-La prostitution est inhérente à lexistence du patriarcat
Au sens strict elle se distingue du proxénétisme et de la traite .
Elle est reconnue et libre. Les prostituées se sont données un syndicat en 2009 (le STRASS) pour les défendre à la fois contre les violences sexuelles et contre la police. Et se faire reconnaître des droits (sécurité sociale, médecine...lieux dexercice de lactivité...).
La loi du 13 avril 2016 voulant lutter contre la prostitution, punit le client pris sur le fait dune amende possible de 1500 euros.
Cela relègue la prostitution à agir clandestinement, empêche
le contrôle policier et sanitaire.
La prostitution clandestine ouvre la porte à des violences contre les
femmes et à ne pas pouvoir porter plainte. Elle réhabilite de
fait lexistence du proxénète « protecteur »
-Est-elle un service rendu aux hommes moyennant paiement, comme le disent les prostituées, ou sagit-il de la vente du corps, comme le disent certaines féministes liées aux anars et aux libertaires.
La question mériterait dêtre débattue clairement, avec les arguments des uns et des autres, au lieu de se cantonner à des affirmations.
-Aucune bonne solution nexiste concernant la prostitution.
Une fois quon a constaté les dégâts psychologiques,
psychiques et physiques dus à la prostitution, que fait-on ? Proposer
des suivis, des issues à cette activité, des soins, oui, cest
bien mais que peut-on faire de plus face à une forte demande des hommes
et une forte acceptation des femmes ?
Tous les régimes despotiques dans lhistoire ont voulu interdire ou ont interdit hypocritement cette activité, au nom de la morale, mais lont réintroduite dans des bordels dÉtat pour les hommes de pouvoir et les bureaucrates.
Virginie Despentes dit quil ny a aucune différence entre
lacte de prostitution et bien souvent lacte sexuel offert aux hommes
dans le mariage par de nombreuses femmes.
Dans un cas lacte est tarifé, dans lautre il est gratuit,
moyennant lentretien de la femme par le mari, et la gestion de la maison
par la femme, plus lélevage des enfants.
Cest la monnaie déchange qui diffère.
Tant que les femmes seront tenues doffrir des services sexuels bénévoles
à leur mari en plus des tâches ménagères, ou, pour
le dire autrement, tant que le mariage ou lalliance économique
à deux sera la seule issue à une vie affective et sexuelle, obligatoirement
aliénée dans le patriarcat, la prostitution sera le complément
économique et sexuel à limpasse que constitue majoritairement
la famille aujourdhui, quelle soit riche ou pauvre.
Abolitionnisme ?
Abolition de la réglementation ? Abolition de la prostitution ?
Dans la mesure où il ny a pas dalternative, ni sur le plan financier et de lemploi, ni sur le plan de légalité réelle entre hommes et femmes, ni sur le plan de la disparition de lasservissement féminin (lequel est consubstantiel à la place de la femme dans la société patriarcale), on peut juste limiter les dégâts, protéger les femmes autant que faire se peut, et surtout ne pas rendre la prostitution clandestine. Situation inconfortable qui ne sied pas aux idéologies despotiques qui prétendent régler les problèmes de lhumanité à coups doukases..
30-9-22 AMC
La pornographie, dans son fondement, réduit la femme à son sexe.
Cest à dire à nêtre quune « chatte »
et un vagin.
Ce qui signifie que la femme, dans le cadre de cette activité, est asservie,
pour lhomme, au seul usage de son sexe, lequel devient comme extérieur
à elle, puisquelle nest pas conviée à jouir
avec lhomme. Elle est donc reléguée aux confins dune
société patriarcale, qui lassujettit si fortement quelle
ne saurait être un être humain à part entière. Dans
la pornographie, elle na pas un corps et une âme considérés
dans leur unité, mais elle a seulement un sexe.
Il ny a de ce fait ni bon ni mauvais porno, ni porno réformable.
La réduction de la femme à son sexe est consubstantielle à
la pornographie . Cette réduction existe dans toutes les sociétés
répressives et patriarcales. Elle sexerce contre les femmes qui
ne peuvent être, dans labsolu de cette idéologie, quune
machine à faire jouir brièvement les hommes ou seulement un utérus
pour faire des enfants. Les deux faces de la même médaille.
Le porno nest pas fait pour faire jouir les femmes, il en serait bien
incapable en règle générale.
Le porno sappuie par conséquent sur une définition de la sexualité masculine dite spécifique, puisque les hommes auraient des besoins sexuels dits incompressibles et violents, totalement fabriqués et reconstruits par toutes les sociétés patriarcales, besoins qui nécessiteraient le recours urgent à lusage du sexe féminin.
En raison de quil est, il a inspiré lindustrie du sexe.
Il existe donc lindustrie de la pornographie : images, photos, vidéos,
films, où les femmes, à qui il a été fait appel,
ont été maltraitées, violentées.
Cette activité qui découle du patriarcat et du droit des hommes
à la possession brutale dune femme, ne peut pas être récupérée
dans une société qui mettrait en uvre une véritable
égalité des hommes et des femmes. Sa conception même est
encore une fois patriarcale.
