Le Programme alimentaire mondial alerte: La faim augmente de nouveau dans le monde. De 777 millions de gens dénutris et en situation de famine en 2016, on est passé à 815 millions en 2017. Les guerres incessantes, l'obligation de fuir, l'environnement qui n'a pas été protégé et ne permet plus des cultures traditionnelles, la concurence des légumes venus de l'Occident qui détruit l'agriculture traditionnelle paysanne, la fuite vers les villes.... une multitude de facteurs s'entremêlent pour expliquer que des millions de gens ne puissent se nourrir dans un monde où le gaspillage de la nourriture est la règle !
Mais Trump coupe les crédits pour le PAM !
L'aide humanitaire est orientée principalement vers l'Irak, le Yémen, le Soudans du Sud, la Syrie.... Les photos de milliers de gens qui fuient leur pays, parfois encadrés par la police; et des milliers d'autres qui attendent dans des zones désertiques de quoi faire un repas par jour, font le tour du monde.
Dans les pays occidentaux, de plus en plus de gens se nourrissent principalement avec ce que les grandes surfaces jettent dans les poubelles, quand elles les laissent accessibles..
Août 2018
Aujourd'hui la famine sévit là où il y a la guerre et où l'ont veut la réddition de la population:
La bande de Gaza, le Yémen (la coalition agit par l'intermédiaire de l'Arabie), la Syrie dans les régions où les opposants se sont réfugiés, l'Irak, les campagnes ruinées de la RDC sous le joug de l'armée, la Corée du nord: famine larvée, Soudan du sud,....
Simplement pour mémoire quelques exemples et rappels:
-Lors de la colonisation de l'Amérique du sud et de ses îles par les espagnols à partir du 15ème siècle, non seulement les européens ont apporté leurs maladies, mais ils ont décimé les indiens par le travail forcé et la faim, en détruisant leur agriculture traditionnelle, leur système d'irrigation, et en s'emparant de toutes leurs terres.
-Après le traité de partage de l'Afrique à Berlin (1884-85) par les grandes puissances européennes, l'Afrique qui était un continent riche (quoiqu'on en dise mensongèrement aujourd'hui) dont l'agriculture nourrissait sa population. Les frontières arbitraires, les obstacles au nomadisme indispensable pour l'élevage des troupeaux, le travail forcé, la saisie des meilleures terres pour faire des cultures d'exportation, la destruction de l'artisanat traditionnel... ont entraîné de multiples famines dans la première moitié du 20ème siècle, attribuées au Sahel, à la paresse dite naturelle des noirs, à leur dite méconnaissance de l'agriculture, à leur dite arriération. L'Afrique est le continent qui a suscité le plus de falsifications historiques de la part des "historiens", des "économistes", des politiques en tous genres... même les marxistes ont renchéri en parlant en parlant d'archaïsme en Afrique....
Ces famines vont devenir endémiques avec l'exportation de la guerre par l'Occident, dès les "indépendances", avec des moyens techniques sophistiqués, et en soutenant les pires dictatures pour continuer à piller allègrement ce continent.
-Pillage et famines en Inde dès l'occupation par les anglais fin du 18ème siècle, durant tout le 19ème et une partie du 20ème siècle (Palme Dutt. L'Inde aujourd'hui et demain. Edit. Sociales. 1957). L'Inde: Pays très riche sur le plan agricole (deux récoltes de riz par an, rapporté par les voyageurs anglais), et sur le plan artisanal: les plus beaux tissus de coton y sont fabriqués avec les métiers à tisser à bras. La GB va ruiner ce pays en introduisant les métiers à tisser mécaniques en GB, le libre échange obligé avec l'Inde, l'obligation pour cette dernière de fournir du coton brut, et l'achat désormais de ses tissus en GB..... Des milliers de gens des villes ruinés repartent dans les campagnes où on produit plus de coton que de riz désormais.... Immenses famines, misère qui devient endémique dans les villes.
D'une façon générale les famines dans les campagnes en Afrique, en Am du sud, en Asie, sont dues à la saisie des terres des paysans par des grands propriétaires soutenus par les capitalistes industriels des villes; lesquels grands propréitaires remplacent les productions agricoles nécessaires aux besoins des populations locales par des productions d'exportations utiles aux seuls occidentaux.
