(voir Afrique, colonisation)
Un grand fleuve et ses affluents pour alimenter les barrages et produire de l'électricité, et pour arroser les pays pour faire pousser du maïs, céréale de base.
Les pluies de novembre à avril permettent au pays de vivre. Malgré cela le pays s'est endetté auprès de la Chine: routes, stades, aéroports... La Chine n'a pas lésiné !
2020 La Zambie est en rupture de paiement: Le service de la dette absorbe plus de fonds que les budgets réunis de la santé, de la protection sociale, et de l'agriculture !
Car la Zambie exporte une grande partie de ses céréales..... et son cuivre !
En effet la province de Mingomba s'apprête à devenir l'une des trois plus grandes mines de CUIVRE à haute teneur au monde, détaille le Financial Times. La teneur en cuivre s'élèverait à environ 5 % dans ce pays d'Afrique australe. Il s'agirait du plus grand gisement de cuivre qui ait été découvert au cours du dernier siècle.
Quel bonheur pour la Chine qui embarque le cuivre ! Le FMI déclare que la Zambie peut emprunter !
Mais... il ne pleut pas assez depuis quelques années, ainsi qu'en févirer 2024. Il faut rationner l'électricité et la couper parfois 8h par jour.
Donc c'est la sécheresse qui serait cause de tout.
-C'est pourtant le gouvernement corrompu par la Chine qui a accepté tous ces travaux d'infrastructure, souvent inutiles, au lieu de faire des économies, pour investire dans le solaire par exemple
-C'est le gouvernement corrompu qui n'a pas su utiliser les inondations, aussi fréquentes que la sécheresse, pour faire remplir des canaux, des cuves d'eau, un peu partout dans le pays lors des inondations.
-C'est le gouvernement corrompu par la Chine, le FMI, la Banque mondiale, qui n'a pas investi dans une agronomie écologique, afin de développer des semences résistantes à la sécheresse, qui existent depuis longtemps, mais qui ne sont pas du goût des holdings agro-alimentaires, qui veulent des semences infertiles très productives, des engrais chimiques à profusion, et de l'eau, de l'eau puisée dans les lacs...
-C'est le gouvernement corrompu de la Zambie qui ne contrôle pas ses minerais et se vend à l'un des pays les plus corrompus au monde: la Chine COMMUNISTE ! qui a fait plus de 30 millions de morts paysans entre 1958 et 1961.....
Rien n'a été fait. La Zambie réclame des fonds pour les catastrophes naturelles...
Le 17-3-24 AMC
Dans les années 80 véritable génocide contre la population Maya
Retour d'un pouvoir civil en 1985. En fait les militaires restent au pouvoir.
Aujourd'hui démocratie de façade, règles viciées, les opposants sont empêchés de se présenter contre le pouvoir en place.
Elections législatives de juin invalidées en raison de l'apparition d'un opposant non prévu.
Le "pacte des corrompus" flirte avec le crime organisé. Nouvelles élections qui vont consacrer l'impunité.
Un enfant sur deux est dénutri. 10, 3 millions de pauvres sur 17-6 millions d'habitants.
Washington soutient le Guatemala.
(le Monde du 26 juillet 23)
(Le Monde du 8-10-22)
ecrit le 1-11-22
(inspiré de wikipedia)
En 1979 c'est la chute du gouvernement somoziste, qui est une dictature, grâce à une insurrrection armée venant du FSLN (Le Front sandiniste de libération nationale) soutenu par le peuple. Le 17 juin 1979, un gouvernement provisoire dénommé Junte gouvernementale de reconstruction nationale, (Junta de Reconstrucción Nacional), présidé par Daniel Ortega et composé de quatre autres membres Violeta Barrios de Chamorro, Moisés Hassan, Sergio Ramírez et Alfonso Robelo prend le pouvoir (cf Wikipedia). (FSLN) prit la tête d'un pays dont la population souffrait de malnutrition, de maladies et de contaminations par les pesticides. Socialiste et inspiré par la Théologie de la libération, le Front sandiniste nomme trois prêtres au gouvernement.
Les USA apportent leur soutien aux somozistes, redoutant à leur porte un autre gouvernement cubain....
Le FSLN appliqua un programme de réformes sociales. La réforme agraire permit la distribution de 5 millions d'acres de terres à environ 100.000 familles, une campagne d'alphabétisation a été lancée et le système de santé fut sensiblement amélioré. De nombreux centres de santé sont également construits et des campagnes de vaccination aboutirent à l'élimination de la polio et au recul de différentes maladies. Dans le même temps, le FSLN engage une politique de nationalisations et affirme son intention de construire une économie mixte. Dans les premières années du gouvernement sandiniste, près de la moitié du budget national est affecté à l'éducation et à la santé contre près de 20% pour la Défense, mais le développement des contras somozistes soutenus par les USA, l'Argentine fasciste...inverse cette proportion. Les contras attaquent le régime sandiniste. Les États-Unis autorisent des opérations de sabotage (minage du port de Corinto, destruction de récoltes, etc.) en plus d'imposer un embargo total contre le Nicaragua à partir de 1985. De 1982 à 1984, les Contras passent de 500 à 15 000 membres.