Il est utile de comprendre que cette activité confond le réceptacle
du plaisir sexuel, là où ce dernier est éprouvé,
cest à dire le sexe, avec la fabrication ou lorigine du plaisir,
qui concerne le corps entier et toutes ses zones érogènes.
Il y a, là derrière, une conception étriquée, fausse
de la sexualité humaine.
La sexualité humaine nest pas réduite à ce qui se passe au niveau du sexe, elle concerne la personne entière, toute sa peau, ses muscles, son imaginaire, sa sensibilité, sans quil soit nécessairement question damour. Elle intègre totalement lérotisme pour déboucher sur lorgasme, qui convie la participation pleine et entière du corps dans son entier, de deux individus ou plus.
En fait le patriarcat qui asservit la femme, réduit également
lhomme à une jouissance brève et violente, antichambre du
viol, et voit dans lérotisme un aspect subversif de la sexualité,
capable de mettre en question y compris les pouvoirs de lhomme sur la
femme.
Léveil des zones érogènes du corps par un partenaire,
nécessite respect et bienveillance, et réciprocité ;
il concerne donc aussi bien lhomme que la femme et ne peut faire lobjet
dune industrie, ou sous une forme très édulcorée,
par exemple les massages tarifés thaïlandais.
Curieusement les mouvements féminins qui se battent furieusement contre
la prostitution et la pornographie, ne leur opposent jamais la relation érotique
entre deux ou plusieurs individus, qui ne peut pas être en principe tarifée
puisquelle concerne des partenaires à égalité.
Cest le patriarcat qui, en voulant anéantir lérotisme
de la sexualité, a fait naître la pornographie, pour ne donner
que deux tâches au sexe féminin, la jouissance primaire pour lhomme,
et la maternité. Etant entendu que la femme ne pouvant se soustraire
au désir de lhomme, ressent un plaisir tout à fait aléatoire
et le plus souvent peu probable.
De ce point de vue si la prostitution est dégradante à tous égards, la pornographie suggère puissamment le viol, la soumission totale et méprisante, à un désir bestial. Elle fait surgir le dégoût par ses images. Le sexe séparé du corps nest plus quun organe anatomique qui peut apparaître comme étant seulement laid.
Le 29-9-22
septembre 2022
E badinter représente la grande bourgeoise mariée à un
avocat célèbre qui joue les grandes consciences du temps. La fortune
(voir son activité à PUBLICIS), et ses écrits en ont fait
un écrivain " sur-représenté " par les médias.
En outre E Badinter a manifesté plusieurs fois le souci d'émancipation des femmes, en tant que féministe avertie ; Pourquoi ne pas la croire ? Ne nous a-t-elle pas émancipé dans " L'Amour en plus " de l'idée que les femmes auraient par nature un instinct maternel obligé ?
Mais dans les discussions actuelles souvent très difficiles à
suivre, au sujet des femmes, à partir d'un discours composé de
laïcité, de religion, de terrorisme, d'intégrisme, de voile
et de Coran, qui semblait avoir pour objectif final d'extraire les femmes de
tout ce qui pèse sur elles depuis des siècles, il est nécessaire
de poser la question suivante :
LA LAICITE PERMET-ELLE DE S'EMANCIPER DE LA RELIGION, gage de l'émancipation
des femmes ?
E Badinter semble penser assez clairement que la religion est le premier obstacle
de fond à l'émancipation des femmes. Et ce faisant, elle indique
que la laïcité est un outil particulièrement utile aux femmes,
dans ce combat pour l'émancipation, donc contre la religion. En effet
elle dit lors d'un interview de " Marie Claire " en 2015, au sujet
de l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo : " cette exception française
nous protège de la soumission au religieux, et assure l'égalité
entre les sexes "
Très surprise par cette affirmation très abrupte, je suis une
fois de plus revenue aux articles qui font la loi du 9-12-1905 :
Article 1 : La République assure la liberté de conscience.
Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées
ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.
Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni
ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier
qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées
des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses
relatives à l'exercice des cultes
..
(article qui fonde la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Désormais
chacun son domaine)
Art 27, Les cérémonies et processions publiques sont réglées en conformité de l'article L2212-2 du code général des collectivités territoriales.( protection de l'ordre public)
Art 31, personne n'a le droit d'interdire à quelqu'un de pratiquer son culte ou d'obliger à pratiquer un culte
E Badinter a pour partie raison dans la première partie de sa phrase
: si les activités religieuses ne sont plus des affaires de l'Etat, et
inversement, le champ est libre pour une distanciation de l'Etat vis-à-vis
de toutes les religions. Celles-ci n'ont plus à se mêler de ce
qui concerne les décisions de l'Etat via son parlement. Et inversement.
Quant à la seconde partie de sa phrase, je n'en vois pas trace. La loi
de 1905 ne dit rien sur l'égalité des sexes, à une époque
où celle-ci n'est pas reconnue par le droit. Les femmes devront se battre
pour cette égalité, et ça n'est pas gagné, même
en 2018, en Europe même avec la montée de l'extrême droite,
et dans le monde.
