(voir ce que nous écrivions ci-dessous, en avril 2015 au sujet du rachat des titres de dettes d'Etat par la BCE)
Dans le Monde du 27-1-16, Eric Albert de Londres écrit que la crise est financière et non pas économique. L'article nous semble intéressant mais incomplet. Il n'y a pas, à notre avis, de crise financière qui ne s'appuie quelque part sur un problème économique, même si la liberté totale accordée aux capitaux depuis début 1980, c'est à dire l'organisation de la déréglementation financière, est un puisant facteur de désordres financiers pouvant théoriquement se produire pratiquement ex nihilo... mais ça n'est jamais vraiment comme cela que ça se passe.
La baisse des bourses mondiales intervient dans un environnement difficile: surproductions déclarées et avouées dans les plus grands pays dont la Chine; baisse très importante du prix des matières premières dont le pétrole; difficultés majeures des pays dont la croissance ne s'appuyait que sur l'exportation du pétrole; fermetures massives d'entreprises et de sociétés dans le monde et pertes d'emplois tout aussi massives; révoltes sociales en continu mais jamais regroupées dans une riposte commune; dévastation du Moyen Orient par les grandes puissances, la Syrie, l'Arabie, et Daech; grande peur du terrorisme savamment entretenue comme méthode de la "paix sociale"; recherches en continu des moyens pour réduire les salaires dans des pays pourtant déprimés par les politiques d'austérité; difficultés sociales et économiques graves en Chine, laquelle tarit ses importations; déréglementation du climat et mises en questions gravissimes de l'environnement... Le tout pouvant provoquer une explosion sociale à tout moment, mais personne ne peut aujourd'hui la prévoir ou la programmer. Le "terrorisme" étant un facteur fondamental d'immobilisme, les grands de ce monde l'ont parfaitement compris.
Ceci étant, Eric Albert nous dit que des milliards de milliards de dollars interconnectés cherchent désespérément à s'investir quelque part. Il ne nous dit pas pourquoi cette pléthore, si ce n'est que l'Europe fait encore marcher la planche à billets (rachat des titres de dettes par la BCE) ainsi que le Japon, tandis que la FED a cessé d'injecter des liquidités dans l'économie US et redresse le taux directeur des intérêts.
A propos de la BCE, il est bon de rappeler les rachats de Draggi pour 1500
milliards ... pour enrayer le dernier mini krach ...
("Débutée à 14h30 jeudi 22 octobre, la conférence
de Mario Draghi a été interprétée positivement par
les opérateurs alors que le président de la Banque Centrale européenne
a évoqué un ré-examen en décembre du "quantitative
easing" (plan de relance monétaire) de la BCE. L'annonce a été
globalement interprétée comme la confirmation d'une accélération
ou d'une prolongation à venir du programme d'achats d'actifs de la BCE
pour injecter des liquidités dans l'économie européenne")
Il faudrait nous dire qu'il n'y a actuellement " Aucune incitation à investir dans des sociétés en surproduction et à capacité innovante réduite de ce fait". C'est aussi vrai en Europe qu'aux USA, à quelques exceptions près. De ce fait les capitaux sont très volatiles. Ils se sont investis longtemps dans les marchés financiers des pays émergents qui offraient des taux plus attractifs qu'en Europe ou les USA. Mais, dès que les taux ont un peu monté aux USA, tous ces capitaux sont partis, obligeant les pays émergents, dont la Chine à utiliser leurs réserves monétaires pour défendre leur monnaie... ainsi fonctionnent les marchés financiers depuis la déréglementation. Il y a donc des causes apparentes à une crise financière ex nihilo, mais cependant la base de tout c'est bien la surproduction et le déficit d'investissements possibles dans le monde capitaliste, même si, comme le dit Eric Albert, le recul de la bourse de Shangaï relève aussi d'une correction salutaire...(un tout petit peu vrai)
Le départ des capitaux des pays émergents ajoute des difficultés à des pays déjà en difficultés. Cela fragilise encore d'avantage la situation.
Mais le vrai problème demeure la surproduction générale et l'inquiétude face à la situation politique.
La solution d'un point de vue capitaliste pourrait être l'invention de nouveaux besoins, de nouveaux produits attractifs, tandis que des productions entières seraient jetées à la mer ou détruites. Les grandes sociétés capitalistes s'y emploient en nous bassinant sur les effets extraordinaires du tout numérique. Mais seulement aux USA, 7 millions d'emplois disparaîtraient et seulement 2 seraient créés. Donc le pouvoir d'achat général est appelé à baisser. Il n'y a décidément que la guerre qui serait une bonne solution.