Pour faire face à la guerre, le gouvernement sandiniste mit en uvre une politique de conscription pour tous les hommes âgés de 17 à 35 ans. Cette mesure fut particulièrement impopulaire auprès des indiens Misquitos, déjà fortement éprouvés sous les Somozistes et peu intégrés à la nation nicaraguayenne. Ils constituèrent l'une des bases sociales pour les groupes de Contras. Selon une estimation de l'ONU, environ 10 000 d'entre eux furent déportés par les forces sandinistes dans des régions pleinement sous contrôles du gouvernement, pour éviter qu'ils ne soient recrutés par les groupes armés.
Le régime sandiniste ayant au départ pratiqué une démocratie très estimée par la population, se durcit sous l'épreuve, et pratique une politique autoritaire mal expliquée.
Les sandinistes remportent cependant les élections, organisées le 4 novembre 1984, avec 66 % des voix. Ces élections ont été qualifiées de libres par des observateurs internationaux, souvent venus des pays d'Europe de l'Ouest. Cependant l'administration Reagan les déclare frauduleuses et indique qu'elles ne peuvent que détériorer les relations des États-Unis avec le Nicaragua.
Le gouvernement de Daniel Ortega, désormais uniquement constitué de membres ou sympathisants du FSLN, se rapproche des pays de l'est, et met en application une série de réformes de type marxiste-léniniste inspirées de son programme exposé en 1969, qui comprend:
La révolution agraire qui comprend des mesures non acceptées
par les paysans.
Lutte contre la corruption dans l'administration (épuration ?)
Respect des croyances religieuses.
Politique extérieure indépendante et solidarité internationale
(mais soutien du bloc de l'est ...)
Armée patriotique populaire.
Politique d'unité de l'Amérique centrale.
Lutte contre les États-Unis et Contras
Selon un arrêt de la Cour internationale de justice, les États-Unis
sont condamnés à verser plus de 17 milliards de dollars au Nicaragua
au titre de dédommagement pour les dégâts occasionnés
par le minage des ports nicaraguayens, ainsi que des eaux territoriales et intérieures.
Le Président des États-Unis l'avait autorisé, à
la fin de 1983. Les États-Unis n'ont pas reconnu ce jugement. .
Les USA imposent leur justice mais ne reconnaissent pas la justice internationale.
Le 1er mai 1985, une ordonnance du Président des États-Unis instaura
un embargo total sur le commerce avec le Nicaragua. La rébellion des
Contras s'étendit mais sans chef unique. Elle comprend le FDN somoziste,
qui constituait l'essentiel des Contras, les groupes indiens, Kisan, Matama
..., des ex-sandinistes déçus et des maoïstes opposés
aux orientations de la politique extérieure et à la modération
du gouvernement dans les réformes économiques engagées.
Les USA arment et financent les Contras. Le financement des Contras fut officiellement
suspendu par le Congrès après quelques années, ce qui contraignit
ladministration Reagan à rechercher des financements illégaux
via les trafics d'armes et de drogues.
Les affrontements firent 57 000 victimes, dont 29 000 morts (dix ans auparavant, la lutte contre Somoza avait déjà fait 40 000 victimes). Le gouvernement de Daniel Ortega porta plainte contre les États-Unis en 1984 devant la Cour internationale de justice. Le 27 juin 1986, la cour ordonna aux États-Unis de cesser d'apporter leur soutien aux opposants au régime, et pour avoir « rompu leur obligation dictée par le droit international de ne pas utiliser la force contre un autre État » L'administration américaine refusa de se soumettre à ce jugement. L'aide aux Contras continua jusqu'en 1989 notamment après qu'éclate le scandale de l'Irangate en 1986.
Les élections de 1990 virent la victoire de Violeta Chamorro (54,2 % des voix) sur Daniel Ortega qui, prenant acte de sa défaite, déclara qu'il continuerait à « gouverner d'en bas ».
La défaite de Daniel Ortega mit fin à l'embargo américain. Une politique économique libérale d'ajustements structurels supervisée par le FMI et la Banque mondiale, ayant pour conséquence la remise en cause de progrès sociaux de la période sandiniste, est mise en uvre sous surveillance des États-Unis.
En 1996, Arnoldo Alemán (conservateur, ancien somoziste), dirigeant du parti centre-droit Alliance libérale, devint président de la République. En fin de mandat, de forts soupçons de corruption pesaient sur lui et il fut condamné à 20 ans de prison pour détournement de fonds en 2003..
En 2006, l'ancien dirigeant sandiniste Daniel Ortega, soutenu par le président vénézuélien Hugo Chávez, prend sa revanche et remporte le scrutin présidentiel dès le premier tour. Il est réélu en 2011.
Mais ce n'est plus le même homme. Il instaure un régime corrompu et népotiste avec sa femme. On peut supposer qu'il a été "acheté" par les USA, la CIA étant particulièrement habile dans ce domaine, en négociant de l'argent contre le silence sur des erreurs et secrets politiques concernant Ortega .
Il va combattre l'opposition qui est pacifique, et lui rappelle ce qu'il a été. Il va faire tirer à balles réelles contre les manifestants, organise des escadrons cagoulés qui pénètrent dans les maisons. Il y a actuellement, en juillet 2018, 300 morts. Il refuse les appels de la communauté internationale pour de nouvelles élections démocratiques. (Le Monde du 20 juillet 18)
Le sandinisme s'est transformé en dictature.
