MARX AU 21ème SIECLE ?

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    Libre Echange, Monnaie coloniale et Libre Concurrence

    (entre autres:de l'usage de la monnaie des métropoles dans les colonies, le CURRENCY BOARDS ARRANGEMENT)

    (un mot sur l'accord de libre échange en discussion entre les USA et l'Europe... en fin de rubrique)

     

    Populisme et libre échange.

    Que peut-il y avoir aussi derrière le populisme ? Aussi bien en Europe de l'est qu'aux USA avec Donald Trump ?

     

     

     

     

    Le libre Echange et les réfugiés

    La guerre et le chaos organisé au Moyen Orient sont une cause essentielle de l'afflux extraordinaire de réfugiés en Europe.

    Mais pas seulement. Les dictatures en Erythrée, au Soudan provoquent des départs de populations. Mais également, et depuis fort longtemps, le libre échange avec l'Afrique est une cause de ruine et de misère des populations. L'Europe, La Chine, les USA, déversent leurs productions peu chères en Afrique, et interdisent à l'Afrique de produire ce dont elle a besoin, en payant des salaires décents. Il en est ainsi des productions agricoles de base comme des produits utiles de toutes sortes. Le continent africain subit ainsi une sorte d'interdiction de produire, du fait du libre échange avec les grandes puissances. Il est pourtant évident que les pays africains doivent se protéger par des tarifs douaniers. Inversement ils pourraient imposer des prix plus élevés pour les produits miniers, utiles à l'industrie occidentale.

    Oui mais voilà, le chantage à la dette, aux prêts financiers, le verouillage du FMI, les possessions du groupe Bolloré en Afrique de l'Ouest, le CFA en Afrique de langue française, le poids de la Chine et d'autres en RDC... etc etc, font que le libre échange est une réalité quasi incontournable, d'autant que l'extrême gauche européenne la justifie, par des détours de phrsases ....dans le but de défendre "notre" industrie....(nos portables, nos ordinateurs, nos moteurs de voiture, et autres, qui dépendent des produits miniers africains !).

    En conséquence, la jeunesse n'a aucun avenir en Afrique. Elle tente sa chance vers l'Europe au mépris de la mort.... Dans l'indifférence générale. L'absence d'Internationale des peuples fait le bonheur du capitalisme.

    17 Août 2015

     

    I)A propos du discours sur le libre échange de 1848 de Marx

    II)Libre échange, monnaie à valeur fixe et pillage du Tiers monde

    III)Actualité du libre Echange

     

    I)A propos du discours sur le libre échange de 1848 de Marx

    Actualité de la discussion: affirmation des principes de concurrence pleine et entière et de libre commerce dans le Traité de Constitution européen soumis au vote le 29 mai 2005 en France.

    1) Définition de la libre concurrence.

    La libre concurrence est le principe fondateur du capitalisme. Ce n'est ni le marché, ni la monnaie, ni la "liberté", ni la démocratie. Ce fait est en général totalement éludé, non seulement par les grands de ce monde mais par ce qu'on appelle la gauche, et très largement l'extrême gauche.

    Le principe de la concurrence était connue de tous les peuples puisque les marchands, de ci de là, la revendiquaient, la mettaient en pratique momentanément, surtout dans les ports et dans les foires des grandes villes. Les corporations en Europe, les castes en Inde, l'organisation des métiers dans toutes les sociétés traditionnelles étaient conçues précisément pour éviter la concurrence, dont chacun savait que son existence mettrait en péril les emplois, les artisans, les prix et opposeraient les gens d'un même métier entre eux. Toute l'histoire qui précède le capitalisme veille à ce que la concurrence n'entre jamais dans les métiers. Les manufactures d'Etat dans les sociétés précapitalistes, organisées sur le principe de la division du travail, n'introduisent pas la concurrence. Le seul principe qui régit toute production est la qualité. Tous les règlements royaux ou des organisations de métier veillent à une seule chose: la qualité. Les églises appuient ce principe, comme elles appuient en général l'opposition au prêt à intérêt.

    Au milieu du 17ème siècle, aux alentours de la république de Cromwell en Grande Bretagne, la révolution bourgeoise introduit de fait la libre concurrence; en 1791, un bon siècle plus tard, la loi "Le Chapellier" en France mettra fin aux corporations, introduira la libre entreprise , la concurrence, et condamnera par avance toute organisation des travailleurs entre eux. Notons que Marx verra dans la loi le Chapellier une libération des forces productives.