3-2-2016
(en attendant: 24/01/2016 : http://www.boursier.com/devises/actualites/news/devises-mario-draghi-bce-fait-a-nouveau-vaciller-l-euro-672070.html
Mario Draghi a rassuré jeudi les marchés financiers, en affirmant
que la BCE n'avait "pas de limites" dans sa capacité à
agir pour lutter contre les risques de déflation, risques qui se sont
renforcés en ce début d'année avec la chute des cours du
pétrole. "Il n'y a pas de limites" à l'utilisation des
instruments de politique monétaire à la disposition de l'institution,
a ainsi indiqué le banquier central, ajoutant que la BCE pourrait revoir
sa politique lors de sa réunion de mars.)
Il faut sauver les banques, clament-ils, dont certaines couvrent explicitement la mafia, comme les banques espagnoles, et dont d'autres, les très grandes banques comme la Barclays, se sont livrées à d'énormes escroqueries sur les taux interbancaires et le LIBOR, de 2005 à 2007 et de 2008 à 2009.
Il faut sauver les banques et pressurer les citoyens ! Il faut faire plonger la population dans la misère ! Il faut en finir avec les droits sociaux, la santé publique.... Pourquoi ?? Pour que le Capital circule au mieux ! Et pour faire de la compétitivité !! Pour produire quoi et vendre à qui ?? C'est un délire: faire de la rigueur pour faire de la compétitivité, donc précipiter la crise économique. Ils sont tous fous mais ils croient au Père Noël...
Que feront-ils, s'ils retrouvaient de la compétitivité, selon les critères capitalistes ? Ils se tueraient entre eux pour vendre à ceux qui auraient encore quelque argent....
Les mineurs espagnols nous ont montré à Madrid que nous devons déclarer la guerre à ces seigneurs cyniques, pour en finir avec eux. L'Europe est un instrument d'asservissement, finissons-en ! Le pouvoir au peuple dans des Assemblées Populaires !
Le 13-7-12
Pour qui nous prend-t-on ?
LA BCE qui en principe ne prête ni aux Etats, ni aux entreprises, vient de prêter 500 Mds d'euros aux banques, et ceci pendant 3 ans, à un taux d'intérêt de 1 à 1,5% ! C'est ça l'indépendance des banques centrales aujoud'hui ! Un point de vue défendu par les Etats allemands et français, un point de vue meurtrier.
Que feront les banques face à une telle aubaine ?
-Soit elles prêteront aux entreprises avec un taux de 6 et 7%.... ça s'appelle faire des affaires ! La BCE dit "ce sera notre façon de prêter aux entreprises "!!!!
-Soit elles feront des affaires sur le marché financier !!!!!!
-Soit elles placeront cet argent à la BCE à un taux certes bas, pour garantir leurs arrières..... C'est ce qu'elles font majoritairement.
Pendant ce temps, en France, d'un strict point de vue capitaliste, l'entreprise PETROPLUS par exemple ferme car les banques lui refusent une ligne de crédit pour acheter du pétrole. 550 salariés vont se retrouver au chômage.
Nous montrons la logique du capital; nous ne défendons pas le rafinage du pétrole.
Dans le même temps, 6 millions de français sont exclus bancaires.
Nous demandons qu'impérativement les activités de dépôts des banques soient distinctes des autres activités, et que les dépôts ne puissent servir à ces dites activités.
Nous demandons que les particuliers puissent bénéficier de taux à 1%, et que les banques ne prêtent jamais à un taux supérieur
Nous demandons que la BCE joue son rôle de prêteur en dernier ressort vis à vis des seuls Etats et à un très bas taux d'intérêt
30-12-11
Le 29-2-12, la BCE prête à nouveau 530Mds d'euros à 800 banques européennes pour 3 ans à 1%. Ce n'est pas à la Grèce qu'on prête à ce taux !!! Pendant ce temps les banques durcissent leurs conditions de prêts ! Et Utilisent cet argent dans le secteur financier et non dans l'économie. Puisque la gauche européenne accepte un tel scandale, pourquoi se gêner ?
