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    Patriarcat et droits des femmes

    (voir la rubrique "féminisme")

     

    IMPORTANCE DU DROIT A L' AVORTEMENT

    à écrire

     

     

     

    PROSTITUTION

    -La prostitution est inhérente à l’existence du patriarcat

    Au sens strict elle se distingue du proxénétisme et de la traite .

    Elle est reconnue et libre. Les prostituées se sont données un syndicat en 2009 (le STRASS) pour les défendre à la fois contre les violences sexuelles et contre la police. Et se faire reconnaître des droits (sécurité sociale, médecine...lieux d’exercice de l’activité...).

    La loi du 13 avril 2016 voulant lutter contre la prostitution, punit le client pris sur le fait d’une amende possible de 1500 euros.

    Cela relègue la prostitution à agir clandestinement, empêche le contrôle policier et sanitaire.
    La prostitution clandestine ouvre la porte à des violences contre les femmes et à ne pas pouvoir porter plainte. Elle réhabilite de fait l’existence du proxénète « protecteur »

    -Est-elle un service rendu aux hommes moyennant paiement, comme le disent les prostituées, ou s’agit-il de la vente du corps, comme le disent certaines féministes liées aux anars et aux libertaires.

    La question mériterait d’être débattue clairement, avec les arguments des uns et des autres, au lieu de se cantonner à des affirmations.

    -Aucune bonne solution n’existe concernant la prostitution.
    Une fois qu’on a constaté les dégâts psychologiques, psychiques et physiques dus à la prostitution, que fait-on ? Proposer des suivis, des issues à cette activité, des soins, oui, c’est bien mais que peut-on faire de plus face à une forte demande des hommes et une forte acceptation des femmes ?

    Tous les régimes despotiques dans l’histoire ont voulu interdire ou ont interdit hypocritement cette activité, au nom de la morale, mais l’ont réintroduite dans des bordels d’État pour les hommes de pouvoir et les bureaucrates.

    Virginie Despentes dit qu’il n’y a aucune différence entre l’acte de prostitution et bien souvent l’acte sexuel offert aux hommes dans le mariage par de nombreuses femmes.
    Dans un cas l’acte est tarifé, dans l’autre il est gratuit, moyennant l’entretien de la femme par le mari, et la gestion de la maison par la femme, plus l’élevage des enfants.
    C’est la monnaie d’échange qui diffère.
    Tant que les femmes seront tenues d’offrir des services sexuels bénévoles à leur mari en plus des tâches ménagères, ou, pour le dire autrement, tant que le mariage ou l’alliance économique à deux sera la seule issue à une vie affective et sexuelle, obligatoirement aliénée dans le patriarcat, la prostitution sera le complément économique et sexuel à l’impasse que constitue majoritairement la famille aujourd’hui, qu’elle soit riche ou pauvre.

    Abolitionnisme ?
    Abolition de la réglementation ? Abolition de la prostitution ?

    Dans la mesure où il n’y a pas d’alternative, ni sur le plan financier et de l’emploi, ni sur le plan de l’égalité réelle entre hommes et femmes, ni sur le plan de la disparition de l’asservissement féminin (lequel est consubstantiel à la place de la femme dans la société patriarcale), on peut juste limiter les dégâts, protéger les femmes autant que faire se peut, et surtout ne pas rendre la prostitution clandestine. Situation inconfortable qui ne sied pas aux idéologies despotiques qui prétendent régler les problèmes de l’humanité à coups d’oukases..

    30-9-22 AMC

     

    PORNOGRAPHIE

    La pornographie, dans son fondement, réduit la femme à son sexe. C’est à dire à n’être qu’une « chatte » et un vagin.
    Ce qui signifie que la femme, dans le cadre de cette activité, est asservie, pour l’homme, au seul usage de son sexe, lequel devient comme extérieur à elle, puisqu’elle n’est pas conviée à jouir avec l’homme. Elle est donc reléguée aux confins d’une société patriarcale, qui l’assujettit si fortement qu’elle ne saurait être un être humain à part entière. Dans la pornographie, elle n’a pas un corps et une âme considérés dans leur unité, mais elle a seulement un sexe.

    Il n’y a de ce fait ni bon ni mauvais porno, ni porno réformable. La réduction de la femme à son sexe est consubstantielle à la pornographie . Cette réduction existe dans toutes les sociétés répressives et patriarcales. Elle s’exerce contre les femmes qui ne peuvent être, dans l’absolu de cette idéologie, qu’une machine à faire jouir brièvement les hommes ou seulement un utérus pour faire des enfants. Les deux faces de la même médaille.
    Le porno n’est pas fait pour faire jouir les femmes, il en serait bien incapable en règle générale.

    Le porno s’appuie par conséquent sur une définition de la sexualité masculine dite spécifique, puisque les hommes auraient des besoins sexuels dits incompressibles et violents, totalement fabriqués et reconstruits par toutes les sociétés patriarcales, besoins qui nécessiteraient le recours urgent à l’usage du sexe féminin.

    En raison de qu’il est, il a inspiré l’industrie du sexe. Il existe donc l’industrie de la pornographie : images, photos, vidéos, films, où les femmes, à qui il a été fait appel, ont été maltraitées, violentées.
    Cette activité qui découle du patriarcat et du droit des hommes à la possession brutale d’une femme, ne peut pas être récupérée dans une société qui mettrait en œuvre une véritable égalité des hommes et des femmes. Sa conception même est encore une fois patriarcale.