    Quelle définition peut-on donner à ce principe fondateur ? La libre concurrence établit la règle selon laquelle toute entreprise individuelle peut user à son profit, et comme elle l'entend, de toute organisation du travail et de toute technique susceptibles de lui assurer sur le marché une place prépondérante en lui permettant de rechercher, comme moteur de la production, la baisse des prix. Plus aucune réglementation n'interviendra pour imposer des règles de fabrication, des règles d'organisation, et des règles dans l'utilisation de la technique, comme c'était le cas dans les corporations par exemple. Cela signifie d'une part que la technique n'est plus assujetti désormais à un contrôle social, et d'autre part que la baisse des prix va prendre le pas sur la qualité, dans les objectifs de production. En conséquence, on entre dans l'ère de la guerre entre les entreprises pour la conquête des marché, et on quitte de façon irrémédiable l'idée qu'il faille produire pour satisfaire des besoins. On produira désormais, dans le cadre des secrets de fabrication, pour faire de l'argent et prendre le marché du voisin. Les concepts de rendement, rentabilité, productivité sont introduits au mépris de toute éthique. C'est un renversement moral considérable.

    A partir de là, les techniques n'appartiendront plus au grand public, on entre dans l'ère des brevets.

    Les compagons se transforment en salariés corvéables à merci, sans aucun droit, licenciables à tout moment, soumis à l'entreprise, et dont les qualifications vont peu à peu être totalement détruites sauf pour une petite partie des ouvriers, anciens artisans. L'appel fait aux femmes et aux enfants dans les entreprises stigmatisent ce fait.

    Ces nouveaux principes engendrent l'industrialisation qui, en Grande Bretagne passe par l'introduction du métier mécanique contre le métier à bras dans le tissage, après le filage mécanique. Certes, il faudra la machine à vapeur pour y parvenir, mais sans concurrence, point de passage au machinisme systématique.

    2) Libre commerce et Libre Echange.

    La libre concurrence engendre immédiatement l'exigence, pour les entreprises, du libre commerce, à l'intérieur du pays et à l'extérieur. A l'intérieur tous les péages, au profit des Seigneurs, disparaissent. Plus difficile est d'obtenir le libre commerce à l'extérieur. La Grande Bretagne, la plus avancée industriellement, réclame le libre échange. Elle l'organise unilatéralement de la nation anglaise à l'Inde, sa colonie, pour ruiner cette dernière, et lui ravir sa production de tissus. En Europe, ce principe est décrié et aboutira à la guerre contre la Grande Bretagne de la part de la France. Si les pays européens ouvraient leurs frontières, ils seraient immédiatement ruinés par la Grande Bretagne. Les Etats allemands, avant l'unification, sous l'influence de List, vont constituer le Zollverein, une protection douanière en 1840. Sans cela, ce serait la ruine totale.

    Les anglais se proclament libre échangistes, c'est à dire sans droits de douane, en 1846 par "l'acte de Peel". Ils n'ont rien à perdre et tout à gagner à cette situation. Mais ce faisant, ils mettent en faillite leurs agrariens en les mettant en concurrence avec les producteurs de blé américains, qui offrent leurs blés à la Grande Bretagne, y compris le transport par bâteaux à vapeur, moins chers que les blés anglais ! Pourquoi les industriels imposent cette mesure ? Ouvertement ils expliquent qu'avec du blé moins cher, on fera du pain à plus bas prix. Ils se déclarent en faveur d'une nourriture à bas prix pour les ouvriers et recherchent l'union avec ces derniers. Ceux-ci ne sont pas dupes et rétorquent que ceci a pour but de maintenir les salaires bas (puisque l'essentiel du salaire sert à acheter du pain) ou même de les diminuer.

    Le libre échange est donc la libre circulation des marchandises sans droits de douane. C'est le contraire du protectionnisme (ne pas confondre le protectionnisme avec l'autarcie, ce que font généralement les esprits mal intentionnés)

    Il faudra attendre les années 1880 pour que le libre échangisme se généralise en Europe avec les USA et le Japon, pour disparaître lors de la première guerre mondiale pour une immense période qui court jusqu'à nos jours.

    C'est dans les circonstances de l'Acte de Peel que Marx prend la parole devant l'Association démocratique de Bruxelles, en séance publique le 9-1-1948, sur la question du Libre Echange. Il s'y déclare "libre échangiste révolutionnaire" !

     

    3)La position de Marx sur le libre échange.

    (les parenthèses en italiques sont de l'auteur du site)

    Marx reprend l'argument des économistes libéraux du 19ème qui tentent de convaindre les ouvriers eux-mêmes du bien fondé du libre échange. Ils disent vouloir soulager la condition misérable de la classe laborieuse (dont ils ne sont pas responsables bien sûr), et faire le pain à un prix moins elevé. "C'est la cherté des vivres qui vous fait misérables et ceci à cause des aristocrates moyennageux qui veulent protéger leurs grains..."

    L'argument de la ruine de l'agriculture ne modifie pas l'attitude des industriels. Ce que veulent ces derniers ce sont des bas prix industriels pour conquérir les marchés européens, donc de bas salaires. Toute l'Europe achètera les biens manufacturés anglais et vendra son grain à la Grande Bretagne.