Cependant dès lors que l'Etat a reconnu cette égalité par
paliers successifs et a légiféré par exemple sur la mixité
dans l'école et dans les lieux de culture et de sport, les diverses religions
ne sauraient intervenir là contre. De ce point de vue, la laïcité
constitue une protection, et introduit l'idée de l'égalité
des sexes. Mais rien n'est acquis. Non pas à cause des religions, mais
à cause d'une évolution étatique qui peut faire reculer
de plus de 50 ans tout ce que les femmes ont acquis.
Par ailleurs l'art 1, indique clairement que la loi de 1905 ne se situe pas
dans un combat contre les cultes, donc contre les religions, puisque la République
les reconnait, assure leur liberté, et leur expression publique (art
27). Donc la laïcité n'est pas un outil contre les religions, et
n'est pas un outil d'émancipation des femmes si, comme le pense E Badinter,
la religion s'avèrerait être l'obstacle principal à cette
émancipation.
Donc il y a là un nud sur lequel E Badinter ne s'explique pas.
Je vais plus loin, la question de fond concernant l'émancipation des
femmes, en droit, dans les mentalités, dans les comportements, est celle
du patriarcat. Celui-ci impose la soumission historique des femmes. Elle n'est
pas abordée en tant que telle par la loi de 1905. Cependant, si le patriarcat
se cache pour partie derrière l'organisation et l'idéologie justifiant
les cultes, la mise à distance de ces derniers par l'Etat est un pas
permettant la mise à distance vis-à-vis du patriarcat religieux.
Fort bien.
Mais le patriarcat se cache bien ailleurs que dans les religions. Ces dernières
ne font que théoriser et justifier le discours du patriarcat qui irrigue
toutes les sociétés, justifie historiquement tous les droits personnels
et de la famille en faveur des hommes dans une majorité des pays, justifie
l'accaparement des richesses aux mains de quelques hommes et des puissants.
Et produit la prostitution, qui constitue depuis des temps immémoriaux
l'aliénation la plus puissante des cerveaux et des corps des hommes et
des femmes, où les sexes sont réduits à des objets sexuels,
et où la femme comme l'homme se dégradent dans ce type de relation.
La société moderne a encore aggravé la situation en produisant
des réseaux mafieux organisés d'exploitation violente des femmes
contre leur volonté. Permettant que le viol devienne une arme de guerres
sans s'en offusquer
E Badinter raconte des bobards aux femmes en leur disant qu'il suffirait de
sortir des religions pour s'émanciper. Harro contre les religions, silence
contre la société capitaliste ??
E Badinter ignore-t-elle le patriarcat, sa puissante organisation au sein même
des Etats qui pourraient se prétendre émancipés des religions
(l'ex URSS, la France, Le Mexique, la Turquie originelle
) ? . Il n'y a
pas que des Etats qui feignent de parler au nom des religions pour asseoir leur
dictature ; il y a eu des Etats fascistes ; il y a des Etats de dictature militaire,
des Etats dits démocratiques corrompus, où les hommes ont le droit
d'être racistes, homophobes, donc misogynes. Toutes les sortes d'Eglise
sont certes un puissant soutien d'appoint ( voir les dires actuels du pape sur
l'homosexualité, la PMA, l'avortement, la contraception, etc
).
Mais Il est vain de présenter les religions en tant que telles, comme
étant le substrat essentiel de la domination des femmes.
Mais il y a encore un autre problème bien plus grave et qui concerne
de plus près encore les femmes.
Espace public, espace privé.
Toujours dans le même interview cité précédemment,
E Badinter dit " La séparation de l'Eglise et de l'Etat, le fait
que le politique doit toujours gouverner indépendamment des religions,
et la distinction entre privé et public, nous protègent tous.
"
La séparation de l'église et de l'Etat n'a rien à voir
avec la distinction entre privé et public. L'Etat fait respecter (en
principe
)les articles 1 et 2 et 27 de la loi de 1905, partout, dans la
sphère publique et dans la sphère privée. E Badinter voudrait
que l'espace public soit neutre pour les citoyens, c'est-à-dire échappe
à ces articles, pour que l'Etat y interdise toute manifestation de nature
religieuse, tandis que l'espace privé serait le lieu de non intervention
de l'Etat (contre l'article 31). Et elle en fait une conséquence de la
laïcité, devant protéger les femmes ! C'est plus qu'un contresens.
C'est gravissime..
Elle défend par-là même la dictature dans l'espace public
et le droit de toutes les vilenies et violences dans l'espace privé :
c'est-à-dire le droit du macho. Cela explique sa position sur la prostitution.
L'espace public n'est pas neutre (cf. l'art 27 de la loi de 1905 : manifestations
publiques garanties). Si ça n'était pas le cas, il n'y aurait
plus de manifestations politiques, religieuses, individuelles ou de quelque
ordre que ce soit, on aurait l'habit de rigueur, les cheveux et le chapeau de
rigueur (mais pas le voile !!) dans les lieux publics
.. On serait en dictature.
Dans les limites de l'ordre public, la liberté d'expression publique
doit être totale.
