à un homme et de se comporter de la même façon que lui...Les femmes qui ont acquis la possibilité de se conduire comme des hommes, ne sont rien d'autre que des hommes. Elles ne sont pas émancipées au sens où une féministe l'entend.
Les grandes difficultés du féminisme aujourd'hui est de faire la jonction avec des groupes qui n'ont pas les mêmes origines et qui croient n'avoir pas les mêmes revendications
11-11-20 (à compléter)
Les viols sont monnaie courante en Inde : « 87 viols par jour
en 2019
33000 viols déclarés dans le pays en 2017, dont
plus de 10 000 mineures » (Le Monde du 3-10-20. )
Les viols collectifs font également partie des murs masculins en
Inde, mais leur violence est telle quils aboutissent le plus souvent à
la la destruction physique de la victime.
En octobre 2 cas de viols collectifs ont eu lieu en quelques jours, 6 mois
après la pendaison le 20 mars des violeurs dune jeune femme dans
le bus ayant abouti à sa mort. Ce qui signifie que la société
indienne commence à réagir, mais par la peine de mort (!). On
est loin de la résolution du problème.
Et cela devient surtout banal de relever ce genre dévènements
abominables
Dans ces deux cas, les femmes étaient dalits, et les violeurs étaient
issus dune caste supérieur des thakur, suscitant leffroi
et la stupeur de la société indienne.
La police , après la mort constatée à lhôpital,
aurait ensuite tenté disoler une famille en interdisant aux journalistes
de prendre contact avec elle, et aurait pris la responsabilité de brûler
le corps sans autorisation pour faire disparaître la preuve du viol. Mais
il se trouve que lhôpital avait fait un diagnostic.
Tout ceci se passe à lintérieur de la communauté
hindoue dans lÉtat de lUttar Pradesh au nord ouest de lInde.
Les viols touchent nimporte quelle femme mais particulirèement
les dalits, des moins que rien pratiquement sans droits aujourdhui encore.
Bien que la caste des intouchables ait disparu en 1950 de la Constitution, elle
perdure de fait en raison du désintérêt assez grand pour
cette question par lÉtat, par la justice tenue par les hautes castes
et la police.
La violence contre les femmes, si elle est générale dans le monde,
revêt une force particulière en Asie, mais surtout en Inde.
Ayant consulté de nombreux articles sur la question, il apparaît
que la femme est tellement méprisée dans la campagnes surtout,
quelle nest jamais en sécurité. Dans des villages
sans toilettes les hommes guettent les femmes, ou lorsquelles vont au
champ chercher du fourrage : cest dans ces moments là quelles
sont violées avec la complicité des leurs, les frères par
exemple.
On peut certes remarquer que les dalits femmes constituent un sous prolétariat
à très très bas salaires, et effectuent les tâches
les plus dégradantes de nettoyage. De ce point de vue, comme partout
ailleurs les femmes pauvres préservent et justifient lexistence
dun salariat misérable, particulièrement en Inde.
Mais sajoute à cela une culture ancestrale de mépris de
la femme appartenant à lAsie, mépris qui fait partie de
la tradition tout aussi ancestrale de lélimination des bébés
filles à la naissance.
Comme toujours les femmes elles-mêmes participent à leur propre destin. Comment en effet les mères, entre autres, élèvent-elles leurs fils pour que ces derniers développent un tel rejet de leur sur, des femmes en général ? Mais ont-elles leur mot à dire ? Un histoire conte le père qui revient de lhôpital avec sa femme et le bébé fille, sarrête au pont sur la rivière et ordonne à la femme de jeterle bébé dans leau. Elle sexécute. Les fils voient bien la mère revenir sans bébé, et baignent dans cette atmosphère délimination et dassassinat dès leur plus jeune âge.
Toute une série de raisons ont été avancées pour
expliquer cette situation des femmes en Inde, comme par exemple la nécessité
de marier les femmes avc une dot très côuteuse, or la dot a été
supprimée et est punissable de 5 ans de prison
mais cela perdure.
Il faut chercher ailleurs.
En Chine ses religions (confucianisme, taoïsme) ont peu de considération
pour les femmes. Seuls, les fils peuvent accomplir les rites familiaux de « piété
filiale » et assurer une descendance pour perpétuer la famille,
alors que la fille, une fois mariée, aidera son mari à prendre
soin de ses beaux-parents.
En Inde on peut chercher à lintérieur de lhindouisme
des raisons particulières de mépriser les femmes. Religion patriacale
comme tant dautres, génère-t-elle davantage de mépris ?
Elle définit le dharma (destin) masculin comme pouvant être de
deux sortes ; soit il est maître de maison, soit il est « renonçant »,
ou alternativement lun après lautres. Car lhomme est
« deus fois né », cest à dire supérieur,
tandis que la femme ne peut être quépouse fidèle,
et elle doit lêtre, elle est coupable si elle veut renoncer
(Catherine Ojha, Condition féminine et renoncement au monde dans lhindouisme.