C'est tragique. Si on additionne d'une part les pressions des pays de l'est au départ pour une gestion bureaucratique de la révolution, à l'inexpérience d'une tendance socialiste qui ne connait pas la démocratie à la base, l'appel à la discussion, et d'autre part la lutte armée des USA, par les Contras, contre le régime sandiniste, qui oblige ce dernier à des mesures impopulaires, et par la suite l'organisation de la corruption sandiniste, exactement comme celle du chavisme au Vénézuela, on peut comprendre comment un régime démocratique sombre et se transforme en son contraire.
Que fallait-il faire ? Peut-être en appeler au peuple publiquement en révélant tout: les pressions, les difficultés, l'état des lieux, et en demandant au peuple de se prononcer. Cela nécessite un grande force personnelle, une croyance inébranlable dans la démocratie à la base, et le mépris du pouvoir.
L'humanité a encore à apprendre toutes ces choses. Mais surtout les hommes (masculins) doivent renoncer au pouvoir, et le transférer à la base.
Août 2018
Si nous partons de de l'une des plus anciennes, celle de 1910 au Mexique, qui fut le fait de la paysannerie, puis qui s'est répandue dans les villes et dans toute la société, pour imposer quelques réformes démocratiques, que pouvons-nous en dire aujourd'hui ? Il a fallu plus de 20 ans pour qu'une timide réforme agraire soit imposée, suite à quoi le parti "révolutionnaire institutionnalisé" déjà très bureaucratisé, devienne une officine de la mafia, protecteur de cette mafia, et gangrène toute la vie publique et politique du Mexique. Idem pour le "parti de la révolution démocratique"...
Le pire exemple est l'assassinat de centaines d'étudiants sur la grande place du Mexique en 1968... et ça n'en finit pas.
Les évènement de la fin de l'été 2014 ont mis en lumière cette gangrène, qu'il s'agisse d'un parti ou d'un autre. Pas un seul parti issu d'une révolution ne fait exception à la règle.
Les relations entre les USA et le Mexique en disent long sur le narcotrafic, poursuivi par les USA, en réalité prétexte pour ces derniers pour intervenir dans la vie politique du Mexique....
Plus de perspective politique, plus d'espoir, sauf dans des structures populaires de base, petites et bien contrôlées par les citoyens, mais très souvent armées.
Où en sont les analyses au Mexique ? Nous ne savons pas.
(janvier 2015)
Par rapport à ce qui suit, nous mettons en introduction ce qui nous paraît aller de soi, et que toute la presse, toutes les analyses politiques taisent. Même nous jusqu'à ce jour, nous nous sommes abstenus de dire ce qui suit, victimes nous-mêmes du préjugé ambiant, alors que nous sommes pourtant très proches de ce qui gît au fond du coeur des masses arabes.
La victoire du Hezbollah contre Israël en 2006 a été d'une importance capitale vis à vis de tous les peuples arabes, suspendus aux télévisions arabes, à l'époque. Il était désormais possible que des arabes puissent vaincre un puissant ennemi, surarmé, soutenu par toutes les bourgeoisies occidentales. Il était possible, avec la force de l'organisation, de la conviction, du sentiment de la justice, de l'honneur même des arabes, de vaincre au mépris de sa vie, l'ennemi sioniste, pour sauvegarder l'indépendance des nations arabes. Mais au-delà de la question d'Israël, il devenait possible que les peuples arabes soient capables de s'en prendre efficacement à tous les pouvoirs despotiques qui laissaient faire Israël et les écrasaient, c'est à dire leurs propres bourgeoisies. La joie immense qui s'est emparé à l'époque des peuples arabes a fait son chemin, a donné du courage, a fait cheminer la conscience individuelle et politique vers la possibilité de la libération.
Il a fallu 5 ans de maturation politique pour qu'une étincelle fasse jaillir la révolte populaire. Mais cette étincelle s'est produite sur un brasier qui couvait et grondait: "Nos Etats despotiques nous soumettent, nous écrasent, nous exploitent, et nous ont fait croire que nous ne pouvions les chasser, or c'est faux". Cela a commencé en Iran en 2009, et cela mature encore, C'est le peuple tunisien qui montre la voie aujourd'hui.
La question du Hezbollah est très intéressante. Ce n'est pas l'idéologie éventuelle des dirigeants du Hezbollah qui a marqué les esprits, ce fut sa capacité à vaincre un ennemi qui voulait occuper et écraser la nation arabe libanaise, au nom finalement de tous les peuples arabes. D'ailleurs les discours politiques de Nasrallah mettaient bien en évidence, avant tout, le drapeau de la libération arabe, sous tous ses aspects. Et paradoxalement c'est le peuple iranien qui s'est soulevé en juin 2009 le premier contre ses oppresseurs, avec la certitude de pouvoir gagner, même si leur Etat finançait le Hezbollah ! Le paradoxe n'est qu'apparent. La victoire du Hezbollah a été au-delà, très certainement, de ce qu'il voulait lui-même: Les peuples arabes venaient d'avoir la conviction qu'ils pouvaient vaincre le despote, l'exploiteur, par la force de la détermination et de l'unité vers un objectif commun. Les jeunes, avec les moyens techniques de l'époque, se sont emparés de cette leçon capitale. Les bourgeoisies et leurs médias, les staliniens de tout poil, les bureaucrates en tous genres sont incapables de comprendre cela.
Les peuples arabes ne se sont pas soulevés contre le sionisme mais contre leurs bourgeoisies et leurs propriétaires terriens, et se faisant, ils se donnent les moyens à terme...de mettre à bas à bas le sionisme, et les intégrismes. L'autorité palestinienne et le Hamas n'ont pu faire autrement que de refaire l'unité, et l'Egypte vient d'ouvrir le passage de Rafah entre Gaza et l'Egypte !
