Les prix sont restés élevés tout l'été et à la rentrée de septembre du fait du prix du pétrole maintenu à la hausse par l'OPEP avec le soutien de la Russie au printemps.
La suppression des coridors pour l'acheminement du blé ukrainien a entretenu et fait augmenté les prix
Le 5 septembre l'arabie Saoudite et la Russie annoncent le maintien des réductions de la production du pétrole, pour faire en sorte que les prix soient hauts. Ils annoncent sans vergogne qu'ils verraient bien Trump revenir aux affaires pour que cesse l'aide à l'UKraine.
Ainsi une baisse des prix n'est pas à espérer. Ces prix sont le produit de la politique. Ils n'ont rien d'économique. Mais les gros holdings en profitent ainsi que les spéculateurs.
Est-ce que le blocage des prix serait utile? oui, mais surtout la baisse des taxes de l'Etat sur les carburants. Mais cette hausse des prix fait le jeu des constructeurs de voitures électriques et du gouvernement qui table sur le nucléaire.
Septembre 23
Le 18 décembre 1971, la conférence de Washington au Smithsonian Institute signe la fin du système monétaire international défini en 1944 à Bretton Woods. Ce système était basé sur la convertibilité en or de la monnaie centrale, le dollar, sur la fixité des taux de change et sur la solidarité entre les signataires.
Laccord du Smithsonian Institute prévoit linconvertibilité or du dollar et la dévaluation de la monnaie américaine de 7,89%, ce qui fait passer lonce dor de 35 à 38 dollars. Il passe aussi par la réévaluation de plusieurs monnaies étrangères par rapport au dollar. Cest notamment le cas du yen (+16,88%) ; du deutsche mark (+13,57%) et du franc belge (+11,57%). Aujourd'hui, 5-2-23 la valeur de l'once d'or est de 1865 dollars (prix spot du marché)
En 1973 le flottement des monnaies se généralise
En mars 1973, le système des taux de change fixe sécroule
définitivement. Les banques centrales européennes refusent de
continuer à soutenir le dollar et renoncent désormais à
être rattachées au billet vert. Le régime de changes flottants
est adopté. Encore en vigueur aujourdhui, il fut entériné
par les accords de la Jamaïque le 8 janvier 1976.
Cargill 113,5 milliards de dollars
Archer Daniels Midland Company 64,65 milliards de dollars
Nestlé 63,8 milliards de dollars
Sysco Corporation 60,1 milliards de dollars
JBS 51,7 milliards de dollars
George Weston 50,1 milliards de dollars
Tyson Foods 42,4 milliards de dollars
Bunge 41,14 milliards de dollars
PepsiCo 36,26 milliards de dollars
Mondelez 25,9 milliards de dollars)
(Ce papier peut constituer une répétition par rapport à la rubrique "Monnaie". Mais cette dernière ne traite pas spécifiquement de la disticntion entre monnaie d'échange et monnaie comme véhicule du capital. L'enjeu ici: peut-on imaginer en finir avec la monnaie " marchandisée ", ou véhicule et représentation du Capital ? La question nous paraît aussi pertinente que celle " Peut-on en finir avec le capitalisme " ?. Si la première question est idiote, la seconde l'est tout autant. Tous les théoriciens du capitalisme tentent de nous faire croire que la monnaie actuelle n'est qu'une simple monnaie d'échange, c'est faux et cela constitue une escroquerie intellectuelle. La monnaie d'échange suppose simplement qu'on facilite et améliore le troc dans une société débarrassée du capital et de tout ce qui l'entoure. L'abolition du capital est la condition préalable à l'existence de cette seule monnaie. Cette question est beaucoup plus compliquée qu'on ne l'imagine, car il ne suffit pas de dire qu'on abolit l'exploitation, il faut surtout parvenir à interdire que l'exploitation se transforme en capital ; là entre en jeu une autre question fondamentale dont nous n'avons pas à parler ici, celle de la démocratie par le peuple et pour le peuple ).
La monnaie d'échange fut dans l'histoire de l'humanité la
plus courante, elle a prévalu sans doutes pendant des milliers d'années.
Elle a fonctionné dans le monde entier dans le but de faciliter le troc.
