(-Un article très important sur la nature de l'Islamisme figure dans cette rubrique, en date de 2011.)
CONFUSIONS ORGANISEES ENTRE LE TOTALITARISME ET L' ISLAM.
Le totalitarisme, qu'il prenne appui sur des idéologies issues du marxisme, ou sur des idéologies issues des religions, ou sur le nazisme, ou sur toutes les sortes d'intégrisme, procède de la même méthode. Il convient d'imposer des règles d'éducation, de comportement, de pensée, les plus simplifiées soient-elles, les plus homogénéisantes, afin de tendre vers un type unique d'individu soumis. On a vu cela sous des formes différentes en URSS, en Chine, où la littérature, la poésie et l'art devaient se soumettre aux règles du Parti et ne pas en déroger: célébrer le Parti et la Révolution, oui, mais c'est tout. Tout écart, toute pensée marginale étaient jugés dangereux et relevaient de la traîtrise.
Dans le même sens on a vu le régime nazi brûler les livres et les oeuvres d'art, enfermer et tuer tous les opposants, au rang desquels, bien sûr les juifs.
Le régime de Pol Pot, et du FPLE en Erythrée ont fait pire.....L'idéologie, dite sunnite, constituant la base du régime d'Arabie Séoudite, et l'idéologie, dite chiite, constituant la base du régime iranien, n'ont fait que copier les régimes précédents, avec un autre discours.
DAECH ne fait que reprendre les mêmes principes, après les tentatives de dictatures des talibans en Afghanistan, des Chebabs en Somalie, d'Al Qaïda au nord du Mali, au Maghreb, où les chefs prétendent régenter la vie privée des gens, l'habillement des femmes, interdire le football, la musique... etc
Un excellent livre sur l'Erythrée (PUF 2015 p 27) nous indique que le "manuel d'éducation politique" du parti au pouvoir, le FPLE d'obédience maoiste, prétend régenter tous les aspects de la vie sociale, les cigarettes, la nourriture, les loisirs, les vêtements, les contraceptifs, les écoles les crèches, le mariage, les droits et devoirs des époux, les rapports sexuels interdits sans l'autorisation du parti... etc etc
Au total, rien ne diffère entre un régime totalitaire qui se réclame du marxisme léninisme, et un régime totalitaire qui se réclame de l'islam. Ce qui en fait la ressemblance absolue, est la tentative de soumettre les individus à des règles qui doivent casser toute prétention à penser librement.
Or que se passe-t-il aujourd'hui ? On voudrait nous faire croire que les idéologies intégristes venues d'Arabie, ont une essence unique: l'islam, alors que leur caractéristique fondamentale est la dictature, machiste qui plus est. L'opération est d'autant plus crédible, qu'il suffit de se saisir de la situation de la femme dans les sociétés méditerranéennes musulmanes (qui ressemble à celle des femmes européennes dans les années 50..), l'attribuer à l'islam et le tour est joué. La création de l'entité "Islamisme" est née pour camoufler le principe de tyrannie commun à toutes les dictatures. Le pire est que les combattants du Moyen Orient qui se targuent d'anti-impérialisme se nomment eux-mêmes "islamistes"...
Le plus grand devoir des intellectuels aujourd'hui est de revenir à une définition stricte du totalitarisme, et de condamner toute tentative d'homogénéiser la pensée, d'évacuer les divergences, de combattre les différences. Attention à l'égalitarisme qui peut contenir en germe la dictature.
PERVERSITE AMERICAINE ET MENSONGES D'ETAT.
Vient d'être publié " Les carnets de Guantanamo " chez
Michel Lafon, écrit en 2005 par un détenu, préfacé
par Amnesty International.
On savait beaucoup de choses déjà, mais on ne se doutait pas de
la façon dont les détenus étaient soudain arrachés
à leurs pays sur la base de raisons inventées, dans un univers
paranoïaque, les prisons de la CIA, pour servir de pseudo terroristes qui
vont subir, des années durant, tortures morales et physiques
. Ceci
avec la complicité des gouvernements de la Mauritanie, de la Jordanie,
de l'Afghanistan, de l'Arabie
et de bien d'autres Etats occidentaux.
On ne devrait pas être surpris mais on est surpris par la ressemblance
entre les interrogatoires pratiqués par l'armée US et ceux pratiqués
dans l'ex URSS par le NKVD. L'horreur y préside, soit pour le compte
d'une pseudo démocratie occidentale, soit pour le compte d'un communisme
fantomatique inexistant.
L'islamisme de DAECH, face à cela, serait un concentré de barbarie
! Examinons la question.
Le 23-1-2015, à la radio, 8h10, France Musique, des journalistes commentent
les nouvelles. DAECH serait-il pire que l'Arabie Séoudite ? Absolument
pas. DAECH n'invente rien. L'idéologie islamiste de l'Arabie Séoudite,
République islamique, pratique une charia des siècles passés,
au nom de l'islam évidemment. Les peines pénales consistent en
des lapidations, décapitations, suppressions des pieds ou des mains,
fouet
etc. DAECH a rajouté la crucifixion
La complicité de cet Etat dans les attentats du 11-9-2001 a été
soigneusement cachée par les USA, même si elle n'échappait
à personne. Le rapport parlementaire US sur ces attentats aurait été
amputé de nombreuses pages qui seraient déclassifiées bientôt
et rendues publiques. Pourquoi cette amputation ? Permettre d'accuser de "
complotistes " ceux qui parlaient d'amputation du rapport, mais surtout
préserver de bonnes relations avec cet Etat, aussi voyou que les USA,
pour bénéficier du pétrole, de bases militaires, et
.
lutter contre le terrorisme !!! Le comble. Cette république islamique
finançait, dans le cadre de son idéologie, le salafisme et le
wahhabisme dans de nombreux pays du monde, deux courants de pensée proches,
apparemment anti-chiites et contre le soufisme.., de retour à un islam
pur.. Peu importe ici.
Commentaire:
On a du mal à comprendre comment les USA ont pu monnayer leur soi-disant
lutte contre le terrorisme avec un pays qui produisait de l'idéologie
islamiste, abritait et produisait des terroristes.. sauf si on admet que tout
le discours du département d'Etat américain est faux, nauséabond,
prétexte à des visées guerrières pour l'argent,
le pouvoir, l'industrie d'armement..
Entre autres, l'Arabie Séoudite finançait les islamistes sunnites
qui agissaient à l'intérieur de la Syrie, frères musulmans
ou salafistes. La Syrie s'est servie de ces islamistes en les relâchant
au bon moment pour s'opposer au mouvement populaire de 2011 et nourrir indirectement
le DAECH.
Après septembre 2001, les USA se livrent à une guerre sanglante
en Irak en 2003, sous le prétexte d'un armement de destruction massive,
qui se révèlera faux, et se livrent entre autres à la destruction
de Falloujah en 2004 avec des armes prohibées, à uranium
appauvri ou enrichi (qui vont entraîner des cancers et des malformations
en série) et avec une rare cruauté (4000 à 6000 morts).
Falloujah passera du côté des islamistes après ce nettoyage
terrifiant.
Les USA se livreront à d'autres cruautés dans la prison d'Abou
Ghraib, entre 2003 et 2004. Les prisonniers étaient physiquement
et sexuellement abusés, torturés, violés, sodomisés
et exécutés.
Lorsque DAECH annonce le 20-1-2015 qu'il vengera Abou Ghraib et Guantanamo,
il fait appel au sentiment d'humiliation, de douleur, de terreur des arabes
ou des musulmans face aux atrocités américaines, et cela sera
entendu.
Ce faisant il nourrit le terrorisme, le djihadisme, les sentiments de révolte
qui peuvent s'emparer de populations jeunes ghettoïsées, incultes
et au chômage. Qu'avons-nous à répondre à cela ?
Que DAECH assassine avant tout les populations irakiennes non sunnites, en vue
d'assurer sa domination, mais ni plus ni moins comme l'Arabie Séoudite
et les USA l'ont fait.
Le monstre qui vient du Moyen Orient n'est décidément que celui
que l'Occident a engendré. Que signifie alors " la lutte contre
le terrorisme " ? Une mauvaise farce ? Une perversion de langage qui n'aurait
pour objectif que de tenter de supprimer toutes les libertés et de revenir
à un état bien antérieur aux " Lumières "
?
23-1-2015 AMC
L'assassinat de toute la direction de Charlie hebdo le mercredi 7 janvier 2015,
soit 12 personnes, par deux hommes cagoulés se réclamant d'Allah,
doit être qualifié comme un acte barbare, ainsi que cela s'est
produit dans les régimes fascistes et nazis, ou lors du renversement
de régimes démocratiques par des mouvements fascistes, par exemple
lors du coup d'Etat au Chili par Pinochet le 11 septembre 1973. Acte prémonitoire
?
Cet acte a légitimement soulevé l'horreur et un bouleversement
sans précédent chez les citoyens français, et au-delà,
dans toute la communauté internationale. S'en prendre à des caricaturistes
en vue de les empêcher d'exercer leur droit à la critique par le
dessin ou l'écrit, ressemble à l'interdiction par Daech, et par
les djihadistes du Sahara, du chant, de la musique, de la danse, des jeux de
ballon, de l'instruction et de la liberté pour les filles et les femmes
Plus que jamais il convient de mettre en garde ceux qui voudraient confiner
les femmes dans un rôle qui les prive de l'égalité la plus
totale avec les hommes, et ceux qui voudraient confiner la liberté d'expression
dans l'étroitesse des préjugés de toutes sortes.
Nous leur disons " Attention, la liberté doit être totale
dans le respect de l'autre ; le droit à la critique, au doute, le droit
à l'expression doivent être intouchables. Sinon c'est paver la
voie à des régimes intégristes, despotiques, fascistes
".
Les nettoyages ethniques qui se sont produits du fait des armées occidentales
au Moyen Orient, avant ceux de Daech actuellement, ainsi que la dernière
guerre contre Gaza où il s'agissait avant tout d'expérimenter
des armes sur un peuple (1), ces nettoyages ont normalisé la circulation,
l'accès et l'utilisation des armes dans la vie quotidienne, et ont validé
l'idée qu'il soit possible de se faire justice soi-même. La pire
expression de cette justice, hors de toute justice, ce sont les drones.
Dans la ligne de ce qui précède, Villepin a sûrement raison
quand il écrit et dit, il y a peu, que les destructions du pays et de
l'Etat en Irak, en 2003, sont l'une des causes de la situation actuelle, et
de l'émergence majeure du djihadisme. "L'État islamique,
c'est l'enfant monstrueux de l'inconstance et de l'arrogance de la politique
occidentale", assène Dominique de Villepin ( le MONDE 12-9-2014).
Mais sans doute faut-il remonter au traité de Sèvres de 1920 mais
surtout au traité de Lausanne de 1923, mettant fin à l'empire
Ottoman, pour avoir une vue exacte des dommages causés au Moyen Orient,
et des réactions de folie et de désespoir qui s'y manifestent
: Nationalisme turc exacerbé soutenu par l'URSS, partage arbitraire de
ces contrées par les occidentaux pour exploiter le pétrole, nettoyages
ethniques acceptés par le traité de Lausanne, installation d'un
gendarme occidental nommé Israël, renoncement à la protection
des chrétiens (fin des " capitulations " entre autres, supprimées
sans établissement de droits élémentaires). Il faut lire
le très intéressant livre sous la direction de Pierre-Jean
Luizard " Le choc colonial et l'islam " (La Découverte 2006),
pour se mettre en tête ce que fut précisément ce choc.
Et pour finir, la dévastation d'un pays prospère, l'Irak (dit
Nouveau Pays industrialisé dans la décennie 80), par les guerres
de 1991, 2003. Ceci essentiellement par les interventions plus que meurtrières
des USA, soutenues par les européens et les Etats arabes compradores.
Ceci dans une situation où l'économie de guerre est la règle
depuis le début du 20ème siècle et où le fondement
industriel de l'économie occidentale est la production des armes et leur
expérimentation
Les idéologues intégristes, nés au sein de ce chaos, ne
sont pas seulement, comme on l'a dit, des brigands, voleurs, preneurs d'otages,
ce sont souvent d'authentiques idéologues, résistants pour les
uns, fous de pouvoir pour les autres, rêvant de royaumes dont ils seraient
à la tête facilement en raison de la désespérance
des populations. Ils n'ont en général que faire de l'islam, pas
plus que Staline ou Pol Pot n'avaient que faire de Marx, sinon dans l'effet
d'annonce. Ils se contentent d'une idéologie sommaire, simpliste et cruelle.
Ils veulent régner et soumettre les masses en désignant les boucs
émissaires : impérialistes, chrétiens, chiites, et autres,
tous pêle-mêle. Ce ne sont pas des novices, ce sont des combattants
qui ont appris à se battre contre les américains, et aujourd'hui
grâce aux officiers irakiens chassés d'une armée décapitée.
L'Occident est pour eux une grande source d'inspiration quant à ses méthodes
de décervelage, d'intoxication, de cynisme. Mais dans le même temps
ils rassemblent des opposants de toute nature à l'Occident. Ils ne sont
pas ignorants en matière d'organisation, savent nourrir, soigner, encadrer
les populations qui ont fait allégeance.. Ils font preuve d'une cruauté
spectaculaire comme moyen de sidération, de conviction et de propagande,
mais ils n'ont rien à envier aux pouvoirs soutenus par l'Occident, qui,
de par le monde, torturent journellement, exécutent froidement, et souvent
en secret, des citoyens après des jugements sommaires, ou larguent des
bombes durant 3 semaines sur les populations civiles en Syrie, avec l'approbation
silencieuse des occidentaux, en faisant plus de 2000 morts en juillet 2014
.Absolument
rien de nouveau, et rien de pire que ce qui existe déjà..