    Le prix du grain diminuant, ce sont les terres les moins fertiles qui seront abandonnées, donc la rente foncière baissera dans les mêmes proportions (la rente se fixe toujours sur la plus élevée, qui correspond à celles des terres les moins fertiles: voir la question de la rente foncière chez Marx). De nombreux fermiers vont disparaître et s'embaucher dans l'industrie. Les plus gros d'entre eux vont acheter des machines, ils produiront plus (sur les terres qu'ils auront rachetées aux petits fermiers à très bon marché) et à plus bas prix, avec des salaires moindres pour leurs ouvrirers agricoles (Marx décrit là le phénomène de l'exode rural, déjà bien connu en GB, qui se produira massivement en France après la seconde guerre mondiale au 20ème siècle. Il décrit aussi le processus de l'industrialisation de l'agriculture..). Par conséquent la position des fabricants n'a rien de philanthropique.

    Et Marx s'appuie sur Ricardo et son célèbre ouvrage anglais d'économie politique : "Si, au lieu de récolter du blé chez nous,....nous découvrons un nouveau marché où nous puissions nous procurer ces objets à meilleur compte; dans ce cas les salaires doivent baisser et les profits s'accroîte,.......la baisse du prix des produits de l'agriculture.... réduit les salaires non sulement des ouvriers employés à la culture de la terre, mais encore de tous ceux qui travaillent aux manufactures ou qui sont employés au commerce" (Marx, Discours sur le Libre-Echange, 1848, Pléiade, tome I, p 146).

    Marx indique ensuite que les prix vont théoriquement baisser, mais des ouvriers seront jetés à la rue sous l'effet de la concurrence toujours plus féroce entre eux, par l'afflux de ceux qui vont se présenter dans les usines. Finalement le libre échange entraîne l'augmentation des forces productives certes, mais la production de plus de machines, l'accroissement de la productivité, l'augmentation du profit, la concurrence entre les travailleurs, la baisse des salaires. les machines vont aussi concurrencer les travailleurs en accélérant la division du travail et en détruisant les spécialités du travail. Les slariés seront des hommes à totu faire et la petite industrie sera ruinée. Les tisserands à la main disparaîtront (les métiers à tisser à bras seront remplacés partout par les métiers mécaniques). Marx évoque la misère des tisserands à bras (Docteur Bworing, discours du 28-7-1835, repris par W.Atkinson, dans principes d'économie politiques de 1840 et Andrew Ure, Philosophie des Manifactures de 1836). Selon ces deux personnages, libre-échangistes passionnés, les principes du travail industriel consistent à se passer du travail de l'homme, pour baisser les salaires en utilisant massivement les femmes et les enfants.

    Les manufacturiers doivent donc toujours rechercher la baisse des moyens de subsistance.

    (Arrêtons nous quelques instants. Le processus décrit par Marx sera freiné par l'organisation des travailleurs en syndicats et partis au 19ème siècle, mais non pas stoppé, les syndicats et partis étant eux-même contaminés par l'idée des bienfaits du machinsime. Et paradoxalement ce processus sera également frainé par la bourgeoisie elle-même qui a institué le protectionnisme pour éviter le chaos social et les faillites en nombre. On peut estimer que l'abandon du protectionisme à la fin du 19ème fut une des causes profondes de la guerre de 14-18, tant les nations se faisaient une concurrence violente au niveau des prix, au sujet des marchés, de la circulation des capitaux, et des colonies. Cette question n'est pas sérieusement discutée tant elle mettrait en danger actuellement les tentatives de revenir à un libre échange généralisé.

    Le plus bel exemple du processus décrit ci-dessus par Marx sera donné par l'industrialisation de l'agriculture et de l'élevage après la seconde guerre mondiale, qui donnera une nourriture à bas prix et de très mauvaise qualité et la liquidation des paysans à une rapidité extraordianire. Le machinisme, les pesticides, les hormones, le maïs à hauts rendements et dévoreur d'eau.... puis plus tard la sélection génétique des semences dévoreuses d'eau, d'engrais et d'herbicides, la nourriture frelatée des bêtes d'élevage, la "vache folle", les OGM...permettront une nourriture abondante, à bas prix, dangereuse au maximum, et des salaires relativement bas. La précarité viendra à bout des acquis consentis pendant 20 ans à l'époque de la puissance de l'URSS. Ceci engendrera le fait que 70% de l'eau est dépensée par l'agriculture, et 20% par l'industrie, alors que l'agriculture traditionnelle était économe en eau par principe).

    En conclusion Marx indique que le libre échange, comme la libre concurrence, n'est ni plus ni moins que la liberté totale du capital et l'accélération de l'antagonisme Capital / travail. On retrouve, dit-il, la même chose entre les nations. Il ne peut pas y avoir de fraternité entre elles du point de vue du capital, dans le cadre du libre échange. Cette idée fausse de fraternité vient de la bourgeoisie qui camoufle ses agissements derrière des grands mots.