Par opposition l'espace privé serait libre, selon elle, non neutre et
l'Etat n'aurait pas à y intervenir !!! Penser cela, c'est une abomination
pour les femmes
C'est l'espace privé qui est le lieu privilégié de la majorité
des violences !!! E Badinter livrerait-elle les femmes à la sphère
privée ???? Des milliers de femmes, avec ou sans religion, sont asservies
dans la sphère privée à des violences, par leur compagnon,
mari, ou patron
. Des milliers de femmes qui pratiquent ou non une religion,
luttent contre leur asservissement et demandent la fin de la tutelle de l'homme
sur elles, la fin des droits familiaux qui consacrent leur infériorité,
dans les pays du tiers monde, hindouistes, chrétiens ou islamiques. Contre
ceux qui installent ou protègent les dictateurs dans une post- colonisation
qui ne dit pas son nom
L'émancipation des femmes commence par la capacité à dénoncer
ce qu'elles subissent au quotidien : violences physiques et mentales, violences
sexuelles, violences psychiques dans la famille et au travail, tutelle de l'homme,
du père, du mari, du frère, obligation d'avoir un enfant tous
les ans dans les pays où la contraception est refusée, ainsi bien
sûr que le droit à l'avortement.
Si la religion contribue à faire accepter l'état de soumission,
cet état est dû au formatage séculaire imposé par
des hommes de pouvoir, qui pèse d'abord sur les femmes mais également
sur les hommes. Les femmes sont souvent justificatrices de cet état de
chose, car elles sont sous l'influence du diktat social qui pèse sur
la population. (voir les romans fameux de Elfriede Jelinek. Prix Nobel en 2004)
L'Etat doit intervenir dans la sphère privée pour défendre
les femmes et les enfants des violences en tous genres. La distinction privé/public
comme représentative de la séparation de l'Eglise et de l'Etat,
n'a non seulement aucun sens, elle est fausse et inacceptable.
A ce sujet, E Badinter a sur la prostitution des positions très discutables.
Je suis d'accord avec elle sur le fait que l'Etat n'a pas à légiférer
sur l'activité sexuelle des individus. Mais c'est une formulation trop
générale. Dans un interview de 2013 sur la prostitution, E Badinter
semble prétendre que la sexualité masculine parce qu'elle est
spécifique, justifie la prostitution
Elle récuse l'accusation
portée par des femmes contre une sexualité masculine dominatrice
et violente
Mais surtout elle assimile le choix de la prostitution (quand il existe hors
des réseaux..) comme étant l'expression du " droit de disposer
de son corps ", " revendication, dit-elle, qui est un acquis des féministes
" !!!
C'est plus que surprenant, c'est très grave. Le droit de disposer librement
de son corps a été avancé par les femmes au moment de la
lutte pour le droit à l'avortement. Droit de choisir d'avoir ou de ne
pas avoir des enfants. Droit de liberté. La prostitution ne relève
pas d'un acquis. C'est un fait depuis des lustres qui montre que la femme a
appris à considérer que son corps ne lui appartient pas, mais
appartient aux hommes. Dans cette activité, elle est dépossédée
de son corps. C'est le contraire du " droit de disposer librement de son
corps " qui a tant choqué une partie importante des hommes. De ce
point de vue ce n'est pas l'interdiction qui changera les choses mais une entreprise
de désaliénation de longue haleine.
Dans cette perspective, E Badinter se place du côté des hommes
de pouvoir et non du côté de l'émancipation des femmes.
On aurait aimé qu'en tant que philosophe, elle parle de l'aliénation
des cerveaux des hommes et des femmes, à l'idée de domination,
de pouvoir, d'acceptation à la soumission, du formatage qui fait croire
que l'homme a plus de besoins sexuels que les femmes (question d'hormones (
!)), etc
Pour finir, si question religieuse est venue se substituer dans bien des cas
au problème de l'émancipation des femmes, c'est que la question
du patriarcat est mal posée, mal comprise, mal définie, par les
femmes elles-mêmes, et que l'égalité des femmes, croyantes
et non croyantes, toutes religions confondues, n'est pas admise au sein même
des femmes qui se revendiquent du féminisme.
E Badinter, s'est appropriée à tort, sur ces questions, le qualificatif
de féministe ; en fait elle justifie le machisme, elle est prête
à accepter des dérives dictatoriales, et elle défend l'ordre
patriarcal.
AMC le 24-11-2018
Il faut lire ce qu'une "taupe" française, réelle ou objective, au service du pouvoir, ose écrire comme fausses analyses à tous les niveaux, mais actuellement sur l'Université:
https://carolinefourest.wordpress.com/2018/08/15/luniversite-contre-luniversalisme/
Caroline Fourest se présente comme celle qui défend les femmes, la laïcité, la démocratie... etc. Elle a la haine du foulard islamique, dans sa dite défense des femmes. Elle poursuit de sa vindicte toutes les croyantes et tous les croyants mais plus spécifiquement les musulmans. Elle tente de faire croire, comme jadis Bush, père et fils, que l'humanité progressera avec la disparition de l'islam. Elle participe à la croyance que le Coran, auquel elle ne connait que des clichés, est pire que ce que l'Eglise inventait contre les femmes au Moyen äge. Certes nous nous en sommes délivrés en Occident. Mais nos pouvoirs occidentaux ont tout fait pour maintenir des dictatures dans les pays du Moyen Orient, dictatures qui se servent d'un islam qui les arrange, à peu près identique à ce que l'Eglise catholique enseignait au Moyen âge.