La BCE a mis en marche son "programme d'assouplissement quantitatif" (QE). Il s'agit d'achat massif de titre de dettes publiques avant tout pour assurer la "reprise économique". Il a racheté pour 60 Mds d'euros de titres en un mois dont 47,36 de titres publics et detttes d'Etat (Allemagne d'abord, France, Italie...); D'ici septembre 2016, elle doit en racheter 1100 mds. Quel effet sur l'économie réelle ? Le crédit et l'investissement vont-ils suivre ? Les investisseurs ont pour l'instant déplacé leurs fonds vers les USA où les placements sont plus rentables....
Les bourses ont par contre apprécié ce geste. Le marché des actions est parti à la hausse, tandis que celui des emprunts d'Etat stagne. L'euro baisse par rapport au dollar. Les prix baissent mais pas sous l'effet d'une productivité accrue.
Le CAC 40 est à son plus haut niveau, pas loin de 7000 points comme en 2000; il en va de même pour toutes les bourses mondiales.
Le loyer de l'argent à 10 ans a baissé, environ de 4 à 5% vers 0,5 et 1%...
Les financiers font de bonnes affaires
Cette apparence de bonne situation ne dit rien, d'un point de vue capitaliste, sur la rentabilité, la compétitivité.
(Les Monde des 9, 12/13-4-2015)
17-4-15
Le schéma est souvent le même dans les pays touristiques:
-Une croissance importante tirée par l'immobilier, mais sans discernement, et en laissanr jouer les mafias librement. Eclatement de la bulle immobilière avec la crise
-Lors de la crise bancaire à partir des subprimes US, éclatement "de la bulle immobilière"
-Crise bancaire et effondrement de banques: l'Anglo Toxic Bank, l'Anglo Irish Bank.... submergées de créances douteuses.
-Renflouement par le gouvernement, mais cela n'élimine pas les créances douteuses.
-Déficit public collossal dont l'Europe exige la résorbtion.
-3 plans d'austérité en deux ans: baisse des salaires des fonctionnaires, des allocations familiales, des indemnités chômage, augmentation des impôts sur le revenu, des taxes sur le carburant, mais on ne relève pas l'impôt sur les sociétés. Les fonctionnaires ont perdu 15% de leurs revenus
-politique de déflation, d'où baisse de la croissance: Réduction de 760 millions d'euros les programmes sociaux . Le gouvernement refuse de relever les impôts sur les sociétés, ne peut jouer sur une politique monétaire puisqu'il dépend de l'euro, et ne peut pas baisser les taux d'intérêt qui sont contrôlés par la BCE
-Augmentation du chômage, de la pauvreté, de la misère
-Défauts de paiement des traites....d'où nouvelle crise possible des banques et organismes de crédit
(Le Monde du 2-10-10; Courrier international du 25 au 31 mars 2010)
Début de la crise en 2008. Effondrement des banques et de la plus grande partie des entreprises.
Baisse du niveau de vie de 15,5% en 2009
Le gouvernement, sur l'injonction du FMI, efface la dette des entreprises, mais est impitoyable sur la dette des particuliers sommés de rembourser les banques: pas de moratoires sur les dettes ! dixit le FMI dirigé par DSK
Le 4-10-10 nouvelle manifestation populaire dans la capitale. Parlement aspergé de peinture, vitres détruites, voitures des ministres caillassées...
(Le Monde du 7-10-10)
La Grèce en faillite ?? De quoi s'agit-il ?
Rappelons d'abord que l'objectif des riches Etats européens, en faisant entrer dans l'Europe, des nations essentiellement agricoles et peu industrialisées (Grèce, Portugal, Espagne, les pays Baltes, les ex pays de l'est, l'Islande...) était de pouvoir trouver là un débouché pour leurs produits indutriels, et une main d'oeuvre pas chère qui ferait chuter les salaires dans les pays riches en capital, par le biais du transfert provisoire des industries de l'ouest.
Il n' y a pas besoin d'être grand clerc pour savoir cela. La gauche européenne le sait fort bien depuis le début de l'Europe; la simple ouverture des marchés entre un pays capitaliste pauvre et un autre riche, aboutit à l'inondation du pays pauvre par les produits du pays riche. Ainsi un journal comme le Courrier International expliquait (du 11 au 17-2-10) expliquait, par la voie d'un journaliste, que l'Albanie a été envahie par les produits européens sans aucune mesure préventive (pourquoi donc l'aurait-on fait ?). Dans la cadre d'une agriculture hautement productiviste en Europe, que peut faire une agriculture traditionnelle (petites parcelles, clôtures, agriculture intégrée..), si elle n'est pas protégée très fortement par des barrières douanières, pour garantir non seulement la vie paysanne et ses produits, mais la santé des habitants...? En Albanie 50% des actifs sont dans l'agriculture... Où iront-ils avec le libre échange avec l'Europe ? Donc ceux qui ont construit l'Europe savaient cela.
