Cela va dans le sens de la direction qui dit que tout va mal. Depuis le début
de l'année les ventes de Renault et de Fiat ont plus reculé que
celles de PSA mais personne ne le dit. Il y a 15 ans, PSA vendait 2 millions
de voitures. Aujourd'hui, c'est 3,6 millions. 2010 a été le record
des ventes PSA. Et si le record a été raté de peu en 2011,
PSA l'avoue : c'est à cause du tsunami japonais ! Où est l'écroulement
du marché ? Arrêtons la désinformation.
De 2007 à 2012, La production moyenne totale des 5 usines de montage
en France est de 1 234 000 voitures par an. En 2011, il y a eu 1 242 710voitures
montées dans ces 5 usines en France. (donc plus que la moyenne) Il n'y
a donc pas de " surcapacités Par contre, la production des usines
de Poissy, Sochaux et Mulhouse a augmenté au détriment de celle
d'Aulnay et de Rennes. Mais cette déstabilisation d'Aulnay a été
voulue et organisée par PSA, depuis trois ans. Pour Rennes, c'est le
choix de ne pas y produire la future C5 qui inquiète. Il suffit donc
d'alléger Poissy, Mulhouse et Sochaux pour fournir du travail à
Aulnay et à Rennes
Aulnay fabrique la C3, la voiture la plus vendue du groupe ! De l'aveu-même
de Denis MARTIN, il reste 450 000 C3 à fabriquer, de quoi donner du travail
au site jusque fin 2016, avant de remplacer la C3 par un autre véhicule.
Aulnay n'est pas rentable ?
Les " experts " automobile disent qu'une usine est rentable à
partir de 75% d'utilisation. Aulnay tourne en ce moment à 100%, après
avoir tourné pendant des années à 130% !
Parce que ses dirigeants veulent fabriquer le même nombre de voitures
sur 4 usines au lieu de 5 en surchargeant Poissy et Mulhouse. Par exemple, cette
année, Sochaux a récupéré la 308 pour décharger
Mulhouse qui a monté en régime la 208
pour soulager Poissy
qui, du coup, a les moyens de fabriquer plus de C3, au détriment d'Aulnay
!
Répartir plus équitablement les productions sur tous les sites,
ce qui éviterait les horaires à rallonge sur certains sites pendant
que d'autres chôment ou sont menacés de fermeture
PSA a cumulé 10 milliards de bénéfices depuis 10 ans. Il
y a un an, le PDG annonçait 11 milliards d'euros de réserves financières.
Où est passé cet argent ? Il est normal que l'année qui
suit les primes à la casse soit plus creuse. S'il faut faire des efforts
pour passer le cap (adorable !! et après on croit que tout va recommencer
comme avant ! ), c'est au tour de ceux qui en ont les moyens de les faire, les
actionnaires qui n'ont pas besoin de tout leur argent pour vivre, contrairement
à nous.
Même quand ça allait très bien, PSA pleurait déjà.
Si c'était catastrophique, est-ce que les actionnaires auraient touché
250 millions d'euros en 2011 ? Est-ce que PSA aurait racheté en 2011
pour 257 millions d'actions Peugeot. (perdues). Rien qu'avec cet argent, il
y avait de quoi payer les salaires d'Aulnay pendant 4 ans ! Et quand on voit
les salaires que se sont octroyés les dirigeants l'an dernier, on se
dit que ce ne sont pas eux qui sont à plaindre. (9000 € par jour
pour le PDG). Ce n'est pas aux salariés de payer la note.
Oui, mais ce n'est pas aux salariés d'être la variable d'ajustement.
Il faut répartir les productions et que les actionnaires soient moins
gourmands.
Que peut faire le gouvernement ? PSA est un Groupe privé !
A chaque fois, on nous dit cela. Mais ça ne marche que dans un sens !
Les constructeurs automobile depuis des années ont touché des
milliards de l'Etat, des milliards d'argent public ! En " aides ",
en subventions, en dégrèvement d'impôts, etc. Comment est-ce
possible ? Quand il s'agit de donner de l'argent aux patrons privés,
ce serait possible et quand il s'agirait d'empêcher les mêmes patrons
de licencier, ce ne serait plus possible ? L'Etat a les moyens d'intervenir,
bien sûr. Il reste à savoir s'il le veut !