Persée 1984)
Doù la préférence ancestrale pour les garçons. On trouve écrit que la dévalorisation des femmes en Asie, se manifeste toujours dans leur subordination aux hommes et dans un haut niveau de violence à leur égard. Depuis des siècles, lAsie (un bloc régional constitué de la Chine, de lInde, du Bangladesh, du Pakistan et de lAfghanistan) dévalorise les filles, pousse cette inégalité de statut à son paroxysme : une partie de la population les élimine physiquement avant ou après la naissance , ou bien se désintéresse des petites filles qui meurent assez vite (nourriture et santé). Evidemment les filles sont analphabètes dans la majorité des cas.
On cite le cas de la caste des Rajpouts Bhatti une caste aux origines guerrières
du Rajasthan, qui , pour éviter au 16ème siècle que leurs
filles soient violées par lennemi, éliminait leurs filles.
Une solution radicale pour éviter le déshonneur, dans cette haute
caste prestigieuse
Cette tradition se perpétuerait pour des raisons dargent.
Toutes ces raisons, la dot, la conservation du patrimoine, lhonneur,
nous semblent être des raisons de circontances qui font illusion.
Sil faut chercher dans les religions des explications sur la haine des
femmes, il semble bien que les origines pourraient être recherchées
dans le rôle de la violence toute particulière des sociétés
guerrières très hiérarchisées, où il faut
avant tout des hommes pour renforcer la caste tandis que les femmes sont volées
à lextérieur, où le pouvoir est lié à
la possession de la terre, aux rapports avec le souverain (sociétés
asiatiques très despotiques), aux rites religieux réservés
aux hautes castes.. les femmes nétant que des servantes, et des
uterus pour faire des garçons.
Ce faisant, les hommes ont organisé eux-mêmes à leur insu leur frustration tout aussi ancestrale, faite de violence contenue et de désir de vengeance par rapport à ce quils sont. Et quils font supporter aux femmes.
Aujourdhui en Inde des milliers de femmes manifestent contre les viols et contre la violence. Raison pour laquelle, pour la première fois, des hommes ont été condamnés. Il y a encore un long chemin à parcourir. Il faudrait que toute la société civile manifeste pour léradication des viols, pour légalité des femmes et des hommes, pour la scolarisation de toutes les filles, pour des écoles (et des toilettes) dans tous les villages, pour la fin du régime des castes.
7-11-20
E badinter représente la grande bourgeoise mariée à un
avocat célèbre qui joue les grandes consciences du temps. La fortune
(voir son activité à PUBLICIS), et ses écrits en ont fait
un écrivain " sur-représenté " par les médias.
En outre E Badinter a manifesté plusieurs fois le souci d'émancipation des femmes, en tant que féministe avertie ; Pourquoi ne pas la croire ? Ne nous a-t-elle pas émancipé dans " L'Amour en plus " de l'idée que les femmes auraient par nature un instinct maternel obligé ?
Mais dans les discussions actuelles souvent très difficiles à
suivre, au sujet des femmes, à partir d'un discours composé de
laïcité, de religion, de terrorisme, d'intégrisme, de voile
et de Coran, qui semblait avoir pour objectif final d'extraire les femmes de
tout ce qui pèse sur elles depuis des siècles, il est nécessaire
de poser la question suivante :
LA LAICITE A T- ELLE POUR OBJECTF D' EMANCIPER DE LA RELIGION, gage de l'émancipation
des femmes ?
E Badinter semble penser assez clairement que la religion est le premier obstacle
de fond à l'émancipation des femmes. Et ce faisant, elle indique
que la laïcité est un outil particulièrement utile aux femmes,
dans ce combat pour l'émancipation, donc contre la religion, selon elle.
En effet elle dit lors d'un interview de " Marie Claire " en 2015,
au sujet de l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo : " cette exception
française (la laicité) nous protège de la soumission au
religieux, et assure l'égalité entre les sexes "
Très surprise par cette affirmation très abrupte, je suis une
fois de plus revenue aux articles qui font la loi du 9-12-1905 :
Article 1 : La République assure la liberté de conscience.
Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées
ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni
ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier
qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées
des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses
relatives à l'exercice des cultes
..
(article qui fonde la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Désormais
chacun son domaine)
Art 27, Les cérémonies et processions publiques sont réglées en conformité de l'article L2212-2 du code général des collectivités territoriales.( protection de l'ordre public)
Art 31, personne n'a le droit d'interdire à quelqu'un de pratiquer son culte ou d'obliger à pratiquer un culte
E Badinter a pour partie raison dans la première partie de sa phrase
: si les activités religieuses ne sont plus des affaires de l'Etat, et
inversement, le champ est libre pour une distanciation de l'Etat vis-à-vis
de toutes les religions. Celles-ci n'ont plus à se mêler de ce
qui concerne les décisions de l'Etat via son parlement. Et inversement.
Quant à la seconde partie de sa phrase, je n'en vois pas trace. La loi
de 1905 ne dit rien sur l'égalité des sexes, à une époque
où celle-ci n'est pas reconnue par le droit. Les femmes devront se battre
pour cette égalité, et ça n'est pas gagné, même
en 2018, en Europe même avec la montée de l'extrême droite,
et dans le monde.
