Mitterand a bien réussi son pari. Il y a plus de 30 ans, il a fait entrer le bienfondé de l'entreprise et du profit dans l'idéologie socialiste. Mais certains socialistes n'ont pas voulu entendre, ou ils ont oublié. Attention, Martine Aubry est prête à dire qu'elle n'a pas entendu, et que son cher papa n'a pas fait ce qu'il a fait...
Hollande et Valls nous ressortent la même chanson en faisant comme si c'était une nouveauté.
Ce sont les socialistes qui après Reagan et Thatcher nous ont servi la "mondialisation" en Europe dans les années 80, c'est à dire la "libre circulation des capitaux". Cela n'a pas été analysé sérieusement par l'extrême gauche. Valls propose aujourd'hui avec Hollande ce qui est nécessaire au capitalisme.
L'opposition de gauche à l'intérieur du PS n'est constituée que de keynésiens. C'est pour cela qu'elle y reste. Elle crie à la faillite. Faillite de quoi ? Du PS ? Ou de la politique suivie ??
Qui a raison, d'un point de vue capitaliste ?
Le député Christian Paul à la Rochelle a dit, fin août, ceci :" Le gouvernement Valls est le premier moment social-libéral à gauche depuis 1981....Désormais pour cette gauche, la diminution des droits sociaux est une réponse possible à la crise économique. Mais l'adaptation à la mondialisation ne peut pas être la seule ambition de la gauche..." (Le Monde du 1-9-14)
Paul Laurent dit la même chose (Le Monde du 30-8-14) :"Il n'y a aucune issue favorable à attendre de cette politique: la catastrophe économique et politique est programmée..."
Tous les deux ont tort. Valls est le meilleur représentant du capitalisme dans la dite "gauche" aujourd'hui.
Nous devons critiquer ces propos.
-1)Le PS est social libéral depuis 1981
-2)Du point de vue du capitalisme, la diminution des droits sociaux est la seule solution correcte (voir "plein emploi libéral" avec l'exemple de la GB) . ça n'est pas correct pour un keynésien qui croit possible la réforme du système.
Lorsque nous combattons pour la défense et l'élargissement des droits sociaux, nous ne combattons pas pour améliorer le système, mais pour améliorer la situation des citoyens. C'est cette amélioration éventuelle qui ferait chuter le taux de profit, et provoquerait la crise, dont les révolutionnaires ont le mot plein la bouche. Pour le moment, on est en récession capitaliste: les droits sociaux fondent tout doucement et ça ne fait pas l'affaire des entreprises, et en face le salariat ne se soulève pas parce qu'il croit pouvoir négocier de garder la société de consommation de masse. Chacun se regarde, et personne n'ose engager le fer, sauf Valls... C'est Raymond Barre qui disait qu'avant de critiquer Mitterand, il voulait regarder ce qu'il faisait... car peut-être ferait-il ce qu'il n'avait pu faire...Eh oui !
Quand Mélenchon dit: Que faire... il faut que je réfléchisse, il faut agir à la base avec les citoyens..., il faut lui répondre "Il suffit de défendre pied et pied les revendications des travailleurs, avec eux", mais sans les "emmouscailler" avec le baratin sur la révolution, et la chute du capitalisme, et sans se prendre la tête avec les idéologies.
3)C'est le PS qui a introduit la mondialisation avec Delors... Si les militants du PS ne s'en sont pas aperçus, il serait temps de leur expliquer et de leur faire un cours d'économie.
Le PS avait dans ses divers discours en 1981 "Changer la vie". Eh bien que ses militants s'interrogent sur le sens de ce mot d'ordre. Que produire, avec quoi, avec qui, comment ? Ce sont les seules questions auxquelles on doit répondre aujourd'hui, pour changer la vie. Le reste c'est du pipo, selon nous.
Le 2-9-14