Et comme il est normal, Daech recrute parmi les desperados des pays occidentaux.
Comment est-il possible de ne pas l'avoir vu venir ? Depuis la révolte
des banlieues de 2005 (où Villepin avait appelé à un couvre-feu
avec toute la gauche bien- pensante !), nombre d'analyses avaient été
faites pour avertir sur la situation à venir, plus explosive encore que
celle qui montrait ses prémices. Des milliers de jeunes se voient refouler
de tout avenir professionnel et personnel, de toute valorisation, ou de toute
intégration du fait de leur couleur de peau, alors que " l'intégration
" était le mot magique et cynique de la classe politique (voir le
film " Bandes de filles "). Ces jeunes sans avenir, d'origine étrangère
ou non, souvent exclus de toute culture, se sont vus promettre, par une propagande
et une instrumentalisation adroite, un avenir glorieux de héros, une
autre vie dans le martyr, ou dans l'exaltation d'une " vérité
", celle de Allah, le dieu des déshérités. Beaucoup
plus qu'on ne croit y ont vu et y voient la valorisation tant attendue.
Il faut aller voir le film " White God " où un gouvernement
refoule des toutous gentils dans les bâtards et en fait des rebelles
.Belle
métaphore !
Penserait-t-on que la répression puisse venir à bout de cela ?
Bien au contraire, celle-ci agit comme une preuve de la justesse du choix vers
le djihadisme.
Et ce nouveau " Komintern " islamiste, à défaut de conclure
un nouveau pacte germano-soviétique, fera conclure, pourquoi pas, un
pacte, dit " anti-impérialiste ", entre le dit " Etat
islamique " et Assad, ouvert au Soudan, aux rebelles de la Somalie, du
Yémen, du Nigéria, du Mali
en utilisant nos procédés
pour parvenir à ses fins. C'est Frankenstein à l'uvre, c'est
à dire l'uvre occidentale, même si.. un caillou s'est glissé
dans l'engrenage, les Kurdes. Ceux-là même qui s'étaient
vus reconnaître un Etat dans le traité de Sèvres, et qui
ont été vendus à La Turquie et morcelés dans quatre
pays, dans le traité de Lausanne. L'idéologie dévastatrice
de ce traité a produit décidément de beaux fruits !
Où se trouve le caillou dans l'engrenage aujourd'hui en France, quand
on voit les partis politiques indigents se vautrer dans une " union nationale
" malpropre par définition, et tenter de s'approprier l'assassinat
du 7-1-2015 (contre un journal satirique bien connu Charlie Hebdo) comme des
vautours sur un cadavre ?
Quelle sera la réponse des citoyens ?
(1) http://www.legrandsoir.info/les-guerres-a-gaza-sont-devenues-un-aspect-du-systeme-de-gouvernance-israelien.html
Un entretien avec le cinéaste Yotam Feldman
" Les guerres à Gaza sont devenues un aspect du système de
gouvernance israélien "
Le 9-1-2015
L'INSTRUMENTALISATION DES ASSASSINES DE CHARLIE HEBDO .
Une récupération dégoûtante
.
On aurait pu s'en douter, les présumés assassins de la direction
de Charlie Hebdo devaient être tués par le GIGN, au même
moment, au mépris de leurs otages, pour qu'on n'ait pas à les
interroger et à les juger, et ceci dans une mise en scène à
grand spectacle.
Cette exécution à grands frais contre " Al Qaïda ",
est utilisée ce 10 janvier pour faire l'union sacrée européenne
! Or cette Europe, partie de la troïka, nous a donné un avant- goût
de la " stratégie du choc " au profit des multinationales et
des banques, dans la destruction des pays du sud, la Grèce, l'Espagne,
Le Portugal
.
Cette Europe-là, contre l'Europe des peuples, voudrait aujourd'hui se
mettre à la tête de la marche qui doit commémorer les assassinés
de Charlie Hebdo et affirmer notre indéfectible attachement à
la liberté d'expression ! Hors d'ici les seigneurs européens de
la guerre ! Hors d'ici les représentants des industries d'armement et
des banques !
le 10 janvier 2015
Vous trouverez ici un article de fond, suivi de divers articles au gré des nouvelles politiques dont "L'Etat islamique" en Irak en 2014, en fin de rubrique.
( Ce qui figure ci-dessous a été réécrit en avril 2011. Première version en août 2009)
"L'idéologie dominante est un montage subtil, insidieux, à
la fois objectif et producteur de subjectivité
Elle parvient à verrouiller toute pensée libre.."
Max Dorra (Le Monde du 28 juin 2009)
(L'étude ci-dessous nous a permis de faire émerger la "théorie des Deux Etats" qui constitue une politique de division la plus raffinée qui soit.... Applicable à la Palestine)
Nous proposons ce qui suit, comme analyse de fond du mot, du contenu du mot, de l'idéologie sous jacente de "ISLAMISME". Aujourd'hui on y met tout et n'importe quoi, c'est surtout un mot qui doit faire peur, et suggérer sans cesse au citoyen qu'il doit craindre un TERRORISME venu de l'islam. Cela est d'autant plus facile que la colonisation est passée sur les nations arabes, perses et afghanes musulmanes, ce qui permet d'y ajouter tous les mythes racistes. "Islamisme" fait des mots "orwellien" qui doivent faire l'économie du sens et d'autres mots utiles, dire tout et son contraire, et nous priver du sens étymologique. Devrions nous reprocher aux musulmans de n'avoir parfois pas le coeur doux face à notre arrogance d'illétrés et à notre fatuité de conquérants ?
Une nouvelle expression devient à la mode chez les dominants, celle de coupable de "terrorisme présumé". A partir de signes, déterminés par la seule police occidentale et un pouvoir raciste, totalement hors du droit, on peut maintenant arrêter préventivement des "terroristes présumés", évidemment toujours dits islamistes !
Nous proposons l'analyse qui suit.
Le mot " islamisme " signifie étymologiquement la religion
fondée sur l'islam (1) à partir de Mahomet. De la même façon,
le christianisme s'est constitué autour du Christ, et le judaïsme
à partir du royaume de Juda.
Mais un sens nouveau a été attribué ces dernières
années, entre autres depuis les attentats du 11-9-01, à "
islamisme ", par les occidentaux, et par suite par certains musulmans,
sous la pression occidentale, d'une exceptionnelle vigueur, politique et psychologique
depuis 10 ans.
Il s'agit d'assimiler systématiquement l'islamiste, celui qui pratique
la religion de l'islam, à un intégriste fondamentaliste. Aujourd'hui,
on dit islamiste pour intégriste, dans le but de disqualifier l'islam.
Mais ceux qui emploient ce mot se gardent bien de le définir. On fait
comme si le sens du mot allait de soi. On remarquera en plus la petitesse d'une
certaine pensée occidentale qui veut réduire pour partie la situation
au Moyen Orient à l'existence de " l'islamisme " !
En réalité, dans cette version occidentale, ce mot a encore une
acceptation plus large, il se présente comme un fourre-tout où
on y retrouve pêle-mêle non seulement le musulman et l'intégriste,
mais le narcotrafiquant, le terroriste, le résistant politique, l'indépendantiste,
le nationaliste, l'arabe, le persan
, une version xénophobe et injurieuse.
Pire, dans cette définition, l'islam ne pourrait que rejeter la laïcité,
refuser la démocratie (entre autres notre belle démocratie occidentale,
qui fait ses preuves partout, en inoculant une corruption d'un degré
jamais atteint)..
En conséquence, l'existence des Etats arabes avec une religion d'Etat et des Républiques islamiques, serait par définition le résultat bien compris de " l'islamisme " ou plus généralement de l'islam au mépris de l'histoire, en oubliant que ce sont les anglais les premiers qui ont conçu des Etats confessionnels musulmans (voir plus loin).
Mais nos "élites" politiques et nos médias ont fait un pas de plus fin 2009. Le mot islamisme est peut-être apparu comme n'était pas suffisant et ne faisant plus assez peur. On y a ajouté l'équation avec Al Qaïda. Ainsi Al Qaïda est partout, c'est une sorte d'Internationale super organisée, intervenant partout en même temps, insaisissable bien sûr, et jetant des ponts entre tous les "islamistes" du monde entier.
Edward Saïd, intellectuel palestinien, devenu américain, qui a
passé de son vivant une grande partie de son temps à contester
dans le détail ce qu'était " l'orientalisme " occidental,
pourrait se retourner aujourd'hui dans sa tombe.
On n'est plus en effet aujourd'hui face à un orientalisme xénophobe,
dans sa version douce, mais on est face à une grossière vindicte
raciste qui ne peut qu'émouvoir tous les musulmans du monde et les pousser
à la peur, à la révolte, à la violence.
Ce mot jamais défini, employé à tout va, avec une brutalité
intellectuelle nouvelle, est le reflet d'une volonté politique d'amalgame.
S'il traduit certes l'indigence de la pensée occidentale, et d'une large
majorité de ses intellectuels, dans l'analyse qui prétend cerner
ce qui se passe dans les pays du Maghreb, du Moyen Orient et de l'Orient, il
montre en outre une perversité particulière en établissant
d'emblée les égalités ci-dessus, par la seule force de
la répétition et de l'affirmation.
Evo Morales précise très bien les choses en indiquant, début
août 2009 à Quito, le contexte dans lequel se situe le débat.
Il explique que la lutte contre le dit terrorisme et le narcotrafic, de la part
de l'administration américaine, a remplacé (opportunément)
l'anticommunisme (Le Monde du 10 août). Nous ajoutons, en complément,
à propos du Moyen Orient, que le combat contre les peuples à majorité
musulmane, qui luttent contre l'occupation de leur territoire, contre la guerre
qu'on leur fait, contre la mise à sac de leur pays, ne peut se mener,
du point de vue de l'impérialisme, que sous le prétexte du terrorisme
et du narcotrafic, qui serait évidemment contenu dans " l'islamisme
". Il fallait bien en effet remplacer le communiste avec un couteau entre
les dents par son équivalent islamiste.
Nous voilà revenus au monde de Georges Orwell, qui avait eu l'intuition
des nécessaires nouvelles langues simplificatrices et bêtifiantes
des " élites " qui nous gouvernent, et des prétendues
critiques de ces élites.
En réalité, c'est la politique occidentale, dans sa version aussi
bien soviétique que sa version libérale capitaliste, qui a fabriqué
les conditions d'une part d'un intégrisme à grande échelle,
d'autre part et surtout la naissance de nouveaux partisans nationalistes qui,
ne pouvant plus se référer à la doctrine marxiste totalement
faillie à l'est, brandissent, avec l'énergie du désespoir,
le discours religieux comme nouvelle théorie révolutionnaire.
Car ils n'ont plus que celle-là.
De plus, c'est la politique occidentale, dès avant la seconde guerre mondiale, qui a donné les éléments pas à pas des conditions de la construction d'Etats despotiques de type religieux, entre autres pour les ex pays coloniaux, particulièrement dans les pays du Moyen Orient et d'Afrique.
Définition du fondamentalisme:
En 1979, le penseur radical syrien Sadik Jalal Al-Azm appelait à combatttre l'Occident et non le capitalisme par un retour à l'authenticité religieuse.
Ce faisant il refusait le nationalisme laïque, le communisme révolutionnaire, la démocratie, la libération des femmes, en bref tous les instruments d'analyse de l'Occident, en désignant celui-ci comme le mal absolu, exactement comme Bush a désigné l'islam comme le mal absolu. Aucune analogie ne pouvait être faite, selon lui, entre les masses musulmanes et les masses occidentales. Les premières ne peuvent trouver leur émancipation que dans le religieux et le culturel, et non dans les facteurs économiques et sociaux. Le retour à l'islam ne peut être que progressif et permettra d'échapper à la domination occidentale.
Or comme le dit un article du Monde diplomatique d'avril 2011, le mouvement actuel des masses arabes n'a lieu ni contre l'Occident ni à son service. Ce qui se passe en 2011 inflige un démenti cinglant à cette vision des choses.
Il eût été très important de répondre à cette définition point par point et non de lancer des anathèmes. Hélas.
Ceux qui analysent de façon critique la politique de l'impérialisme vis à vis des pays dits musulmans, sont souvent rejetés du côté de ceux qui n'ont que la théorie du complot en tête ! Mais ce qu'on nous raconte sur "l'islamisme" et le terrorisme, relève précisément de l'invention d'un complot autour d'Al Qaïda dont les tenants et aboutissants sont de plus en plus grotesques...
Dans un premier temps, il nous faut relever tout ce qui est mis au compte des
activités de " l'islamisme " et d'Al Qaïda.
L'impérialisme américain a délibérément assimilé
les moujaheddines (combattants) musulmans, en lutte contre les soviétiques
en Afghanistan, et qu'ils ont financés, à des intégristes
dès lors qu'ils n'ont plus obéi à ses injonctions et se
sont retournés contre lui. Ils ont adopté la même analyse
que les soviétiques qui ont qualifié ainsi les afghans qui se
sont retournés contre eux à la fin des années 70.