Une certitude : les analyses politiques en termes d'oppositions religieuses
n'ont aucun sens pas plus en Occident qu'en Orient ou au Moyen Orient. La connaissance
des faits politiques invalide quant au fond la vision des soi-disant conflits
religieux. Seule l'analyse des mouvements des classes sociales, et des intérêts
étatiques, sont susceptibles de donner un éclairage sur la réalité.
Ce qui se passe au Moyen orient depuis la fin de la colonisation est saisissant
à cet égard. Certes le confessionnalisme (c'est-à-dire
étymologiquement la reconnaissance pour chaque communauté de son
propre droit et l'absence d'un droit commun étatique), installé
et aiguisé par les colonisateurs ayant mandat sur ces pays, dont le Liban,
tend à brouiller les cartes, et à donner de l'histoire une vision
confessionnelle et religieuse. Ce n'est que formel et pure fable comme on va
le voir.
La dictature terrifiante du fils de Assad sur le peuple syrien, apparaît
plus que jamais aujourd'hui comme étant insupportable. Pourtant cet Etat
s'est manifesté, ces dernières années, sur la scène
internationale, comme étant anti-impérialiste et anti-sioniste,
ce qui lui valait la réputation d'être dans le camp des palestiniens
et des masses populaires. Il faut dire que traditionnellement cet Etat était
armé et protégé par l'URSS, si tant est que cela puisse
vouloir dire que l'URSS était aux côtés des masses populaires
.
La Syrie, depuis 1982, après avoir désiré et soutenu, comme
les USA et l'Europe, le départ de Arafat du Liban, va armer, avec l'Iran,
le Hezbollah contre Israël. La vulgate explique que Assad, alaouite, branche
des chiites, et régnant sur les sunnites et les chrétiens, a aidé
naturellement le Hezbollah chiite, tout comme l'Iran, majoritairement chiite.
Pourtant le Hezbollah aide lui-même en continu le Hamas, sunnite à
Gaza
Assad, aujourd'hui unanimement condamné pour avoir fait plus de 3000
morts dans une population, pacifique mais résistante, depuis mars 2011,
se trouve totalement isolé mais tient bon. Des pans de son armée
se sont retournés contre lui et tentent de lui résister aujourd'hui
par les armes. La population a juré de lutter jusqu'à la mort.
La défaite est annoncée à moins que l'Arabie Saoudite sauve
Assad en trouvant une parade. Mais éventuellement, le Hezbollah peut
perdre du jour au lendemain ses sources d'armement, donc son invincibilité.
Ce parti, se disant " parti pour les masses ", " pour la justice
sociale ", pour la pérennité du Liban, antisioniste violent,
visant à interdire à Israël de constituer le " Grand
Israël " en prenant une moitié du Liban qui irait jusqu'au
fleuve Litani.....le Hezbollah soutient Assad, et se tait largement sur les
révolutions arabes.
Pour tous les arabes, le Hezbollah est en train de perdre sa réputation.
Pourtant, pour les masses arabes, toutes tendances confondues, le Hezbollah
vainqueur en 2006 contre Israël, du fait de l'intelligence politique de
son chef, et de sa stratégie militaire, leur avait redonné le
moral et la fierté. Cette victoire avait signifié à leurs
yeux qu'ils pouvaient non seulement se relever des défaites militaires
infligées par Israël à leurs Etats ripoux, mais s'en prendre
à ces Etats. Pas un arabe ne pouvait manquer de regarder la chaîne
Al MANAR du Hezbollah et d'entendre les discours de Nasrallah, fin politicien.
Quatre ans et demi après, le Maghreb et le Moyen Orient s'enflamment
et les peuples galvanisés par cette victoire de 2006 veulent la liberté
et la démocratie. Le Hezbollah est dépassé. La mise en
cause du dictateur de la Syrie change la donne. Il se retrouve aux côtés
des chrétiens de Syrie qui soutiennent Assad, des Partis Communistes
de toute la région (dont le PC algérien est le plus virulent),
des staliniens du monde entier (russes et chinois) dont Thierry Meyssan du Réseau
Voltaire, des Etats chinois et russe, de
Marine Le Pen en France. Mais
les Phalanges chrétiennes du Liban, fascisantes dans leur organisation
(ce sont elles qui ont assassiné les palestiniens de Sabra et Chatila
sous les ordres de l'israélien Sharon) semblent s'abstenir sur la question
.
Les choix politiques et les combats menés n'ont donc rien à
voir avec les religions.
Ceci est encore plus vrai pour l'Etat syrien lui-même.
En juin 1974, le président américain Richard Nixon se rend à
Damas, après la guerre des Six jours, afin de trouver un accord avec
Assad pour l'avenir. Le monde arabe n'apprécie pas. Le 16 février
1975, Yasser Arafat, laïc, va à Damas et scelle la réconciliation
entre la Syrie et l'OLP. Mais la guerre civile au Liban éclate en février
75 à propos de la présence des palestiniens réfugiés
de la Nakba. Les troupes régulières de l'armée syrienne
entrent alors au Liban au matin du 1er juin 1976 pour soutenir
. les milices
chrétiennes du Front libanais menacées sur tous les fronts au
Liban par les milices de la gauche libanaise et les combattants palestiniens
Cette décision du président Assad produit un fort mécontentement
dans la population syrienne, dont la grande majorité est composée
de fervents partisans de la cause palestinienne. Parmi eux, des Frères
musulmans syriens expriment aussi leur opposition. Assad va profiter de ce fait
pour (très certainement sur l'instigation des USA qui préparaient
la défaite de l'OLP de façon souterraine), réprimer dans
le sang toute opposition, en prétextant que celle-ci est intégriste
! (nous y voilà avec l'islamisme !). Des troubles éclatent dans
les grandes villes du pays, entre autre dans la ville de Hama, dite bastion
des Frères musulmans. Celle-ci est bombardée à l'artillerie
lourde en février 1982. Dix neuf ans plus tard, elle le sera de nouveau,
au motif que la ville est infestée de pro-impérialistes
.