La richesse s'exprimait en biens matériels, en nombre d'esclaves, en
nombre de bêtes d'élevage. Le capital et le système bancaire
étaient inconnus.
La monnaie marchandise (dont un ou plusieurs métaux constituaient l'étalon)
est apparue quelques centaines d'années avant JC dans le bassin méditerranéen
au profit des marchands qui accumulaient des richesses en capitaux, et faisaient
fructifier ce dernier par le travail des esclaves et des paysans. Cette monnaie
marchandise a gardé un rôle restreint et secondaire jusqu'aux grandes
conquêtes et comptoirs de type colonial par mer, dans lesquels l'exploitation
d'esclaves avait lieu dans de grands domaines. Même dans ce cas, cette
monnaie ne servait qu'aux marchands, aux classes riches, elle n'avait cours
que dans les ports, dans les grandes foires concurremment à des monnaies
d'échange traditionnelles. Ce sont les royautés qui en prennent
le contrôle. et la mettent en circulation. Plus de 80% de la population
européenne ne se servait de cette monnaie que comme monnaie d'échange.
Et hélas pour elle, cette population découvrait parfois avec stupeur
les méfaits de la perte de valeur de cette monnaie sur leurs revenus,
par exemple dès le 16ème siècle avec la grande inflation
en Europe, sans comprendre pourquoi.
En effet, à la différence de la stricte monnaie d'échange,
la monnaie marchandise, fondée sur un étalon métallique,
a une valeur en elle-même et peut la perdre ou en gagner. Alors que la
monnaie d'échange n'a pas de valeur en soi, mais est censée représenter
conventionnellement une valeur d'usage étalon.
Cette question est l'une des plus difficiles que l'économie politique
connaisse. Seul Marx en a parlé clairement et a su définir scientifiquement
sa valeur objective, du moins c'est notre opinion contre l'opinion dominante.
Mais comme la théorie de la valeur de Marx a été repoussée
pour des motifs idéologiques, pour 99,9% des économistes, la monnaie
n'a pas de valeur autre que subjective (donc le capital n'aurait pas de valeur
? La spéculation est bien là pour nous dire le contraire puisqu'elle
agit sur les variations de valeur du capital d'un pays à un autre). D'où
l'impossibilité d'avoir une théorie monétaire des prix,
dans l'idéologie dominante, ce dont les économistes se plaignent,
mais sans pouvoir y remédier. D'où l'incapacité à
établir une différence entre la monnaie valeur d'échange
et la monnaie marchandise. On rétorquera qu'aujourd'hui la monnaie n'est
plus une marchandise. Alors qu'est-elle ? Elle possède un lien privilégié
avec l'or par l'intermédiaire des marchés de l'or qui ont un statut
particulier, lequel n'est pas étudié par l'économie politique.
On parlera, pour aller mieux, de la monnaie-capital. Cette forme de monnaie
a vocation à prendre de la valeur ou à perdre de la valeur ou
toute sa valeur. C'est ainsi que l'inflation fait des ravages chez les petites
gens et dans les classes moyennes. Egalement les politiques de stabilité
monétaire ont un prix fort sur les mêmes catégories de gens
: cela signifie des politiques de rigueur extrême (voir les 3% du PIB
à ne pas dépasser dans les déficits publics selon Maastricht,
ce qui a une incidence directe sur la monnaie) . Il n'y a pas de solution intermédiaire
sauf pendant de très courtes périodes où les pays déjà
riches se sont enrichis à l'aide des monstrueux complexes militaro industriels
(les 30 Glorieuses)
La monnaie d'échange est le pilier des sociétés non marchandes,
très bien étudiées par Marx, mais dans lesquelles, contrairement
à ce que ce dernier a expliqué, il n'y a pas " immobilisme
". La monnaie d'échange se voit donner un rapport fixe avec quelques
produits clefs (et non marchandises) ce qui détermine tous les rapports
d'échange. On parle alors de la production et de l'échange des
produits qui satisfont des besoins humains.
La monnaie marchandise, elle, fonde les économies marchandes et l'existence
du capital. Elle remplit certes les fonctions de la monnaie d'échange
mais surtout et avant tout elle permet de véhiculer le capital et de
le mesurer. Les produits deviennent des marchandises qui sont fabriqués
en vue de créer du capital et non pas d'abord de satisfaire des besoins
humains. L'économie marchande la plus élaborée est le capitalisme.