Al Qaïda, crée ou noyautée par la CIA en Afghanistan, à
l'époque où les USA armaient les résistants, via le Pakistan,
et dont le chef présumé était Ben Laden, est devenue dès
lors, du jour au lendemain, la représentation du mal absolu. Nul ne sait
si cette organisation passe-partout, aux contours les plus flous, et qui, chose
extraordinaire échappe constamment à la vigilance occidentale,
mais l'on accuse aujourd'hui de presque tous les attentats, est encore manipulée
par la CIA
?
Ce concept " d'islamisme " a été nécessaire à
Bush, et aux gouvernements européens (puis aux despotes des pays arabes)
pour formater la pensée du public, à l'aide des médias
serviles. Et cela continue. Ce concept est également nécessaire
à Poutine. En écrivant que Al Qaïda fait acte d'allégeance
à l'islam, on établit l'équation : terrorisme = musulmans
= islam.
Puis le fourre-tout s'est élargi :
-C'était soi-disant le GIA, groupement " islamiste " armé
algérien (créé en fait par les services secrets algériens),
qui aurait assassiné en 1996 les moines de Tibéhirine. On savait
que c'était faux. La preuve a été donnée (en mai
2009) qu'il s'agissait de l'armée algérienne, avec la complicité
silencieuse du gouvernement français. Grâce au juge Bruguière.
Plus récemment, un article du Monde Magazine (du 4-9-10) fait l'hypothèse
réaliste que les moines auraient fait l'objet d'un faux enlèvement,
organisé conjointement par l'Algérie et le gouvernement français,
dans le but de montrer le danger de l'islamisme et la célérité
du gouvernement algérien qui les aurait fait libérer rapidement,.
mais l'opération aurait raté et les otages enlevés par
des groupes d'opposants. Le gouvernement algérien à leur recherche
aurait mitraillé un camp d'opposants et jeté du napalm... ce qu'il
ferait fréquemment sur sa population paysanne !! Brave gouvernement "socialiste"
algérien !
-Les embuscades terroristes qui ont lieu dans le Sahara en Algérie et
dans le Sahel seraient le fait du GSPC devenu AQMI, rattaché aux "
islamistes " d'Al Qaïda. Il s'agit probablement avant tout, d'après
la presse elle-même, d'une part de voyous, et filières de drogues,
financés en sous main par les gouvernements algérien, mauritanien,
nigérien, sénégalais
et d'autre part des résistants
nigériens luttant contre le despotisme de l'actuel gouvernement du Niger
(un conglomérat difficile à cerner)
-L'attentat de Karachi de 2002 qui avait fait plusieurs morts dans une entreprise où travaillaient des français, attribué à Al Qaïda, est en réalité une affaire politique compromettant le gouvernement français de l'époque (révélation en juin 09) : une frange de l'ISI au Pakistan se serait vengé de la vente de 6 sous marins nucléaires français à l'Inde. Les investigations menées en 2010 semblent conforter l'hypthèse d'une vengeance de l'ISI. Celles de 2011 impliqueraient le juge Bruguière qui aurait "négligé" d'incorporer au dossier des pièces importantes montrant que ça n'était pas l'acte d'un kamikaze.
-L'attentat meurtrier de Madrid de mars 2004 a donné l'occasion à
la presse espagnole de se diviser gravement sur son origine. Attribué
d'abord à l'ETA, puis à Al Qaïda, puis à des islamistes
indépendants
le procès, début 2007, disculpe 28 des
29 inculpés ( !), après une série de scandales. Seul un
inculpé, qui nie, est accusé d'avoir posé des bombes..
et l'affaire est enterrée !
-L'attentat de Londres de juillet 2005 n'en finit pas de provoquer des rebondissements.
Les parents des victimes, et des inculpés qui auraient prêté
main forte aux exécutants, demandent la réouverture de l'enquête,
et contestent la thèse officielle qui se contente de s'appuyer sur de
dites revendications d'Al Qaïda. Même la responsabilité du
Mossad aurait été évoquée. Le procès pourra-t-il
avoir lieu un jour ??
-Les attentats en Indonésie du 17-7-09 seraient le fait d'un mouvement
proche d'Al Qaïda. C'est bien vague. Ou on ne sait pas ou on ne veut pas
savoir officiellement qui est derrière ces attentats. Des présumés
coupables ont été arrêtés et auraient avoué
(sous la torture ?)
-En Somalie, les jeunes résistants des " chebabs " seraient
des amis d'Al Qaïda (été 2009), ainsi en a décidé
l'administration américaine (Courrier international du 27-8 au
2-9-09 sur la Somalie). Ces résistants liés à la piraterie
en mer, doivent être disqualifiés. Il s'agit de déconsidérer
leur combat contre l'occupation occidentale via l'Ethiopie, et armée
par les USA, avec le soutien de l'ONU. L'enlèvement en juillet 2009 de
deux espions français par ce mouvement des " chebabs " très
bien renseigné à Mogadiscio, montre quel jeu ridicule joue le
gouvernement français à l'intérieur de l'impérialisme
occidental. Obama a, dans son discours du 11 juillet au Ghana, qualifié
ces résistants de " terroristes " dans la bonne tradition Bushienne
(2)
-Djamel Beghal, un dit islamiste assigné en résidence en France,
condamné à 10 ans de prison en 2005, aurait fréquenté
les camps d'Al Qaïda. Il devait être renvoyé dans son pays
d'origine. La cour européenne des droits de l'homme, saisie d'un recours,
s'y est opposée
(étrange pour un militant d'Al Qaïda)
-Les émeutes en Chine des Ouïgours, le 7-7-09, dans une province
à majorité musulmane, le Xinjiang, gorgé de pétrole
et de matières premières, seraient aussi le fait de menées
d'Al Qaïda ! La Chine s'est mise à l'heure des mensonges occidentaux.
Un journaliste du Monde intitule un paragraphe d'un article " Poids de
l'islam salafiste " (le mouvement le plus intégriste), mais dans
le corps de l'article parle de l'influence majoritaire " soufie "
chez les Ouïgours, c'est-à-dire une tendance très tolérante
et pacifique
Autrement dit, écrire la chose et son contraire, en
opposant un titre et le contenu de l'article, devient une méthode d'information.
-En Tchétchénie, l'opposition au tyran Kadyrov, soutenu par Poutine,
serait également " islamiste " depuis fort longtemps. Le 21
août 2009, les indépendantistes tchétchènes s'étant
livrés à des attentats seraient des islamistes
-En Egypte, l'opposition à Moubarak, avant sa chute, serait également
" islamiste ", du fait de la présence des Frères musulmans,
mouvement à tendance fondamentaliste, mais surtout nationaliste conservateur.
-A la mi-août 2009, les soviétiques et les médias, reprenant
le cliché, écrivent que les attentats pour l'indépendance
en Ingouchie seraient le fait des islamistes
-Les horribles attentats qui se sont produits en Irak le 19 août
2009 (110 morts et 600 blessés) et le 25 octobre 2009 (plus de 150 morts
et 700 blessés), 8-12-09 ( 127 tués, 448 blessés) sont
attribués immédiatement à Al Qaïda
((Le Monde
du 10-12-09). Tous les articles sur cette question ne font jamais état
de la question des armements fantastiques dont disposent ces dits terroristes.
Silence total !! Un audit demandé par le Pentagone en novembre 2007 faisait
état de deux factures, au total 7,7 millions de dollars, enregistrées
par la défense US sans destination, puis une de 2,7 billions de dollars
aux forces de sécurité irakiennes facturée de façon
incorrecte... etc (www.planetenonviolence.org/Irak-les-Etats-unis.....juin
2008), avec une interrogation: "où est passé cet argent
?".... A qui le crime sert donc ? Une autre source (Le Monde du 18-6-08)
indique 23 mds de dollars disparus en Irak, dollars qui devaient servir à
la reconstruction: gigantesque détournement de fonds. 70 entreprises
US sont visées....
-Au Yémen, à la frontière saoudienne, ne voilà-t-il pas que le Zaïdisme puis le Houthisme, qui seraient des variantes du chiisme (rien de sérieux sur cette question), qui se bat contre le pouvoir central, serait de mèche avec Al Qaïda avant le grand mouvement populaire ?? On en oublie que cette dernière organisation n'est en principe pas chiite mais sunnite..En décembre 09, ne voilà- t-il pas qu'un passager nigérien d'un avion en partance vers les USA, s'arrose la jambre de poudre et y verse un liquide propre à "faire exploser" l'avion.... Ce conte nous renvoie comme de juste vers Al Qaïda, au Yémen, parce qu'il est nécessaire de nous convaincre qu'il faut semer la guerre dévastatrice à cet endroit aussi, et comme par hasard, l'individu était connu des services de renseignements, donc ceux-ci sont bidons ou de connivence ? Un article du Courrier International ( 19 au 25 novembre 09) laisse entendre qu'il ne s'agit que d'intox de la part du gouvernment yéménite dans le but de recevoir des subsides des USA. Derrière ces rébellions il y aurait de sérieux problèmes de partage de l'eau, et une volonté de sécession des régions du nord par suite de la réunification bureaucratique des deux Yémen vécues assez mal par les populations et des responsables locaux. Cette guérilla qui dure depuis plusieurs années aurait déplacé 250 000 personnes.
-nov 2009: Les enlèvements dans le Nord du Mali seraient dûs à la "branche dure" d'Al Qaïda... C'est quoi la "branche molle" ?
-Mais Il n'y aurait pas plus d'une centaine de combattants d'Al Qaïda à la frontière entre l'Afghanistan et le Pakistan (Le Monde du 10-12-09). Comment le sait-on ? Qu'est-ce qui les distingue des talibans ? C'est quoi finalement cette guerre ?
-En septembre 2010, AlQaïda, c'est sûr, opérerait dans l'AQMI dans l'enlèvement des 7 personnes travaillant à AREVA au Niger (voir la rubrique "colonisation" et "AlQaïda"), et cette fois au Yémen...
-Novembre 20010: LES IMPOSTEURS OU LES FABRICATIONS DES SERVICES SECRETS ! Le journal le Monde (le 25-11-10) révèle que le porte parole des "talibans modérés", Muhammad Mansour, était un imposteur dont les médias et les gouvernements ont fait leur choux gras. Il serait éventuellement un agent des services secrets pakistanais. Nous disons : "Pourquoi pas de la CIA" ? Tout comme Baradar, autre taliban modéré... Qui était-il ??
Autrement dit, Al Qaïda est partout, a apparemment des moyens considérables en armes et en militants, mais est naturellement insaisissable. Loup garou des temps modernes ! Mais d'où vient l'argent de ces "terroristes" ??? D'où viennent leurs bombes ? Comment les achemine-t-ils ? Qui les aide à passer inaperçus ? Qui les aide à voyager ? Pourquoi n'attrape-t-on jamais les têtes ? Nul doute que cette explication, trop répétée, trop commode, finalement grotesque, mais entretenue par tous les médias sans exception, cache bien des mystères, bien des incohérences, des mensonges et des infamies. Un fait gravissime nous trouble. Le 30-12-09, un agent double dit d'Al Qaïda, s'introduit dans un repère de la CIA à Khost dans l'est de l'Afghanistan sans être fouillé. Il est très connu comme membre de la CIA et on ne se méfie pas de lui ! Il se fait alors exploser tuant 7 membres de la CIA. En réalité il était au service des afghans pour s'introduire dans la CIA. Quelle est donc la réalité d'Al Qaïda ?
On pourrait attendre une contrepartie explicative de la part des journalistes et écrivains musulmans à cet ensemble. Cette contrepartie existe à n'en pas douter. Mais nos médias très savants ne nous informent pas à ce sujet, ou alors au compte goutte.
Les gouvernements égyptien, irakien, tunisien, algérien, indonésien, pakistanais n'ont d'ailleurs pas fait mieux en matière de qualification, en reprenant le concept " d'islamisme " pour caractériser eux-mêmes leurs opposants ! On l'oublie trop facilement lorsqu'on montre du doigt les Etats religieux arabes comme preuves du caractère nécessairement violent de l'islam. Mais ces Etats despotiques furent heureux d'utiliser les fantasmes des occidentaux en pensant être intouchables...On veut oublier les opposants, ce qu'ils disent, et comment ils le disent. Nous n'en savons rien !! Ces gens, ces résistants écrivent forcément dans des tracts, dans des journaux de militants. Qui, parmi nos grands intellectuels, va y voir ??
On n'a évidemment rien vu, ni qu'une explosion populaire se préparait en 2011
En 1789, en France, nous en avons fini, en Occident, avec l'Etat de droit divin. Au 17ème siècle, la Grande Bretagne avait déjà adopté la monarchie constitutionnelle. Il n'y aura plus d'Etat de droit divin en Europe jusqu'à nos jours.
Plus d'un siècle après, l'Empire Ottoman est démantelé
par les puissances occidentales (France et Grande Bretagne) suite à la
guerre de 1914-18, et prévoient son partage (accord Sykes-Picot) en raison
de ses réserves de pétrole connues depuis le début du siècle.
Cet empire, même s'il a été despotique, a permis aux populations
des communautés les plus variées, de vivre ensemble, pendant des
siècles. Car l'Etat de l'Empire n'imposait pas une religion d'Etat.
Le califat (succession à Mahomet) va demeurer en Turquie. " Les
Jeunes Turcs " nationalistes y sont responsables du génocide arménien.