    Il est utile de comprendre que cette activité confond le réceptacle du plaisir sexuel, là où ce dernier est éprouvé, c’est à dire le sexe, avec la fabrication ou l’origine du plaisir, qui concerne le corps entier et toutes ses zones érogènes.
    Il y a, là derrière, une conception étriquée, fausse de la sexualité humaine.

    La sexualité humaine n’est pas réduite à ce qui se passe au niveau du sexe, elle concerne la personne entière, toute sa peau, ses muscles, son imaginaire, sa sensibilité, sans qu’il soit nécessairement question d’amour. Elle intègre totalement l’érotisme pour déboucher sur l’orgasme, qui convie la participation pleine et entière du corps dans son entier, de deux individus ou plus.

    En fait le patriarcat qui asservit la femme, réduit également l’homme à une jouissance brève et violente, antichambre du viol, et voit dans l’érotisme un aspect subversif de la sexualité, capable de mettre en question y compris les pouvoirs de l’homme sur la femme.
    L’éveil des zones érogènes du corps par un partenaire, nécessite respect et bienveillance, et réciprocité ; il concerne donc aussi bien l’homme que la femme et ne peut faire l’objet d’une industrie, ou sous une forme très édulcorée, par exemple les massages tarifés thaïlandais.

    Curieusement les mouvements féminins qui se battent furieusement contre la prostitution et la pornographie, ne leur opposent jamais la relation érotique entre deux ou plusieurs individus, qui ne peut pas être en principe tarifée puisqu’elle concerne des partenaires à égalité.
    C’est le patriarcat qui, en voulant anéantir l’érotisme de la sexualité, a fait naître la pornographie, pour ne donner que deux tâches au sexe féminin, la jouissance primaire pour l’homme, et la maternité. Etant entendu que la femme ne pouvant se soustraire au désir de l’homme, ressent un plaisir tout à fait aléatoire et le plus souvent peu probable.

    De ce point de vue si la prostitution est dégradante à tous égards, la pornographie suggère puissamment le viol, la soumission totale et méprisante, à un désir bestial. Elle fait surgir le dégoût par ses images. Le sexe séparé du corps n’est plus qu’un organe anatomique qui peut apparaître comme étant seulement laid.


    Le 29-9-22

     

    Un rapport du sénat sur la pornographie

    septembre 2022

    Un rapport du sénat s'est saisi en septembre 22 de la question de la pornographie pour "réguler" cette activité. Personnellement je ne suis pas pour la "réguler" mais l'interdire.
    Elle a longtemps été présentée comme le "symbole de la libéralisation des moeurs" (après 1968 ???). Il n'y a pas de porno éthique, ou du porno esthétique; ça ne peut exister par définition.

    C'est totalement faux. Elle a immédiatement été liée à l'industrie. La pornographie amateur a été avalée par cette dernière tellement il y a de fric en jeu.
    En France les grosses industries sont ARES et DORCEL . Au Canada : Mingeek... Elles font venir de l'Europe de l'est le ^plus souvent des filles qui cherchent du travail et qui sont endettées, et qui sont trompées sur le job à faire. Elles ne sont pas payées ce qui est promis. Elles tombent sur des proxénètes qui pratiquent la violence, le viol, car c'est ce qui plait. Les filles sont ultra précarisées, traitées comme des objets. Il faut vraiment comprendre que le prono appelle le viol par sa conception même et son organisation industrielle.
    Rien à voir avec la prostitution qui échappe à la traite et aux proxénètes. Certes dégradante, elle reste libre.

     

     

     

     

     

    LE " FEMINISME " DE ELISABETH BADINTER EN QUESTION


    E badinter représente la grande bourgeoise mariée à un avocat célèbre qui joue les grandes consciences du temps. La fortune (voir son activité à PUBLICIS), et ses écrits en ont fait un écrivain " sur-représenté " par les médias.

    En outre E Badinter a manifesté plusieurs fois le souci d'émancipation des femmes, en tant que féministe avertie ; Pourquoi ne pas la croire ? Ne nous a-t-elle pas émancipé dans " L'Amour en plus " de l'idée que les femmes auraient par nature un instinct maternel obligé ?

    Mais dans les discussions actuelles souvent très difficiles à suivre, au sujet des femmes, à partir d'un discours composé de laïcité, de religion, de terrorisme, d'intégrisme, de voile et de Coran, qui semblait avoir pour objectif final d'extraire les femmes de tout ce qui pèse sur elles depuis des siècles, il est nécessaire de poser la question suivante :
    LA LAICITE PERMET-ELLE DE S'EMANCIPER DE LA RELIGION, gage de l'émancipation des femmes ?
    E Badinter semble penser assez clairement que la religion est le premier obstacle de fond à l'émancipation des femmes. Et ce faisant, elle indique que la laïcité est un outil particulièrement utile aux femmes, dans ce combat pour l'émancipation, donc contre la religion. En effet elle dit lors d'un interview de " Marie Claire " en 2015, au sujet de l'assassinat des journalistes de Charlie Hebdo : " cette exception française nous protège de la soumission au religieux, et assure l'égalité entre les sexes "

    Très surprise par cette affirmation très abrupte, je suis une fois de plus revenue aux articles qui font la loi du 9-12-1905 :
    Article 1 : La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