Cela ne veut pas dire " la plus civilisée ". Marx là-dessus
s'est trompé. Le capitalisme a poussé à l'extrême
la marchandisation de tout, y compris de l'humain et de ses créations.
C'est la forme la plus barbare des civilisations humaines dans le domaine guerrier,
dans celui des destructions, dans l'exploitation de la force de travail humaine,
dans la perversité du langage, dès lors que ses déguisements
tombent les uns après les autres, pour ne laisser en bonne place que
le Capital triomphant. Si le capitalisme a pu apparaître comme s'étant
humanisé, à certaines périodes, c'est pour la raison paradoxale
que les humains se sont battus pour imposer un certain nombre de règles
dans le même temps où les capitalistes utilisaient l'argent de
l'industrie d'armement pour privilégier quelques populations
.
On peut espérer non pas la suppression de la monnaie et du marché,
deux institutions humaines parmi les plus anciennes auxquelles il n'est pas
question de toucher, mais la suppression de la monnaie-capital. Cette suppression
n'engendrera pas derechef une société idéale, souriante,
mais une situation où l'humanité tentera de régler d'autres
problèmes fondamentaux en échappant cette fois à la question
épineuse de l'accumulation du Capital..
Retenons une première leçon d'histoire :
Au risque de nous répéter, il faut dire que c'est la population
la plus humble, la plus travailleuse, la moins oisive, entre autres les paysans,
les compagnons, les artisans, les petits commerçants qui supportent les
méfaits de l'inflation monétaire de la monnaie marchandise.
A l'opposé une monnaie d'échange stricte ne subit pas d'inflation
monétaire. La monnaie d'échange n'a pour objet que de permettre
un troc amélioré, de rendre plus facile les échanges, de
différer les paiements. Elle indique conventionnellement tel rapport
entre les produits, elle peut être représentée par des coquillages,
des bouts de papier (apparus en Chine), un certain poids de sel ou des plumes,
des monnaies métalliques quasiment sans valeur
. .
Archaïsme ?? Les plus grandes civilisations humaines ont emprunté
ce type de monnaie, qui ne pouvait engendrer du capital monétaire, c'est-à-dire
la richesse abstraite, et ne pouvait être désirée pour elle-même
sauf pour pouvoir échanger. Mais cela suppose non pas l'abolition de
l'exploitation mais de l'exploitation pour accumuler. (Seule une démocratie
par le peuple et pour le peuple peut y parvenir.) Les féodaux qui exigeaient
du travail gratuit pour s'enrichir, consommaient le produit de ce travail gratuit.
Ils n'ont transformé ce travail gratuit en capital que lorsqu'ils ont
fait du commerce (les propriétaires féodaux anglais qui se mettent
à produire de la laine pour la vendre au 16ème)
Cette monnaie interdisait-elle l'investissement sur le mode l'amélioration
et de la création d'un outil ou d'une machine, ou sur le mode de la réparation,
ou sur le mode des grands travaux ? Absolument pas. C'est un cliché capitaliste
ou bourgeois (ou marxiste) que de prétendre que l'immobilisme social
était le propre de ces civilisations. les plus grandes découvertes
scientifiques y ont eu lieu (la boussole, le papier en Chine, les machines à
bras, les outils les plus élaborés, les cathédrales, les
mosquées et
.. la poudre à canon )
L'enrichissement est également possible, il repose sur deux principes
dans les sociétés non marchandes (non marchandes c'est-à-dire
sans monnaie marchandise). D'une part tout travailleur peut produire plus que
ce dont il a besoin, cela lui permet d'échanger ce qu'il a produit en
plus de ses besoins contre des objets ou services dont il ne dispose pas. S'il
a dans l'idée d'agrandir sa maison, il va engager sa famille à
travailler plus que d'habitude pour aller acheter des tuiles, des briques etc.
Mais il travaillera juste ce qu'il lui faut pour ce faire.