On voit bien à quoi servent les divers épithètes ! Les
palestiniens étaient en fait considérés par Assad comme
une menace pour son régime despotique, non pas en tant que sunnites mais
en tant que combattants pour la liberté et la démocratie. Sa position
anti-israélienne est en plus souvent de pure forme. Elle sert à
sceller des alliances de circonstance. A la suite des accords de Camp David,
le conflit entre l'armée syrienne et les milices chrétiennes va
éclater. La Syrie n'en est pas à un retournement près.
Elle juge alors bon de soutenir le Hezbollah contre Israël, ne serait-ce
que pour des raisons de politique intérieure.
Les révolutions arabes qui sont en 2011 en plein développement
ont changé le paysage politique. Le Hezbollah n'est certainement plus
aussi utile à la cause arabe. Le danger d'envahissement du Liban par
Israël n'est plus à l'ordre du jour. L'isolement de ce dernier serait
total si les USA ne jouaient pas leurs dernières cartouches pour le défendre.
La position des USA paraît aussi ridicule et désespérée
que celle de la Syrie. Avec l'arrivée des " indignés "
sur la place publique israélienne, et autour de Wall Street, c'est peut-être
encore une nouvelle page qui se tourne. Sans compter le tremblement de terre
provoqué par l'annonce d'un certain référendum
Il n'échappe à personne que Abbas, malgré ses gesticulations
à l'ONU pour un Etat palestinien, maintient à bout de bras la
résignation des palestiniens, avec une police financée par l'Europe
et Israël. Jusqu'à quand ? Israël vient de s'arroger le droit
de ne pas verser l'argent dû à la Palestine
!
Il ressort de tout cela que l'islamisme ou les guerres de religion, dont parle
l'Occident n'ont aucun contenu. D'ailleurs tous les gouvernements despotiques
(Egyptien, Libyen, Tunisien, Yéménite, sans compter l'Algérie
et l'Iran) qui ont instrumentalisé l'islam à leur profit, ont
en même temps lutté contre d'hypothétiques islamistes, qui
remplissaient et remplissent leurs prisons, en réalité d'abord
des opposants politiques musulmans ou parfois laïcs. Mais la petite cervelle
des grands médias occidentaux a besoin du manichéisme religieux
pour s'y retrouver.
Les USA maintiennent l'existence d'Israël et celle de Moubarak jusqu'à présent par des milliards de dollars à l'un et à l'autre: 2,3 billons de dollars par an (www.planetenonviolence.org/Armement-d-Israel-Par-Les-USA-Cooperation-Militaire-Avec-La-Participation-De-Certains-Pays-Arabes-R... ) pour Israël (mais il y aurait des prêts garantis dans cette somme monstrueuse et les versements du lobby sioniste US), et 1,3 Mds de dollars pour l'Egypte pour l'armée. Sommes disproportionnées certes, mais cette manne pour l'Egypte, plus la terrible corruption du pouvoir, a permis jusqu'à présent que l'armée soit payée, et que la corruption, le traité " de paix" pourri avec Israël de 1979, la fermeture de Rafah vers Gaza, le libre échange avec les pays capitalistes, tiennent en équilibre...au prix de la misère du peuple, et de l'enfermement de la Palestine. Les jours à venir vont peut-être faire dégringoler tout cela.
(19 février 2011)
Aujourd'hui, les tunisiens et des journalistes français disent ouvertement que BEN ALI faisait partie de la pègre, c'est à dire de la mafia organisée pour le pillage du pays, mais accréditée par les gouvernements français sucessifs.
Que dira-t-on bientôt des gouvernements français, de celui-ci, après les révélations sur les relations de la Ministre des affaires étrangères avec la pègre... ?
Dans ce pays la Tunisie, 6 gouvernorats (préfectures) ont décidé que le peuple ferait sa propre police, et que de toutes façons ils récusaient l'ancienne police....
L'exigence d'une Constituante est mise en avant, dont le gouvernement doit être issu. Une vingtaine de partis se sont crées.
17-2-11
Ce serait la CIA qui armerait le bras des insurgés contre ces bons dictateurs en Libye et en Syrie.
Voici ce qu'un correspondant écrit au réseau Voltaire le 28-4-11
Bonjour,
.................vous donnez une très bonne image (du reseau Voltaire)
avec cet article (sur la Syrie) que je trouve particulièrement odieux.