    Article 2 : La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du 1er janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimées des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes………..
    (article qui fonde la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Désormais chacun son domaine)

    Art 27, Les cérémonies et processions publiques sont réglées en conformité de l'article L2212-2 du code général des collectivités territoriales.( protection de l'ordre public)

    Art 31, personne n'a le droit d'interdire à quelqu'un de pratiquer son culte ou d'obliger à pratiquer un culte

    E Badinter a pour partie raison dans la première partie de sa phrase : si les activités religieuses ne sont plus des affaires de l'Etat, et inversement, le champ est libre pour une distanciation de l'Etat vis-à-vis de toutes les religions. Celles-ci n'ont plus à se mêler de ce qui concerne les décisions de l'Etat via son parlement. Et inversement.
    Quant à la seconde partie de sa phrase, je n'en vois pas trace. La loi de 1905 ne dit rien sur l'égalité des sexes, à une époque où celle-ci n'est pas reconnue par le droit. Les femmes devront se battre pour cette égalité, et ça n'est pas gagné, même en 2018, en Europe même avec la montée de l'extrême droite, et dans le monde.
    Cependant dès lors que l'Etat a reconnu cette égalité par paliers successifs et a légiféré par exemple sur la mixité dans l'école et dans les lieux de culture et de sport, les diverses religions ne sauraient intervenir là contre. De ce point de vue, la laïcité constitue une protection, et introduit l'idée de l'égalité des sexes. Mais rien n'est acquis. Non pas à cause des religions, mais à cause d'une évolution étatique qui peut faire reculer de plus de 50 ans tout ce que les femmes ont acquis.
    Par ailleurs l'art 1, indique clairement que la loi de 1905 ne se situe pas dans un combat contre les cultes, donc contre les religions, puisque la République les reconnait, assure leur liberté, et leur expression publique (art 27). Donc la laïcité n'est pas un outil contre les religions, et n'est pas un outil d'émancipation des femmes si, comme le pense E Badinter, la religion s'avèrerait être l'obstacle principal à cette émancipation.
    Donc il y a là un nœud sur lequel E Badinter ne s'explique pas.


    Je vais plus loin, la question de fond concernant l'émancipation des femmes, en droit, dans les mentalités, dans les comportements, est celle du patriarcat. Celui-ci impose la soumission historique des femmes. Elle n'est pas abordée en tant que telle par la loi de 1905. Cependant, si le patriarcat se cache pour partie derrière l'organisation et l'idéologie justifiant les cultes, la mise à distance de ces derniers par l'Etat est un pas permettant la mise à distance vis-à-vis du patriarcat religieux. Fort bien.
    Mais le patriarcat se cache bien ailleurs que dans les religions. Ces dernières ne font que théoriser et justifier le discours du patriarcat qui irrigue toutes les sociétés, justifie historiquement tous les droits personnels et de la famille en faveur des hommes dans une majorité des pays, justifie l'accaparement des richesses aux mains de quelques hommes et des puissants. Et produit la prostitution, qui constitue depuis des temps immémoriaux l'aliénation la plus puissante des cerveaux et des corps des hommes et des femmes, où les sexes sont réduits à des objets sexuels, et où la femme comme l'homme se dégradent dans ce type de relation. La société moderne a encore aggravé la situation en produisant des réseaux mafieux organisés d'exploitation violente des femmes contre leur volonté. Permettant que le viol devienne une arme de guerres sans s'en offusquer
    E Badinter raconte des bobards aux femmes en leur disant qu'il suffirait de sortir des religions pour s'émanciper. Harro contre les religions, silence contre la société capitaliste ??
    E Badinter ignore-t-elle le patriarcat, sa puissante organisation au sein même des Etats qui pourraient se prétendre émancipés des religions (l'ex URSS, la France, Le Mexique, la Turquie originelle…) ? . Il n'y a pas que des Etats qui feignent de parler au nom des religions pour asseoir leur dictature ; il y a eu des Etats fascistes ; il y a des Etats de dictature militaire, des Etats dits démocratiques corrompus, où les hommes ont le droit d'être racistes, homophobes, donc misogynes. Toutes les sortes d'Eglise sont certes un puissant soutien d'appoint ( voir les dires actuels du pape sur l'homosexualité, la PMA, l'avortement, la contraception, etc…). Mais Il est vain de présenter les religions en tant que telles, comme étant le substrat essentiel de la domination des femmes.


    Mais il y a encore un autre problème bien plus grave et qui concerne de plus près encore les femmes.

    Espace public, espace privé.