D'autre part, les grands de ce monde vont, du fait de leur pouvoir, exiger que
les classes inférieures leur versent un impôt, un tribut en nature,
pour vivre dans le luxe et l'indolence, ou pour pouvoir faire la guerre. Si
ces grands veulent la paix sociale, ils vont reverser aux classes inférieures
une partie des impôts en travaux collectifs (irrigation, entretien des
pistes, grands travaux
) et ainsi les classes inférieures justifieront
le pouvoir des grands et le trouveront légitime.
Les grandes civilisations non marchandes ont laissé des grands traités
de recherche scientifique, de médecine, de navigation, d'agronomie.
C'est notre aliénation actuelle, notre esprit borné par l'existence
du capital, notre croyance dans un progrès mythique généralisé
fondé sur le capital, notre aveuglement dans le fait que l'Occident dominateur
nous a apporté des privilèges indignes, c'est tout cela qui nous
empêche la plupart du temps d'imaginer une société un peu
plus humaine qui renoncerait, rejetterait la monnaie marchandise avec le Capital.
Non seulement cette aliénation nous empêche de l'imaginer, mais
pire, nous ne voulons pas que cela change par crainte de voir disparaître
nos privilèges illégitimes issus de notre pillage insensé
depuis quelques siècles sur les 2/3 de l'humanité. Je dis "
nous " intentionnellement, car nous avons été achetés
par le Capital pour sauvegarder ces privilèges. Il y a peu d'acquis sociaux
qui sont réellement des acquis. Ne peuvent être des acquis que
ceux qui peuvent et doivent être étendus à l'ensemble de
la population mondiale, mais c'est une chose à laquelle nous ne pensons
jamais, et pour cause ! Nous faisons des campagnes contre la faim, ah ça
oui ! Mais jamais de campagnes pour que chacun ait un travail protégé
de son choix en toute liberté qui dérogerait au salariat, car
nous avons fait du salariat notre façon à nous de travailler,
dans le cadre d'un système industriel qui n'a pas été très
ravageur pour nous jusqu'ici à cause de notre pillage, mais qui est en
train de le devenir, malgré ce pillage
. Mais laissons cela pour
l'instant.
Pour imaginer une autre société où l'argent ne serait plus marchand, où le capital n'existerait plus, il nous faut faire un effort intellectuel considérable et renoncer aux clichés suivants :
1)L'évolution historique suivrait une voie prédéterminée
selon une croyance théologique, exactement comme certains pensent que
Dieu existe. L'un et l'autre relèvent de la croyance pure et simple.
Il n'y a aucune évolution historique prédéterminée,
fixée à l'avance, selon des lois soi disant scientifiques ou des
lois divines. Ceci a fait débat déjà au 19ème.
Des anthropologues américains, dont Boas, se sont élevés
contre l'idée d'une évolution unilinéaire de l'histoire,
c'est-à-dire déterministe. Ceux qui avançaient cette idée
d'évolution unilinéaire étaient les libéraux qui
voulaient justifier le bien fondé et l'inéluctabilité du
capitalisme, et Marx qui adorait l'industrie et voulait en faire l'instrument
du bonheur des prolétaires. D'où " le sens de l'histoire
", les voies progressives " vers le communisme, le " matérialisme
historique " inventé par les bolchéviks, traduit plus justement
par Staline en " matérialisme déterministe ". Aucun
hymne à l'industrie et à la bourgeoisie n'a été
plus éloquent et convaincant qu'une partie des écrits de Marx,
dont " le Manifeste Communiste " qu'il faut lire et relire aujourd'hui
!
2)Il y aurait des civilisations supérieures et des civilisations inférieures,
et ceci découle de 1).
Il y aurait un progrès généralisé d'une civilisation inférieure à une civilisation supérieure. Il n'y a rien de plus faux. Il y a des civilisations différentes, disparates, dont certaines ont été détruites, ou dont les résidus ont été ossifiés ou rendus barbares par les propriétaires féodaux des pays ex-colonisés, et maintenus par l'Occident (le cas du Moyen Orient et des pays dits islamistes où les féodaux du pétrole ou de la terre brandissent un islam sauvage et cruel). Nos privilèges nous ont permis une aisance jugée enviable, exactement comme les grands propriétaires d'esclaves bénéficiaient de la démocratie à Athènes, pour eux-mêmes. Un certain type de progrès technologique se développe aujourd'hui à toute allure tous azimuts mais tend à se retourner contre l'humanité. Notre démocratie représentative aboutit à un fiasco et le peuple s'en détourne. Notre espérance de vie ne va pas durer et engendre abandon, solitude, exclusion, pauvreté. Pour une partie notable de la population âgée.