    Mais Marx n'est pas pour autant pour le protectionisme. Il luttera méchamment et injustement contre List (voir plus haut) qui fut responsable du protectionisme allemand. Le protectionisme est conservateur, dit-il, le libre-échange est destructeur, il dissout les nationalités, et pousse à l'extrême tous les antagonismes, et précipitera la révolution sociale, en conséquence de quoi il se proclame libre-échangiste révolutionnaire ! (la guerre de 14-18, après une longue période de libre-échange, engendrera le fascisme en Allemagne laquelle fut écrasée par les traités de paix... très philanthropiques.... Engels rajoutera que le libre-échange est la voie la plus directe vers "un cul de sac", c'est à dire vers l'impasse. Tous deux acceptent l'idée qu'il convient de précipiter le capitalisme vers un cul de sac, et de demander aux travailleurs de se saborder eux-mêmes par l'exigence du libre-échange...Cette politique du pire va souvent caractériser l'activité du mouvement ouvrier. Le complément à cette politique est la capitulation devant le machinisme et la production industrielle, toujours comme politique du pire....mais comme acceptation du système en définitive)

     

    4)L'actualité de la discussion.

    Face à la proposition du traité de constitution européenne de 2005, dont l'essentiel visait à faire accepter l'idée que la libre concurrence, la libre circulation des capitaux, le commerce sans entraves, constituaient le progrès des nations, et le progrès pour tous, les français ont dit NON à 54%, comme les néerlandais avec plus de 60% des voix. Personne parmi les leaders politiques n'est revenu explicitement à cette discussion ci-dessus tant cela ne fait pas moderne de citer Marx. Pourtant...même si on doit réfuter la conclusion de ce dernier, on peut reconnaître que sa démonstration reste plus que jamais valable. Par instinct d'autodéfense, les salariés ont dit non. Soyons sûrs que les principes dont il est question sont porteurs de guerre. De façon indirecte, ce qui se passe au Moyen Orient illustre cette question. Derrière les pseudo débats sur les ethnies, sur les religions, sur la "démocratie", sur la soi-disant libération des femmes, sur l'intégrisme, sur le terrorisme, sur le droit des juifs à coloniser la Palestine..; etc, il y a tout ce sur quoi on fait silence soit relativement, soit complètement: la nécessité pour l'Occident d'ouvrir de grands marchés de libre-échange à la porte ouest de l'Asie pour y exporter les marchandises capitalistes en surnombre, pour y exploiter librement le pétrole afin de tenter de prolonger l'ère du pétrole à bas prix si bénéfique d'abord à l'industrie, pour interdire les moyens de la dissuasion nuclaire. Il s'agit visiblement du "cul de sac" dont parlait Engels tant du point de vue du pétrole, que du terrorisme dont la preuve est faite qu'on assiste non pas à la multiplication des pains, mais à celle des jeunes, à qui le capitalisme a enlevé tout espoir pour leurs peuples, et capables de se faire exploser avec des bombes dans le monde entier....ce qui sera incontrôlable.

    Dans cette situation, la Chine dite communiste (il convient de le souligner fortement), grâce à ses bas salaires, à son niveau de productivité, lance dans le monde entier ses textiles à bas prix et réclame le libre-échange. Elle tue ainsi le textile déjà bon marché de la Turquie et de la Tunisie, fait affluer les populations de ces pays en Europe, précipitent les salariés européens sur ces productions à bas prix, permettant ainsi une accélération de la baisse des salaires en Europe. Dans le même temps, et de façon complémentaire, l'ouverture de l'Europe, voulue par les bourgeoisies afin de provoquer à terme l'exode rural en Europe de l'est, va engendrer une concurrence extraordinaire entre travailleurs. La baisse des salaires et la hausse de la précarité sont au bout. Le soi-disant contrôle de l'immigration, dont chacun sait qu'il est un leure, va entraîner un marché de clandestins propice encore à la baisse des salaires. Des lendemains qui chantent ?

    Il est certain que les travailleurs doivent trouver les méthodes pour passer par-dessus leurs syndicats et partis traditionnels afin de réfléchir aux moyens de faire échec à ces perspectives terrifiantes, et certainement pas par le terrorisme.

     

    II)Libre échange, monnaie à valeur fixe et pillage du Tiers monde

    LES PRINCIPES DU CURRENCY BOARDS ARRANGEMENT.
    OU " LA SOUMISSION ECONOMIQUE ET MONETAIRE AUX PAYS DOMINANTS ".