Cependant dès lors que l'Etat a reconnu cette égalité par
paliers successifs et a légiféré par exemple sur la mixité
dans l'école et dans les lieux de culture et de sport, les diverses religions
ne sauraient intervenir là contre. De ce point de vue, la laïcité
constitue une protection, et introduit l'idée de l'égalité
des sexes. Mais rien n'est acquis. Non pas à cause des religions, mais
à cause d'une évolution étatique qui peut faire reculer
de plus de 50 ans tout ce que les femmes ont acquis.
Par ailleurs l'art 1, indique clairement que la loi de 1905 ne se situe pas
dans un combat contre les cultes, donc contre les religions, puisque la République
les reconnait, assure leur liberté, et leur expression publique (art
27). Donc la laïcité n'est pas un outil contre les religions, et
n'est pas un outil d'émancipation des femmes si, comme le pense E Badinter,
la religion s'avèrerait être l'obstacle principal à cette
émancipation.
Donc il y a là un nud sur lequel E Badinter ne s'explique pas.
Je vais plus loin, la question de fond concernant l'émancipation des
femmes, en droit, dans les mentalités, dans les comportements, est celle
du patriarcat. Celui-ci impose la soumission historique des femmes. Elle n'est
pas abordée en tant que telle par la loi de 1905. Cependant, si le patriarcat
se cache pour partie derrière l'organisation et l'idéologie justifiant
les cultes, la mise à distance de ces derniers par l'Etat est un pas
permettant la mise à distance vis-à-vis du patriarcat religieux.
Fort bien.
Mais le patriarcat se cache bien ailleurs que dans les religions. Ces dernières
ne font que théoriser et justifier le discours du patriarcat qui irrigue
toutes les sociétés, justifie historiquement tous les droits personnels
et de la famille en faveur des hommes dans une majorité des pays, justifie
l'accaparement des richesses aux mains de quelques hommes et des puissants.
Et produit la prostitution, qui constitue depuis des temps immémoriaux
l'aliénation la plus puissante des cerveaux et des corps des hommes et
des femmes, où les sexes sont réduits à des objets sexuels,
et où la femme comme l'homme se dégradent dans ce type de relation.
La société moderne a encore aggravé la situation en produisant
des réseaux mafieux organisés d'exploitation violente des femmes
contre leur volonté. Permettant que le viol devienne une arme de guerres
sans s'en offusquer
E Badinter raconte des bobards aux femmes en leur disant qu'il suffirait de
sortir des religions pour s'émanciper. Harro contre les religions, silence
contre la société capitaliste ??
E Badinter ignore-t-elle le patriarcat, sa puissante organisation au sein même
des Etats qui pourraient se prétendre émancipés des religions
(l'ex URSS, la France, Le Mexique, la Turquie originelle
) ? . Il n'y a
pas que des Etats qui feignent de parler au nom des religions pour asseoir leur
dictature ; il y a eu des Etats fascistes ; il y a des Etats de dictature militaire,
des Etats dits démocratiques corrompus, où les hommes ont le droit
d'être racistes, homophobes, donc misogynes. Toutes les sortes d'Eglise
sont certes un puissant soutien d'appoint ( voir les dires actuels du pape sur
l'homosexualité, la PMA, l'avortement, la contraception, etc
).
Mais Il est vain de présenter les religions en tant que telles, comme
étant le substrat essentiel de la domination des femmes.
Mais il y a encore un autre problème bien plus grave et qui concerne
de plus près encore les femmes.
Espace public, espace privé.
Toujours dans le même interview cité précédemment,
E Badinter dit " La séparation de l'Eglise et de l'Etat, le fait
que le politique doit toujours gouverner indépendamment des religions,
et la distinction entre privé et public, nous protègent tous.
"
La séparation de l'église et de l'Etat n'a rien à voir
avec la distinction entre privé et public. L'Etat fait respecter (en
principe
)les articles 1 et 2 et 27 de la loi de 1905, partout, dans la
sphère publique et dans la sphère privée. E Badinter voudrait
que l'espace public soit neutre pour les citoyens, c'est-à-dire échappe
à ces articles, pour que l'Etat y interdise toute manifestation de nature
religieuse, tandis que l'espace privé serait le lieu de non intervention
de l'Etat (contre l'article 31). Et elle en fait une conséquence de la
laïcité, devant protéger les femmes ! C'est plus qu'un contresens.
C'est gravissime..
Elle défend par-là même la dictature dans l'espace public
et le droit de toutes les vilenies et violences dans l'espace privé :
c'est-à-dire le droit du macho. Cela explique sa position sur la prostitution.
L'espace public n'est pas neutre (cf. l'art 27 de la loi de 1905 : manifestations
publiques garanties). Si ça n'était pas le cas, il n'y aurait
plus de manifestations politiques, religieuses, individuelles ou de quelque
ordre que ce soit, on aurait l'habit de rigueur, les cheveux et le chapeau de
rigueur (mais pas le voile !!) dans les lieux publics
.. On serait en dictature.
Dans les limites de l'ordre public, la liberté d'expression publique
doit être totale.