C Fourest a ses entrées sur tous les plateaux de télévision. Elle est évidemment cordialement détestée par les militants de la cause musulmane. Elle a peut-être joué un rôle dans le dévoiement du féminisme en France, et dans l'exaspération des jeunes et des femmes, doublement exploités par leur couleur de peau, et par le capitalisme dans les relations de travail. En tous cas elle y a ajouté sa griffe.
Ce qu'elle explique sur l'université est totalement faux. Si elle et ses copines se font interdire de causer (en 2012 en Belgique, en 2018 à Nanterre), c'est parce que leurs discours sèment la confusion, la haine, le racisme. Il vaudrait mieux certes leur apporter une contradiction forte, plutôt que de les exclure mais elles ont des soutiens auprès de profs islamophobes.
Le même phénomène se produit aux USA avec le professeur et chercheur Richard Dawkins connu comme fondamentaliste athée, islamophobe. Sa venue dans une université US n'a pas été souhaitée. De suite un journaliste du Monde en a conclu cet été (août 2018) que les universités US étaient la proie des intégristes.
15-9-2018
(Le Monde du 19 mai 2018)
Le village de Mopukori à Kenya (300 km au nord de Nairobi) s'est constitué
comme village de femmes depuis 25 ans (!) où ne vivent que quelques rares
hommes et les fils des femmes présentes. Ce sont les femmes qui décident
quels hommes peuvent passer la nuit... Elles acceptent entre autres quelques
hommes guerriers pour les protéger la nuit. (!) (que font les femmes
de leurs garçons devenus grands ??)
Pourquoi ce village ? pour fuir l'excision qui touche encore plus de 20% des
femmes malgré l'interdiction du parlement en 2011.
Pour fuir l'alcoolisme et la violence de certains hommes...,
Pour fuir l'absence de la contraception qui fait que chaque "rapport sexuel"
engendre des gamins..
Les femmes vivent chichement sur de petits lopins de terre, d'un peu d'élevage,
de la fabrication de bracelets pour les touristes.
L'idée fait son chemin, d'autres villages se sont constitués de
cette façon.
Le gouvernement a promis des "refuges d'Etat" qui ne se créent
pas....
Mes commentaires:
Les femmes ont raison de ne pas attendre pour trouver des solutions immédiates à leur désarroi.
La solution d'avenir est-elle dans le rejet des hommes ?
Si chacun vivait dans sa case; si la tolérance et l'égalité
étaient pratiquées
Si les exciseurs (hommes et femmes) étaient rejetés de la société
Si la contraception était organisée et financée
Si la santé et la scolarité étaient légitimées
et développées.....
Si, si..... !!! En attendant, les femmes ont trouvé cette solution et
apparemment , si les hommes "roumèguent", ils laissent les
femmes tranquilles
AMC
Etat de la question en 2017.
Essai. Décembre 2017. qui va en principe être publié par
les Editions libertaires en 2018
Débat sur le droit à l'avortement.
(essai février 2016. AMC)
Suite à une discussion sur le droit à l'avortement, il convient
de s'interroger sur les idéologies qui président à ce débat.
Un important groupe social autour de l'Eglise s'oppose encore au droit à
l'avortement avec des arguments qui relèvent d'une idéologie non
dite, dont les hommes et les femmes ne sont pas forcément conscients,
parce que celle-ci reste cachée et présentée comme une
question morale. Cette idéologie a été rappelée
avec force par certains lors de " la manif pour tous " en 2014, et
dans les forums de discussions concernant " le mariage pour tous ".
L'objectif de l'Eglise et des forces sociales qui sont contre le droit à
l'avortement, semble être le maintien de l'ordre établi tel qu'il
est, et cela passe obligatoirement, comme dans toutes les sociétés,
par la soumission des femmes à cet ordre, c'est-à-dire concrètement
une soumission aux hommes. La médiation des hommes, pour obtenir l'obéissance
à l'ordre établi, est absolument nécessaires, particulièrement
dans les pays machistes et sexistes, la révolte des femmes étant
bien plus conséquente et particulièrement dangereuse pour la société.
Bien que nous soyons au 21ème siècle, l'objectif de la soumission
des femmes, sous des formes indirectes, est sans cesse rappelé par la
mouvance conservatrice de l'Eglise.
Et cet objectif est clairement énoncé dans les pays machistes,
qu'ils soient méditerranéens, ou d'origine espagnole, africains,
asiatiques
Ce caractère machiste, qui est premier, est soigneusement
dissimulé derrière des dictatures qui ont instrumentalisé
des religions comme l'islam.
Qu'il s'agisse de l'excision millénaire dans des pays l'Afrique et d'Asie,
du port du voile dans les pays islamiques, de la procréation non consentie,
de l'énoncé selon lequel une femme doit garder son enfant conçu
lors d'un viol, de l'enchaînement de la femme aux tâches ménagères,
de l'obligation pour la femme de se consacrer à l'éducation des
enfants, de l'homme vu comme le principal chef de famille, de l'incapacité
juridique des femmes, du désir féminin qui serait par essence
bien inférieur à celui de l'homme, de la vision de la femme comme
étant complémentaire à l'homme, des qualités et
manques propres à la femme,
toutes ces idées conventionnelles
ou mortifères ont structuré puissamment les comportements des
hommes et des femmes, comportements que l'on retrouve, y compris au sein d'une
société dite de libération des murs.