Puis Ataturk chassera ces derniers et fondera la République de Turquie
en 1922. Il mettra fin au califat et fera proclamer le principe de laïcité
de l'Etat dans un pays à dominante musulmane. Cette décision aurait
pu ouvrir la voie à des républiques laïques dans tout le
moyen orient.
On aurait pu imaginer que ceux qui proclamaient haut et fort qu'ils étaient
porteurs des droits de l'homme et du siècle des Lumières se réjouiraient
de voir que l'idée laïque n'était pas contradictoire avec
l'islam au Moyen Orient ! Point du tout ! Ils n'auront de cesse de tout faire
pour que d'éventuelles républiques laïques soient impossibles
au Moyen Orient, en apportant, entre autres, tout leur soutien au confessionnalisme.
Le partage d'influence entre l'est et l'ouest, et très concrètement
le partage du pétrole, exigeaient en effet des pays divisés entre
eux, corrompus et despotiques, dans cette région du monde, sous couvert
de la religion, et d'un droit, non pas universel mais lié à la
religion.
La Grande Bretagne se porte à l'avant-garde de cette lutte, très tôt, après la défaite allemande, en empêchant par tous les moyens l'unité des arabes, le pan arabisme, (épisode rocambolesque du " héros " Laurence d'Arabie).
Déjà le " Mont Liban ", province autonome dans l'Empire
Ottoman, sur demande occidentale (surtout française), s'était
vu mettre à sa tête un gouverneur chrétien envoyé
par l'empire (1860-1914).. On pourrait voir là les embryons d'un Etat
Chrétien, dont l'idée ressurgira en 1982 dans la tête des
.sionistes.
La suite est logique, la Syrie, le Liban, la Jordanie et la Palestine constituaient
jadis un seul pays. Celui-ci est morcelé. Ces régions, le Liban
et la Syrie deviennent deux protectorats français en 1920. La Palestine
et la Jordanie sont sous contrôle anglais avec l'Irak. L'objectif de ces
protectorats est non seulement de pratiquer la division, mais la faire accepter,
et la faire revendiquer ! L'expérience acquise par la Grande Bretagne,
au 19ème siècle, en Amérique du Sud (diviser les pays entre
eux et leur imposer le libre échange) va servir au Moyen Orient, comme
elle a servi en Afrique à la Conférence de Berlin en 1878.
La constitution libanaise de 1925 entérinera un système politique
confessionnel avec l'aval de toute la communauté internationale ! Ceci
constitue une régression par rapport à la façon dont fonctionnait
l'empire Ottoman dans ses dernières années (3). Avec les protectorats
occidentaux français et anglais, l'idée que la loi soit la même
pour tous est anéantie. La source du droit sera défini par les
religions !
Les britanniques fonderont entre temps une royauté en Irak en 1921
L'Arabie, fondée en 1932 par la réunion de plusieurs provinces, se donne, sous l'il bienveillant de la communauté internationale, une royauté de monarchie absolue sur la base du Coran et de la Sunna. L'islam est proclamé religion d'Etat..
La création du parti Baas en Syrie, puis en Irak, au début des
années 40, comme parti socialiste pan arabe et laïc, dans une vision
non marxiste, par le chrétien orthodoxe syrien Michel Aflac, le sunnite
Salah al-Din al-Bitar, et l'alaouite Zaki al Arzouzi, ne parviendra pas à
ses objectifs, après vingt ans de lutte, et sera finalement circonscrit
par des tendances prosoviétiques ou nationalistes étroites en
contradiction avec le panarabisme désiré par les militants précédents.
Le Baas sera militarisé au profit de dictateurs en Syrie, en Irak.
Michel Aflak disait, en accord avec ses amis musulmans, que seul un Etat
laïc permettrait de regrouper toutes les composantes d'une nation arabe
très divisée sur le plan confessionnel (4). C'est exactement la
position qui sera celle des rédacteurs de la Charte de l'OLP, écrite
en 1968, sur laquelle s'acharneront les puissances occidentales et Israël
bien entendu.
Cette parenthèse faite, rappelons que l'indépendance du Liban en 1947 préservera et renforcera le confessionnalisme.
Dans le même temps et surtout, les anglais élaborent " la théorie des deux Etats " à partir de l'Inde, qui est le meilleur soutien pour des Etats religieux constitués et à venir. Dès que la Grande Bretagne a la certitude que cette colonie est perdue, elle confie à deux personnages, Radcliffe, et Lord Mounbatten, le soin de mettre au point la " théorie des deux Etats " au mépris de la réalité historique.
B)LA " THEORIE DES DEUX ETATS ".
Cette théorie a vu le jour en Palestine à la fin des années 1930 en vue de séparer définitivement musulmans et juifs, puis en Inde en vue de séparer définitiuvement musulmans et hindous, et promouvoir la partition de l'Inde en deux Etats lors de son indépendance.
On peut la résumer ainsi de notre point de vue:
-Les communautés religieuses deviennent des communautés ethniques.
-D'où, les hindous ou les juifs ne peuvent vivre avec les musulmans (alors qu'ils vivent ensemble depuis des siècles !), ou les chrétiens ne peuvent vivre avec les musulmans....et inversement.
-Une communauté ethnico religieuse a droit à un Etat !!!! (au mépris de l'idée de l'Etat d'une nation du peuple tout entier) : Il convient donc de séparer ces communautés
-Il faut faire accomplir cette prophétie par l'institution qui prétend agir internationalement pour les droits de l'homme et les droits des peuples, la SDN, puis l'ONU.
-Il convient en attendant de soutenir que chaque communauté ait son droit propre, pour dénier, à un Etat d'une éventuelle République, toute capacité à agir : c'est l'institutionnalisation du communautarisme.
-Autrement dit il faut éviter de construire des Etats de droit, même si on a plein la bouche d'une telle revendication.
-Il faut par conséquent organiser le "droit international"
sur ces bases, en un droit non contestable, avec une apparence démocratique
(les adeptes à cette théorie seront entre autres, après
les grands de ce monde, les communistes et les socialistes)
La première application de cette théorie eût lieu
en 1947 en Inde en vue de créer le Pakistan au prix d'un million
de morts et 8 millions de déplacés. Pour ce faire, la Grande Bretagne
aida à la création d'un parti soutenant cette idée: La
Ligue Musulmane crée en 1940 (sans doutes le parti qui prêta main
forte à l'assassinat de Gandhi), contre le Jamaat-i-islami, parti musulman
contre la partition, crée en 1941. Puis la Grande Bretagne corrompit
une partie du Parti du Congrès dans la perspective de la partition.
C'est ainsi que la partition de l'Inde donna lieu à la création
du Pakistan en 1947, comme Etat musulman (et dominion britannique), où
l'islam est religion d'Etat, et où le qualificatif de musulman s'apparente
à une ethnie religieuse !
La seconde application eût lieu en Palestine en 1948, sur
les mêmes principes, avec des centaines de milliers de morts depuis plus
de 60 ans.
De plus l'impérialisme n'aura de cesse de corrompre et de faire capituler
l'OLP. Elle y parviendra en 1982.
La communauté occidentale (principalement la Grande Bretagne et les USA)
crée ainsi en
1948 l'Etat d'Israël, enfanté en son sein, qui a la prétention
d'être un Etat juif, sur des bases religieuses pour les uns, et "
ethniques " pour les autres, rejoignant par là l'idée sioniste
du 19ème siècle, selon laquelle les juifs sont une ethnie, idée
reprise par les nazis.
La troisième application eût lieu au Pakistan en 1949, comme conséquence de la partition de l'Inde et de la création du Pakistan
Les musulmans et hindous qui refusent la partition sur des bases confessionnelles, dans le Pakistan oriental à l'est de l'Inde, et veulent un Etat séculier, à l'aide de la ligue Awani, se séparent du Pakistan et promulguent l'indépendance du Bangladesh en 1949.. Le Pakistan occidental (soutenu par les USA) fait la guerre au Pakistan oriental indépendant en 1971. On parle de 3 millions de morts et de 200 000 femmes violées. Bain de sang contre les musulmans laïcs et les hindous. L'Inde aide le Bangladesh et repousse le Pakistan.
Mais en 1979, les islamistes avec le Jamaat -e-Islami imposent au Bangladesh une république islamique. Fin 2010, le gouvernement veut cependant revenir à un Etat séculier. Opposition contre les islamistes. Ceci afin de permettre de lutter contre l'opposition, les grèves, la pénurie alimentaire, le parti nationaliste qui désire tout reposer à plat...
La quatrième application: La Yougoslavie... (à écrire..)
C'est donc bien l'Occident de culture chrétienne qui crée et défend
ces incongruités de la prééminence du religieux dans la
constitution d'Etats nécessairement despotiques vis-à-vis de leurs
minorités.
Nos " humanistes " occidentaux ont fait valoir, pour justifier le
principe de la partition de l'Inde, des risques d'extermination des musulmans
ou des hindous, et pour Israël le motif de la Shoah..
L'URSS, entre autres, et ce n'est peut-être pas un hasard, s'est précipité
pour reconnaître Israël.
Les intellectuels occidentaux, dans leur immense majorité, se sont fait
les portes- paroles et les défenseurs de ces étonnantes créations,
et les portes paroles de la théorie des deux Etats.
Nous portons donc la responsabilité, en tant que civilisation judéo chrétienne, que nous soyons athées ou non, de la reconstitution de l'Etat religieux, nouvelle manière, c'est-à-dire dans sa nouvelle connotation ethnique. Nous avons d'ailleurs traité le problème yougoslave, récemment, sur la base de : une religion=une ethnie=un Etat, en dévoyant ainsi le contenu de l'idée de nation.
Concernant Israël, son gouvernement ne considèrera jamais les arabes, demeurés sur place, autrement que comme des parias, des citoyens de seconde zone, ayant des droits inférieurs. Il n'y a pas en Israël d'égalité devant la loi pour tous les citoyens. La démocratie n'existe qu'entre les juifs. C'est la restauration de l'idée de la démocratie athénienne des " propriétaires " contre leurs esclaves.
A quand l'Irak ? La Centrafrique ? L'Ukraine par la grâce de la Russie ?......
On a fait échapper la Corée de ce principe, sans doute à tort.
C)LA NAISSANCE DES ETATS TOTALITAIRES NON RELIGIEUX AU 20ème siècle
Parallèlement, le vingtième siècle occidental invente de
nouveaux Etats totalitaires parmi les plus terribles que l'humanité ait
connus.
-a)D'une part, sous couvert de socialisme, des Etats d'un nouveau genre se constituent, avec un parti unique, des camps de travail qui seront majoritairement des camps d'extermination (18 millions de morts dans les goulags dit l'historienne Anne Applebaum), avec pour objectif non dissimulé de faire du capitalisme d'Etat. Ainsi, l'Etat soviétique de parti unique se constitue en octobre 1917 en Russie, en se parant de la grande " révolution " d'octobre, qui sème les plus grands espoirs et d'immenses illusions, pendant 60 ans. L'enfer des goulags, des famines et exécutions sommaires n'est plus à démontrer, même si l'URSS a éliminé l'analphabétisme et combattu le nazisme, après s'être allié avec lui.
Idem pour l'Etat communiste chinois, et les satellites de l'URSS..
La soi-disant propriété ouvrière, incarnée par l'Etat, est en réalité propriété des apparatchiks. Cela est tellement vrai, qu'à la chute de l'Empire soviétique, les apparatchiks se retrouvent propriétaires des usines du pays
-b)D'autre part, l'Etat nazi, sur la base d'une autre idéologie, et avec
un parti unique, fait du capitalisme d'Etat pour sauver l'Allemagne de la débâcle
économique en 1933. Il liquide ses adversaires réels et supposés,
les juifs, dans des camps d'extermination (6 millions de morts). Les chambres
à gaz constituent l'innovation majeure par rapport aux camps du monde
communiste.
Les Etats fascistes du Portugal (1933), d'Espagne en 1939, puis tant d'autres
ensuite vont se constituer sur le même modèle, dans le " monde
libre ", sous l'aile bienveillante des USA..
D)LA FUSION DES DIVERS MODELES D'ETATS DESPOTIQUES AU 20ème SIECLE
En conclusion de ce qui précède, nous remarquons que les Etats religieux et les Etats totalitaires, analysés précédemment, vont très souvent fusionner autour de points forts qui sont :
-L'idéologie d'Etat, qu'elle soit religieuse, communiste ou nazie/fasciste, devient une réalité du vingtième siècle. La construction d'une idéologie qui, non seulement tienne la route, mais emporte l'adhésion d'une partie de l'intelligentsia cultivée (les idéologies communiste et khomeyniste sont très élaborées) constitue le ciment nécessaire pour que le système dure, à l'aide certes d'une bonne dose de corruption et de répression. Seules les idéologies fascistes ne parviennent à emporter l'adhésion que par la seule corruption et répression.
-Pour ce faire, le parti unique est indispensable. D'origine soviétique,
le parti unique va inspirer tous les types d'Etats au 20ème siècle.
L'empire ottoman avait à sa tête un Calife, mais il ne fonctionnait
ni avec une religion d'Etat, ni avec un parti unique qui aurait eu la maîtrise
des masses par une idéologie totalisante appliquée par un parti/Etat.
C'est pourquoi il a pu exister pendant plusieurs siècles.
De ce point de vue, les fonctionnements internes de l'Etat iranien, de l'Etat
syrien et de l'ex Etat soviétique, sont extraordinairement semblables.