    Toujours dans le même interview cité précédemment, E Badinter dit " La séparation de l'Eglise et de l'Etat, le fait que le politique doit toujours gouverner indépendamment des religions, et la distinction entre privé et public, nous protègent tous. "
    La séparation de l'église et de l'Etat n'a rien à voir avec la distinction entre privé et public. L'Etat fait respecter (en principe…)les articles 1 et 2 et 27 de la loi de 1905, partout, dans la sphère publique et dans la sphère privée. E Badinter voudrait que l'espace public soit neutre pour les citoyens, c'est-à-dire échappe à ces articles, pour que l'Etat y interdise toute manifestation de nature religieuse, tandis que l'espace privé serait le lieu de non intervention de l'Etat (contre l'article 31). Et elle en fait une conséquence de la laïcité, devant protéger les femmes ! C'est plus qu'un contresens. C'est gravissime..
    Elle défend par-là même la dictature dans l'espace public et le droit de toutes les vilenies et violences dans l'espace privé : c'est-à-dire le droit du macho. Cela explique sa position sur la prostitution.
    L'espace public n'est pas neutre (cf. l'art 27 de la loi de 1905 : manifestations publiques garanties). Si ça n'était pas le cas, il n'y aurait plus de manifestations politiques, religieuses, individuelles ou de quelque ordre que ce soit, on aurait l'habit de rigueur, les cheveux et le chapeau de rigueur (mais pas le voile !!) dans les lieux publics….. On serait en dictature. Dans les limites de l'ordre public, la liberté d'expression publique doit être totale.
    Par opposition l'espace privé serait libre, selon elle, non neutre et l'Etat n'aurait pas à y intervenir !!! Penser cela, c'est une abomination pour les femmes
    C'est l'espace privé qui est le lieu privilégié de la majorité des violences !!! E Badinter livrerait-elle les femmes à la sphère privée ???? Des milliers de femmes, avec ou sans religion, sont asservies dans la sphère privée à des violences, par leur compagnon, mari, ou patron…. Des milliers de femmes qui pratiquent ou non une religion, luttent contre leur asservissement et demandent la fin de la tutelle de l'homme sur elles, la fin des droits familiaux qui consacrent leur infériorité, dans les pays du tiers monde, hindouistes, chrétiens ou islamiques. Contre ceux qui installent ou protègent les dictateurs dans une post- colonisation qui ne dit pas son nom…
    L'émancipation des femmes commence par la capacité à dénoncer ce qu'elles subissent au quotidien : violences physiques et mentales, violences sexuelles, violences psychiques dans la famille et au travail, tutelle de l'homme, du père, du mari, du frère, obligation d'avoir un enfant tous les ans dans les pays où la contraception est refusée, ainsi bien sûr que le droit à l'avortement.
    Si la religion contribue à faire accepter l'état de soumission, cet état est dû au formatage séculaire imposé par des hommes de pouvoir, qui pèse d'abord sur les femmes mais également sur les hommes. Les femmes sont souvent justificatrices de cet état de chose, car elles sont sous l'influence du diktat social qui pèse sur la population. (voir les romans fameux de Elfriede Jelinek. Prix Nobel en 2004)
    L'Etat doit intervenir dans la sphère privée pour défendre les femmes et les enfants des violences en tous genres. La distinction privé/public comme représentative de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, n'a non seulement aucun sens, elle est fausse et inacceptable.
    A ce sujet, E Badinter a sur la prostitution des positions très discutables. Je suis d'accord avec elle sur le fait que l'Etat n'a pas à légiférer sur l'activité sexuelle des individus. Mais c'est une formulation trop générale. Dans un interview de 2013 sur la prostitution, E Badinter semble prétendre que la sexualité masculine parce qu'elle est spécifique, justifie la prostitution…Elle récuse l'accusation portée par des femmes contre une sexualité masculine dominatrice et violente
    Mais surtout elle assimile le choix de la prostitution (quand il existe hors des réseaux..) comme étant l'expression du " droit de disposer de son corps ", " revendication, dit-elle, qui est un acquis des féministes " !!!
    C'est plus que surprenant, c'est très grave. Le droit de disposer librement de son corps a été avancé par les femmes au moment de la lutte pour le droit à l'avortement. Droit de choisir d'avoir ou de ne pas avoir des enfants. Droit de liberté. La prostitution ne relève pas d'un acquis. C'est un fait depuis des lustres qui montre que la femme a appris à considérer que son corps ne lui appartient pas, mais appartient aux hommes. Dans cette activité, elle est dépossédée de son corps. C'est le contraire du " droit de disposer librement de son corps " qui a tant choqué une partie importante des hommes. De ce point de vue ce n'est pas l'interdiction qui changera les choses mais une entreprise de désaliénation de longue haleine.
    Dans cette perspective, E Badinter se place du côté des hommes de pouvoir et non du côté de l'émancipation des femmes. On aurait aimé qu'en tant que philosophe, elle parle de l'aliénation des cerveaux des hommes et des femmes, à l'idée de domination, de pouvoir, d'acceptation à la soumission, du formatage qui fait croire que l'homme a plus de besoins sexuels que les femmes (question d'hormones ( !)), etc
    Pour finir, si question religieuse est venue se substituer dans bien des cas au problème de l'émancipation des femmes, c'est que la question du patriarcat est mal posée, mal comprise, mal définie, par les femmes elles-mêmes, et que l'égalité des femmes, croyantes et non croyantes, toutes religions confondues, n'est pas admise au sein même des femmes qui se revendiquent du féminisme.
    E Badinter, s'est appropriée à tort, sur ces questions, le qualificatif de féministe ; en fait elle justifie le machisme, elle est prête à accepter des dérives dictatoriales, et elle défend l'ordre patriarcal.
    AMC le 24-11-2018

     

     

     

    Il faut lire ce qu'une "taupe" française, réelle ou objective, au service du pouvoir, ose écrire comme fausses analyses à tous les niveaux, mais actuellement sur l'Université:

    https://carolinefourest.wordpress.com/2018/08/15/luniversite-contre-luniversalisme/

    Caroline Fourest se présente comme celle qui défend les femmes, la laïcité, la démocratie... etc. Elle a la haine du foulard islamique, dans sa dite défense des femmes. Elle poursuit de sa vindicte toutes les croyantes et tous les croyants mais plus spécifiquement les musulmans. Elle tente de faire croire, comme jadis Bush, père et fils, que l'humanité progressera avec la disparition de l'islam. Elle participe à la croyance que le Coran, auquel elle ne connait que des clichés, est pire que ce que l'Eglise inventait contre les femmes au Moyen äge. Certes nous nous en sommes délivrés en Occident. Mais nos pouvoirs occidentaux ont tout fait pour maintenir des dictatures dans les pays du Moyen Orient, dictatures qui se servent d'un islam qui les arrange, à peu près identique à ce que l'Eglise catholique enseignait au Moyen âge.