J'ai fait confiance à T Meyssan et à ses amis à propos
du 11-9-01; mais là vous loupez tous le coche et vous vous présentez
tous comme des soutiens des dictateurs, sous prétexte que ces dictateurs,
pour des raisons de politique extérieure, se sont montrés comme
anti-impérialistes. Vous confondez les Etats avec leur peuple. Exactement
comme le faisaient les soviétiques. Vous faites des analyses en terme
de "blocs d'Etat" et non en termes de classes. Sous prétexte
que la CIA a des pions partout, vous donnez à cette dernière une
importance qu'elle n'a pas, et vous êtes incapables de regarder ce qui
se passe au niveau des peuples. C'est la fin du reseau Voltaire et de ce qu'il
fut. Vous êtes à contre courant du mouvement d'émancipation
des peuples. Je pense que Meyssan a toujours fait partie de ce qu'on appelait
"les staliniens". Je crois que le Hezbollah sera plus intelligent
que les dirigeants syriens et iraniens, car il est au contact des masses paysannes
et ouvrières et a rellement combattu les sionistes sans jamais passer
d'accords avec eux, ce sur quoi les iraniens et syriens n'ont pas été
stricts. Ne parlons pas de Kadhafi.
Vous faites partie de la réaction, vous n'avez plus rien à nous
dire, si ce n'est ce que les PC les plus totalitaires nous disent.
Sans doute les syriens sont le plus en avance dans le mouvement social actuel, contre leur gouvernement assassin, après 5 mois de luttes et de résistances extraordinaires, face à un pouvoir fascisant soutenu par la Chine "communiste", la Russie, l'Iran, (et l'affreux Thierry Meyssan de "Voltaire" qui s'est discrédité totalement..). L'organisation spontanée par le peuple de puissants Comités de coordination, contre lesquels le pouvoir ne peut rien, montre bien que le peuple sait ce qu'il lui faut, et qu'il n'a pas besoin de "parti révolutionnaire" et de chefs charismatiques..... mais que de morts, que de sang versé, sans compter 3000 disparus, 12000 emprionnés dans des conditions sans doute effroyables...
Voici ce qu'écrit l'opposant syrien Riyad Al-Turk en clandestinité :" ..l'absence de leaders politiques au sens traditionnel du terme n'est pas négative. C'est un phénomène nouveau, commun à la plupart des révolutions arabes, après les révolutions du passé liées à des chefs charismatiques, des mouvements idéologiques ou à des coups d'Etat militaires..."
Voilà saluée la résistance autonome d'un peuple mûr et courageux. Al-Turk manifeste sa confiance dans ce type de mouvement, qui rejoint les" conseils" de février 1917, les "assemblées populaires" d'Argentine en 2001, les "comités de quartier" tunisiens du printemps 2011. Enfin, les peuples en révolte contre les pouvoirs sanguinaires vont nous montrer la voie vers une démocratie à la base qui se combinera très certainement avec une démocratie parlementaire contrôlée.... A quand la chute de la famille Assad ? Du pouvoir des Ollahs en Iran ? Du pouvoir des ex KGB en Russie, des dictateurs en tous genres en Afrique, du communisme du grand capital en Chine ?...... et de tous les autres ?
4 août 2011
Ce n'est pas les islamistes qu'il faut craindre en Egypte, pas plus qu'ailleurs, c'est la force économique de l'armée. L'armée tient sans doute plus de 30% de l'économie. Elle veut se maintenir au pouvoir. Les parlementaires n'y feront rien, si la révolution commencée en février ne parvient pas aujourd'hui à jeter l'armée du pouvoir. L'armée ne sert plus ses missions de défense, elle est un entrepreneur capitaliste féroce. Ses provocations à Port Saïd après un match de foot, sont évidentes et dénoncées comme telles.
A nouveau, le peuple et la jeunesse vont au devant de la mort pour protéger ce qu'ils croyaient conquis. Si les Frères musulmans sont veules dans cette affaire, ce ne sont pas eux qui sont cause des provocations et qui constituent le danger...
Le "socialiste" Nasser a fait contrôler les entreprises d'Etat par l'armée en 1960
El Sadate a privatisé, comme le demandait le FMI, les généraux se saisissent de l'appareil productif et de l'industrie alimentaire à titre privé (c'est pourquoi les gens crèvent de faim en Egypte). Les généraux se servent des jeunes militaires comme main d'oeuvre gratuite.
Moubarak, entre 2004 et 2011, force encore sur la privatisation, c'est au tour des officiers de grade intermédiaire de se porter acquéreur d'enreprises. L'armée se lance dans le tourisme, l'immobilier...
Les islamistes et les démocrates sont en prison. En 2011 l'armée égyptienne caresse les jeunes dans le sens du poil lors que la révolution qui chasse Moubarak. Mais "pas touche à nos affaires".....
Les médias nous rabachent leurs leçons apprises "attention aux islamistes".
Enfin le Monde publie deux articles très intéressants de Claire Tallon (23-1-2012, et 3-2-12)...
Cette théorie semble utile pour n'importe quel pays dans l'analyse des rapports sociaux et des rapports d'exploitation.
Mais concrètement elle n'a été d'aucune utilité pour les pays qui ont voulu s'émanciper de l'Occident. Elle a même servi de prétexte pour justifier des dictatures impitoyables dans presque tous les pays (la Chine, l'Ethiopie, l'Algérie, le Vietnam, la Corée du nord, de nombreux pays d'Afrique...etc) à travers des partis uniques corrompus.