-La nécessité d'un encadrement de masse, d'une répression de masse, voire d'un système d'extermination des dissidents, est également indispensable : encadrement et contenu de l'enseignement, murs et habillement éventuel imposé, règles juridiques à l'usage de la dictature, police politique, prisons ad hoc (voire secrètes), camps de redressement .. etc. Ici encore l'Iran semble avoir fortement assimilé le modèle soviétique. En Syrie le couvre feu existe depuis 1963 !!
Les derniers évènements de décembre 2009 et janvier 2010 en Iran montrent à quel point les dits militants révolutionnaires, les gardiens de la révolution, comme les cadres du parti PCUS en URSS, utilisent le vocabulaire "révolutionnaire" (auquel ils ne croient plus depuis longtemps) pour réprimer violemment, dans le seul but de se conserver au pouvoir et de garder tous leurs privilèges. Ces privilèges en Iran sont énormes puisque les pasdarans, les gardiens de la révolution, sont des cadres de l'économie, des investisseurs, de gros propriétaires d'usines. Leur rôle leur permet d'être des assassins légaux.
Ce modèle d'Etat va inspirer très largement toutes les tentatives
d'Etats despotiques dans la 2ème moitié du 20ème siècle,
la religion devenant une aubaine quand le communisme ne fait plus recette, après
que les partis communistes du Moyen Orient disparaissent ou se réduisent
à une peau de chagrin, " grâce " à la guerre abominable
que l'URSS fera en Afghanistan de 1979 à 1989. Les Etats dits islamiques
deviennent des théocratie sans Dieu, et des régimes militaires.
Cela est tout à fait typique en Afrique par exemple (Soudan, Mauritanie,
Nigeria
) et en Iran. Les Etats islamiques fondés sur la charia,
le droit issu du Coran, mais complètement tordu et à géométrie
très variable selon les Etats, sont autant d'Etats qui auraient pu
être communistes dans les années 1950-1960, et qui n'ont plus l'opportunité
de l'être
.L'utilisation dans ces pays d'une dite lutte idéologique
contre l'injustice, contre l'impérialisme, pour la défense de
la Palestine, y est évidemment omniprésente pour souder et contenir
les masses.
En conclusion de ce qui précède, l'islam n'est pas en soi porteur
du despotisme. Par contre, les Etats despotiques en quête d'idéologie,
vont en faire leur porte parole idéologique, sous une forme qui leur
est adéquate, confortant ainsi le point de vue simpliste occidental.
Cela est d'autant plus facile que les occidentaux ne lisent pas le Coran.
Et comme s'il fallait en rajouter, l'intégrisme musulman vient au secours
de l'idéologie dominante occidentale.
Les gouvernements occidentaux mettront 20 ans à défaire l'OLP en lui faisant renoncer à sa charte, sous couvert de sa soi-disant volonté de " jeter les juifs à la mer " (version sioniste), alors qu'en réalité ce qui est visé est sa perspective d'un seul Etat laïc de la Palestine !
Le 15 novembre 1988, l'OLP accepte à Alger, sous la pression de la communauté
internationale les résolutions du conseil de sécurité de
l'ONU (n° 242 et 338) qui implicitement l'obligent à reconnaître
Israël. Tandis que le 2 mai 1989, Arafat chef de l'OLP déclare la
Charte de l'OLP caduque (comme il avait amorcé de le faire en 1982),
c'est-à-dire ouvre la voie à la collaboration avec Israël
et au désastre en Palestine, en renonçant de fait au " droit
au retour ", à un unique Etat laïc de la Palestine, et en acceptant
indirectement le principe d'un Etat religieux juif en Palestine, ce qui n'exclut
donc pas potentiellement, mais ce qui l'induit, en retour, la perspective d'un
Etat palestinien islamique
. Or les qualificatifs les plus acerbes sont
réservés à cette perspective de la part de l'Occident,
dont la responsabilité n'incomberait qu'aux musulmans, et plus aprticulièrement
au Hamas !!! On se demande au nom de quel droit ce jugement est porté
??? Puisque c'est la conséquence de l'abandon de la Charte !!!
Ce sera ensuite le mur, les colonies, l'enfermement à Gaza, la prééminence
évidente et obligée du Hamas, comme étant le seul mouvement
qui ne collabore pas avec les sionistes.
Cette réalité est notre fait, et tout le reste en découle. L'ensemble machiavélique que nous avons habillé " d'islamisme ", c'est nous qui l'avons produit.
Le reste a suivi. Les Etats arabes, les Républiques islamiques du Pakistan, de l'Iran, de la Mauritanie, du Soudan, les Etats musulmans de l'Algérie, de l'Egypte par exemple...., et l'Etat d'Israël, ont prêté main forte à cette entreprise de dévoiement en pérennisant l'Etat religieux/ ethnique, ou bien l'islam comme religion d'Etat
C'est ainsi, par exemple, que l'Iran par la voix de Khomeyni, en 1989, a appelé
à l'assassinat d'un écrivain Salman Rushdie, au motif d'une moquerie
de quelques versets du Coran. Les Etats du Pakistan et de l'Iran ont utilisé
de cette façon la misère du peuple en canalisant la colère
de ce dernier dans la recherche d'un bouc émissaire (méthode des
pogroms bien connue).
De cette façon, ils ont contribué à produire la coïncidence
désirée, entre l'islam, et le fourre tout qui précède.
Pour en finir, s'il faut considérer que l'islamiste peut devenir un résistant, un partisan dans des circonstances de guerre, d'occupation ou de confiscation de ses terres, de dévastation de son pays , l'islamisme peut devenir la " théorie révolutionnaire " dont il a besoin pour combattre, à défaut de théorie politique.
Les " islamistes ", qualifiés ainsi, sont en réalité
des nationalistes résistants qui sont en guerre contre les occupants
de leur pays, dont la variété des opinions politiques s'exprime
en termes religieux. Ils utilisent toute la panoplie des moyens employés
jadis par les résistants occidentaux contre les nazis ; on peut les comparer
encore à tous les résistants anticolonialistes de l'Algérie,
du Vietnam et d'ailleurs. Leurs méthodes sont les mêmes, elles
sont terribles, c'est pourquoi ils sont prêts à en mourir.
Ces mouvements de résistance sont identifiés, on sait où
ils agissent et pourquoi.
Par contre Al Qaïda, organisation sur laquelle le Monde s'est targué
de faire une grande enquête, est sans cause nationaliste, et correspond
exactement à l'imaginaire américain et d'extrême droite
en termes d'objectifs : en finir avec l'Occident et établir un califat
universel sur le monde !
Ces résistants utilisent leur foi en l'islam comme discours révolutionnaire,
comme nous l'avons indiqué, et y puisent leurs règles de lutte,
de discipline, d'objectifs. Ces règles sont le résultat d'interprétations
de l'islam très diversifiées. De l'afghan Massoud, aux talibans,
à Khomeiny, au Hezbollah, au Hamas, en passant par toute la panoplie
des divergences de vue en Irak, il y a souvent peu de choses à voir entre
eux. C'est l'âpreté des combats, la dure réalité,
la qualité des hommes (chefs de guerre traditionnels, chefs de clans,
religieux ou politiques) qui font cette diversité, que l'on qualifie
d'un bloc par " intégrisme ". Et ce ne sont pas les divergences
religieuses entre sunnites et chiites qui nous donnent une clef d'explication
puisque le Hezbollah est chiite et le Hamas sunnite, alors qu'ils sont très
proches politiquement. Ce qui les caractérise tous, c'est leur anti-impérialisme
objectif, et leur critique de l'Occident guerrier et dominateur.
Ces résistants nationalistes, dont la cause originelle était
" l'indépendance nationale " depuis leur émergence,
c'est-à-dire depuis le dépeçage de l'Empire Ottoman dès
1920, n'ont jamais été marxistes, même s'ils ont flirté
avec le marxisme et l'URSS. Le fossé entre leurs exigences et le marxisme
n'a cessé de s'élargir, et certains l'ont théorisé
plus que d'autres, comme le Hezbollah actuel. Du fait de ce qui précède,
les laïcs ont quasiment disparu parmi eux.
Si l'islam a toujours été la " langue " dans laquelle
les nationalistes arabes par exemple ont exprimé leur volonté
d'indépendance politique et culturelle, et le retour à une nation
arabe après quatre siècles sous le joug de la Turquie, ces derniers
n'en ont pas moins éprouvé un immense espoir face à la
révolution russe, laquelle a naturellement abouti à la création
de nombreux partis communistes au Moyen Orient et en Orient. Et ils se sont
tournés vers l'URSS lorsque celle-ci a rendu publics les accords Sykes
Picot, auquel le régime tsariste avait été mêlé.
Mais il est intéressant d'analyser brièvement les causes de cette
prise de distance puis d'antipathie, puis de haine à partir de la guerre
de l'URSS contre l'Afghanistan en 1979. Ces causes ne tiennent ni à la
question de l'athéisme, ni à celle de la laïcité,
comme une vision superficielle aurait pu le faire croire.
Le monde communiste naissant, s'il reconnaît le caractère révolutionnaire
de la lutte pour l'indépendance nationale contre l'impérialisme
(4ème congrès de l'IC), ne creuse pas la question, car il fait
de cette indépendance l'entrée en matière ou la transition
vers le communisme, et le rattachement nécessaire à la dite démocratie
des soviets en URSS.
Il ne se donne pas la peine de comprendre le désir du panarabisme et
d'en discuter. Mais surtout, il vide rapidement de son contenu le mot d'ordre
du " droit des peuples à disposer d'eux-mêmes " qui avait
fait sa fortune en 1917. De ce fait, les droits spécifiques des peuples
ou des minorités (langues, cultures, coutumes, croyances, religions,
rites
), le droit de pratiquer sa religion, le droit à la paysannerie
de s'organiser comme elle l'entend, ne seront pas pris en compte et reconnus.
Le droit de répartition des terres par la collectivité paysanne
est par exemple jugé par l'Internationale Communiste, lors de ses tous
premiers congrès, comme étant transitoire et petit bourgeois.
De plus le rôle premier donné au prolétariat, dans des pays
à l'immense majorité paysanne, et où l'on trouve de nombreuses
tribus nomades, paraît totalement incongru aux peuples du Moyen Orient
et de l'Orient.
En septembre 1920, au Congrès des Peuples d'orient, le délégué
Narboutabekov, du Turkestan, met en garde les communistes. En substance il dit
: Nous croyons toujours au mot d'ordre que vous avez avancé " le
droit des peuples à se gouverner eux-mêmes " et nous y tenons
..Nous
avons des spécificités que vous devez reconnaître
Nous
soutenons totalement les chefs de la révolution soviétique, mais
nous ne les avons pas vus dans nos pays (proches de l'Asie) pour voir avec nous
quelle est la situation
nous n'acceptons pas qu'on nous accuse d'être
des nationalistes (dans un sens bourgeois)
. Nous nous rangeons derrière
vous, mais nous voulons que vous reconnaissiez nos spécificités
.
Les communistes russes n'entendront pas. Aucun autre congrès de ces peuples
ne suivra.
Se sentant vite menacés par les gouvernements occidentaux, les communistes
n'ouvrent pas largement les alliances possibles entre les peuples, ne comprennent
pas les besoins des peuples colonisés et ne font pas confiance aux initiatives
des masses ; ils vont ramener toutes les politiques à la seule défense
de l'URSS, ce qui va être éprouvé comme un nationalisme
soviétique exclusif de tout autre, et dominateur.
Dans les années 1930, Michel Aflak qui a vingt ans, et qui anime des
mouvements étudiants, place au centre de toutes les priorités
la question nationale, et même s'il se dit socialiste avec ses amis, refuse
les ordres venus de Moscou, et s'éloigne de l'URSS en disant que les
nationalistes ne se soumettront pas à une nouvelle domination.
Donc très tôt le nationalisme arabe, au sens d'une nation arabe
culturelle libre, ne trouva à conforter sa théorie unificatrice
et humaniste, que dans l'islam.
Rappelons que le syrien Aflac commençait également à jeter
les bases d'un parti laïc unique pour tous les pays arabes qui réaliserait
cette nation :le Baas.
La lutte du parti Baas, qui s'est subdivisé, a été un échec
du fait du morcellement du Moyen Orient en Etats Nations indépendants,
solidement constitués par les occidentaux soutenus par les bourgeoisies
locales de ces pays...
Puis le nationalisme arabe a été exacerbé par la création
de l'Etat d'Israël, les guerres de cet Etat contre ses voisins, le ghetto
dans lequel vivaient les palestiniens, la fuite de ceux-ci dans les divers pays
alentours, l'intervention anglaise puis américaine en Iran en 1953 contre
Mossadegh qui avait osé nationaliser le pétrole en 1951 (contre
la volonté de la société pétrolière "Anglo-iranian
"), les guerres en Afghanistan dès 79 et en Irak dès 91
..
Les méfaits spécifiques du soviétisme par l'intervention
en Afghanistan a contribué à balayer toute analyse de la réalité
en termes marxistes. Elle a contribué à chasser les laïcs,
des mouvements de libération nationale, avec l'aide de la politique occidentale
: L'abandon de la Charte de l'OLP signait la quasi disparition des partis laïcs.