    C Fourest a ses entrées sur tous les plateaux de télévision. Elle est évidemment cordialement détestée par les militants de la cause musulmane. Elle a peut-être joué un rôle dans le dévoiement du féminisme en France, et dans l'exaspération des jeunes et des femmes, doublement exploités par leur couleur de peau, et par le capitalisme dans les relations de travail. En tous cas elle y a ajouté sa griffe.

    Ce qu'elle explique sur l'université est totalement faux. Si elle et ses copines se font interdire de causer (en 2012 en Belgique, en 2018 à Nanterre), c'est parce que leurs discours sèment la confusion, la haine, le racisme. Il vaudrait mieux certes leur apporter une contradiction forte, plutôt que de les exclure mais elles ont des soutiens auprès de profs islamophobes.

    Le même phénomène se produit aux USA avec le professeur et chercheur Richard Dawkins connu comme fondamentaliste athée, islamophobe. Sa venue dans une université US n'a pas été souhaitée. De suite un journaliste du Monde en a conclu cet été (août 2018) que les universités US étaient la proie des intégristes.

    A notre avis, tous les intégrismes, religieux ou athées, ou toutes les sortes de fondamentalisme (aujourd'hui contre les médecines parallèles), servent à semer les graines de la dictature, du racisme et de la guerre civile.

    15-9-2018

     

    Un village kényan

    (Le Monde du 19 mai 2018)

    Le village de Mopukori à Kenya (300 km au nord de Nairobi) s'est constitué comme village de femmes depuis 25 ans (!) où ne vivent que quelques rares hommes et les fils des femmes présentes. Ce sont les femmes qui décident quels hommes peuvent passer la nuit... Elles acceptent entre autres quelques hommes guerriers pour les protéger la nuit. (!) (que font les femmes de leurs garçons devenus grands ??)
    Pourquoi ce village ? pour fuir l'excision qui touche encore plus de 20% des femmes malgré l'interdiction du parlement en 2011.
    Pour fuir l'alcoolisme et la violence de certains hommes...,
    Pour fuir l'absence de la contraception qui fait que chaque "rapport sexuel" engendre des gamins..
    Les femmes vivent chichement sur de petits lopins de terre, d'un peu d'élevage, de la fabrication de bracelets pour les touristes.
    L'idée fait son chemin, d'autres villages se sont constitués de cette façon.
    Le gouvernement a promis des "refuges d'Etat" qui ne se créent pas....

    Mes commentaires:

    Les femmes ont raison de ne pas attendre pour trouver des solutions immédiates à leur désarroi.

    La solution d'avenir est-elle dans le rejet des hommes ?
    Si chacun vivait dans sa case; si la tolérance et l'égalité étaient pratiquées
    Si les exciseurs (hommes et femmes) étaient rejetés de la société
    Si la contraception était organisée et financée
    Si la santé et la scolarité étaient légitimées et développées.....
    Si, si..... !!! En attendant, les femmes ont trouvé cette solution et apparemment , si les hommes "roumèguent", ils laissent les femmes tranquilles

    AMC

     

    DEMOCRATIE DECADENTE, PATRIARCAT TRIOMPHANT AU 21ème SIECLE


    Etat de la question en 2017.
    Essai. Décembre 2017. qui va en principe être publié par les Editions libertaires en 2018


    Le droit à l'avortement et les fondements de la soumission des femmes

    Débat sur le droit à l'avortement.
    (essai février 2016. AMC)