3)L'industrie serait un acquis de civilisation.
L'industrie est le capitalisme et ne s'en sépare point. C'est le capitalisme,
le pouvoir de la bourgeoisie, la défaite des corporations qui ont engendré
l'industrie, la productivité, la rentabilité, la compétition,
le salariat comme complément adjacent des armées modernes, l'exploitation
d'un type nouveau et impitoyable, toute production comme production guerrière
ou de gaspillage, la production en série contre les besoins humains,
le rejet des humains de la possibilité de décider quoi produire
et comment, le passage de la création artistique, de la culture, du sport,
de la médecine à la marchandisation la plus exécrable et
mortifère
C'est le combat des humains contre cela, qui s'est manifesté très
tôt, qui a retardé les effets les plus criants de certains traits
malfaisants, et nous les a camouflés, c'est pourquoi nous ne les percevons
réellement que maintenant, soit deux siècles et demi après
le début de la grande industrie. Mais cela pouvait se lire en filigrane.
Marx les avait perçus, lui qui pourtant a aimé l'industrie à
la folie.
De ce point de vue, avoir rêvé faire de l'industrie un instrument
aux mains du prolétariat était un rêve d'intellectuel qui
sous couvert de parler de la "dictature du prolétariat " ne
parlait que de la dictature des partis uniques de bureaucrates industriels et
d'intellectuels à leur service..
4)Croyance selon laquelle le fait accompli était nécessaire, inéluctable,
incontournable.
C'est l'idée que le fait accompli par le pouvoir des armes constituerait
une preuve de l'inéluctabilité de ce fait ; cela complète
ce qui précède. Dans le même esprit, pourrait-on dire que
le nazisme prouverait sa légitimité puisqu'il s'est imposé
en Allemagne, ou pourrait-on dire que la guerre en Irak et le chaos au moyen
Orient seraient légitimes puisqu'ils sont là ! etc.
Ce qui est gagné, par les armes et le pouvoir de destruction, n'a pourtant
aucune légitimité, ou alors il faudrait sanctifier les armes et
la bêtise !
Débarrassons nous de ces clichés, de ces croyances théologiques, qui fondent notre idéologie selon laquelle l'Occident représente la civilisation la plus avancée. Nous faisons une confusion entre une " civilisation avancée " et les " privilèges " dont nous avons bénéficiés, et nous attribuons ces privilèges au progrès humain. Ce ne sont que des privilèges, lesquels ont pris une forme faussement démocratique jusqu'à présent, en raison des combats que nous avons menés. Mais ces combats, qui n'ont pas été illégitimes, ont été menés sans considération des 2/3 de l'humanité, ils ont été menés pour nous seuls. Par exemple nous consommons allègrement du pétrole dans nos voitures chéries alors que ce même pétrole a détruit, destructuré des régions entières en privant les paysans de leurs terres, du bétail et de l'agriculture qui les faisaient vivre; le Nigéria, en constitue l'exemple le plus criant, montre dans quel état peuvent tomber les populations chassées de leurs terres, de leurs villages (misère, haine, destructions, barbarie..). C'est grâce à cette misère que nous avons de l'essence à la pompe
Les keynésiens et post-keynésiens ont employé toute leur énergie à nier l'analyse de Marx sur la monnaie et l'inflation. Démontrant que l'Etat seul pouvait réguler le capitalisme, ils n'ont pas voulu reconnaître que cette régulation devait engendrer l'inflation. Reconnaître cela revenait, selon leur raisonnement étriqué, à donner raison aux libéraux auxquels ils n'attribuaient qu'une idéologie irréaliste. Ils n'ont jamais pu imaginer que la pensée libérale était totalement adéquate au capitalisme, puisque, selon eux, c'était leur pensée qui était la mieux adaptée à ce dernier. Ils ont donc fait des efforts théoriques considérables pour prouver que l'inflation était d'origine salariale (Keynes), retrouvant là un accord fondamental inattendu avec une partie de leurs ennemis libéraux.