C'est donc une profonde erreur d'analyse d'en tirer la conclusion qu'il y a
antagonisme originel entre islam et laïcité (5). De ce fait, la
lutte armée nationaliste actuelle au Moyen Orient est différente
des luttes armées que nous avons connues au moment des guerres d'indépendance,
en ceci qu'elles veulent tout ignorer du marxisme, ne trouvant leur force que
dans l'islam.
Face à cela, que faire ? Il nous faut revenir à des analyses
de la réalité les plus fines possibles, et réaffirmer un
certain nombre de principes, par exemple la définition scrupuleuse des
mots que l'on emploie.
Il nous paraît urgent de récuser par principe tout Etat religieux
quel qu'il soit, juif, musulman, islamique, chrétien..
De récuser par principe tout Etat qui se voudrait pur ethniquement.
De récuser de même tout Etat de parti unique et à idéologie
d'Etat, quel qu'il soit. Ce sont des Etats despotiques dans leur principe même.
Il nous paraît urgent de récuser le communautarisme qui renvoie
les populations au droit de leur communauté, écarte un droit étatique
qui soit le même pour tous, réfute l'égalité de tous
les citoyens devant la loi.
Il nous paraît urgent de récuser la démocratie représentative
telle qu'elle fonctionne en Occident (y compris Israël), démocratie
sans aucun contrôle (théorie du refus du mandat impératif
pour les députés), paravent du pouvoir sans partage des possédants
parasites, colonisateurs et banquiers, corrompus, prédateurs et fabricants
d'armes
.
Nous devrions affirmer à nouveau le droit pour chacun de pratiquer la
religion qu'il veut à titre privé, et de s'habiller en conséquence
comme il l'entend.
Nous devrions affirmer que nous sommes pour des Etats pluri ethniques, pluri
culturels, laïcs, démocratiques dont les parlements seraient doublés
d'instances de contrôle populaire légal, à la base, pour
prévenir, corriger, les dérives, les corruptions, les inégalités
Nous devrions affirmer, parce que cela va de pair, que nous sommes pour la restauration
de l'agriculture et de l'artisanat traditionnel et leur protection ; que nous
sommes pour une école universelle, pluri culturelle, humaniste, sous
contrôle des peuples, et non pas de leur aristocratie ; que nous sommes
pour la liberté d'expression la plus totale, même de celle qui
nous déplait, dans le but de ne jamais rien exclure de toute discussion.
Notes :
(1)Le Larousse en plusieurs volumes de 1962 dit que la pratique de la religion
l'islam se nomme islamisme. Le Larousse de 1972 dit que l'islamisme est la doctrine
de l'islam.
(2)Nous proposons par ailleurs une note de synthèse sur la Somalie :
www.marx21siecle.com
.(3)En effet en 1839, des réformes (Tanzimät) (appliquées
réellement à partir de 1861), imposaient que tous les sujets de
l'Empire soient égaux, sans distinction de religion ou de nationalité,
et que la loi soit la même pour tous (impôts, service militaire,
enseignement, justice, services publics). Certes l'Empire était traversé
de crises ; certes les diverses nationalités y gardaient leurs droits
coutumiers.
(4)Michel Aflac, qui a eu de multiples responsabilités politiques, mais
a été pourchassé par le colonisateur puis par les dictatures,
a fini ses jours en Irak. Ses écrits nombreux n'ont pas été
traduits en français, mais seulement un peu en anglais. Les traducteurs
pour wikipedia le citent. Cette absence de traduction n'est pas l'effet du hasard
(5) On peut citer le point de vue de Sadik Jalal Al-Azm qui explique que "
pour l'orientalisme occidental, il y a quelque chose dans la religion musulmane
qui la distingue de toutes les autres religions, à savoir son animosité
fondamentale à l'égard de la laïcité et son incapacité
à l'admettre sous quelque forme que ce soit " (p 68 et s de "
Ces interdits qui nous hantent ". Edit Parenthèses 2008). Et il
reprend le point de vue critique d'Edward Saïd.
Puis il explique que la religion musulmane ne diffère pas sur cette question
des autres grandes religions et qu'elle a su s'adapter dans l'histoire à
une réalité historique changeante, exactement comme les autres
religions. Autrement dit, dit-il, ce sont les musulmans, ou les pseudo musulmans,
qui se réclament eux-mêmes de " l'islamisme " qui font
de " l'orientalisme à l'envers ", en fournissant à l'Occident
les éléments nécessaires pour justifier sa thèse
Signalons des articles sur la guerre soviétique en Afghanistan, et sur la Palestine dans www.marx21siecle.com.
Les gouvernements, les médias, les humoristes, Plantu "la honte", Charlie Hebdo bien sûr, la Gauche bien entendu, tout le monde quoi ! Ne distinguent plus "partis religieux", partis musulmans ou islamiques, des islamistes. Maintenant on dit, quel que soit ce dont il s'agit, "les islamistes"... tous dans le même sac. Et plus que jamais on voit Alqaïda partout, avec notre " ami" Assad de Syrie dont "on" attend tranquillement qu'il extermine son peuple.
A noter que les partis islamiques, issus du parlementarisme occidental, au maghreb se déclarent tous pro capitalistes et neo libéraux. C'est pourquoi, s'il s'agit d'agiter l'épouvantail raciste, les gouvernements occidentaux sont très heureux que les masses et les jeunes aient été dépouillés de leur victoire... pour l'instant.
Personne ne dit que les ultra religieux d'Israël deviennent pires que les religieux d'Iran, en matière des droits des femmes, en matière vestimentaire, de moeurs, de pratiques de vie... tandis que le gouvernement fascisant d'Israël ne dit rien car il ne tient que grâce à ses intégristes... Ce sont les pires intégristes qui soient. Comment va-t-on les appeler ?
30-12-11
Mais tout ceci relève de la pitrerie, de la comédie et du mensonge puisque les capitalistes occidentaux font de fructueuses affaires avec l'Arabie Saoudite, et vont faire de même avec les Frères musulmans en Egypte (cf ci-dessous)
12-4-12
Trouverait-on l'une des preuves de ce questionnement dans une chanson du groupe rappeur ZEP qui l'égratigne comme telle ?
Caroline Fourest se présente comme défendant les femmes et la laïcité, cette sorte de laïcité qui prétend imposer aux femmes de les "émanciper" contre leur gré, met en question la tolérance entre religions instituée par la loi de 1905, et oublie que le fondement de cette dernière repose sur l'exclusion des églises du champ de la décision politique, c'est à dire la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Débat constamment édulcoré.
Tout commence par l'intervention contre Claude Guéant du député martiniquais Serge Letchimy le 7 février à l'Assemblée nationale. Le premier lance :"Contrairement à l'idéologie relativiste de la gauche, pour nous, toutes les civilisations ne se valent pas" (Digne continuation des propos de Sarkozy dans son discours de Dakar entre autres..).
La riposte de Letchimy ne se fait pas attendre:" ... Vous déclarez du fond de votre abîme, sans remord ni regret, que toutes les civilisations ne se valent pas. Que certaines seraient plus avancées ou supérieures à d'autres...........le régime nazi si soucieux de purification, était-ce une mission civilisatrice ? Il existe une France obscure qui cultive la nostalgie de cette époque...."
Letchimy frappe fort certes, mais seul un martiniquais, se réclamant de la négritude, comme Aimé Césaire, peut se sentir violemment atteint par ces propos, dont il voit les racines, et se permettre un rapprochement qui sera jugé par certains trop fort.
Le romancier Chamoiseau reprend derrière son ami:" Il dit que l'idée de la hiérarchie des civilisations a amené la colonisation, l'esclavage, le nazisme. Du discours de Dakar, à la stigmatisation des Roms, c'est du racisme et de la xénophobie d'Etat".
C'est là que Caroline Fourest intervient, dans un article du 11-2-12 dans le Monde: "Le relativisme de Claude Guéant". Sous couvert de rejeter les propos de ce dernier, qui prône "l'identité confessionnelle dominante en guise d'identité nationale", elle s'en prend à la gauche "qui refuse de voir les problèmes en face", mais surtout (et ça n'est plus la gauche) au "multiculturalisme... qui demande des dérogations à la loi commune... (comme l'égalité) au nom du respect des cultures" ("posture relativiste"), si bien que "le multiculturalisme n'est jamais que le miroir inversé du racisme".
Elle oppose ceci à sa position :"L"universalisme" qui consiste à "réaffirmer l'égalité pour tous, refuser de traiter les citoyens en fonction de leur prisme confessionnel ou culturel..."
Nous avons souligné des mots qui posent problème
Qu'y a-t-il derrière ce bavardage pervers ? Nous voudrions des définitions. La journaliste renvoie de toute évidence le relativisme de Guéant à celui de ceux qui veulent déroger à la "loi commune", à "l'égalité". Quel est leur sens ?
De quoi s'agit-il ? La loi commune n'est pas en fait, selon elle, la laïcité telle que prévue par la loi de 1905 (qui n'a rien à faire de traiter les citoyens de telle ou telle façon, car ce n'est pas son propos) mais, par exemple, la loi sur le voile, qui serait une loi laïque, devant laquelle les citoyens doivent être égaux (!)... L'utilisation des concepts et des mots par caroline Fourest relève à notre avis non seulement de la perversité du langage mais d'une malignité à exprimer le rejet de l'autre à travers un soi-disant universalisme. Nous rejetons les pseudos " loi commune" et "Egalité" de cette dame et nous lui demandons de s'expliquer !
Cette philosophie du rejet, sous des formes cachées, est le travail intellectuel constant de cette journaliste. Les rappeurs de ZEP ne s'y sont cependant pas trompés, habitués qu'ils sont à avoir le nez fin sur ces problèmes.
16-2-2012
(Le Monde du 4-2-11)
(1-9-11)
(Le Monde du 28-2-12)
L'armée américaine brûle des Corans saisis dans une prison (tenue par les USA) sur la base de Bagram. Le symbole signfie que les musulmans sont méprisés dans l'essence de leur culture. La réaction immédiate "US GO HOME".
Dans le même temps les tribunaux Egyptiens ont à juger des ONG
comme l'IRI, le NDI, Freedom House, toutes financées par les USA avec
des buts politiques cachés... en vue d'intervenir dans la vie politique
égyptienne.
De là à diaboliser toutes les ONG, il n'y a qu'un pas bien sûr.
Mais derrière le dit "humanitaire", que se cache-t-il bien
souvent ? L'ingérence politique et économique...
Le rejet de cette attitude USA peut amplifier un sentiment anti occidental, que les médias s'empresseront d'appeler "l'islamisme".
Une discussion totalement stupide est née d'une photo qualifiée de "Piéta islamique" prise au Yémen (Le Monde du 20-2-12)(photo récompensée)
On y voit une femme toute voilée de noir avec des gants, serrer contre elle un homme blessé et à demi nu, dans une mosquée qui a servi d'hôpital pendant les manifestations contre le Pdt Saleh.... Les médias s'étonnent ! Comment est-ce possible ? Cette femme toute en noir pourrait -elle se comporter comme une femme normale et serrer un blessé contre elle ?
Ah ! sur les corps martyrisés en temps de guerre, pourrait commencer une nouvelle ère politique où les femmes pourraient serrer contre elles des hommes.... ce qu'en d'autres temps elles ne feraient pas ??? Voilà où en est l'indigence politique et morale des commentateurs occidentaux ! Sous le Niqab y aurait-il des vraies femmes ?
Monsieur,
L'article que le Monde des Livres du 30 mars veut bien publier de vous, ressemble
étrangement à ce qu'aurait pu écrire une certaine C.Fourest.
En clair vos propos m'indignent, mais comme je n'ai pas l'honneur d'être
classée comme écrivain, le Monde ne publiera pas ma réponse.
Tous les crimes sont horribles, qu'il s'agisse d'une personne ou de 6, ou de
77
. Il n'y a pas de hiérarchie dans les crimes, sauf selon moi
les crimes qui sont le résultat de la guerre et de la torture.
Tous les jours, on lit le récit de crimes dans la presse : enfant ou
femme violés et tués ; vieille dame volée et tuée
; femme enceinte tuée par son conjoint ; jeune juif enlevé, torturé
et tué ; jeune maghrébin jeté dans la Seine et noyé
etc
etc.
Votre indignation me paraît suspecte du fait de vos propos. Vous participez
à la mise en scène et à une mise en condition, comme une
sorte de préalable à un pogrom.
Je suis d'accord avec Cécile Duflot que vous tentez d'accabler de votre
mépris et de votre supériorité. Je rajouterais même
ceci.
A partir du moment où les grands de ce monde, pour justifier leur pillage
et leur destruction de pays entiers, ont criminalisé le fait d'être
musulman (cf " l'islam est le mal absolu " de Bush, ou "
on nettoiera au karcher les banlieues " de Sarkozy, sous- entendu les banlieues
où se trouvent majoritairement des jeunes issus du Maghreb par leurs
parents), ils construisent l'insécurité qu'ils prétendent
combattre. Et ils préparent en effet le terreau pour que des jeunes déséquilibrés
ou malchanceux sociaux, se jettent dans l'abjection du crime, en se réclamant
de ce qui constitue les idéologies soigneusement entretenues par nos
dirigeants : les idéologies néo-nazies ou les fondamentalismes
en tous genres. C'est au sommet de l'appareil d'Etat qu'on construit les haines,
dont les médias se font les porte-paroles.