Après les échecs subis, elle a été jugée inutile du point de vue de l'action et des perspectives, récemment, par les organisations arabes de résistance du Moyen Orient, entre autres. Les peuples arabes, africains, du Moyen Orient et de ce qu'on nomme le tiers monde en général, qui ont à souffrir de plusieurs maux majeurs et conjoints, ont partout minorisé les partis communistes, lesquels parfois résistent légitimement mais souvent ont collaboré avec les dictatures et ne s'en relèvent pas (le PC algérien par exemple)..
Quels sont les maux dont souffrent ces peuples ?
D'une part ils ont été pillés pendant des décennies et cela continue; la propriété nationale ou collective a été transformée en propriété privée par les coloniaux, des frontières sans aucun sens ont été tracées, les droits de parcours pour les éleveurs et le nomades en ont été bouleversés, l'accès à l'eau et aux puits de même, les forêts sont décimées par les exploitations forestières occidentales, les terres agricoles sont réduites et saccagées par les exploitations de pétrole. Les nigérians appellent le pétrole la "merde du diable". Les produits à bon marché de l'Occident viennent concurrencer les productions locales et les ruinent (ex: les infâmes tomates d'Espagne, les poulets industriels des USA, aujourd'hui les poulets à l'eau de javel, les légumes industriels.. etc), entraînant les populations locales à faire des cultures de la coca ou du pavot, non plus des nourritures locales mais la base d'industries de la drogue; la surexploitation de la pêche en mer qui ruine tous les petits pêcheurs (la Crête n'a plus de pêcheurs et importe son poisson d'Athènes lequel le reçoit de la pêche industrielle, et que dire des pêcheurs africains ?). Le colonialisme a été remplacé par l'exploitation des richesses par les grandes sociétés industrielles.
D'autre aprt et dans ce cadre, la "démocratie" exportée par l'Occident est synonyme la plupart du temps de corruption, d'anéantissement de la démocratie locale, de faux discours se cachant derrière une fausse aide, en fait aide aux sociétés industrielles. Et derrière la démocratie il y a en fait le soutien éhonté de la dictature des prédateurs, et même de leur mise en place à travers les services secrets d'Etat. Tout ceci, moyennant le financement d'armées sophistiquées et la liberté pour les grands groupes industriels d'intervenir comme ils veulent dans les pays en question. Se cache aussi la déstabilisation politique à tout va (ex le Liban). Et pire, quand ce n'est pas suffisant, la guerre, le ravage, la destruction, la tentative de mise au pas des populations par l'extermination.
La situation actuelle est pire que le colonialisme de nos parents et grands parents.
D'abord très influencées par les mouvements communistes, en Asie et en Amérique latine, ces grandes masses ont fait un retour théorique très profond vers leur religion, après des échecs terribles et des répressions politiques majeures. En effet les communistes n'ont rien compris au problème de la terre (ex les tribus en Afghanistan) et ont préconisé le salariat agricole, l'industrialisation de l'agriculture, comme mode d'existence de la paysannerie.Ils n'ont rien compris au problème de la propriété et de la culture paysanne ancestrale, ils ont voulu appliquer la théorie du prolétariat vainqueur, et de l'industrie conquérante, puis ils s'en sont pris à la religion. Ce sont les évêques de la théologie de la libération qui ont aidé et financé la constitution du mouvement "des paysans sans terre" au Brésil, et ailleurs en Amérique latine, et pas les communistes. Ce sont les organisations caritatives musulmanes qui sont venues aider les populations en détresse, et pas les communistes. La religion apparaît aujourd'hui comme le rempart contre la corruption et non pas la démocratie ou le socialisme.
Dès lors les mouvements paysans soit se sont tournés vers la tradition andine (propriété collective de la terre), soit ont effectué un retour à l'Islam dans les pays arabes. Très consciemment le mouvement religieux chiite au Liban a par exemple conclu à l'impossibilité de s'appuyer sur la tradition marxiste au motif que les marxistes n'ont en vue que l'Occident industriel comme perspective et non pas la société paysanne et artisanale traditionelle. Marx imaginait en effet que le monde civilisé deviendrait nécessairement comme l'Europe occidentale industrialisée.Ceci s'avère être non seulement une erreur grave mais est extrêmement nocif pour l'avenir des peuples essentiellement paysans et artisans. Le marxisme traditionnel ne répond à aucune des questions que ces sociétés se posent.
C'est ici qu'il faut revenir à la question du machinisme évoquée dans la rubrique "sciences et technique". Il est bien probable que l'opposition aux machines mécaniques par les compagnons et artisans au 19ème siècle relevait de ce problème. Dans les cahiers de doléance en France, on n'a pas relevé de demandes concernant l'abolition de corporations, mais des demandes concernant leur démocratisation, une plus grande facilité pour devenir soi-même maître, c'est à dire artisan. Par contre, on relève dans ces mêmes cahiers une opposition répétée aux machines mécaniques, ce qui, avant le livre de Nicolas Chavassus (sur les bris des machines au 19ème siècle), n'avait guère été dit !
Autrement dit, au moment de la révolution française, la population ne voulait pas sortir de l'univers paysan et artisanal, mais voulait en finir avec l'absolutisme royal, les impôts forcés, le servage.. La population voulait la démocratie communale, l'extension de l'artisanat sur des bases plus démocratiques, la liberté pour les paysans. Elle ne voulait pas de l'industrie, de la concurrence et du salariat. De ce point de vue les marxistes ont réécrit l'histoire de la révolution française, en présentant la bourgeoisie comme la seule classe émancipatrice, et le capitalisme industriel comme la seule voie démocratique.