Par opposition l'espace privé serait libre, selon elle, non neutre et
l'Etat n'aurait pas à y intervenir !!! Penser cela, c'est une abomination
pour les femmes
C'est l'espace privé qui est le lieu privilégié de la majorité
des violences !!! E Badinter livrerait-elle les femmes à la sphère
privée ???? Des milliers de femmes, avec ou sans religion, sont asservies
dans la sphère privée à des violences, par leur compagnon,
mari, ou patron
. Des milliers de femmes qui pratiquent ou non une religion,
luttent contre leur asservissement et demandent la fin de la tutelle de l'homme
sur elles, la fin des droits familiaux qui consacrent leur infériorité,
dans les pays du tiers monde, hindouistes, chrétiens ou islamiques. Contre
ceux qui installent ou protègent les dictateurs dans une post- colonisation
qui ne dit pas son nom
L'émancipation des femmes commence par la capacité à dénoncer
ce qu'elles subissent au quotidien : violences physiques et mentales, violences
sexuelles, violences psychiques dans la famille et au travail, tutelle de l'homme,
du père, du mari, du frère, obligation d'avoir un enfant tous
les ans dans les pays où la contraception est refusée, ainsi bien
sûr que le droit à l'avortement.
Si la religion contribue à faire accepter l'état de soumission,
cet état est dû au formatage séculaire imposé par
des hommes de pouvoir, qui pèse d'abord sur les femmes mais également
sur les hommes. Les femmes sont souvent justificatrices de cet état de
chose, car elles sont sous l'influence du diktat social qui pèse sur
la population. (voir les romans fameux de Elfriede Jelinek. Prix Nobel en 2004)
L'Etat doit intervenir dans la sphère privée pour défendre
les femmes et les enfants des violences en tous genres. La distinction privé/public
comme représentative de la séparation de l'Eglise et de l'Etat,
n'a non seulement aucun sens, elle est fausse et inacceptable.
A ce sujet, E Badinter a sur la prostitution des positions très discutables.
Je suis d'accord avec elle sur le fait que l'Etat n'a pas à légiférer
sur l'activité sexuelle des individus. Mais c'est une formulation trop
générale. Dans un interview de 2013 sur la prostitution, E Badinter
semble prétendre que la sexualité masculine parce qu'elle est
spécifique, justifie la prostitution
Elle récuse l'accusation
portée par des femmes contre une sexualité masculine dominatrice
et violente
Mais surtout elle assimile le choix de la prostitution (quand il existe hors
des réseaux..) comme étant l'expression du " droit de disposer
de son corps ", " revendication, dit-elle, qui est un acquis des féministes
" !!!
C'est plus que surprenant, c'est très grave. Le droit de disposer librement
de son corps a été avancé par les femmes au moment de la
lutte pour le droit à l'avortement. Droit de choisir d'avoir ou de ne
pas avoir des enfants. Droit de liberté. La prostitution ne relève
pas d'un acquis. C'est un fait depuis des lustres qui montre que la femme a
appris à considérer que son corps ne lui appartient pas, mais
appartient aux hommes. Dans cette activité, elle est dépossédée
de son corps. C'est le contraire du " droit de disposer librement de son
corps " qui a tant choqué une partie importante des hommes. De ce
point de vue ce n'est pas l'interdiction qui changera les choses mais une entreprise
de désaliénation de longue haleine.
Dans cette perspective, E Badinter se place du côté des hommes
de pouvoir et non du côté de l'émancipation des femmes.
On aurait aimé qu'en tant que philosophe, elle parle de l'aliénation
des cerveaux des hommes et des femmes, à l'idée de domination,
de pouvoir, d'acceptation à la soumission, du formatage qui fait croire
que l'homme a plus de besoins sexuels que les femmes (question d'hormones (
!)), etc
Pour finir, si question religieuse est venue se substituer dans bien des cas
au problème de l'émancipation des femmes, c'est que la question
du patriarcat est mal posée, mal comprise, mal définie, par les
femmes elles-mêmes, et que l'égalité des femmes, croyantes
et non croyantes, toutes religions confondues, n'est pas admise au sein même
des femmes qui se revendiquent du féminisme.
E Badinter, s'est appropriée à tort, sur ces questions, le qualificatif
de féministe; en fait elle justifie le machisme, elle est prête
à accepter des dérives dictatoriales, et elle défend l'ordre
patriarcal.
AMC le 24-11-2018
Il faut lire ce que Caroline Fourest ose écrire sur l'Université:
https://carolinefourest.wordpress.com/2018/08/15/luniversite-contre-luniversalisme/
Caroline Fourest se présente comme celle qui défend les femmes, la laïcité, la démocratie... etc. Elle a la haine du foulard islamique, dans sa dite défense des femmes. Elle poursuit de sa vindicte toutes les croyantes et tous les croyants mais plus spécifiquement les musulmans. Elle tente de faire croire, comme jadis Bush, père et fils, que l'humanité progressera avec la disparition de l'islam. Elle participe à la croyance que le Coran, auquel elle ne connait que des clichés, est pire que ce que l'Eglise inventait contre les femmes au Moyen äge. Certes nous nous en sommes délivrés en Occident. Mais nos pouvoirs occidentaux ont tout fait pour maintenir des dictatures dans les pays du Moyen Orient, dictatures qui se servent d'un islam qui les arrange, à peu près identique à ce que l'Eglise catholique enseignait au Moyen âge.