Je reviens à votre texte. Vous écrivez, de façon vulgaire,
en parlant de Mohamed Merah, ceci :
" Quand je vois cette gueule de petit salaud hilare à la "
une " de nos journaux, je suis horrifié. Je suis horrifié
non seulement parce que ça existe, cette haine, mais parce que je sens
monter, sous prétexte de mesure, de dignité, de raison garder,
de tas de " bonnes " intentions, une tentation de l'indulgence qui
n'ose pas dire son nom " (suit le couplet sur Cécile Duflot)
Mais la haine déversée par les propos de Bush et Sarkozy, vous
ne l'avez pas sentie ??
Et je n'ai pas eu connaissance de votre indignation (ou alors je ne suis pas
tombée dessus) quand le néo-nazi Anders Breivik a tué 77
jeunes en juillet 2011 en Norvège
En conséquence, j'ai entendu, qu'en réalité, vous pourriez
avoir écrit, mais vite corrigé : " Quand je vois cette
gueule de petit arabe hilare
". ça m'a sonné dans les
oreilles. Mais évidemment mes oreilles sonnent mal, je le sens.
Je ne sais l'âge que vous avez, mais je prendrai un seul exemple : la
gueule du général Salan qui a justifié et fait pratiquer
la torture en Algérie, ou la gueule de Le Pen, pour l'avoir probablement
pratiqué lui-même contre " les fellaghas et les ratons ",
ça vous inspire quoi leur gueule en matière de haine ?? C'est
curieux d'évoquer la gueule des criminels
.
Le Monde a pris la responsabilité au nom de la liberté d'expression
de tenter d'influencer environ 400000 lecteurs par vos propos. Je n'aurai pas
la chance de contrer cette influence. Mais pour reprendre vos termes, la plus
grande mesure de salubrité consisterait, si nous avions des médias
qui ne soient pas sous influence, à débusquer systématiquement
où la xénophobie la plus perverse se camoufle, sous couvert d'une
légitime indignation contre le crime.
Salutations. AMC
Pour le peuple, il est de mise de montrer du doigt les islamistes entre autres les Frères musulmans d'Egypte.
Le chef des Frères musulmans en Egypte est Khayrat Al-Chater. C'est un homme d'affaires richissime, mais qui est pour la ségrégation des sexes, ce qui soudain ne fait plus de difficultés avec l'Occident, dès lors qu'on cause affaires. Le Monde du 11-4-12 indique que les sénateurs américains et les hommes d'affaires occidentaux se pressent désormais auprès de cet homme qui prêche l'islamisme et l'ultrali..éralisme, ce qui ne se contredit pas...
Et si par dessus le marché, il passe accord avec Israël pour respecter "la paix" en cours, il deviendra sans doutes un saint homme.
Cette paix en cours intègre très certainement la construction du mur de sécurité entre l'Egypte et Israël, le long du Néguev, qui aura 200 km. Ce mur, contesté par personne, est le gage donné à Israël pour sa pérennité. Il constitue pourtant l'image de l'horreur capitaliste et de la colonisation. (le Monde des 8 et 9-4-12 en donne la photo et une explication)
Le 13-4-12
Le 3-11-11
(ce qui fut vrai à moment donné à propos du Hezbollah peut ne plus l'être à un autre moment..)
Une certitude : les analyses politiques
en termes d'oppositions religieuses n'ont aucun sens pas plus en Occident qu'en
Orient ou au Moyen Orient. La connaissance des faits politiques invalide quant
au fond la vision des soi-disant conflits religieux. Seule l'analyse des mouvements
des classes sociales, et des intérêts étatiques, sont susceptibles
de donner un éclairage sur la réalité.
Ce qui se passe
au Moyen orient depuis la fin de la colonisation est saisissant à cet égard.
Certes le confessionnalisme (c'est-à-dire étymologiquement la reconnaissance
pour chaque communauté de son propre droit et l'absence d'un droit commun
étatique), installé et aiguisé par les colonisateurs ayant
mandat sur ces pays, dont le Liban, tend à brouiller les cartes, et à
donner de l'histoire une vision confessionnelle et religieuse. Ce n'est que formel
et pure fable comme on va le voir.
La dictature terrifiante du fils de Assad
sur le peuple syrien, apparaît plus que jamais aujourd'hui comme étant
insupportable. Pourtant cet Etat s'est manifesté, ces dernières
années, sur la scène internationale, comme étant anti-impérialiste
et anti-sioniste, ce qui lui valait la réputation d'être dans le
camp des palestiniens et des masses populaires. Il faut dire que traditionnellement
cet Etat était armé et protégé par l'URSS, si tant
est que cela puisse vouloir dire que l'URSS était aux côtés
des masses populaires
.
La Syrie, depuis 1982, après avoir désiré
et soutenu, comme les USA et l'Europe, le départ de Arafat du Liban, va
armer, avec l'Iran, le Hezbollah contre Israël. La vulgate explique que Assad,
alaouite, branche des chiites, et régnant sur les sunnites et les chrétiens,
a aidé naturellement le Hezbollah chiite, tout comme l'Iran, majoritairement
chiite. Pourtant le Hezbollah aide lui-même en continu le Hamas, sunnite
à Gaza
Assad, aujourd'hui unanimement condamné pour avoir fait plus de 3000 morts dans une population, pacifique mais résistante, depuis mars 2011, se trouve totalement isolé mais tient bon. Des pans de son armée se sont retournés contre lui et tentent de lui résister aujourd'hui par les armes. La population a juré de lutter jusqu'à la mort. La défaite est annoncée à moins que l'Arabie Saoudite sauve Assad en trouvant une parade. Mais éventuellement, le Hezbollah peut perdre du jour au lendemain ses sources d'armement, donc son invincibilité.
Ce parti, se disant " parti pour les masses ", " pour
la justice sociale ", pour la pérennité du Liban, antisioniste
violent, visant à interdire à Israël de constituer le "
Grand Israël " en prenant une moitié du Liban qui irait jusqu'au
fleuve Litani, le Hezbollah soutient Assad, et se tait largement sur les révolutions
arabes.
Pour tous les arabes, le Hezbollah est en train de perdre sa réputation.
Pourtant,
pour les masses arabes, toutes tendances confondues, le Hezbollah vainqueur en
2006 contre Israël, du fait de l'intelligence politique de son chef, et de
sa stratégie militaire, leur avait redonné le moral et la fierté.
Cette victoire avait signifié à leurs yeux qu'ils pouvaient non
seulement se relever des défaites militaires infligées par Israël
à leurs Etats ripoux, mais s'en prendre à ces Etats. Pas un arabe
ne pouvait manquer de regarder la chaîne Al MANAR du Hezbollah et d'entendre
les discours de Nasrallah, fin politicien.
Quatre ans et demi après,
le Maghreb et le Moyen Orient s'enflamment et les peuples galvanisés par
cette victoire de 2006 veulent la liberté et la démocratie. Le Hezbollah
est dépassé. La mise en cause du dictateur de la Syrie change la
donne. Il se retrouve aux côtés des chrétiens de Syrie qui
soutiennent Assad, des Partis Communistes de toute la région (dont le PC
algérien est le plus virulent), des staliniens du monde entier (russes
et chinois) dont Thierry Meyssan du Réseau Voltaire, des Etats chinois
et russe, de
Marine Le Pen en France. Mais les Phalanges chrétiennes
du Liban, fascisantes dans leur organisation (ce sont elles qui ont assassiné
les palestiniens de Sabra et Chatila sous les ordres de l'israélien Sharon)
semblent s'abstenir sur la question
.
Les choix politiques et les combats
menés n'ont donc rien à voir avec les religions. Ceci est encore
plus vrai pour l'Etat syrien lui-même.
En juin 1974, le président
américain Richard Nixon se rend à Damas, après la guerre
des Six jours, afin de trouver un accord avec Assad pour l'avenir. Le monde arabe
n'apprécie pas. Le 16 février 1975, Yasser Arafat, laïc, va
à Damas et scelle la réconciliation entre la Syrie et l'OLP. Mais
la guerre civile au Liban éclate en février 75 à propos de
la présence des palestiniens réfugiés de la Nakba. Les troupes
régulières de l'armée syrienne entrent alors au Liban au
matin du 1er juin 1976 pour soutenir
. les milices chrétiennes du
Front libanais menacées sur tous les fronts au Liban par les milices de
la gauche libanaise et les combattants palestiniens
Cette décision
du président Assad produit un fort mécontentement dans la population
syrienne, dont la grande majorité est composée de fervents partisans
de la cause palestinienne. Parmi eux, des Frères musulmans syriens expriment
aussi leur opposition. Assad va profiter de ce fait pour (très certainement
sur l'instigation des USA qui préparaient la défaite de l'OLP de
façon souterraine), réprimer dans le sang toute opposition, en prétextant
que celle-ci est intégriste ! (nous y voilà avec l'islamisme !).
Des troubles éclatent dans les grandes villes du pays, entre autre dans
la ville de Hama, dite bastion des Frères musulmans. Celle-ci est bombardée
à l'artillerie lourde en février 1982. Dix neuf ans plus tard, elle
le sera de nouveau, au motif que la ville est infestée de pro-impérialistes
.
On voit bien à quoi servent les divers épithètes ! Les palestiniens
étaient en fait considérés par Assad comme une menace pour
son régime despotique, non pas en tant que sunnites mais en tant que combattants
pour la liberté et la démocratie. Sa position anti-israélienne
est en plus souvent de pure forme. Elle sert à sceller des alliances de
circonstance. A la suite des accords de Camp David, le conflit entre l'armée
syrienne et les milices chrétiennes va éclater. La Syrie n'en est
pas à un retournement près. Elle juge alors bon de soutenir le Hezbollah
contre Israël, ne serait-ce que pour des raisons de politique intérieure.
Les
révolutions arabes qui sont en 2011 en plein développement ont changé
le paysage politique. Le Hezbollah n'est certainement plus aussi utile à
la cause arabe. Le danger d'envahissement du Liban par Israël n'est plus
à l'ordre du jour. L'isolement de ce dernier serait total si les USA ne
jouaient pas leurs dernières cartouches pour le défendre. La position
des USA paraît aussi ridicule et désespérée que celle
de la Syrie. Avec l'arrivée des " indignés " sur la place
publique israélienne, et autour de Wall Street, c'est peut-être encore
une nouvelle page qui se tourne. Sans compter le tremblement de terre provoqué
par l'annonce d'un certain référendum
Il n'échappe à personne que Abbas, malgré ses gesticulations
à l'ONU pour un Etat palestinien, maintient à bout de bras la
résignation des palestiniens, avec une police financée par l'Europe
et Israël. Jusqu'à quand ? Israël vient de s'arroger le droit
de ne pas verser l'argent dû à la Palestine
!
Il ressort de tout cela que l'islamisme ou les guerres de religion, dont parle
l'Occident n'ont aucun contenu. D'ailleurs tous les gouvernements despotiques
(Egyptien, Libyen, Tunisien, Yéménite, sans compter l'Algérie
et l'Iran) qui ont instrumentalisé l'islam à leur profit, ont
en même temps lutté contre d'hypothétiques islamistes, qui
remplissaient et remplissent leurs prisons, en réalité d'abord
des opposants politiques musulmans ou parfois laïcs. Mais la petite cervelle
des grands médias occidentaux a besoin du manichéisme religieux
pour s'y retrouver.
La stratégie de soutien du Hezbollah au dictateur Syrien a jeté la consternation dans les pays du Maghreb auprès d'une large couche de citoyens.
A y regarder de près, cette stratégie est tout à fait compréhensible et nécessite que nous nous y intéressions car elle est, à quelque chose près, tout à fait indentique à celle du parti bolchévique après sa prise du pouvoir en Russie en octobre 1917. Rappelons la en quelques mots. Le parti bolchévique a privilégié son alliance avec les nationalistes allemands conservateurs après 1917 dans le but de construire une relation politique et économique privilégiée avec l'Etat allemand, en soutien de l'Etat de l'URSS contre, disait-il, l'impérialisme français et anglais. Ce faisant, il lançait le PC Allemand dans des opérations dangereuses et destructrices pour le salariat allemand, sous couvert de favoriser la "révolution", en réalité pour l'étrangler. Le parti bolchévique visait ainsi à protéger, envers et contre tout, son pouvoir en URSS, et l'Etat de l'URSS en tant que tel. La même opération fut faite avec l'Etat turc contre le PC turc. La défense de la révolution devenait alors une pure incantation.
Le Hezbollah a étudié de près la politique soviétique et a été tenté brièvement par une aventure de type "marxiste". Il y a renoncé, le marxisme n'offrant aucun perspective acceptable au Moyen Orient selon lui.
Son objectif fut de conquérir le pouvoir au Liban, en tant qu'organisation nationaliste et de défendre l'Etat libanais contre l'Etat d'Israël qui voulait manifestement se saisir de la portion libanaise du sud à partir du fleuve Litani. La guerre de riposte et de défense contre Israël en 2006 ( et même avant) a bien montré que le Hezbollah a défendu l'Etat libanais contre certains partis sunnites et chrétiens qui visaient à se coucher devant Israël. Il l'a fait avec l'aide des armes qui venaient de l'Iran et de la Syrie. L'erreur consisterait à croire que le Hezbollah chiite ne défendait que les chiites. C'est d'autant plus faux que le Hezbollah soutenait les sunnites de la bande de Gaza contre Israël et leur faisait passer des armes. Le Hezbollah se posait donc comme le défenseur de l'Etat libanais, et d'un futur Etat palestinien sunnite dans le but de défaire l'Etat d'Israël. Se faisant, l'alliance avec les Etats d'Iran et de la Syrie était fondamentale. Il s'agissait d'une vision politique d'Etat, et non d'une vision religieuse.