L'absence d'intervention de d'Etat au niveau économique et social est
pourtant la meilleure politique pour le capitalisme, ce qui va dans le sens
de l'analyse de Marx. Par contre, cela signifie la pire des situations pour
les salariés. Les postkeynésiens ne peuvent imaginer cela puisque
la meilleure situation pour les salariés doit être la meilleure
situation pour le capital. En réalité, dès le 19ème
siècle il apparaît que l'interventionnisme social de l'Etat dégrade
le bon fonctionnement du capitalisme, fait obligatoirement chuter le taux de
profit, fait perdre de la valeur à la monnaie, donc met en cause le système
de l'étalon or. Cependant l'intervention de l'Etat a été
nécessaire pour maintenir la paix sociale. Après des périodes
brèves d'interventionnisme (guerres, crises sociales), l'Etat permettait,
à cette époque, le retour à la parité précédente
par de terribles politiques de déflation (réduction de toutes
les dépenses de l'Etat, réduction du nombre des fonctionnaires,
retour à l'équilibre budgétaire, remboursement de la dette,
restriction du crédit dont faisaient les frais les petites et moyennes
entreprises, donc concentration du capital). L'Etat tentait d'amoindrir le coût
économique et social de ces politiques par la recherche d'un financement
extérieur qui pouvait venir des colonies ou des pays vaincus dans une
guerre. Napoléon a fait payer par les pays occupés ou vaincus
la stabilité monétaire de la France pendant les grandes guerres,
ainsi que les réformes économiques en France (les routes, les
canaux, les lycées, les institutions publiques..). Ceci serait à
établir très exactement. Il n'y a pas de travaux précis
sur cette question et c'est dommage, mais seulement des indications. L'Angleterre
fit de même.
Pour les pays dominants de l'époque, la stabilité monétaire
était acquise par les ponctions faites sur les pays vaincus ou les pays
dominés.
Personne n'a voulu reconnaître cela. Comment les keynésiens et
postkeynésiens ont-ils tenté de s'en sortir, au 20ème siècle
pour financer le réformisme social par des politiques dites keynésiennes
qui n'entraînent pas l'hyperinflation ? Pour vaincre une inflation galopante,
il a fallu doser sans cesse ce qui était concédé aux travailleurs
et faire en même temps des politiques de rigueur.. Et il a fallu accepter
le déficit budgétaire, l'endettement continu. Et surtout, il a
fallu tenter de diminuer l'augmentation des salaires par la diminution des prix
des denrées les plus nécessaires : l'industrialisation de l'agriculture
et de l'alimentation a été de nerf de la guerre des politiques
dites keynésiennes, de même que l'industrie d'armement, ce qui
a fait le désespoir de la keynésienne Joan Robinson dans ses vieux
jours (années 70).
Néanmoins, une inflation rampante a toujours été de mise
durant tout le 20ème siècle, jusqu'à son explosion dans
la décennie 70, dont la principale cause venait de l'impossibilité
pour le système capitaliste de continuer à engranger des politiques
sociales incompatibles avec la recherche de la compétitivité.
La décennie 80 retrouve la stabilité monétaire grâce
à des politiques de restrictions très dures sur le plan social,
politiques proposées par les libéraux anglais et américains,
et reprises par toute la social-démocratie européenne. Peut-on
mieux prouver à quel point les politiques keynésiennes, relativement
favorables aux salariés, étaient totalement inadéquates
au système capitaliste ? La social-démocratie le prouve par son
activité, et continue de le nier sur le plan théorique
Ceci tend à prouver qu'il n'y a pas de possibilité de conciliation,
à terme, entre la justice sociale d'un côté et la "
profitabilité " capitaliste de l'autre (mot barbare à la
mode). S'il a pu apparaître que c'était possible sur une courte
période, c'est sans doute en raison de l'immense richesse des capitalismes
occidentaux, et du draînage considérable de la valeur issue des
travailleurs des colonies ou des pays soumis. Mais cela n'est pas durable. Marx
expliquait dans " Salaire, prix et plus-value " qu'il ne fallait jamais
s'exagérer les possibilités d'obtention de bienfaits sociaux de
la part du capital, car, selon lui, le retour de bâton était inévitable
en raison de la tendance à la chute du taux de profit. Cette tendance,
que le capitalisme combat sans cesse, exige que le capitalisme trouve toujours
plus de nouvelles sources de plus-value, et dans le salariat occidental, et
au sein de la population dans pays du Tiers monde, c'est à dire heurte
toujours davantage de plein fouet les intérêts des salariés.