C Fourest a ses entrées sur tous les plateaux de télévision. Elle est évidemment cordialement détestée par les militants de la cause musulmane. Elle a peut-être joué un rôle dans le dévoiement du féminisme en France, et dans l'exaspération des jeunes et des femmes, doublement exploités par leur couleur de peau, et par le capitalisme dans les relations de travail. En tous cas elle y a ajouté sa griffe.
Ce qu'elle explique sur l'université est totalement faux. Si elle et ses copines se font interdire de causer (en 2012 en Belgique, en 2018 à Nanterre), c'est parce que leurs discours sèment la confusion, la haine, le racisme. Il vaudrait mieux certes leur apporter une contradiction forte, plutôt que de les exclure mais elles ont des soutiens auprès de profs islamophobes.
Le même phénomène se produit aux USA avec le professeur et chercheur Richard Dawkins connu comme fondamentaliste athée, islamophobe. Sa venue dans une université US n'a pas été souhaitée. De suite un journaliste du Monde en a conclu cet été (août 2018) que les universités US étaient la proie des intégristes.
15-9-2018
(Le Monde du 19 mai 2018)
Le village de Mopukori à Kenya (300 km au nord de Nairobi) s'est constitué
comme village de femmes depuis 25 ans (!) où ne vivent que quelques rares
hommes et les fils des femmes présentes. Ce sont les femmes qui décident
quels hommes peuvent passer la nuit... Elles acceptent entre autres quelques
hommes guerriers pour les protéger la nuit. (!) (que font les femmes
de leurs garçons devenus grands ??)
Pourquoi ce village ? pour fuir l'excision qui touche encore plus de 20% des
femmes malgré l'interdiction du parlement en 2011.
Pour fuir l'alcoolisme et la violence de certains hommes...,
Pour fuir l'absence de la contraception qui fait que chaque "rapport sexuel"
engendre des gamins..
Les femmes vivent chichement sur de petits lopins de terre, d'un peu d'élevage,
de la fabrication de bracelets pour les touristes.
L'idée fait son chemin, d'autres villages se sont constitués de
cette façon.
Le gouvernement a promis des "refuges d'Etat" qui ne se créent
pas....
Mes commentaires:
Les femmes ont raison de ne pas attendre pour trouver des solutions immédiates à leur désarroi.
La solution d'avenir est-elle dans le rejet des hommes ?
Si chacun vivait dans sa case; si la tolérance et l'égalité
étaient pratiquées
Si les exciseurs (hommes et femmes) étaient rejetés de la société
Si la contraception était organisée et financée
Si la santé et la scolarité étaient légitimées
et développées.....
Si, si..... !!! En attendant, les femmes ont trouvé cette solution et
apparemment , si les hommes "roumèguent", ils laissent les
femmes tranquilles
AMC
Suite à une discussion sur le droit à l'avortement,
il convient de s'interroger sur les idéologies qui président à
ce débat.
Un important groupe social autour de l'Eglise s'oppose encore au droit à
l'avortement avec des arguments qui relèvent d'une idéologie non
dite, dont les hommes et les femmes ne sont pas forcément conscients,
parce que celle-ci reste cachée et présentée comme une
question morale. Cette idéologie a été rappelée
avec force par certains lors de " la manif pour tous " en 2014, et
dans les forums de discussions concernant " le mariage pour tous ".
L'objectif de l'Eglise et des forces sociales qui sont contre le droit à
l'avortement, semble être le maintien de l'ordre établi tel qu'il
est, et cela passe obligatoirement, comme dans toutes les sociétés,
par la soumission des femmes à cet ordre, c'est-à-dire concrètement
une soumission aux hommes. La médiation des hommes, pour obtenir l'obéissance
à l'ordre établi, est absolument nécessaires, particulièrement
dans les pays machistes et sexistes, la révolte des femmes étant
bien plus conséquente et particulièrement dangereuse pour la société.
Bien que nous soyons au 21ème siècle, l'objectif de la soumission
des femmes, sous des formes indirectes, est sans cesse rappelé par la
mouvance conservatrice de l'Eglise.
Et cet objectif est clairement énoncé dans les pays machistes,
qu'ils soient méditerranéens, ou d'origine espagnole, africains,
asiatiques
Ce caractère machiste, qui est premier, est soigneusement
dissimulé derrière des dictatures qui ont instrumentalisé
des religions comme l'islam.
Qu'il s'agisse de l'excision millénaire dans des pays l'Afrique et d'Asie,
du port du voile dans les pays islamiques, de la procréation non consentie,
de l'énoncé selon lequel une femme doit garder son enfant conçu
lors d'un viol, de l'enchaînement de la femme aux tâches ménagères,
de l'obligation pour la femme de se consacrer à l'éducation des
enfants, de l'homme vu comme le principal chef de famille, de l'incapacité
juridique des femmes, du désir féminin qui serait par essence
bien inférieur à celui de l'homme, de la vision de la femme comme
étant complémentaire à l'homme, des qualités et
manques propres à la femme,
toutes ces idées conventionnelles
ou mortifères ont structuré puissamment les comportements des
hommes et des femmes, comportements que l'on retrouve, y compris au sein d'une
société dite de libération des murs.