    (voir " Définitions et caractéristiques de base " du CBA, en anglais, revue du FMI août 1997. Washington)
    (Nous proposons ci-dessous une synthèse et une interprétation de cet article du FMI et d'autres articles de la presse économique sur ce sujet).
    Introduction :
    Le Currency Board Arrangement (CBA) vient de la période coloniale. Il a été inauguré par la GB dans ses colonies américaines et en Inde, dans la période du 18ème et du 19ème siècles. Cela a constitué un précédent considérable. Toutes les zones monétaires établies ensuite entre une métropole et les colonies relèveront du CBA ou d'une forme approchée, entre autre la zone franc, la zone sterling.
    Il se résume schématiquement en un régime de taux de change fixe avec une très forte restriction des instruments de politique monétaire. Il caractérise la soumission monétaire et économique des colonies à leur métropole.
    Aujourd'hui ce système a été repris et imposé dans le cadre des politiques d'ajustement structurel du FMI. Le CBA constitue la base adéquate pour une libre circulation des capitaux, des pays capitalistes riches vers les pays du Tiers monde dits émergents, en ayant l'assurance de l'élimination des risques inhérents au placement des capitaux dans des économies dites fragiles. Entre autre, le CBA assure, en règle générale, la stabilité monétaire des pays émergents, donc une rémunération importante, au moindre risque, des capitaux occidentaux. De plus il entretient cette stabilité le plus longtemps possible en cas de crise financière, laissant le temps aux capitaux occidentaux de se retire en bon ordre. Seule l'explosion sociale dans les pays émergents peut entraver ces règles.

    Principes de fonctionnement dans la période coloniale.


    -Taux de change fixe avec la monnaie de la métropole. Souvent équivalence de la monnaie coloniale avec celle-ci. Dans les colonies américaines, c'est la livre sterling qui circule . En Inde la roupie est égale à la livre.
    -C'est la métropole qui règle la circulation monétaire et assure une dotation limitée de masse monétaire. La colonie n'a pas de système bancaire qui lui permette la création de monnaie " de crédit ". Dans les métropoles, les artisans, commerçants, premiers industriels recourent à des banques spécialisées, ou à la banque de France ou d'Angleterre, pour obtenir du crédit en vue du développement de leurs affaires. Ils présentent un effet de commerce d'un de leurs clients, qui n'est pas encore à échéance, et en demandent le rachat à la banque moyennant un taux d'escompte, ou taux d'intérêt, sur le crédit ainsi obtenu. Dans les colonies, il n'y a pas de banque centrale, pas de banques spécialisées pour réaliser cette opération. Le crédit n'est pas libre. La raison en est bien simple : la colonie ne doit pas faire concurrence à la métropole par le développement de ses activités économiques. C'est la métropole qui décide de la circulation monétaire, qui permet le crédit à un taux élevé et à des personnes choisies.
    -Dans le cas d'une délégation de pouvoir à un gouverneur local, celui-ci n'a pas les moyens de s'adresser à une banque pour obtenir une avance en vue de résoudre un problème social ou secourir un producteur local au bord de la faillite (il en est à peu de même dans les métropoles au 18 et 19ème siècle).
    -L'absence d'un système fiscal autonome complète ce qui précède. La colonie n'a aucune possibilité de financer administrativement ce qui lui paraît nécessaire. La métropole contrôle les ressources fiscales et en dispose. Or elle accorde aux classes riches autochtones le privilège de ne pas payer d'impôts (origine d'une corruption et d'un impunité immense). C'est une façon d'obtenir leur allégeance. Mais cette habitude perdurera.
    -Le rattachement à une monnaie forte n'encourage pas la production locale qui se trouve pénalisée du fait d'une productivité du travail faible. Les prix sont proportionnellement plus élevés dans la colonie pour des productions identiques à celles de la métropole. Une monnaie dont la valeur est adaptée à la productivité locale, doublée d'un système protectionniste, permet de protéger les productions locales. Ici, ce ne sera pas le cas. L'objectif est bien d'éliminer la petite production.
    Les conséquences sont très lourdes pour les colonies :
    -les classes riches peuvent voyager à l'aise et importer ce qui leur est nécessaire, dans le cadre de ce système monétaire et font allégeance.
    -les productions locales sont entravées.
    -le commerce intra-régional est entravé. Dans les colonies anglaises ou françaises, ce commerce était d'ailleurs interdit. La colonie ne devait commercer qu'avec la métropole. Tout commerce en dehors de la métropole était considéré comme relevant de la contrebande.
    -l'absence d'une masse monétaire suffisante interdisait le développement économique sur le même mode que la métropole. La colonie était bien en mal de pouvoir imiter la métropole, assujettie qu'elle était à un libre échange unilatéral :métropole vers colonie. Dans l'autre sens la colonie se heurtait au protectionnisme de la métropole.
    -les rentrées fiscales ne pèsent que sur les paysans, les ouvriers agricoles, les artisans (s'il en reste), les commerçants, les rares petits industriels, les fonctionnaires (avec des passe-droits considérables), les salariés. Les propriétaires terriens, les colons métropolitains, les entreprises de la métropole, exploitant les richesses naturelles du pays, ne payent en principe pas d'impôts


    Principes de fonctionnement à l'époque de l'ajustement structurel.