Pour tenter illusoirement de devenir compétitif avec les pays capitalistes riches de l'Europe, un pays comme la Grèce devait obligatoirement produire pour lui-même un endettement considérable, compensé un temps par des subventions.
Mais une fois intégrés à l'Europe et endettés, il devient pratiquement impossible à des pays comme la Grèce d'envisager un retrait, un retour à leur monnaie qui ne vaut plus rien. "L'Europe" actuelle est donc une façon d'esclavagiser des pays peu riches en capital, c'est à dire en PIB, de les mettre à la remorque des pays riches et de leur imposer un contrôle de leur économie, plus efficacement encore que ne le faisait le FMI vis à vis des pays du Tiers monde.(1)
Les grandes banques mondiales, affamées d'argent, ont prêté depuis fort longtemps à l'Etat grec, sachant leur classe dirigeante était particulièrement corrompue, après le régime des Colonels (spéculation immobilière généralisée, développement touristique anarchique, politiques agricoles destructrices...). Ces prêts se sont faitsà des taux d'intérêt élevés, sousestimant, comme avec les subprimes aux USA, la capacité de remboursement du pays. Mais qu'importait ! En dehors de la crise, les banques ont l'espoir de renégocier sans arrêt la dette en augmentant les taux d'intérêt. Or c'est ce qui leur importe. Vue à court terme comme d'habitude. Elles pensaient entre autres que les Etats européens paieraient la note en cas de problème.
Actuellement les banques allemandes sont exposées à 45 Mds d'euros en Grèce (d'après la BRI, banque des réglements internationaux), entre autres la Deutsche Bank. Les banques françaises (toujours d'après la BRI) seraient exposées à 57,41 Mds d'euros, dont la Société Générale, le Crédit Agricole, BNP Paribas, Axa, BPCE... Sous quelle forme ? L'Etat grec avait émis des obligations d'Etat contre ces prêts des banques européennes. Ces obligations apparaissent aujourd'hui comme étant aussi pourries que les subprimes l'ont été, à ce printemps 2010.
Où allait l'argent prêté ? Dans les projets énumérés ci-dessus, mais aussi dans la poche d'administrateurs grecs corrompus, d'entreprises amies des hommes politiques grecs, dans le faste et des projets mégalomanes (les jeux olympiques ?). La classe politique grecque est donc bien responsable elle-aussi.
Quand les difficultés se sont présentées, avec la crise financière, les grandes banques venaient déjà de recevoir un pactole considérable de la part des gouvernements occidentaux pour leurs frasques spéculatives. Elles se sont à nouveau adressées aux gouvernements européens par peur de n'être pas remboursées par le gouvernement grec, lequel ne peut plus emprunter sur le marché international, vus les taux d'intérêt qui lui sont demandés.. Le nouveau gouvernement de Papandréou, a alors menacé de sortir de la zone euro et de l'Europe s'il n'était pas aidé, ce qui signifiait que les banques auraient été remboursées en drachmes complètement dévalorisés et ne valant rien sur le marché mondial des capitaux, et que la Grèce allait devoir vivre dans l'autarcie un certain temps, c'est à dire n'achèterait plus rien à l'Europe. C'eût été la meilleure solution pour le peuple grec, mais la bourgeoisie ne l'entendait pas de cette oreille. Après tout le peuple peut payer !!
"Au secours" ont alors crié les banques en s'adressant à l'Europe !!
L'Europe a promis d'aider, (passons sur les détails croustillants entre l'Allemagne et la France), puis a négocié, mais impose une politique économique et sociale drastique, dévastatrice socialement.
La Grèce a obtempéré mais a protesté dans un premier temps :"On va diminuer salaires, retraites etc etc, mais votre aide remboursable avec un taux d'intérêt à 5% alors que vous avez cet argent pour 1% sur le marché mondial, ce n'est pas possible !! " a dit Papandréou, pourtant conciliant avec les banques, "l'Europe doit faire mieux, et on ne veut pas du FMI !" Mais la Grèce aura aussi le FMI.