Les reclassements, c'est la tarte à la crème. Aujourd'hui, on
ne parle plus de licenciements mais de départs en " congé
de reclassement " Ça change quoi ? On fait croire aux gens qu'ils
vont retrouver du travail. Une minorité en retrouve, le plus souvent
à des salaires très bas. Et les autres restent au chômage
ou en intérim. Le ministre n'est pas le ministre des reclassements !
Il n'est pas le ministre de l'accompagnement des licenciements. Il est le ministre
du redressement productif. Il s'agit donc de développer l'emploi industriel
et au minimum, d'empêcher les suppressions d'emplois et les fermetures
d'usines..
Tract très intéressant qui montre bien que la CGT a oublié ce qu'est le capitalisme et ce que serait une production pour les besoins des gens. Ou alors elle désire tromper délibérément les salariés. Elle pense, comme le PC l'a toujours fait croire, que le capitalisme est mal géré, et que s'il l'était mieux (dans une logique d'intérêts communs à toutes les classes sociales, en ignorant la concurrence internationale), la production pourrait reprendre comme avant, dans la même perspective de 2 à 3 voitures par famille, en en changeant tous les 3 ans !
De plus l'argumentaire de la CGT se situe dans le cadre national, ce qui est
intenable dans les circonstances actuelles. Cette discussion dans le cadre national
est la conséquence des errements du mouvement communiste, qui a abandonné
toute perspective internationale, spécialement après la seconde
guerre mondiale, et qui a rejailli sur l'ensemble du mouvement syndical qui
est devenu chauvin, insensé et sans perspective.
La plus importante partie de l'argumentaire de la CGT porte sur la négation
des surcapacités de production. La CGT confond délibérément
une augmentation momentanée de production avec une surcapacité
structurelle. Cela prouve que la CGT a perdu pied,et est incapable d'expliquer
comment le monde capitaliste fonctionne. Elle est dans un délire en tentant
de trouver la solution rationnelle capitaliste, à l'intérieur
du capitalisme.
Cela expliquerait-il pourquoi, en 2011, elle a fait alliance avec le syndicat
maison de PSA la CSL devenue SIA pour " préserver " le site
? vrai ou faux ? Cela paraît incroyable, mais les illusions sur le capitalisme
sont telles que l'alliance avec l'ennemie de classe pourrait paraître
être la meilleure solution !
Enfin cet argumentaire tend vers la solution du retour au capitalisme d'Etat
qui préserverait l'industrie telle qu'elle est, toutes frontières
bien fermées. Ceci n'est pas a priori absurde mais constitue une option
à terme guerrière, niant la féroce concurrence internationale,
mais également une option contre toute solidarité internationale
des travailleurs dans la branche, et qui n'aurait même pas d'avenir concernant
les travailleurs français qui n'en tireraient pas les avantages attendus
illusoirement.
La réalité capitaliste vue par Varin PDG de PSA : ce dernier
déclare au Monde le 18 juillet que le groupe fait 60% de ses ventes en
Europe, et que le marché européen s'est rétréci
de 25% en 5 ans, passant de 18,4 millions de véhicules en 2007 à
14,2 environ en 2012. Vrai ou faux ?? A Aulnay l'une des deux chaînes
a été abandonnée en 2008, et l'équipe de nuit est
stoppée deux ans plus tard en 2010. Entre 2004 et 2011 la production
est divisée par trois et un seul modèle est assemblée sur
place la C3. (Le Monde du 13 juillet)
Cette chute, dont parle Varin, personne ne l'avait prévue, dit-il. Là
il y a de quoi en douter !! Il y a toutes les chances que cette chute soit réelle.
La CGT ne peut pas se placer correctement dans un débat pareil. C'est
pourquoi, très vraisemblablement, elle ment essentiellement par omission.
Le marché espagnol, précise Varin, a chuté de 60% en 5
ans et l'italien de 40%...Dans ces circonstances, PSA envisage une collaboration
avec General Motors pour faire des économies d'investissement, garde
Trnava en Slovaquie (où un ouvrier y est payé 10 euros de l'heure
contre 35 à Aulnay selon Varin), prévoit un nouveau modèle
à Rennes mais veut laisser Aulnay. Là où Varin ment probablement
est quand il dit que le groupe réalisait 29% de ses ventes hors de l'Europe
en 2008
ce qui signifierait qu'il ne vendait presque rien en France même,
puisque l'essentiel était vendu en Europe (Europe hors France)??