    1)Pourquoi revenir au CBA ? Le contexte. (voir rubrique"Euro")


    Le CBA ne peut s'appliquer naturellement qu'aux anciens pays colonisés, puisque le système suppose une autorité centrale extérieure au pays (le CBA au sens strict s'est appliqué très vite à la Thaïlande, à la Somalie et aux Etats baltes au moment de la déconfiture de l'URSS). Cette autorité centrale ne peut être qu'un organe émanant des pays riches : ce sera le FMI à partir de 82. Dans les années 60 les derniers pays colonisés s'émancipent politiquement. Dans la décennie 70 tous les pays du Tiers monde vont s'endetter massivement auprès des banques occidentales pour deux raisons. 1) Le taux d'intérêt réel dans ces banques est bas (taux d'intérêt nominal-inflation), 2)le prix du pétrole est élevé, en raison de l'ajustement du prix du pétrole sur l'inflation américaine, ceci étant négocié entre les USA et les pays producteurs de pétrole du MO (C'est ainsi que les USA obtiennent l'allégeance totale de l'Arabie Saoudite, des émirats, de l'Iran et l'Irak dans un premier temps.). Cet endettement aboutit au moratoire de sa dette par le Mexique en 1982, parce qu'elle ne peut plus payer les intérêts de sa dette, et à la mise en difficulté des banques US et anglaises. Les pays du Tiers Monde, en effet, ne parviennent plus à rembourser leurs dettes du fait de la hausse soudaine très forte des taux d'intérêt réels, lorsque les pays occidentaux se mettent à pratiquer des politiques d'austérité qui maîtrisent l'inflation. 1982 est un tournant. Le groupe des 10 mandate le FMI de superviser les demandes d'emprunts venant du Tiers monde et de les conditionner à de rigoureuses politiques d'austérité économique, complétée par d'aussi rigoureuses politiques de restrictions monétaires.
    C'est à ce moment là également que les occidentaux élaborent l'idée que la libre circulation des capitaux, sur tous les marchés, permettrait de faire passer les prêts de capitaux essentiellement par les marchés financiers et non plus directement par les banques. Ainsi, les secousses bancaires des années 80 devraient être atténuées. En 10 ans les occidentaux convainquent les pays du Tiers monde les plus riches que s'ils veulent emprunter et attirer les capitaux étrangers, il leur faudra non seulement accepter le libre échange, une monnaie à valeur fixe, mais avoir des marchés financiers " modernes ", qu'on appellera émergents. C'est la plus gigantesque organisation du pillage en règle et de la soumission politique, économique et monétaire des pays du Tiers monde qu'on n'ait jamais imaginé. Dès lors les capitaux occidentaux vont drainer, par les marchés financiers émergents des pays du Tiers monde, tout le capital nouvellement créé de ces pays (application stricte et terrible de la théorie d'A.Emmanuel), jusqu'à leur ruine, jusqu'au chaos social, jusqu'à réduire la moitié de la population à la misère, et ceci au nom des principes d'orthodoxie économique, que l'on déguise en politiques dites de développement.
    Dans ce contexte le retour au CBA est indispensable.

    2)Le retour au CBA dans les pays soumis à l'ajustement structurel.
    -Il peut y avoir différentes formes de rattachement à une monnaie dominante, plus ou moins souples, toutes visant à la stabilité de la monnaie.

    (Motif : éviter l'inflation ravageuse qui se produit dans les pays du Tiers monde lorsque l'économie ne répond pas aux critères de gestion du capitalisme, c'est à dire une monnaie qui doit permettre de véhiculer du capital sans le déprécier. Ce motif fondamental était parfaitement justifié du point de vue des seules exigences de la circulation internationale du capital. Il apparaît aussi justifié du point de vue des besoins des gens si, pour l'échange, les citoyens utilisent une monnaie dont le rôle est de transporter du capital. En général, ils sont obligés d'utiliser cette monnaie et ils font les frais de l'inflation naturellement... Cependant, pour échanger leurs produits, pour simplement vivre, les gens ont besoin d'une monnaie d'échange qui ne soit absolument pas un véhicule de capital (telles que les argentins viennent spontanément d'en créer), c'est à dire une monnaie régionale. Celle-ci les protégera de l'inflation, mais n'aura aucune valeur internationale de type capitaliste. Ce que subit actuellement l'Argentine permet de reposer la question de la légitimité du protectionnisme, et du rôle néfaste de la monnaie capitaliste).