    Suite à une discussion sur le droit à l'avortement, il convient de s'interroger sur les idéologies qui président à ce débat.
    Un important groupe social autour de l'Eglise s'oppose encore au droit à l'avortement avec des arguments qui relèvent d'une idéologie non dite, dont les hommes et les femmes ne sont pas forcément conscients, parce que celle-ci reste cachée et présentée comme une question morale. Cette idéologie a été rappelée avec force par certains lors de " la manif pour tous " en 2014, et dans les forums de discussions concernant " le mariage pour tous ".
    L'objectif de l'Eglise et des forces sociales qui sont contre le droit à l'avortement, semble être le maintien de l'ordre établi tel qu'il est, et cela passe obligatoirement, comme dans toutes les sociétés, par la soumission des femmes à cet ordre, c'est-à-dire concrètement une soumission aux hommes. La médiation des hommes, pour obtenir l'obéissance à l'ordre établi, est absolument nécessaires, particulièrement dans les pays machistes et sexistes, la révolte des femmes étant bien plus conséquente et particulièrement dangereuse pour la société. Bien que nous soyons au 21ème siècle, l'objectif de la soumission des femmes, sous des formes indirectes, est sans cesse rappelé par la mouvance conservatrice de l'Eglise.
    Et cet objectif est clairement énoncé dans les pays machistes, qu'ils soient méditerranéens, ou d'origine espagnole, africains, asiatiques… Ce caractère machiste, qui est premier, est soigneusement dissimulé derrière des dictatures qui ont instrumentalisé des religions comme l'islam.
    Qu'il s'agisse de l'excision millénaire dans des pays l'Afrique et d'Asie, du port du voile dans les pays islamiques, de la procréation non consentie, de l'énoncé selon lequel une femme doit garder son enfant conçu lors d'un viol, de l'enchaînement de la femme aux tâches ménagères, de l'obligation pour la femme de se consacrer à l'éducation des enfants, de l'homme vu comme le principal chef de famille, de l'incapacité juridique des femmes, du désir féminin qui serait par essence bien inférieur à celui de l'homme, de la vision de la femme comme étant complémentaire à l'homme, des qualités et manques propres à la femme, … toutes ces idées conventionnelles ou mortifères ont structuré puissamment les comportements des hommes et des femmes, comportements que l'on retrouve, y compris au sein d'une société dite de libération des mœurs.
    Soulignons ici que les femmes ont toujours cherché, quelques soient les sociétés et les époques, à trouver le moyen d'avorter, soit à l'aide de plantes, soit à l'aide d'objets introduits dans l'utérus, quitte à mettre leur vie en danger. Aucune police des mœurs n'est jamais venue à bout de cette volonté.
    - Le premier argument social fondateur de l' idéologie en question est la dite " non appartenance de son ventre par la femme " (les jeunes filles espagnoles ont manifesté en 2014 à Madrid avec des mots d'ordre écrits sur leurs ventre nus " Les curés et les juges hors de mon ventre ")
    -Le deuxième argument est celui du " meurtre du fœtus ", qui devrait être au moins passible de la prison, et c'est là que le débat se veut moral et non plus social.

    Le premier argument fondateur.