Le libéralisme est, de ce point de vue, le retour à une forme
" normale " du capitalisme.
C'est en se fondant sur cette analyse que Marx niait pratiquement toute possibilité
à long terme du réformisme et qu'il combattit les idées
de Sismondi dans une féroce polémique posthume qui lui était
coutumière. Ce suisse mourut en 1842, donc Marx ne le connut pas. Sismondi,
dénonçait la misère engendrée par le capitalisme
et exigeait l'intervention de l'Etat pour mettre un terme aux scandales les
plus criants. Sismondi ne savait pas, à son époque, à quel
point cela était difficile au capitalisme, et vers quelles difficultés
monétaires les pays dominants risquaient d'aller. Marx préférait,
quant à lui, voir s'accélérer la crise sociale (par le
libre échange par exemple), qui devait pousser le prolétariat
des pays riches à partir à l'assaut du capitalisme. Cela ne se
produisit pas, sauf sous la forme de la Commune de Paris en 1871, après
des répétitions avortées en 1830 et 1848, et ne se répandit
pas dans toute la France, ni ailleurs. Elle fut écrasée et fut
prise par contre comme modèle en Russie en 1905 et en février
1917, pour se faire ensuite dévorer par des intellectuels dits bolchéviques
prolétariens.
Paradoxalement, les idées de Sismondi triomphèrent dans les grandes
crises sociales, et Keynes fut également l'apôtre, un siècle
plus tard, de l'intervention de l'Etat pour tenter, non pas tant de " réguler
" le capitalisme, mais de maintenir tant bien que mal la paix sociale,
dont il s'avérait que la mise en cause pouvait emporter le système.
Cet interventionnisme d'Etat s'est toujours accompagné de guerres, il
s'est nourri de la ou des guerres, puis d'industries d'armements colossales,
et de l'exportation de la guerre dans les pays dépendants (voir Noam
Chomsky " la guerre comme politique étrangère des USA ")
, et ceci continuellement depuis la seconde guerre mondiale.
Dans la concurrence internationale d'aujourd'hui, la stabilité monétaire
est un élément fondamental. De ce fait l'exercice du " réformisme
" dans ces circonstances devient plus qu'un casse-tête chinois pour
n'importe quel type de gouvernement des pays dominants ; c'est un exercice presque
impossible pour un gouvernement dit de gauche, qui doit donner un " coup
à droite ", " un coup à gauche ", non pas par incohérence,
mais pour satisfaire à des exigences toujours plus contradictoires. Jusqu'au
moment où il devient nécessaire de suspendre tout réformisme,
ainsi que les libertés publiques, sous des prétextes divers comme
la " menace terroriste " qui a été sciemment suscitée
par ailleurs par la politique étrangère capitaliste.
Le réformisme ne semble donc pas viable sur un long laps de temps, ou
alors en exploitant très durement les peuples des pays du Tiers monde
et en bâtissant des forteresses autour des pays riches. Il est fort possible
que la dureté des politiques proposées par le FMI, et la recherche
de la libre circulation des capitaux (voir l'utilité des crises financières
qui s'en sont suivies nécessairement) aient eu pour objectif essentiel
de drainer davantage de plus- values des pays du Tiers monde vers les pays dominants,
par le canal boursier, afin, entre autre chose, de permettre la stabilité
monétaire dans les pays riches, tout en évitant le chaos social.
Les post-keynésiens s'efforcent toujours de nier cela en prétendant
que l'activité essentielle de la bourse, aujourd'hui, est la spéculation.
L'activité au sujet de la taxe Tobin (décriée par Tobin
lui-même) aboutit à détourner l'attention du fait le plus
important de la fin du 20ème siècle et du début du 21ème
siècle : le drainage inouï des richesses venues des pays dominés
vers les pays dominants.