Soulignons ici que les femmes ont toujours cherché, quelques soient les
sociétés et les époques, à trouver le moyen d'avorter,
soit à l'aide de plantes, soit à l'aide d'objets introduits dans
l'utérus, quitte à mettre leur vie en danger. Aucune police des
murs n'est jamais venue à bout de cette volonté.
- Le premier argument social fondateur de l' idéologie en question est
la dite " non appartenance de son ventre par la femme " (les jeunes
filles espagnoles ont manifesté en 2014 à Madrid avec des mots
d'ordre écrits sur leurs ventre nus " Les curés et les juges
hors de mon ventre ")
-Le deuxième argument est celui du " meurtre du ftus ",
qui devrait être au moins passible de la prison, et c'est là que
le débat se veut moral et non plus social.
Rappelons que le droit à l'avortement ne concerne même pas toute
l'Europe, et qu'à part les pays de l'OCDE, il n'est généralement
pas reconnu. En Argentine, des dizaines de femmes meurent encore d'avortements
clandestins.
Au moment de la bagarre pour le droit à l'avortement en France en 1975,
il y a tout juste 40 ans, les femmes ont clamé leur droit à "
La libre disposition de leur corps ". Enoncé infamant jeté
à la tête des hommes, des hommes politiques, de l'Eglise, des juges
! Même les partis communistes ont réfuté l'argument.
La position systématique contre le droit à l'avortement est en
premier lieu une discussion d'hommes, pour le compte des hommes, car si le ventre
des femmes n'appartient pas à celles-ci, c'est qu'il appartient aux hommes..
? Si ce n'est pas aux hommes, c'est qu'il appartiendrait à Dieu, mais
c'est obligatoirement pour le compte des hommes, parce que conventionnellement
un homme ne doit pas faire l'amour autrement qu'en pénétrant une
femme, c'est-à-dire en la possédant. En effet, le ventre de la
femme est le lieu où l'homme a le droit de satisfaire ses pulsions sexuelles
irrépressibles (la femme n'en aurait pas
)..
Si l'argumentaire est aujourd'hui en France un peu différent, la réalité
reste la même. La relation sexuelle s'organise aujourd'hui encore uniquement
autour de la pénétration ou de la possession. L'homme lui-même
y est soumis. Soit il peut, soit il est " impuissant ". La preuve
de ceci se trouve dans l'usage quotidien des pilules ou des contraceptifs, sans
lesquelles, l'amour sexuel n'est pas possible. La virilité de l'homme
serait bafouée si la pénétration du sexe féminin
n'avait pas lieu.
Et " le devoir conjugal " (ni plus ni moins que le droit de cuissage),
tel qu'il est dit par l'église, est au service de l'homme. La femme peut
aujourd'hui s'y dérober, mais à ses dépens. Il n'est pas
rare qu'elle y consente à contre cur, car l'acte sexuel n'est pas
encore aujourd'hui partagé à égalité. On dit bien
aussi subsidiairement que l'homme " doit honorer sa femme ", mais
c'est une question secondaire, et cet " honneur " doit se faire par
la pénétration. Parlons cru mais parlons clair. Le ventre féminin
sert à cela. A tel point que dans l'histoire, les femmes sont parvenues
parfois à faire " la grève des ventres " ( !). Dans
ce cas, elles interdisaient à l'homme de les toucher. La virilité
de l'homme était mise à l'épreuve
Dieu ne peut qu'appuyer
la pulsion sexuelle masculine et sa satisfaction dans les normes prévues,
du moins c'est le point de vue de l'Eglise. Même si les hommes réfutent
aujourd'hui l'Eglise, le maintien des normes à cet égard est capital
pour eux.
Mais le ventre de la femme peut aussi, dans maintes sociétés (Moyen
Orient, Maghreb
), appartenir à la famille. Et c'est d'actualité.
Celle-ci marie des ventres, préservés du déshonneur par
la virginité, et l'homme doit montrer encore parfois le drap rougi à
la fenêtre au lendemain des noces. Ainsi l'obligation sociale de la pénétration
doit prouver la virilité de l'homme et la soumission de la femme. Ici
le corps de la femme appartient à la famille et est le garant de "
l'honneur ". Et le sexe de l'homme est, en retour, soumis à un rôle
social qui va gravement entraver la relation de ce dernier à la femme.
Contre la relation de tendresse, l'homme va se croire obligé de montrer
ses performances viriles.
D'autant plus que pour l'Eglise, la validité de l'acte sexuel se justifie
uniquement parce qu'il doit servir à engendrer des enfants. Quoique les
choses aient évolué en Europe, le motif de l'amour que les époux
se porterait est tout à fait secondaire dans cette question. S'il existe
tant mieux, s'il n'existe pas, tant pis, " cela viendra avec le temps ".
La femme doit être pénétrée, et en subir les conséquences,
car elle doit faire des enfants. Et souvent la femme consent pour avoir des
enfants.