    On peut envisager aussi le rattachement à un panier de monnaies internationales, à quelques monnaies seulement, à une monnaie forte, au dollar plus précisément. L'Argentine, dont les économistes sont liés de très près aux USA, a fait le choix d'établir l'égalité 1 peso à un dollar en 1991. On peut donc tout payer en dollars, mais chaque citoyen ne peut pas avoir une réserve en dollars qui dépasse un certain seuil (ceci pour éviter la fuite des capitaux, mais cette mesure ne touchera que les.petites gens. Les gens très fortunés trouveront le moyen, du fait de leurs relations, de placer massivement de l'argent à l'extérieur du pays).
    Ce rattachement fixe à une monnaie dominante est très pervers. Les monnaies dominantes ont une valeur fluctuante depuis 73, officiellement depuis les accords de la Jamaïque en 76. Les pays du Tiers monde sont donc liés, par leur monnaie, à toutes les fluctuations internationales. C'est une aggravation par rapport au 19ème. Il faut un acte du parlement pour modifier ce rattachement. On sait que les pays dominants maintiennent la stabilité de leurs monnaies par des politiques de rigueur assez fortes. Les pays soumis doivent donc se livrer également à de bien plus terribles politiques de rigueur pour maintenir non artificiellement le rattachement, dans une situation économique de bien moindre richesse en capital. Sinon, si ce rattachement n'a pas de support économique réel, se créeront des marchés noirs de taux de change ce qui risque de conduire au désastre les politiques du FMI.

    -Ce rattachement maintient des prix intérieurs peu compétitifs, dans une situation où la petite et moyenne production n'est pas protégée.
    -C'est le FMI qui décide de la politique monétaire, donc de l'importance de la masse monétaire, donc de la politique sociale. Retenons bien que la stabilité de toute monnaie dépend aussi de la moindre intervention de l'Etat en matière sociale, c'est à dire de l'interdiction faite à l'Etat de créer de la monnaie pour son propre compte. Ce dernier ne peut envisager une politique sociale que sur la base de prélèvements fiscaux ou d'avoirs importants venant de l'étranger par exemple. De même la création monétaire classique, par les agents économiques qui demandent des prêts aux banques, est strictement limitée et encadrée par un taux d'intérêt élevé. Ce dernier doit se tenir à niveau exceptionnel pour répondre aux attentes des capitaux étrangers qui arrivent sur les marchés financiers émergents.
    -La monnaie de réserve est représentée par la monnaie des pays dominants (dans le cas de l'Argentine, des dollars).Le pays soumis ne peut pas utiliser ces réserves comme il le veut. Ces réserves doivent servir essentiellement à empêcher la dévalorisation monétaire, dans une crise financière.
    -De ce fait la petite et moyenne production est entravée par un manque très important de crédit. Or comme elle subit de plein fouet la concurrence du pays dominant, elle a le plus grand mal à se maintenir ; elle est cependant pourvoyeuse du plus grand nombre d'emplois.
    -La banque centrale est donc presque inutile, comme le dit le FMI, elle n'est qu'une chambre d'enregistrement. Elle ne joue aucun rôle dans la politique monétaire du pays. Elle ne peut, en outre, jamais être un prêteur en dernier ressort, à moins de balayer les accords avec le FMI, de fermer relativement les frontières, et de contrôler les capitaux. Elle doit maintenir les réserves monétaires en excès avant tout. Dans tous les pays occidentaux, une banque centrale, indépendante de l'Etat, devient automatiquement " prêteur en dernier ressort ", et en a les moyens, ce qui permet de surmonter les graves crises sociales éventuelles, ou les catastrophes naturelles. Cela est interdit à un pays du Tiers monde dans la mouvance du CBA.
    La banque centrale ne pourra jamais créer plus de monnaie nationale que le montant des réserves. Celles-ci fonctionnent comme un gage. Ceci s'appuie sur une théorie économique tout à fait fausse et éculée, qui prétend que la monnaie nationale doit être strictement gagée sur l'or (19ème siècle), ou sur une devise étrangère forte. Les USA, tout au long de leur histoire, ont dérogé, dans les faits, à ce principe. Ils ne l'ont jamais appliqué car ils se sont passés de banque centrale pendant tout le 19ème, laissant au système bancaire la liberté de créer de la monnaie comme c'était nécessaire. Il n'y a pas eu d'inflation aux USA, sauf pendant la guerre de sécession ! Ce principe n'a qu'un objectif : étrangler l'économie des pays du Tiers monde.
    -Seuls les prêts du FMI peuvent permettre à l'Etat de faire face à une situation sociale et économique difficile, mais au prix d'un endettement toujours plus important, qui obligera à renforcer les politiques d'austérité (c'est pourquoi les hôpitaux du Brésil n'ont plus de médicaments…entre autre chose), et à réclamer à nouveau une aide extérieure : spirale infernale.
    -L'Etat va donc se livrer à des privatisations d'envergure, non seulement parce que cela est désiré par le FMI, mais pour remplir ses caisses et avoir une marge de liberté dans ses dépenses. De ce point de vue l'équilibre budgétaire demandé est terrible dans une situation où l'Etat ne peut pas se procurer de la monnaie (auprès de la banque centrale par exemple, au titre de l'emprunt intérieur), et a peu de rentrées fiscales. Les acheteurs des entreprises privatisées sont des groupes économiques venus des pays dominants (en Argentine les USA, l'Allemagne, puis l'Espagne possèdent toute l'industrie)
    -Les rentrées fiscales dans les pays du Tiers monde n'ont rien à voir avec celles des pays dominants, où, du fait des révolutions sociales passées, les bourgeoisies ont dû mettre au pas les grands propriétaires fonciers, sous la pression du salariat et de la paysannerie, en leur faisant payer des impôts. Dans tous les pays du Tiers monde, les propriétaires terriens, issus des classes qui ont collaboré avec le colonialisme, ne payent pas d'impôts. De ce fait la bourgeoisie, puis les grands fonctionnaires, ont obtenu les mêmes privilèges. Seuls les salariés, les fonctionnaires, et les paysans payent l'impôt sur le revenu. Tout le monde paye les impôts indirects par contre. En Argentine, le pouvoir a toujours fait appel au cens civique, pour que les " grands " payent des impôts !.
    L'encadrement monétaire et économique imposé par le FMI, particulièrement avec le CBA, signifie clairement la dépendance totale des ex pays colonisés aux pays dominants. Il s'agit, dans ce cadre, de l'étouffement de toute possibilité de suivre une voie industrielle identique à celle des pays dominants ; tout au plus, les pays du Tiers monde peuvent avoir des industries complémentaires (par exemple d'assemblage) à celles des grands groupes occidentaux. : les maquiladoras du Mexique et de toute l'Amérique centrale.
    Si, en outre, la classe dominante des pays du Tiers monde, consciente de n'avoir aucune autonomie, choisit par opportunisme, et parce qu'elle ne veut pas défendre un intérêt national, de se soumettre au FMI, elle va tenter de profiter pour elle-même des emprunts étrangers sans vergogne. Prédatrice au moment de la colonisation, elle devient plus que jamais corrompue avec l'ajustement structurel, parce qu'elle sait qu'elle a tout à perdre à s'opposer aux pays dominants. Il y a des exceptions à cela. Des bourgeoisies même corrompues (celles de la Malaisie, de Taïwan, de l'Arabie saoudite, de l'Iran, de l'Irak….) décident parfois, devant l'excès de domination, des USA entre autre, de réagir violemment, en fermant les frontières, en contrôlant les capitaux, en finançant des groupes terroristes, sans cesser d'exploiter et de terroriser leurs populations.