Précisons. La famine moderne passera par la confiscation des semences par les grands lobbys capitalistes. "En un siècle les 3/4 de la diversité des plantes cultivées se sont volatilisés. Sur quelques dix mille plantes ayant nourri l'humanité, 150 sont encore cultivées et une douzaine procurent 80% de l'alimentation mondiale..." (le Monde du 9 juillet 09). Un traité international tente de revenir sur ce triste record de despotisme agricole, mais avec peu de résultats, la France étant, avec les USA, un des pays les plus réactionnaires en la matière. Protection de Monsanto oblige !!! Pas beaucoup de pays insistent pour que ce soit les paysans qui gèrent librement et collectivement les semences. En Inde on trouve les mouvements paysans les plus intéressants à cet égard, mais au prix de batailles parfois meurtrières.
Ajoutons:
-Les grandes famines en Afrique (voir ci-dessus) tant utiles aux USA pour vendre leurs surplus de blé ! Opérations soutenues par la FAO, l'ONU.
-Lors du génocide des arméniens par les turcs en 1915, une immense partie des arméniens a été abandonnée dans le désert aux confins de la Turquie. Ils sont morts de soif et de faim.
-Les chambres à gaz n'ont pas été la seule arme de destruction des juifs, tziganes et autres populations par les nazis, mais l'épuisement et la famine résolument provoquée.
-La cession des terres des populations agro-pastorales, ces dernières années, à de grandes fermes agricoles, a relégué ces populations dans les zones désertiques et arides. C'est la politique de l'Ethiopie en 2008. Des milliardaires, soutenus par les pouvoirs en place, ont acheté des terres aux populations pauvres (les ont fait expulser), les populations afares, pour faire de l'agriculture d'exportation (riz, maïs, sucre, oléagineux, coton......) pour le marché saoudien entre autres. Les arguments furent: "il nous faut vaincre la pauvreté" !! Langage orwélien comme d'habitude.
Ces grands propriétaires ont également acquis des terres forestières qui permettaient, dans les périodes difficiles, aux populations locales, de se procurer bois, nourriture et médicaments.
Le même phénomène s'est produit au Kenya, dans le nord de l'Ouganda, le Soudan du sud. En l'absence de politique foncière, de grandes fermes ont accaparé les terres.
Les populations déplacées subissent donc de plein fouet la sécheresse sans aucun recours, aucune aide, d'autant que toute l'eau disponible est allée aux cultures rentables. Su l'on ajoute à cela, la guerre civile en Somalie financée par les USA, et le ravage de ce pays, sous le prétexte de lutter contre "l'islamisme", on a un tableau complet de la situation: des milliers de gens fuient leur pays et tentent de se réfugier là où l'aide internationale se manifeste au compte goutte.
Il s'agit en fait, sous couvert de mensonges et d'expulsions, d'éliminer la petite paysannerie d'Afrique et de financer des capitalistes agrariens, sur le mode de ce qui se fait dans les grands pays capitalistes, pour y susciter un capital productif inutile à la grande masse de la population. La question de la production vivrière, de la préservation de l'eau existante et des forêts, est le dernier souci des capitalistes africains, soutenus par les monarchies pétrolières du Moyen Orient, et par la finance occidentale.
L'élimination de la petite paysannerie en Europe et aux USA s'est faite avec des méthodes moins rudes, tout simplement parce que l'industrie offrait des emplois qu'elle n'offre plus nulle part.
L'organisation de la famine en Ukraine en 1933 n'avait pas d'autre objet, en y ajoutant un désir d'élimination politique, sous des formes différentes.
(Eléments de faits dans le Monde du 29 juillet 2011)
Terrible sécheresse en octobre 2009. Pas d'eau, pas de quoi manger...il est vrai qu'il vaut mieux jeter des milliards de marchandises en Occident plutôt que d'acheminer provisoirement de la nourriture et de l'eau dans ces pays.
Non seulement les hommes meurent, mais tout le cheptel disparaît.
Mais c'est Al Qaïda qu'il faut vaincre dans ces pays.. selon les médias
Une des armes préférée de Assad, le dictateur de la Syrie, contre la population, outre les bombardements et le gaz sarin, est la famine.