Les femmes doivent donc se soumette à une société d'hommes
qui dictent ce que doit être la réalité de la virilité.
Elles sont encore largement dépossédées de leurs corps,
et de leurs volontés propres, dans la mesure où elles acceptent
de dormir dans un lit avec un homme, ce lit étant appelé "
le lit conjugal ". ...
L'origine des problèmes se trouve d'abord là.
Mais parlons d'amour. " Dieu est tout amour ! ". S'il en est ainsi,
l'acte d'amour réfléchi et égalitaire, peut se passer de
la pénétration/possession, dans les périodes où
la fécondité est au maximum. Les deux parties du couple peuvent
se satisfaire et se réjouir ensemble très amplement par des caresses
propres à provoquer l'orgasme de part et d'autre.
Mais précisément, c'est de cela dont l'Eglise et la société
des hommes ont horreur. Et c'est là qu'entre en compte l'argument de
la " nature ". Le fondement de l'opposition à l'homosexualité
se trouve là. Si l'homme doit pénétrer la femme, c'est
parce que c'est la nature qui l'impose. Faire autrement que ce que " la
nature " imposerait, est proprement criminel. Notons ici que l'homme, sans
s'en rendre compte, se glorifie de n'être qu'un animal.
Mais de plus, le " dessein de Dieu " ne serait pas l'amour réciproque
mais la procréation qui justifie le droit inaliénable de l'homme
à imposer et démontrer socialement sa virilité. Toute autre
façon de faire l'amour autre que celle " imposée par la nature
" (la pénétration) relèverait donc de l'interdit de
l'Eglise, des Eglises, donc serait de l'ordre de la " prostitution ".
Le mot sifflait tellement fort à nos oreilles, qu'il fallait le dire.
Ou de l'homosexualité.
L'amour dans l'égalité et dans le respect de ce que désire
l'autre, n'est pas tolérable dans la tradition de l'Eglise. La femme
doit par définition être " soumise à sa biologie "
dans le cadre d'une finitude terrifiante : se taire et avoir des enfants "
autant que Dieu le voudra ", c'est-à-dire autant que l'homme voudra.
Chez les " évangélistes " il en est ainsi, en Europe
et ailleurs
C'est une négation de l'amour, caractéristique du monde judéo-islamo-
chrétien, et des sociétés machistes, d'où l'on déduit
évidemment encore une fois que l'homosexualité est contre nature.
(Nous avons envie ici de rappeler l'attitude du Christ face à la prostitution
et à ceux qui lui demandent que soit lapidée Marie-Madeleine,
la prostituée. Il répond " Que celui qui n'a jamais péché
lui lance la première pierre ". Et tous les hommes s'en vont les
uns après les autres après s'être regardés. Mais
ce qui est fort dans cette fable, c'est que le Christ, demeuré seul,
aurait pu estimer être le seul juste, et lancer la première pierre.
Ce qu'il ne fait pas. L'Eglise ne commente pas cela).
Mais revenons au préambule. La question de ce qui se passe dans le ventre
d'une femme, en termes de liberté individuelle, ne peut, selon nous,
relever que d'elle seule, avant tout.
Notons que c'est très récemment qu'une loi a reconnu le viol dans
le mariage (15-11-2010). Il y a encore quelques années, un homme avait
tous les droits sur sa femme dans le mariage, d'un point de vue juridique. Cette
question est dans les faits loin d'être réglée, puisque
si les hommes et les femmes peuvent se battre réciproquement, c'est généralement
l'homme qui tue la femme rebelle. Le nombre des femmes tuées chaque année
par leur mari ou compagnon demeure important.
Enfin, les femmes sont tellement mutilées mentalement, muselées
et formatées, (on l'a vu dans " la manif pour tous ") qu'elles
en viennent elles-mêmes à devenir parfois des propagandistes pour
le compte des hommes
idem pour l'excision. A tel point qu'on entend dire
que les problèmes relatifs à ces sujets sont l'affaire des femmes.
Le deuxième argument entend faire porter l'indignation sociale principalement
contre " le meurtre " du ftus. Ce serait la violence des
violences, passible de la prison ou de la mort sous Pétain. La prison
est réclamée aujourd'hui pour ceux qui pratiqueraient ce "
meurtre ".
C'est évidemment escamoter la violence sans égale des hommes pratiquée
tous les jours, où que ce soit dans le monde, sur ordre de leur Etat
auquel ils se soumettent, à savoir la torture, la guerre et le viol comme
arme de guerre. Les trois au service de la patrie ou de l'Etat dans les guerres
offensives, ou au service d'une " cause ", par exemple l'appropriation
des matières premières d'un pays par un autre, ou d'un territoire,
la modification des frontières, l'évangélisation
Mais bien pire, tous les tyrans violent à tour de bras les femmes, les
jeunes filles ramassées dans la rue par leurs sbires, non pas au nom
de leurs religions mais de leur pouvoir : Staline, Mao
Kadhafi avant qu'il
ne soit assassiné, les intégristes du GIA algérien, la
police égyptienne toute puissante, les dictateurs de tous poils
..Très
récemment les fils de généraux au Tchad.