(Actuellement les emprunts d'Etat à 10 ans de la Grèce ont un rendement de 8,6%; et à deux ans de 10%: volonté des grandes banques oblige...)
Le peuple grec a répondu :" On ne veut pas payer, nous le peuple grec, pour renflouer les banques et payer pour nos corrompus et les vôtres...Qu'on nomme les responsables de l'endettement, qu'on les mette face à la justice" (2), mais la perspective du chômage et de la misère, fait peur.... et les responsables syndicaux et politiques se gardent bien de vouloir faire inculper les responsables !
La Grèce n'est pas dans une situation pire que celle du Japon dont la situation est bien pire, mais le Japon n'est pas dans l'Europe, (cf le Monde diplomatique de mai 2010), et les médias n'en disent mot, pas plus que les Etats européens. C'est ainsi que l'on remet les "déficits publics" sur la table, et la Grèce va servir d'exemple d'une guerre sans merci contre les peuples. La solution consiste dans un premier temps à faire payer le peuple grec pour que les banques ne plongent pas, car ce que les Etats européens vont prêter va servir d'abord à rembourser les banques. Dans un deuxième temps, il s'agit de convaincre tous les autres Etats d'Europe de faire des politiques de rigueur pour casser tout ce qui, sur le plan social, était bon pour le salariat, et on nommera ces politiques avec des noms de fleurs ! Tous les avantages sociaux, la sécurité sociale, la médecine publique, le droit du travail, l'école.... vont être exposés à la disparition, au motif des déficits publics, du bienfondé de l'Europe capitaliste des grands groupes et de l'euro.... Voilà enfin les objectifs apparaître clairement.
Mais les avantages pour la classe riche ne seront pas touchés, les salaires des ministres et grands commis de l'Etat à peine effleurés, les traders épargnés, les spéculateurs véreux protégés, les niches fiscales préservées, partout....
Comment se présente ce financement ? (le Monde des 11 et 12 mai)
-Pour la galerie il s'agit de stabiliser l'euro et de "viser à la stabilité économique et financière" pour rassurer. En fait il faut éviter un deuxième krach bancaire et la faillite économique des nations que l'Europe avait décidé de pressurer à court terme.
-Décision de créer un Fond d'assistance de la zone euro
-La commission européenne va emprunter 60 Mds d'euros sur le amrché international des capitaux, avec la garantie du budget communautaire (notre argent)pour prêter aux Etats membres en difficulté (prévu dans des cas exceptionnels)
-Mais cette somme est insuffisante. Il faut y ajouter des prêts bilatéraux et l'assistance du FMI qui, par la voix de DSK (PS français. Le Monde du 26 avril)), recommande la baisse des salaires. Jamais le gouvernement français n'emprunterait par exemple pour financer les retraites...
-La France contribuerait à hauteur de 85 Mds ! En Allemagne la gauche a voté contre une aide à la Grèce, dont elle sait ce qu'elle signifie. La gauche française s'est tue...Personne n'a demandé l'annulation de la dette grecque, et des plaintes pénales à la fois contre les emprunteurs grecs et les banques prêteuses.
-Un fond de stabilisation intergouvernemental sera crée par les Etats de la zone euro (jusqu'à 440 Mds) pour lever des capitaux sur le marché et les prêter en exerçant un contrôle sur les Etats du type de celui qu'exerce traditionnellement le FMI.
-Le FMI prêtrait à hauteur de 250 Mds mais exige la réduction des déficits et l'austérité.
-Enfin la BCE achèterait aux banques les obligations grecques pourries et autres obligations détenues sur des Etats fragilisés. Elle jouera, contre la théorie libérale, au pompier en dernier ressort... Elle va ouvrir la possibilité, pour les banques, de lui emprunter des liquidités à court terme à 1% d'intérêt. Ces mesures sont demandées par 47 grandes banques européennes. Qui s'agit-il de sauver ?? Ce taux d'intérêt ne concerne évidemment pas l'Etat grec.
Cette crise de dette sera couverte par encore plus d'endettement ! Les agences de notation poussent à la spéculation devant ce scénario, et les bourses continuent de plonger. Que fera la BCE des titres pourris ? Il s'agit en fait d'un immense cadeau aux banques sans contrepartie cette fois, si tant est qu'il y ait eu une réelle contrepartie lors du premier renflouement. Sous couvert d'aider la Grèce, il s'agit en fait de sauver les banques..