Et déjà sont en route la perte de citoyenneté et de l'esprit
critique, l'écrasement de ce qui reste comme paysans et artisans traditionnels,
la dévastation de l'environnement, la xénophobie comme réponse
des salariés pour garder leurs " privilèges ", l'aggravation
du chômage, une précarisation extraordinaire, la perte progressive,
non seulement des privilèges, mais des réels acquis sociaux
ceci
dans les pays riches. Dans les pays pauvres, sont à l'ordre du jour,
les génocides, un terrible exode rural, la destruction de toute la petite
production, la disparition de pans entiers de la bourgeoisie, une corruption
éhontée pour l'autre partie, une pollution ravageuse, la famine
comme politique sociale, le renouveau de toutes les maladies connues
(Janvier 2012)
Sur la question de l'inflation et de la masse monétaire. La vulgate économique
veut que cela ait un rapport direct, avec des nuances, selon certains.
ça n'a pourtant aucun rapport automatique selon nous, sauf dans un cas,
et ceci dans la société capitaliste, quand c'est l'ETAT qui fait
marcher la planche à billets dans un objectif de dépenses de revenu
et non d'avance en capital . C'est Marx qui reprend la distinction qu'il a prise
chez Smith. Elle est non seulement intelligente mais conforme à la réalité
historique.
Si l'Etat fait des avances en capital à des sociétés d'Etat,
ou des sociétés privées, en vue de les faire fructifier
(via l'exploitation), il n'y a jamais d'inflation.
Si les banques créent de la monnaie ou du capital, par des moyens divers,
pour les besoins du capital: pas d'inflation.
Si au contraire l'Etat crée de l'argent pour faire la guerre (dans le
cas de la monnaie métallique, c'est là que l'Etat faisait truquer
les parts respectives de métal) dans un but de dépense de revenus,
c'est l'inflation gigantesque, donc des dépréciations monétaires
qui ont amené la fin de la circulation monétaire métallique
de valeur, et cela s'est toujours vérifié.
Si l'Etat fait marcher la planche à billets pour couvrir des services
publics, cela a le même effet, c'est bien la raison première et
fondamentale des libéraux au 19ème contre les dépenses
sociales (ne désirant pas plus qu'on les finance par l'impôt),
car la stabilité monétaire est également fondamentale pour
les activités du capital.
D'où, les théories de Marx sur le travail productif sont capitales.
Tout ceci éclaire d'un jour on ne peut plus éclatant les politiques
néolibérales actuelles:
-rentabilité des services publics ou disparition
-Banques centrales indépendantes ne répondant plus aux besoins
des Etats (couverture en dernier ressort), d'où fureur des deux Etats
européens prépondérants contre la fin de l'indépendance
de la banque Centrale hongroise.
-Tour de vice à toutes les dépenses sociales
-obligation de la stabilité monétaire (par la règle d'or
du budget) etc
-remboursement de la dette publique pour mettre tout le monde au pas
-diminution des impôts (ça c'est c'est pour affirmer les privilèges
de nos féodaux)
-paiement des guerres par les pays ravagés par ces guerres (Napoléon
faisait payer les pays soumis. L'Allemagne a dû rembourser des sommes
qui ont conduit au fascisme; les colonies ont payé un tribut considérable;
l'Irak, l'Afghanistan payent par des voies détournées des sommes
très importantes)....
Le capitalisme libéral a une vue très aiguisé des intérêts du capital et n'agit que conformément à cela. A part cela, il n'est pas méchant, il est par essence amoral. C'est pour ça que Hayek (économiste autrichien du début du 20ème) rigolait sur la justice sociale en disant qu'elle n'avait rien à faire dans l'économie.
Selon nous, si l'on suit ce raisonnement, toute la politique actuelle est d'une logique imparable.
Sur le fascisme, Daniel Guérin avait écrit un livre d'une grande
actualité aujourd'hui "fascisme et grand capital".
L'astuce du fascisme nazi était d'adopter le langage des communistes
auprès des masses ouvrières (identité des tracts). Quant
au fond il répondait aux besoins fondamentaux du grand capital et rien
d'autre.
De ce point de vue, si les masses font l'histoire selon Marx (en fait c'était
un mort d'ordre populiste, mais pas tout à fait faux, dont il se foutait,
puisque les lois de l'histoire devaient imposer le communisme), elles peuvent
marcher également un temps dans le massacre de ceux désignés
comme étant un danger public, quand elles sont habilement endoctrinées.