Mobiliser contre " l'assassinat du ftus " pourrait avoir pour
fonction, en effet, d'oublier que la société est structurée
(où que ce soit) par la violence des hommes contraints ou non par un
pouvoir central, à tuer d'autres humains, et à blesser très
gravement des femmes dans leur intimité. Dans ce qu'on appelle la République
démocratique du Congo (issue du Congo belge de Mobutu), des militaires
érigés en bourreaux furent et sont spécialistes de la destruction
du vagin des femmes, les condamnant ainsi à de terribles souffrances,
et à des infections mortelles. Ce n'est sans doute pas par hasard qu'un
homme chirurgien, Denis Mukwege, se soit mis au service de la réparation
de ces femmes, dans un hôpital protégé par les Nations Unies.
Ce n'est pas par hasard non plus qu'il soit menacé de mort par les hommes
au pouvoir. (voir le film documentaire " L'homme qui répare les
femmes ")
Pourquoi, dans ces conditions, la dite violence des femmes contre le ftus
serait intolérable, tandis que celle des hommes contre les humains dans
la guerre serait dans l'ordre des choses, de simples actes de guerre
?
On entend même affirmer que par la guerre, un homme devient un homme !
C'est toujours le même problème du droit des femmes à ne
pas se soumettre à ce qu'elles ne veulent pas.
Revenons au dit " meurtre du ftus ". La discussion philosophique
réelle porte sur ce qu'est un humain et quand commence l'humain. Cette
discussion est infinie, et elle varie selon l'état de connaissances.
Aujourd'hui beaucoup de chercheurs pensent que la souffrance du ftus commence
avec l'existence des centres cérébraux. Ceux-ci ne se formeraient
qu'au 6ème mois de la grossesse. Mais les médecins ont été
prudents. Ils n'autorisent en général l'avortement que pendant
les 3 premiers mois de la grossesse.
De plus on ne va pas se faire avorter comme on va au cinéma. Les discussions
préalables, quoiqu'en disent les détracteurs du droit à
l'avortement, demeurent importantes. Il n'est écrit ou dit nulle part
que l'avortement est un moyen de contraception. Surtout pas par les centres
du " Planning Familial " dont l'objet est d'abord la contraception.
L'avortement fut cependant un moyen de contraception dans les pays dits socialistes.
Quand le ftus passe-t-il de l'animalité à l'humanité
? On peut en discuter à perte de vue. Ce n'est pas une discussion anodine
sur le plan scientifique et moral. Soit on considère que ce sont les
" centres cérébraux " qui en décident, soit que
c'est la viabilité du ftus.
Prétendre que le ftus, dès sa constitution est déjà
humain dès sa conception, c'est faire preuve d'un orgueil démesuré.
Dans l'animalité du ftus, ce qu'il est à sa conception,
l'humain y verrait-il déjà l'humain ? On n'est pas un humain a
priori, on devient un humain, physiquement et mentalement.
La vraie question est plutôt celle des effets d'un avortement sur la femme,
au plan psychologique et physique. Elle est autrement plus importante que celle
de l'élimination d'un ftus de 3 mois.
Cette discussion reste ouverte. Il est évident que ce sont les moyens
de contraception qui doivent avoir la priorité, et l'éducation
sexuelle et amoureuse, pour éviter l'avortement.
Aujourd'hui les questions sexuelles sont livrées aux laboratoires pharmaceutiques
qui n'entendent que faire fructifier de l'argent après que la publicité
ait livré le désir sexuel à la marchandisation.
On peut en effet considérer que les humains, dans la société
marchande, sont le plus souvent dans un état effrayant de misère
sexuelle et affective. La prostitution n'en est que le reflet. Ils connaissent
le désir, ont une piètre connaissance des moyens affectifs et
psychiques de le cultiver et de le satisfaire, ont une peur démesurée
de l'amour, et préfèrent dans la majorité des cas le bien
être marchand à deux avec tous ses gadgets.
Le caractère libérateur, égalitaire et subversif de l'amour,
hors des contingences de la procréation, est rarement pensé et
vécu comme tel. Ce caractère subversif de l'amour, qui implique
l'égalité totale entre un homme et une femme, mettrait en cause
l'ordre établi, où la femme ne peut être généralement
que le complément de l'homme. C'est-à-dire l'une de ses côtes
dans les théories créationnistes
.
Le rôle dévolu à toutes les Eglises est de préserver
un ordre social où la femme doit être assujettie. Ceci pour sauvegarder
les pouvoirs en place, qui sont les pouvoirs des dominants, des dictateurs,
des multinationales. Les hommes principalement, formatés à cet
effet, sont leurs meilleurs outils.
LE DROIT A L'AVORTEMENT MIS EN QUESTION EN POLOGNE.
(Le Monde des 3 et 4-4-2016)
L'Eglise catholique demande son interdiction.
L'avortement n'est permis que dans 3 cas (rique pour la vie de la mère, grave pathologie concernant l'embryon, viol ou inceste). L'glise veut supprimer cela. 30% des polonais seraient pour.
Les médecins de Varsovie ont demandé l'interdiction de la pilule du lendemain... car cette pilule entraîne la dépravation de la jeunesse.