De plus, d'un point de vue strictement capitaliste, certes les possibilités d'exploitation des travailleurs vont augmenter considérablement, mais dans le même temps la demande, si chère au marché, va chuter et les méventes vont s'accélérer, ainsi que les fermetures d'entreprises.
Si les syndicats institutionnels parviennent à maintenir la soumission des salariés, le capitalisme ira dans la voie de plus de rigueur et cherchera plus que jamais des compensations à la baisse de la demande auprès des bourgeoisies des pays du Tiers monde (nouveau colonialisme, guerres à outrance), et de la grande bourgeoisie des pays riches, c'est pourquoi les niches fiscales et le bouclier fiscal doivent être maintenus.
Mais les risques sociaux sont considérables. Ils effraient tout le monde, y compris les bureaucraties dites de gauche qui perdront tous leurs privilèges dans un mouvement social qui risque d'aller dans des directions qui ne sont pas celles préconisées par elles. L'Argentine de 2001 a laissé des traces...
Juin 2010
(1) On nous parle de faillite étatique. En réalité
la Grèce aurait pu retrouver son autonomie par une sortie de l'Europe.
L'euro est une monnaie trop forte par rapport à la richesse capitaliste
de ce pays. Il en est de même pour la Roumanie, le Hongrie, l'Espagne, le
Portugal...
Si l'Argentine a pu réduire son endettement en 2001, c'est
grâce en partie à la dévaluation du peso et son décrochage
du dollar; et si la Pologne a résisté à la crise malgré
son endettement, c'est parce qu'elle a encore le zloty. Imposer une monnaie forte
à une multitude de pays, c'est une manière de les coloniser et de
les écraser. Il y a sûrement des analystes en Pologne qui font le
même diagnostic. Les pays occidentaux colonisateurs ont toujours voulu imposer
des monnaies fortes à leurs colonies pour les soumettre. C'est l'euro qui
joue ce rôle aujourd'hui.
Chaque pays devrait pouvoir revenir à
sa monnaie, à la mesure des richesses capitalistes de chacun, au moins
dans une phase transitoire, avant la disparition de la monnaie....
(2)Opinion d'un manifestant grec: "Qu'on commence par emttre en prison nos trois cents députés et leurs copains ministres ! Ceux d'aujourd'hui et ceux d'hier" (Le Monde du 4 mai 2010)
(Le Monde du 5-10-10)
Retournement de situation humoristique: La Chine accusée de faire du dumping avec sa monnaie sous évaluée, propose d'aider la Grèce et de soutenir la zone euro !
La Chine achètera les obligations émises par le gouvernement grec dont personne ne veut; et prévoit un fond de 5 milliards d'euros pour aider les armateurs à commander des navires à des chantiers navals chinois...
Derrière les nouvelles palabres, les nouveaux votes du parlement grec, il s'agit de piller un peu plus la Grèce au profit des banques européennes. Rappelons que c'est la banque Goldman Sachs, conseillé par Romano Prodi, qui a maquillé les comptes de l'Etat grec, avec le silence consentant de la BCE...
Prêter à la Grèce pour l'endetter d'avantage et la faire payer davantage sans aucun intérêt pour elle. Exactement le même processus que les prêts aux pays du Tiers monde à partir des années 80: les politiques d'ajustement structurel destructrices. La question de la dette publique est un honteux prétexte pour augmenter cette dernière encore plus. Voir le livre de Jason Manolopoulos, non traduit en français (le Monde du 29-6-11)
Un nouvel instrument de pillage apparu sur le marché financier: les CDS (Credit Default Swaps), sortes de contrats d'assurance destinés à protéger un investisseur contre un défaut de paiement, sont vendus en tant que produit financier sur un marché opaque que personne ne contrôle, et jouent tout leur rôle néfaste en Grèce... En 2008, les mêmes instruments, ayant permis aux banques de gros bénéfices, ont fait chuter l'américain AIG... (Le Monde du 24-6-11)
8-7-11
Voir complément dans "Euro"
(Le 11-5-2010 Le Monde)
DSK, directeur du FMI et membre du PS français, préconise pour sortir la Roumanie de son déficit: baisse de 25% des salaires de la fonction publique (salaire moyen 350 euros), et baisse des retraites de 15% lesquelles représentent une misère.
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