    Rappelons que le droit à l'avortement ne concerne même pas toute l'Europe, et qu'à part les pays de l'OCDE, il n'est généralement pas reconnu. En Argentine, des dizaines de femmes meurent encore d'avortements clandestins.
    Au moment de la bagarre pour le droit à l'avortement en France en 1975, il y a tout juste 40 ans, les femmes ont clamé leur droit à " La libre disposition de leur corps ". Enoncé infamant jeté à la tête des hommes, des hommes politiques, de l'Eglise, des juges ! Même les partis communistes ont réfuté l'argument.
    La position systématique contre le droit à l'avortement est en premier lieu une discussion d'hommes, pour le compte des hommes, car si le ventre des femmes n'appartient pas à celles-ci, c'est qu'il appartient aux hommes.. ? Si ce n'est pas aux hommes, c'est qu'il appartiendrait à Dieu, mais c'est obligatoirement pour le compte des hommes, parce que conventionnellement un homme ne doit pas faire l'amour autrement qu'en pénétrant une femme, c'est-à-dire en la possédant. En effet, le ventre de la femme est le lieu où l'homme a le droit de satisfaire ses pulsions sexuelles irrépressibles (la femme n'en aurait pas…)..
    Si l'argumentaire est aujourd'hui en France un peu différent, la réalité reste la même. La relation sexuelle s'organise aujourd'hui encore uniquement autour de la pénétration ou de la possession. L'homme lui-même y est soumis. Soit il peut, soit il est " impuissant ". La preuve de ceci se trouve dans l'usage quotidien des pilules ou des contraceptifs, sans lesquelles, l'amour sexuel n'est pas possible. La virilité de l'homme serait bafouée si la pénétration du sexe féminin n'avait pas lieu. …
    Et " le devoir conjugal " (ni plus ni moins que le droit de cuissage), tel qu'il est dit par l'église, est au service de l'homme. La femme peut aujourd'hui s'y dérober, mais à ses dépens. Il n'est pas rare qu'elle y consente à contre cœur, car l'acte sexuel n'est pas encore aujourd'hui partagé à égalité. On dit bien aussi subsidiairement que l'homme " doit honorer sa femme ", mais c'est une question secondaire, et cet " honneur " doit se faire par la pénétration. Parlons cru mais parlons clair. Le ventre féminin sert à cela. A tel point que dans l'histoire, les femmes sont parvenues parfois à faire " la grève des ventres " ( !). Dans ce cas, elles interdisaient à l'homme de les toucher. La virilité de l'homme était mise à l'épreuve… Dieu ne peut qu'appuyer la pulsion sexuelle masculine et sa satisfaction dans les normes prévues, du moins c'est le point de vue de l'Eglise. Même si les hommes réfutent aujourd'hui l'Eglise, le maintien des normes à cet égard est capital pour eux.
    Mais le ventre de la femme peut aussi, dans maintes sociétés (Moyen Orient, Maghreb…), appartenir à la famille. Et c'est d'actualité. Celle-ci marie des ventres, préservés du déshonneur par la virginité, et l'homme doit montrer encore parfois le drap rougi à la fenêtre au lendemain des noces. Ainsi l'obligation sociale de la pénétration doit prouver la virilité de l'homme et la soumission de la femme. Ici le corps de la femme appartient à la famille et est le garant de " l'honneur ". Et le sexe de l'homme est, en retour, soumis à un rôle social qui va gravement entraver la relation de ce dernier à la femme. Contre la relation de tendresse, l'homme va se croire obligé de montrer ses performances viriles.
    D'autant plus que pour l'Eglise, la validité de l'acte sexuel se justifie uniquement parce qu'il doit servir à engendrer des enfants. Quoique les choses aient évolué en Europe, le motif de l'amour que les époux se porterait est tout à fait secondaire dans cette question. S'il existe tant mieux, s'il n'existe pas, tant pis, " cela viendra avec le temps ". La femme doit être pénétrée, et en subir les conséquences, car elle doit faire des enfants. Et souvent la femme consent pour avoir des enfants.
    Les femmes doivent donc se soumette à une société d'hommes qui dictent ce que doit être la réalité de la virilité. Elles sont encore largement dépossédées de leurs corps, et de leurs volontés propres, dans la mesure où elles acceptent de dormir dans un lit avec un homme, ce lit étant appelé " le lit conjugal ". ...
    L'origine des problèmes se trouve d'abord là.
    Mais parlons d'amour. " Dieu est tout amour ! ". S'il en est ainsi, l'acte d'amour réfléchi et égalitaire, peut se passer de la pénétration/possession, dans les périodes où la fécondité est au maximum. Les deux parties du couple peuvent se satisfaire et se réjouir ensemble très amplement par des caresses propres à provoquer l'orgasme de part et d'autre.
    Mais précisément, c'est de cela dont l'Eglise et la société des hommes ont horreur. Et c'est là qu'entre en compte l'argument de la " nature ". Le fondement de l'opposition à l'homosexualité se trouve là. Si l'homme doit pénétrer la femme, c'est parce que c'est la nature qui l'impose. Faire autrement que ce que " la nature " imposerait, est proprement criminel. Notons ici que l'homme, sans s'en rendre compte, se glorifie de n'être qu'un animal.
    Mais de plus, le " dessein de Dieu " ne serait pas l'amour réciproque mais la procréation qui justifie le droit inaliénable de l'homme à imposer et démontrer socialement sa virilité. Toute autre façon de faire l'amour autre que celle " imposée par la nature " (la pénétration) relèverait donc de l'interdit de l'Eglise, des Eglises, donc serait de l'ordre de la " prostitution ". Le mot sifflait tellement fort à nos oreilles, qu'il fallait le dire. Ou de l'homosexualité.
    L'amour dans l'égalité et dans le respect de ce que désire l'autre, n'est pas tolérable dans la tradition de l'Eglise. La femme doit par définition être " soumise à sa biologie " dans le cadre d'une finitude terrifiante : se taire et avoir des enfants " autant que Dieu le voudra ", c'est-à-dire autant que l'homme voudra. Chez les " évangélistes " il en est ainsi, en Europe et ailleurs…
    C'est une négation de l'amour, caractéristique du monde judéo-islamo- chrétien, et des sociétés machistes, d'où l'on déduit évidemment encore une fois que l'homosexualité est contre nature.
    (Nous avons envie ici de rappeler l'attitude du Christ face à la prostitution et à ceux qui lui demandent que soit lapidée Marie-Madeleine, la prostituée. Il répond " Que celui qui n'a jamais péché lui lance la première pierre ". Et tous les hommes s'en vont les uns après les autres après s'être regardés. Mais ce qui est fort dans cette fable, c'est que le Christ, demeuré seul, aurait pu estimer être le seul juste, et lancer la première pierre. Ce qu'il ne fait pas. L'Eglise ne commente pas cela).
    Mais revenons au préambule. La question de ce qui se passe dans le ventre d'une femme, en termes de liberté individuelle, ne peut, selon nous, relever que d'elle seule, avant tout.
    Notons que c'est très récemment qu'une loi a reconnu le viol dans le mariage (15-11-2010). Il y a encore quelques années, un homme avait tous les droits sur sa femme dans le mariage, d'un point de vue juridique. Cette question est dans les faits loin d'être réglée, puisque si les hommes et les femmes peuvent se battre réciproquement, c'est généralement l'homme qui tue la femme rebelle. Le nombre des femmes tuées chaque année par leur mari ou compagnon demeure important.
    Enfin, les femmes sont tellement mutilées mentalement, muselées et formatées, (on l'a vu dans " la manif pour tous ") qu'elles en viennent elles-mêmes à devenir parfois des propagandistes pour le compte des hommes… idem pour l'excision. A tel point qu'on entend dire que les problèmes relatifs à ces sujets sont l'affaire des femmes.