Soulignons ici que les femmes ont toujours cherché, quelques soient les
sociétés et les époques, à trouver le moyen d'avorter,
soit à l'aide de plantes, soit à l'aide d'objets introduits dans
l'utérus, quitte à mettre leur vie en danger. Aucune police des
murs n'est jamais venue à bout de cette volonté.
- Le premier argument social fondateur de l' idéologie en question est
la dite " non appartenance de son ventre par la femme " (les jeunes
filles espagnoles ont manifesté en 2014 à Madrid avec des mots
d'ordre écrits sur leurs ventre nus " Les curés et les juges
hors de mon ventre ")
-Le deuxième argument est celui du " meurtre du ftus ",
qui devrait être au moins passible de la prison, et c'est là que
le débat se veut moral et non plus social.
Rappelons que le droit à l'avortement ne concerne même pas toute
l'Europe, et qu'à part les pays de l'OCDE, il n'est généralement
pas reconnu. En Argentine, des dizaines de femmes meurent encore d'avortements
clandestins.
Au moment de la bagarre pour le droit à l'avortement en France en 1975,
il y a tout juste 40 ans, les femmes ont clamé leur droit à "
La libre disposition de leur corps ". Enoncé infamant jeté
à la tête des hommes, des hommes politiques, de l'Eglise, des juges
! Même les partis communistes ont réfuté l'argument.
La position systématique contre le droit à l'avortement est en
premier lieu une discussion d'hommes, pour le compte des hommes, car si le ventre
des femmes n'appartient pas à celles-ci, c'est qu'il appartient aux hommes..
? Si ce n'est pas aux hommes, c'est qu'il appartiendrait à Dieu, mais
c'est obligatoirement pour le compte des hommes, parce que conventionnellement
un homme ne doit pas faire l'amour autrement qu'en pénétrant une
femme, c'est-à-dire en la possédant. En effet, le ventre de la
femme est le lieu où l'homme a le droit de satisfaire ses pulsions sexuelles
irrépressibles (la femme n'en aurait pas
)..
Si l'argumentaire est aujourd'hui en France un peu différent, la réalité
reste la même. La relation sexuelle s'organise aujourd'hui encore uniquement
autour de la pénétration ou de la possession. L'homme lui-même
y est soumis. Soit il peut, soit il est " impuissant ". La preuve
de ceci se trouve dans l'usage quotidien des pilules ou des contraceptifs, sans
lesquelles, l'amour sexuel n'est pas possible. La virilité de l'homme
serait bafouée si la pénétration du sexe féminin
n'avait pas lieu.
Et " le devoir conjugal " (ni plus ni moins que le droit de cuissage),
tel qu'il est dit par l'église, est au service de l'homme. La femme peut
aujourd'hui s'y dérober, mais à ses dépens. Il n'est pas
rare qu'elle y consente à contre cur, car l'acte sexuel n'est pas
encore aujourd'hui partagé à égalité. On dit bien
aussi subsidiairement que l'homme " doit honorer sa femme ", mais
c'est une question secondaire, et cet " honneur " doit se faire par
la pénétration. Parlons cru mais parlons clair. Le ventre féminin
sert à cela. A tel point que dans l'histoire, les femmes sont parvenues
parfois à faire " la grève des ventres " ( !). Dans
ce cas, elles interdisaient à l'homme de les toucher. La virilité
de l'homme était mise à l'épreuve
Dieu ne peut qu'appuyer
la pulsion sexuelle masculine et sa satisfaction dans les normes prévues,
du moins c'est le point de vue de l'Eglise. Même si les hommes réfutent
aujourd'hui l'Eglise, le maintien des normes à cet égard est capital
pour eux.
Mais le ventre de la femme peut aussi, dans maintes sociétés (Moyen
Orient, Maghreb
), appartenir à la famille. Et c'est d'actualité.
Celle-ci marie des ventres, préservés du déshonneur par
la virginité, et l'homme doit montrer encore parfois le drap rougi à
la fenêtre au lendemain des noces. Ainsi l'obligation sociale de la pénétration
doit prouver la virilité de l'homme et la soumission de la femme. Ici
le corps de la femme appartient à la famille et est le garant de "
l'honneur ". Et le sexe de l'homme est, en retour, soumis à un rôle
social qui va gravement entraver la relation de ce dernier à la femme.
Contre la relation de tendresse, l'homme va se croire obligé de montrer
ses performances viriles.
D'autant plus que pour l'Eglise, la validité de l'acte sexuel se justifie
uniquement parce qu'il doit servir à engendrer des enfants. Quoique les
choses aient évolué en Europe, le motif de l'amour que les époux
se porterait est tout à fait secondaire dans cette question. S'il existe
tant mieux, s'il n'existe pas, tant pis, " cela viendra avec le temps ".
La femme doit être pénétrée, et en subir les conséquences,
car elle doit faire des enfants. Et souvent la femme consent pour avoir des
enfants.