     

    III)ACTUALITE DU LIBRE ECHANGE

     

    L'une des choses la plus importante que nous aurions pu conseiller aux révolutionnaires arabes était de faire campagne contre tous les accords de libre échange entre leur pays et l'Europe ou la France; ces accords ayant ruiné leur économie... mais "nos" révolutionnaires bien de chez nous s'y sont refusé.....

     

    Le Monde du 6-12-11: mise en cause de l'accord de libre échange entre le Corée du Sud et les USA.

    Cet accord meurtrier, entre autres dans l'agriculture, avait provoqué le suicide de nombreux paysans ruinés et expropriés par les grands du lobby agricole des USA. Aujourd'hui l'opposition promet d'annuler cet accord si elle l'emporte aux législatives d'avril 2012. Une raison valable pour une fois de voter pour l'opposition !

    Même la magistrature de ce pays a estimé que la souveraineté judiciaire était mise en cause par cet accord !

     

    Les propositions de libre échange entre les USA et l'Europe !

    En discussion actuellement fin 2013, cette perspective est totalement effrayante. Il faut lire à ce sujet le n° du Monde diplomatique du mois de novembre 2013 qui explique dans un article remarquable comment les multinationales US visent de s'implanter en Europe grâce à ce libre échange en faisant disparaître tout acquis social, tout service public, tout Etat de droit.. Ce serait l'implantation directe, sous couvert de la commission européenne, de la "stratégie du choc"... C'est ce qu'on veut nous faire voter en juin 2014: la barbarie en marche.

    Pour avoir une idée de la barbarie aujourd'hui, il faut lire les descriptions de la misère engendrée par la troïka (banque européenne, FMI, commission eurpéenne) en Espagne, en Grèce, au Portugal, en Italie du sud, en Bulgarie, et les décisions du FMI en Tunisie, en Egypte, et dans bien d'autres pays

    L'opposition populaire à cet accord a fini par faire flancher une partie des politiques.

    En 2016, cet accord est au point mort.

    Examinons la question en début de rubrique sous le thème "Que peut-il y avoir aussi derrière le populisme ?"