Ceci était en droite ligne avec la politique de tous les mouvements pro-palestiniens (impulsée par le PCUS) qui ont toujours privilégié des alliances avec des Etats au détriment d'une activité d'alliance unique avec leur propre peuple, ce qui aurait pu les mener à construire des organisations de type authentiquement sovietiques. C'est ainsi que Yasser Arafat a fini par se couper du peuple palestinien en renonçant à la charte de l'OLP sous le poids des Etat occidentaux.
Le Hezbollah a fait de même. Son objet est de défendre l'Etat libanais contre l'Etat d'Israël. Pour cela il lui faut maintenir une alliance étroite avec la Syrie et l'Iran, donc la Russie. Il accomplit cette tâche contre le peuple syrien, et à la limite contre son propre peuple, et contre les "printemps arabes". C'est une stratégie étatiste dangereuse qui l'entraînera à une dictature éventuelle ou à sa perte. En effet qui aurait pu continuer d'armer le Hezbollah en dehors de ce choix ?? Aurait-il pu unir le peuple libanais sous sa bannière sur la base d'un appel à constituer des comités de quartiers, de villages, comme en Palestine; et à élargir cet appel au peuple syrien, et aux peuples de la région, contre les dictateurs et l'Etat d'Israël, en sacrifiant l'arrivée des armes ? Il aurait pu mais en perdant son pouvoir propre au profit du pouvoir des peuples (salariés, agriculteurs, artisans..). Cela il ne pouvait le faire.
Il en va ainsi des stratégies étatistes qui sont criminelles et visent à maintenir au pouvoir des "révolutionnaires" au-dessus des peuples, contre ces peuples.
juin 2013
Editorial du Monde du 3 avril, " Barbarie-Répression, la spirale caucasienne " non signé. Le texte en entier mériterait d'être donné à commenter à des étudiants de licence en philosophie, en commençant par le titre.
Mise en cause
du raisonnement :
La mise au pas de la presse est un élément
important de la constitution lente d'un Etat policier. Mais la chose est insultante
pour la démocratie quand cette presse devance les desiderata du Roi soleil
et se couche avant même d'être sommée de le faire. C'est ce
à quoi on assiste ici ou là dans certains articles, y compris du
Monde, dans lequel on puise cependant d'excellents articles indépendants,
de temps en temps. Il est à regretter que cet éditorial soit le
prototype d'une presse aux ordres.
Le titre : La barbarie précède la répression, semble-t-il, dans l'esprit de l'auteur ? C'est une logique bushienne, selon laquelle les peuples occupés sont a priori des barbares, tandis que les peuples civilisés ont certes le tort, d'après l'éditorial, de choisir la répression...mais...comment faire avec des barbares ?
Première
colonne, on stigmatise l'attentat de Moscou comme étant le choix de la
barbarie, dont la responsabilité en incombe à leurs auteurs et uniquement
à eux, alors qu'on affirme en haut de la 2ème colonne qu'ils ont
été manipulés. Puis on dit 3ème colonne que les résistants
n'ont pas toujours choisi, et ne sont pas obligés de choisir, de pareils
actes, car c'est une question de civilisation. !!
Enfin, on voit apparaître
" les terroristes islamistes " (on les attendait) comme seuls responsables
de l'attentat, auxquels vous refusez le qualificatif de résistants, pourtant
prononcé. Ceci, conformément à l'idéologie bushienne
et sarkozyste. Cependant on voit apparaître le terme de "rebelles "
dans l'avant dernière ligne, terme consacré jadis aux fellaghas
d'Algérie dans notre douce France... Le rebelle était un résistant
barbare..
Outre les fautes de logique, on observera quelques difficultés
dans le raisonnement.
Discusion sur l'acte :
L'acte en question est un acte de guerre, donc, je vous l'accorde, un acte de
barbarie. Mais il faut nommer un chat un chat. A ce titre il apparaît
qu'auçun Etat, dit civilisé, n'a refusé ces actes de terrorisme
pour lui-même, au titre de la civilisation, ce dont l'article a l'air
de douter. Les Etats qui pratiquent le terrorisme presque quotidiennement sont
d'abord ISRAËL et les USA, puis la RUSSIE, les Etats européens,
la CHINE ; et les autres Etats viennent ensuite prendre le relais: L'assassinat
ciblé, l'acte commandité à des milices privées,
le paiement de poseurs de bombes, les actes de guerre proprement dit, l'envoi
de drones qui déversent des bombes sur les populations, la liquidation
de régions entières par le napalm etc etc. Que je sache le terrorisme
est principalement et d'abord de la responsabilité des Etats occidentaux
depuis fort longtemps.
Le Kamikaze est-il obligatoirement manipulé ? C'est vous
le dites. Ce choix d'actes appartient à des organisations de résistance
qui protestent contre l'occupation de leur pays. Vous avez le droit de déplorer
ce choix, mais il vous incombe d'informer les lecteurs correctement : ces actes
sont des actes de résistance qui ne relèvent pas a priori d'une
" morbide culture de la mort et du martyre " mais de la logique de la
guerre. On attendrait que vous condamniez la guerre, celle faite aux tchètchènes
puis seulement après, les moyens de la résistance.
Que pensez
vous rétrospectivement des actes de résistance contre l'occupation
des nazis ?
Vous êtes quand même gêné car vous condamnez
tout de même Poutine, qui choisit la répression et la guerre, et
dont vous relevez le langage qui ressemble étrangement à un autre
plus près de nous.
Pourquoi donc toutes ces circonvolutions auxquels
se livrent aujourd'hui les journalistes ? etc
Le Journaliste affirme que les milices Chabab de Somalie sont affiliées à Al Qaïda. Les preuves du journalsite ??? Qu'il les produise !!
Il s'agit pour l'Union africaine de riposter contre l'intervention illégitime des Chabab en Somalie (!), alors que le gouvernement dit de transition (mis en place par les USA essentiellement) est dit "fragile et corrompu"... Mais où est donc le peuple dans cette histoire ??
La page 7 du Monde du 29-8 est consécrée à ce journaliste et à ce sujet. Nous n'avons même pas besoin de dire que l'article est truffé de mensonges, car ses contradictions sont tellement insoutenables qu'il constitue le prototype de l'article quasiment écrit sur commande.
Le journaliste affirme sans prudence que l'otage français Germaneau aurait été assassiné le 25 juillet en Mauritanie. Or il se peut qu'il soit mort, dès avant le 25 du fait du manque de ses médicaments. Rien ne permet une telle affirmation. Par contre il est de la plus grande utilité politique de le dire !
Le journaliste P Bernard affirme que AQMI et les milices Shabab de somale se réclament d'Al Qaïda. Il se peut que ce soit partiellement vrai pour AQMI, encore qu'il serait nécessaire d'indiquer des références. Quant aux Shabab, elles ne se réclament pas d'Al Qaïda. L'idéologie policière occidentale, dont se réclamen probablement ce journaliste, prétend qu'elles sont affiliées, c'est tout; et cette même idéologie a besoin de lier les deux mouvements puisqu'il faut prouver qu'il existerait une internationale d'Al Qaïda, alors que le général américain déchu par Obama il y a peu, indiquait qu'Al Qaïda n'existait probablement plus.
Ensuite ce journaliste qui prétend que les Shabab auraient soumis toute la Somalie puisque la charia y serait appliquée (quelle charia ?? la charia est éthymologiquement d'ordre d'abord spirituel. S'agit-il de l'interprétation d'une charia par un système politique despotique ? De quoi s'agit-il ?), auraient fait exploser des kamikazes dans des lieux publics le jour de la finale de football.... C'est d'une telle absurdité, que c'en est affligeant. Quand on contrôle un pays, on n'utilise pas des kamikazes... Cette utilisation n'a lieu que dans les seuls cas où précisément il n'y a pas d'autre moyens pour que des partisans s'expriment. Le premier fait est donc faux. De plus, se faire exploser dans un lieu où l'on fête la finale de footbal, est-ce pour des raions de "charia" ? Ou pour protester politiquement contre une activité qui prétend effacer tous les conflits de façon factice ?? Qu'on parle un peu sérieusement !!
Ensuite le journaliste cite un commentateur qui est un sot, et qui s'étonne que malgré la coopération internationale en Afrique, la violence s'accroît en Afrique....Qu'est ce que c'est que cette coopération internationale ?? Militaire oui !!! C'est bien la seule. Les 8 millions de Nigériens qui crèvent de faim ont-ils vu la coopération internationale ? Cette coopération est précisément ce que les africains n'ont pas besoin par rapport à leurs nécessités fondamentales! C'est pourquoi l'afrique est en "proie à la misère et à l'absence de perspective professionnelle" (dixit l'article) et n'a pas de services publics (dixit l'article) ce qui entraîne tout naturellement l'intervention des imams (dixit l'article) contre les tarifs d'électricité, contre les coupures...!! On ne saurait leur reprocher, mais le journaliste en fait des "intégristes" du fait de cette intervention ! Et il mélange cela avec les protestations contre un imam, un peu plus occidentalisé, qui aurait admis qu'on modifie au Burkina fasso un code de la famille au profit des femmes... Aucune référence, aucun renvoi, un amalgame digne de ceux qu'on appelait les staliniens.
L'objet de l'article: nous faire croire qu'Al Qaïda est une force agissante et organisée en Afrique, de façon à y camoufler la révolte qui s'organise contre l'Occident et la France, de la part d'africains qui en ont assez qu'on occupe leur pays, et qu'on continue à les piller. Il faut dire que les intégristes progressent, ça c'est important !
(voir encore sur la presse aux ordres dans "Grands dossiers", la rubrique "désastre au Pakistan !"...)
-Nouveau Mac Carthysme aux USA (Courrier international du 15 septembre 2010), non plus contre les communistes dans les années 50, mais contre les musulmans et l'islam, depuis bien avant 2001 mais exacerbé par le 11-9-2001, qui est tombé à pic. Les raisons pour promouvoir un racisme planétaire gigantesque sont toutes trouvées, racisme propre à justifier toutes les interventions armées pour s'emparer des territoires du Moyen Orient, d'une partie de l'Afrique, ceux qui recèlent le plus de richesses.
Al Qaïda de nouveau mis en avant tous les jours dans la presse au sujet d'attentats déjoués" ou des prémisses d'attentats, ou des "menaces d'attentats", dans l'objectif de faire peur et de justifier des restrictions aux libertés individuelles. En étant parano, on pourrait imaginer que le pouvoir a besoin d'un attentat, par exemple dans une manifestation contre le projet de remise en cause de l'âge de la retraite; attentat qu'on attribuerait aux islamistes d'Al Qaïda sans jamais pouvoir le prouver, exactement comme lors de l'attentat de la rue des Rosiers, il y a plusieurs années en arrière (où l'on n'a jamais découvert qui était derrière)
Il est curieux de constater que cela se passe au moment où les populations sont excédées par la présence des colonisateurs dans leur pays: Niger, Nigéria, Somalie, Yémen, Irak, Afghanistan.... Une résistance internationale concertée de ces populations ne pourrait être qualifiée que d'islamiste.
le 7-10-2010
"Dans le Sahara, il n'y a rien à islamiser, il n'y a que du fric à se faire" (Ahmed Akoli, ancien rebelle cité par le Monde du 18-9-2010): des réserves d'uranium prises par les occidentaux (AREVA), de la drogue et des cigarettes à faire transiter, des touristes à kidnapper...de quoi faire de l'argent !
S'y cotoient des rebelles, des touaregs, des pauvres, des exclus, des brigands...déguisés en intégristes. Comment pourrait-il en être autrement ?
Un seul mot d'ordre "Les occidentaux hors de l'Afrique" !
Septembre 2010
Al-Salabi, Lybien, devenu religieux en prison, critique l'appellation d'islamiste", prétexte pour arrêter tous les opposants.
Il explique qu'il n'est pas islamiste, mais la journaliste du Monde, Laure Stéphan, persiste à le nommer "islamiste", sous les ordres de la direction du Monde ?? Débilité intellectuelle !
(Le Monde du 31-8-11)
(d'après le Monde du 3-6-14)
Fondé en 2007, c'est un pur produit du djihad antiaméricain.
Les USA ont détruit, divisé L'Irak et réduit sa population à la misère. L'IRAK faisait partie de ce qu'on appelait les NPI (nouveaux pays industrialisés) et avait une agriculture très élaborée. Tout a été détruit sauf l'industrie pétrolière par la guerre de 2003, et avant déjà par l'intervention américaine de 1991.
Les chiites et les sunnites ont été savamment divisés. Prétexte: l'élimination du dictateur Saddam Hussein qui était pourtant l'affaire des irakiens.
Aujourd'hui cet Etat islamique est présenté comme le remplaçant d'Al Qaïda.
Des irakiens excédés, ayant tout perdu, se sont mis à pratiquer des attentats, à prendre des otages occidentaux, exiger des rançons, ont acheté des armes, ont fait de la contrebande de pétrole, et sont devenus des "religieux" intégristes (Faut-il le croire ?), c'est à dire des résistants-brigands, et ont attiré à eux aujourd'hui plus de 3000 jeunes européens en quête de résistance dans ce monde occidental failli.
Le 5 juin 2014
Un