Les femmes doivent donc se soumette à une société d'hommes
qui dictent ce que doit être la réalité de la virilité.
Elles sont encore largement dépossédées de leurs corps,
et de leurs volontés propres, dans la mesure où elles acceptent
de dormir dans un lit avec un homme, ce lit étant appelé "
le lit conjugal ". ...
L'origine des problèmes se trouve d'abord là.
Mais parlons d'amour. " Dieu est tout amour ! ". S'il en est ainsi,
l'acte d'amour réfléchi et égalitaire, peut se passer de
la pénétration/possession, dans les périodes où
la fécondité est au maximum. Les deux parties du couple peuvent
se satisfaire et se réjouir ensemble très amplement par des caresses
propres à provoquer l'orgasme de part et d'autre.
Mais précisément, c'est de cela dont l'Eglise et la société
des hommes ont horreur. Et c'est là qu'entre en compte l'argument de
la " nature ". Le fondement de l'opposition à l'homosexualité
se trouve là. Si l'homme doit pénétrer la femme, c'est
parce que c'est la nature qui l'impose. Faire autrement que ce que " la
nature " imposerait, est proprement criminel. Notons ici que l'homme, sans
s'en rendre compte, se glorifie de n'être qu'un animal.
Mais de plus, le " dessein de Dieu " ne serait pas l'amour réciproque
mais la procréation qui justifie le droit inaliénable de l'homme
à imposer et démontrer socialement sa virilité. Toute autre
façon de faire l'amour autre que celle " imposée par la nature
" (la pénétration) relèverait donc de l'interdit de
l'Eglise, des Eglises, donc serait de l'ordre de la " prostitution ".
Le mot sifflait tellement fort à nos oreilles, qu'il fallait le dire.
Ou de l'homosexualité.
L'amour dans l'égalité et dans le respect de ce que désire
l'autre, n'est pas tolérable dans la tradition de l'Eglise. La femme
doit par définition être " soumise à sa biologie "
dans le cadre d'une finitude terrifiante : se taire et avoir des enfants "
autant que Dieu le voudra ", c'est-à-dire autant que l'homme voudra.
Chez les " évangélistes " il en est ainsi, en Europe
et ailleurs
C'est une négation de l'amour, caractéristique du monde judéo-islamo-
chrétien, et des sociétés machistes, d'où l'on déduit
évidemment encore une fois que l'homosexualité est contre nature.
(Nous avons envie ici de rappeler l'attitude du Christ face à la prostitution
et à ceux qui lui demandent que soit lapidée Marie-Madeleine,
la prostituée. Il répond " Que celui qui n'a jamais péché
lui lance la première pierre ". Et tous les hommes s'en vont les
uns après les autres après s'être regardés. Mais
ce qui est fort dans cette fable, c'est que le Christ, demeuré seul,
aurait pu estimer être le seul juste, et lancer la première pierre.
Ce qu'il ne fait pas. L'Eglise ne commente pas cela).
Mais revenons au préambule. La question de ce qui se passe dans le ventre
d'une femme, en termes de liberté individuelle, ne peut, selon nous,
relever que d'elle seule, avant tout.
Notons que c'est très récemment qu'une loi a reconnu le viol dans
le mariage (15-11-2010). Il y a encore quelques années, un homme avait
tous les droits sur sa femme dans le mariage, d'un point de vue juridique. Cette
question est dans les faits loin d'être réglée, puisque
si les hommes et les femmes peuvent se battre réciproquement, c'est généralement
l'homme qui tue la femme rebelle. Le nombre des femmes tuées chaque année
par leur mari ou compagnon demeure important.
Enfin, les femmes sont tellement mutilées mentalement, muselées
et formatées, (on l'a vu dans " la manif pour tous ") qu'elles
en viennent elles-mêmes à devenir parfois des propagandistes pour
le compte des hommes
idem pour l'excision. A tel point qu'on entend dire
que les problèmes relatifs à ces sujets sont l'affaire des femmes.
Le deuxième argument entend faire porter l'indignation sociale principalement
contre " le meurtre " du ftus. Ce serait la violence des
violences, passible de la prison ou de la mort sous Pétain. La prison
est réclamée aujourd'hui pour ceux qui pratiqueraient ce "
meurtre ".
C'est évidemment escamoter la violence sans égale des hommes pratiquée
tous les jours, où que ce soit dans le monde, sur ordre de leur Etat
auquel ils se soumettent, à savoir la torture, la guerre et le viol comme
arme de guerre. Les trois au service de la patrie ou de l'Etat dans les guerres
offensives, ou au service d'une " cause ", par exemple l'appropriation
des matières premières d'un pays par un autre, ou d'un territoire,
la modification des frontières, l'évangélisation
Mais bien pire, tous les tyrans violent à tour de bras les femmes, les
jeunes filles ramassées dans la rue par leurs sbires, non pas au nom
de leurs religions mais de leur pouvoir : Staline, Mao
Kadhafi avant qu'il
ne soit assassiné, les intégristes du GIA algérien, la
police égyptienne toute puissante, les dictateurs de tous poils
..Très
récemment les fils de généraux au Tchad.