Peu importe, il est clair que les ouvriers sont, de son point de vue, trop payés
en France, et que c'est un élément clef de la situation, pour
PSA.
Enfin, Varin dit que l'aide de l'Etat se monte à 11 millions d'euros
pour le chômage partiel, tandis que le crédit d'impôt se
monte à 5% du total pour la recherche.
Depuis quand il y a du chômage partiel à PSA, la CGT n'en dit pas
un mot. Chômage partiel pour éviter de faire des pertes en bénéfice
et non pas en chiffre d'affaires. L'Etat par son aide dit protéger l'emploi,
en réalité il protège les bénéfices de PSA.
-L'autre site en " difficulté" chez PSA est Sevelnord.
" Sous-charge chronique " selon PSA, qui cherche un accord avec Toyota
pour tenter de pérenniser le site. A l'origine coentreprise entre FIAT
et PSA, mais FIAT se retire fin 2012, d'où chute prévue de la
production de 20%. Si l'accord avec Toyota se réalise, le site durerait
jusqu'en 2016, et pour produire un véhicule utilitaire K0. Toutefois
il faudrait signer pour cela un accord de compétitivité :
-gel des salaires jusqu'en 2014 ; aucune garantie d'augmentation en 2014.
-mobilité interne et externe (volontariat)
Si pas d'accord sur la mobilité : chômage technique, avec 40%
en moins de salaires
Si pas d'accord de compétitivité, le site fermera à terme
assez vite.
Sur les reclassements :
La notion de reclassement a été avancée par la CFTC puis
la CFDT au début des années 60 lors des grandes grèves
dans les mines de charbon puis de minerai de fer. Le seul vrai problème
transitoirement est " la sauvegarde de l'emploi et du salaire ", où
que ce soit. A terme il est " Quelle production et pour quels besoins "
que seuls les travailleurs peuvent résoudre. Nationalement ??
Le ministre du redressement productif a annoncé qu'il était pour
relancer la compétitivité
..donc il est pour licencier, baisser
les salaires, délocaliser en France même ou en Europe, assouplir
les conditions d'embauche, flexibiliser l'emploi ; c'est pourquoi il couvre
le chômage partiel en attendant etc etc .
Mais PSA a annoncé " aucun licenciement sec " ; PSA fera des
propositions, probablement inacceptables.
La question des surcapacités capitalistes, et de la surproduction, c'est-à-dire
de la production couverte par le crédit ne peut pas continuer à
être ignorée par les salariés et les syndicats. Elle ne
peut pas être résolue par " travaillons 4h par jour avec le
même salaire " étant donné l'énormité
du gaspillage que cette production induit, elle doit être résolue
par un autre type de production pour d'autres perspectives de vie où
le problème du temps de travail se posera différemment. Aux travailleurs
de résoudre ce problème.
Ils travaillent 8 à 12h par jour, 6 jours par semaine, environ 60 h par
semaine (le 19ème siècle en France). Pause d'une demie heure à
midi (pas le temps d'aller à la cantine), plus : deux fois 7 minutes
et demie dans la journée.
Les permanents touchent 150 euros de salaire fixe par mois + 120 euros de primes
. (270 euros par mois pour 240h, d'où 1,12 euros par heure. Rappel :
10 euros par heure en Slovaquie, 35 en France).
Les intérimaires touchent la moitié de cette somme (le code du
travail est jugé trop rigide). Les syndicats demandent l'intégration
des intérimaires comme ouvriers à part entière.
L'Inde connait 10% d'inflation. Les syndicats sont corrompus.
Flambée de violence en Juillet 2012 dans cette usine.
En Inde25 millions de personnes dans le secteur automobile à l'horizon
2016. Plus du quart des ouvriers sont intérimaires.
Dans ces conditions d'absence de solidarité internationale entre les
ouvriers de l'automobile, la concurrence est maîtresse du jeu, dans tous
les domaines. C'est elle qui décide quoi produire, où produire,
avec qui, à quel salaire
!
Août 2012
Le 7-9-12, PSA est obligé de sortir du CAC 40. Sa capitalisation boursière
est devenue insuffisante. ça n'est pas une plaisanterie !