    Deuxième argument fondateur


    Le deuxième argument entend faire porter l'indignation sociale principalement contre " le meurtre " du fœtus. Ce serait la violence des violences, passible de la prison ou de la mort sous Pétain. La prison est réclamée aujourd'hui pour ceux qui pratiqueraient ce " meurtre ".
    C'est évidemment escamoter la violence sans égale des hommes pratiquée tous les jours, où que ce soit dans le monde, sur ordre de leur Etat auquel ils se soumettent, à savoir la torture, la guerre et le viol comme arme de guerre. Les trois au service de la patrie ou de l'Etat dans les guerres offensives, ou au service d'une " cause ", par exemple l'appropriation des matières premières d'un pays par un autre, ou d'un territoire, la modification des frontières, l'évangélisation…
    Mais bien pire, tous les tyrans violent à tour de bras les femmes, les jeunes filles ramassées dans la rue par leurs sbires, non pas au nom de leurs religions mais de leur pouvoir : Staline, Mao… Kadhafi avant qu'il ne soit assassiné, les intégristes du GIA algérien, la police égyptienne toute puissante, les dictateurs de tous poils…..Très récemment les fils de généraux au Tchad.
    Mobiliser contre " l'assassinat du fœtus " pourrait avoir pour fonction, en effet, d'oublier que la société est structurée (où que ce soit) par la violence des hommes contraints ou non par un pouvoir central, à tuer d'autres humains, et à blesser très gravement des femmes dans leur intimité. Dans ce qu'on appelle la République démocratique du Congo (issue du Congo belge de Mobutu), des militaires érigés en bourreaux furent et sont spécialistes de la destruction du vagin des femmes, les condamnant ainsi à de terribles souffrances, et à des infections mortelles. Ce n'est sans doute pas par hasard qu'un homme chirurgien, Denis Mukwege, se soit mis au service de la réparation de ces femmes, dans un hôpital protégé par les Nations Unies. Ce n'est pas par hasard non plus qu'il soit menacé de mort par les hommes au pouvoir. (voir le film documentaire " L'homme qui répare les femmes ")
    Pourquoi, dans ces conditions, la dite violence des femmes contre le fœtus serait intolérable, tandis que celle des hommes contre les humains dans la guerre serait dans l'ordre des choses, de simples actes de guerre… ?
    On entend même affirmer que par la guerre, un homme devient un homme !
    C'est toujours le même problème du droit des femmes à ne pas se soumettre à ce qu'elles ne veulent pas.
    Revenons au dit " meurtre du fœtus ". La discussion philosophique réelle porte sur ce qu'est un humain et quand commence l'humain. Cette discussion est infinie, et elle varie selon l'état de connaissances.
    Aujourd'hui beaucoup de chercheurs pensent que la souffrance du fœtus commence avec l'existence des centres cérébraux. Ceux-ci ne se formeraient qu'au 6ème mois de la grossesse. Mais les médecins ont été prudents. Ils n'autorisent en général l'avortement que pendant les 3 premiers mois de la grossesse.
    De plus on ne va pas se faire avorter comme on va au cinéma. Les discussions préalables, quoiqu'en disent les détracteurs du droit à l'avortement, demeurent importantes. Il n'est écrit ou dit nulle part que l'avortement est un moyen de contraception. Surtout pas par les centres du " Planning Familial " dont l'objet est d'abord la contraception. L'avortement fut cependant un moyen de contraception dans les pays dits socialistes.
    Quand le fœtus passe-t-il de l'animalité à l'humanité ? On peut en discuter à perte de vue. Ce n'est pas une discussion anodine sur le plan scientifique et moral. Soit on considère que ce sont les " centres cérébraux " qui en décident, soit que c'est la viabilité du fœtus.
    Prétendre que le fœtus, dès sa constitution est déjà humain dès sa conception, c'est faire preuve d'un orgueil démesuré. Dans l'animalité du fœtus, ce qu'il est à sa conception, l'humain y verrait-il déjà l'humain ? On n'est pas un humain a priori, on devient un humain, physiquement et mentalement.
    La vraie question est plutôt celle des effets d'un avortement sur la femme, au plan psychologique et physique. Elle est autrement plus importante que celle de l'élimination d'un fœtus de 3 mois.
    Cette discussion reste ouverte. Il est évident que ce sont les moyens de contraception qui doivent avoir la priorité, et l'éducation sexuelle et amoureuse, pour éviter l'avortement.
    Aujourd'hui les questions sexuelles sont livrées aux laboratoires pharmaceutiques qui n'entendent que faire fructifier de l'argent après que la publicité ait livré le désir sexuel à la marchandisation.
    On peut en effet considérer que les humains, dans la société marchande, sont le plus souvent dans un état effrayant de misère sexuelle et affective. La prostitution n'en est que le reflet. Ils connaissent le désir, ont une piètre connaissance des moyens affectifs et psychiques de le cultiver et de le satisfaire, ont une peur démesurée de l'amour, et préfèrent dans la majorité des cas le bien être marchand à deux avec tous ses gadgets.
    Le caractère libérateur, égalitaire et subversif de l'amour, hors des contingences de la procréation, est rarement pensé et vécu comme tel. Ce caractère subversif de l'amour, qui implique l'égalité totale entre un homme et une femme, mettrait en cause l'ordre établi, où la femme ne peut être généralement que le complément de l'homme. C'est-à-dire l'une de ses côtes dans les théories créationnistes….
    Le rôle dévolu à toutes les Eglises est de préserver un ordre social où la femme doit être assujettie. Ceci pour sauvegarder les pouvoirs en place, qui sont les pouvoirs des dominants, des dictateurs, des multinationales. Les hommes principalement, formatés à cet effet, sont leurs meilleurs outils.

     

    LE DROIT A L'AVORTEMENT MIS EN QUESTION EN POLOGNE.

    (Le Monde des 3 et 4-4-2016)

    L'Eglise catholique demande son interdiction.

    L'avortement n'est permis que dans 3 cas (rique pour la vie de la mère, grave pathologie concernant l'embryon, viol ou inceste). L'glise veut supprimer cela. 30% des polonais seraient pour.

    Les médecins de Varsovie ont demandé l'interdiction de la pilule du lendemain... car cette pilule entraîne la dépravation de la jeunesse.