Son fournisseur d'armes, le gouvernement de la Rusie, Poutine, ex KGB, est bien placé pour savoir comment on vient à bout d'une population. Ses conseillers techniques n'ont pas manqué de collaborer efficacement avec Assad à ce sujet. Après Homs en 2012, dans la banlieue de Damas, à Mouadamiya Al-Cham, il n'y avait plus rien à manger en octobre 2013, du fait du blocus de l'armée contre la rébellion réfugiée là. Des enfants en bas âge, des bébés mourraient de faim faute de lait (un terrible article du Monde du 6 et 7-10-2013).
Et cela continue dans d'autres régions de la Syrie en 2014.
Le siège d'Alep a été l'occasion d'une terrible famine organisée par Assad pour venir à bout de la rebellion; la collaboration russo-syrienne a toujours éé présente sous l'égide de "la lutte contre l'impérialisme US", contre les terroristes islamiques....Dans chaque cas il s'agissait pour Assad de tuer la population puisque les hôpitaux étaient systématiquement atteints. Il se trouve que les pro-Assad sont assez nombreux. Qui sont-ils ?
-des islamophobes invétérés qui sont heureux de l'extermination des sunnites par Assad
-des staliniens issus des vieux partis communistes qui ont cru à la légende du parti "baas" dit socialiste à la mode de l'URSS, donc Assad réprime à juste titre une population contre le Baas
-des anti-américains en bloc et des complotistes, qui sont satisfaits d'entendre dire par Assad qu'il agit contre l'impérialisme US lequel est venu déstabiliser et contaminer une population heureuse...
mars 2014
La famine organisée dans la Ghouta orientale, près de Damas
Depuis le 18-2-2018 Assad fait bombarder la Goutha où vivent 400 000 personnes.
Ces syriens déjà ssiégés dans la guerre, réduits à la portion congrue, dont les enfants sont squelétiques, sont maintenant bombardés; Plus de 500 morts en 5 jours. Des hôpitaux détruits comme d'habitude. Le récent cessez le feu n'est pas respecté, on croit revivre le siège d'Alep. Gaz asphyxiant, bombes "baril",.. etc
La coalition se dit impuissante, les russes prétendent obtenir une trêve mais soutiennent la guerre..
La barbarie continue.
26-2-18 AMC
D'énormes volumes d'eau de pluie sont perdus ou jamais exploités, le long des voies fluviales, indique le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR). Avec de modestes améliorations, on pourrait doubler ou tripler la production alimentaire. Par ex le long du fleuve Limpopo qui va d'Afrique du Sud au Mozambique, en passant par le Botswana, et le Zimbabwe: on pourrait financer des bacs de récupération de pluie, des points d'eau pour le bétail, des conduits d'acheminement de l'eau pour éviter l'évaporation. Egalement le changement de type de cultures voraces en eau (le maïs) par une plus grande culture des fruits pourrait s'envisager.. etc
Pour l'instant des millions vont à la recherche et l'acheminement du pétrole. Rien de tel pour la récupération des eaux.
(Le Monde du 27-9-11)
La désertification fait suite à la dégradation de la terre:la déforestation est la première cause, puis le surpâturage, par suite de l'empêchement à la migration traditionnelle des troupeaux du nord au sud, c'est à dire la transhumance propre à l'Afrique. Tous les écosystèmes sont détruits par la suite
On peut protéger les sols, les régénérer par l'agroforesterie. Ce n'est pas le désert qui avance, mais les hommes qui font avancer le désert. Pour cela il faut consacrer les sommes nécessaires.
(le Monde du 21-9-11)
L'achat massif des terres par les grands magnats de l'agro-alimentaire, et par des Etats pour en faire des terres de cultures industrielles de rapport, des agro carburants, contre des cultures de subsistance. Ceci particulièrement en Afrique.
En 2018, cela continue plus que jamais, la moitié des terres cultivables à Madagascar appartient au gouvernement sud-coréen. L'accaparement des terres, c'est aussi la confiscation de l'eau...
(Le Monde des 25 et 26 février 2018)
La volatilité des prix, en raison de la concurrence honteuse faite par l'agro-industrie à l'agriculture paysanne. Le G20 qui en avait fait une priorité, a été beaucoup plus occupée à satisfaire les marchés financiers début novembre 2011. Des politiques nationales de protection de l'agriculture locale devraient se mettre en place contre la rapacité de l'agro business qui fait fortune avec le libre échange entre l'Afrique et les pays occidentaux. (voir le livre de Susan George "Leurs crises, nos solutions")
(Habbanae n° 102, nov 2011)