Les marxistes ont suivi en cela Marx qui n'a jamais voulu renoncer à son idée de société supérieure communiste industrielle au nom d'une idéologie qui ne s'appuyait nullement sur le désir des masses. Pourtant il était parfaitement au courant du désastre que subissait à son époque l'Inde colonisée par la GB, du fait de la concurrence féroce que celle-ci faisait, grâce à ses métiers mécaniques, au tissage traditionnel fondé sur des métiers à bras. Il savait que le tissage mécanique introduit en GB avait pour objet explicite de ruiner l'Inde en tarissant ses exportations, de lui prendre sa production de tissus dont le coût était plus élevé, et de la réduire au rang d'un pays producteur de coton !! Il savait que les habitants des villes hindoues, superbes, retournaient à la campagne sous l'effet de l'effondrement de l'artisanat. Malgré cela Marx persistait à dire que l'Inde devrait nécessairement devenir un pays industriel du type de la GB, en s'appuyant sur des millions de pauvres revenus à la campagne après cette ruine, puis chassés à nouveau des campagnes par l'expropriation progressive et l'appel en main d'oeuvre de l'industrie, tout ceci au motif que finalement et en définitive, tout le monde bénéficierait un jour des bas prix de la production industrielle...! En réalité, seuls les salariés ayant un salaire à peu près correct pouvaient prétendre devenir des consommateurs.
Aujourd'hui, face à cela l'historien africain, Achille Mbembe, constate l'absence de réelle démocratisation où que ce soit, le recul de toute perspective de révolution sociale, une diffraction sociale sans précédent, c'est à dire un émiettement considérable des forces sociales susceptibles de s'unir pour résister au capitalisme, une fragmentation des capacités et formes de résistance, et l'émergence d'une sorte de lumpenprolétariat dont la violence est sans projet politique alternatif (Courrier international du 26-6 au 2-7- 2008). Il constate que le bidonville est devenu le lieu névralgique d'affrontements sociaux qui combinent lutte des classes, lutte des ethnies, et celle des millénarismes religieux.
Heureusement les évolutions ne sont pas homogènes; l'Amérique latine ouvre des perspectives même s'il faut rester très circonspect, et même si la mafia dévorante a des pouvoirs considérables en Colombie, au Mexique, au Salvador et ailleurs, et traduit l'échec de la démocratie parlementaire. Très certainement il faut regarder du côté de la démocratie communale et paysanne pour retrouver espoir.
Des alliances se font jour entre les paysans, les intellectuels, des mouvements religieux, des salariés pour affronter l'ennemi commun: le prédateur qui s'approprie les richesses avec le soutien de l'étranger. Et ceci sur un terrain trsè concret de la vie de tous les jours et non sur la base de consensus idéologiques a priori.
Il est triste de constater, qu'au delà des descriptions géniales du fonctionnement capitaliste, Marx aouvert la voie aux directions du salariat du 19ème vers une collaboration pour des perspectives communes d'industrialisation à outrance qui ont laminé les peuples et apporté les terribles impasses actuelles.
Marx en cassant le mouvement des bris de machines mécaniques en Europe, en agitant l'idée de la préparation à la prise du pouvoir par le prolétariat le plus cultivé, préparait en fait le terrain à l'esclavage du salariat (dont il parlait lui-même), particulièrement celui des pays colonisés, son écrasement final, la corruption de ses organisations syndicales et politiques, et la soumission du Tiers monde à l'impérialisme, tout cela pour satisfaire des visions intellectuelles pour un communisme improbable dont le meilleur exemple serait finalement la Chine communiste d'aujourd'hui !!
C'est Marx qui disait que l'idéologie ne pouvait supplanter les rapports réels, et ne pouvait être que le reflet de ces rapports. Pourrait-on dire que l'idéologie communiste n'a finalement été que l'expression perverse des besoins de la bourgeoisie marchande et industrielle en Occident ??
Forts de cette expérience dont ils font état, les mouvements politiques religieux arabes, dont nous n'avons que quelques textes, stigmatisent l'échec des pensées nationalistes panarabes, celui de la pensée marxiste, et font retour à l'islam, comme fondement moral, dans les mouvements de résistance à l'occupation et de libération nationale contre l'impérialisme. Ils y puisent le courage, la recherche de la justice, l'intégrité contre la corruption, l'absence de compromission, la ténacité, qualités indispensables face à des adversaires sans principe et très mécanisés ! Mais si le modèle ultime est l'Iran, vers quelles nouvelles terribles impasses irons-nous ?
Mais très certainement la pensée sud américaine fera échec à cette tentation.
Il convient de comprendre cependant autant la théologie de la libération en Amérique latine et en Afrique, que l'islam comme arme de résistance au Moyen Orient et en Orient. C'est le même mouvement. Il convient de se pencher sur les analyses de ces organisations religieuses qui ont pris tant d''importance. Nous n'avons que peu de textes traduits concernant l'islam en raison du discrédit jeté a priori sur les mouvements islamiques, et de l'absence dramatique de traductions. Ce n'est pas par hasard que la religion des plus pauvres soit vilipendée. Pourtant si l'on veut comprendre ce qui se passe aujourd'hui dans une grande partie du tiers monde, il faut sûrement aussi revenir aux textes religieux.
Les laïcs intégristes, en luttant principalement contre les religions et non contre le capitalisme, ne sont-ils pas en train, eux aussi, de nous offrir une voie perverse vers la défense du capitalisme ?
Juillet 2008