Mobiliser contre " l'assassinat du ftus " pourrait avoir pour
fonction, en effet, d'oublier que la société est structurée
(où que ce soit) par la violence des hommes contraints ou non par un
pouvoir central, à tuer d'autres humains, et à blesser très
gravement des femmes dans leur intimité. Dans ce qu'on appelle la République
démocratique du Congo (issue du Congo belge de Mobutu), des militaires
érigés en bourreaux furent et sont spécialistes de la destruction
du vagin des femmes, les condamnant ainsi à de terribles souffrances,
et à des infections mortelles. Ce n'est sans doute pas par hasard qu'un
homme chirurgien, Denis Mukwege, se soit mis au service de la réparation
de ces femmes, dans un hôpital protégé par les Nations Unies.
Ce n'est pas par hasard non plus qu'il soit menacé de mort par les hommes
au pouvoir. (voir le film documentaire " L'homme qui répare les
femmes ")
Pourquoi, dans ces conditions, la dite violence des femmes contre le ftus
serait intolérable, tandis que celle des hommes contre les humains dans
la guerre serait dans l'ordre des choses, de simples actes de guerre
?
On entend même affirmer que par la guerre, un homme devient un homme !
C'est toujours le même problème du droit des femmes à ne
pas se soumettre à ce qu'elles ne veulent pas.
Revenons au dit " meurtre du ftus ". La discussion philosophique
réelle porte sur ce qu'est un humain et quand commence l'humain. Cette
discussion est infinie, et elle varie selon l'état de connaissances.
Aujourd'hui beaucoup de chercheurs pensent que la souffrance du ftus commence
avec l'existence des centres cérébraux. Ceux-ci ne se formeraient
qu'au 6ème mois de la grossesse. Mais les médecins ont été
prudents. Ils n'autorisent en général l'avortement que pendant
les 3 premiers mois de la grossesse.
De plus on ne va pas se faire avorter comme on va au cinéma. Les discussions
préalables, quoiqu'en disent les détracteurs du droit à
l'avortement, demeurent importantes. Il n'est écrit ou dit nulle part
que l'avortement est un moyen de contraception. Surtout pas par les centres
du " Planning Familial " dont l'objet est d'abord la contraception.
L'avortement fut cependant un moyen de contraception dans les pays dits socialistes.
Quand le ftus passe-t-il de l'animalité à l'humanité
? On peut en discuter à perte de vue. Ce n'est pas une discussion anodine
sur le plan scientifique et moral. Soit on considère que ce sont les
" centres cérébraux " qui en décident, soit que
c'est la viabilité du ftus.
Prétendre que le ftus, dès sa constitution est déjà
humain dès sa conception, c'est faire preuve d'un orgueil démesuré.
Dans l'animalité du ftus, ce qu'il est à sa conception,
l'humain y verrait-il déjà l'humain ? On n'est pas un humain a
priori, on devient un humain, physiquement et mentalement.
La vraie question est plutôt celle des effets d'un avortement sur la femme,
au plan psychologique et physique. Elle est autrement plus importante que celle
de l'élimination d'un ftus de 3 mois.
Cette discussion reste ouverte. Il est évident que ce sont les moyens
de contraception qui doivent avoir la priorité, et l'éducation
sexuelle et amoureuse, pour éviter l'avortement.
Aujourd'hui les questions sexuelles sont livrées aux laboratoires pharmaceutiques
qui n'entendent que faire fructifier de l'argent après que la publicité
ait livré le désir sexuel à la marchandisation.
On peut en effet considérer que les humains, dans la société
marchande, sont le plus souvent dans un état effrayant de misère
sexuelle et affective. La prostitution n'en est que le reflet. Ils connaissent
le désir, ont une piètre connaissance des moyens affectifs et
psychiques de le cultiver et de le satisfaire, ont une peur démesurée
de l'amour, et préfèrent dans la majorité des cas le bien
être marchand à deux avec tous ses gadgets.
Le caractère libérateur, égalitaire et subversif de l'amour,
hors des contingences de la procréation, est rarement pensé et
vécu comme tel. Ce caractère subversif de l'amour, qui implique
l'égalité totale entre un homme et une femme, mettrait en cause
l'ordre établi, où la femme ne peut être généralement
que le complément de l'homme. C'est-à-dire l'une de ses côtes
dans les théories créationnistes
.
Le rôle dévolu à toutes les Eglises est de préserver
un ordre social où la femme doit être assujettie. Ceci pour sauvegarder
les pouvoirs en place, qui sont les pouvoirs des dominants, des dictateurs,
des multinationales. Les hommes principalement, formatés à cet
effet, sont leurs meilleurs outils.
LE DROIT A L'AVORTEMENT MIS EN QUESTION EN POLOGNE.
(Le Monde des 3 et 4-4-2016)
L'Eglise catholique demande son interdiction.
L'avortement n'est permis que dans 3 cas (rique pour la vie de la mère, grave pathologie concernant l'embryon, viol ou inceste). L'glise veut supprimer cela. 30% des polonais seraient pour.
Les médecins de Varsovie ont demandé l'interdiction de la pilule du lendemain... car cette pilule entraîne la dépravation de la jeunesse.