Dès avant la mort de George Floyd, mais surtout à partir de cette mort, s'est développé aux USA un travail " d'éveil à toute forme de discrimination ". L'analyse dite " intersectionnelle " (due à une juriste noire, Kimberley Crenshaw) avait déjà courroucé la droite raciste, car sous ce mot barbare, il s'agissait d'examiner comment des personnes, femmes ou hommes, peuvent additionner plusieurs discriminations du fait de leur couleur de peau et de leur statut social, et d'intervenir en leur faveur. Par exemple la femme de ménage noire en entreprise est discriminée parce qu'exploitée par son patron. Elle l'est encore plus, en tant que femme car elle reçoit un bas salaire ; et encore plus en tant que noire, son salaire étant diminuée d'autant, et en tant que salariée parmi les plus précaires. En plus si elle est frappée dans la rue par un voyou qui veut son sac, elle va subir l'insulte de celui qui la frappe, l'insulte de la police qui ne prendra pas en compte sa plainte, l'insulte éventuelle de l'homme blanc qui sur le trottoir ne lui portera pas secours.etc etc
Les chercheurs et militants américains qui travaillent sur le sujet,
ont établi des listes de cas de ce type, qu'il s'agisse d'homme ou de
femme, les femmes étant particulièrement visées par une
discrimination extrême. Les féministes peuvent y ajouter que la
femme noire, quand elle rentre chez elle, peut subir la violence de son mari
noir, parce qu'elle est une femme
..L'analyse de toutes ces discriminations
ne privilégie pas obligatoirement le cas de la femme noire, ou de l'homme
noir, persécutés par la police blanche. Elle peut concerner, cas
très rare, le policier noir qui frappe une femme blanche d'abord parce
qu'elle est femme, et en plus femme de chambre sous payée dans un hôtel,
et peut-être handicapée mentale. En somme il s'agit de toutes les
formes de discriminations qui se combinent avec l'exploitation économique
et sociale.
Evidemment ce type d'analyse exaspère les racistes de tout poil qui
tentent un renversement des termes de la démonstration, en accusant les
auteurs du travail sur les discriminations, de racistes, alors que ces auteurs
analysent précisément la situation des victimes du racisme ! On
voit ainsi naître le qualificatif blessant de " wokiste " (par
exemple à l'IEP de Grenoble). Le wokisme en effet, " analyse intersectionnelle
des discriminations ", est en outre l'intervention pour les faire reculer,
surtout quand elles touchent les plus faibles, entre autres ceux ayant subi
l'esclavage, ou la colonisation dans leur histoire familiale et personnelle,
cette dernière au nom de la civilisation. Or à une époque
où certains tentent de réhabiliter la colonisation, cette démarche
est vue comme allant à l'encontre de l'analyse historique. " On
" voudrait alors y voir des conflits d'identités, des conflits religieux
et de cultures rendant certains " inassimilables ".
Pour quelques habitués du contresens calomnieux, c'est la bonne aubaine
en France pour les racistes de droite (M BLanquer) et d'extrême droite
(Zemmour), pour tenter de discréditer ceux qui les traitent à
juste titre de racistes et d'islamophobes, en mélangeant intentionnellement
d'un part les islamistes et les musulmans, d'autre part " l'islam des islamistes
et des dictatures " avec " l'islam du Coran ".
Il faut souvent relire deux fois les articles des journaux pour s'y retrouver
tant l'usage de mots ou de phrases, jamais définis ou empruntés,
ont un sens volontairement équivoque (comme la " déconstruction
", " liberté d'expression extra-académique ", "
bouleversements identitaires "
.. ) . Il en est ainsi de la lecture
de compte- rendu d'un " colloque " à la Sorbonne des 7 et 8
janvier 2022 organisé par la droite, soutenu par le gouvernement et le
Ministre de l'Education nationale en tête, Blanquer, avec Zemmour caché
sous son manteau, sur le wokisme entre autre. Le thème étant quant
au fond la nécessité de " nettoyer " (déconstruire
disent-ils) l'université de tout travail sur les discriminations et sur
le racisme. Il ne manquait que Valérie Pécresse (une femme au
service du patriarcat) à cheval sur son karcher à l'assaut de
la liberté de la Recherche et de la liberté d'expression à
l'université, depuis que Charlie Hebdo a le seul monopole de cette "
la liberté d'expression ", c'est-à-dire du droit à
l'insulte sans fin contre l'islam (cf son dernier journal début janvier
qui est vraiment déshonorant).
Celui qui n'est pas un peu au courant du problème, ne comprend rien,
tant le langage est obscur (voir le Monde du 11-1-22). Ce qui n'est pas obscur
par contre est la qualification d' " islamo-gauchistes " de ceux qui
traitent les organisateurs du colloque d'islamophobes. D'où vient ce
mot qui prétend mettre des individus de gauche dans le camp de "
islamistes " ? De quoi parle -t-on ?
En janvier 2002, Pierre-André Taguieff emploie le mot contre les "
tiersmondistes " qui soutiennent les palestiniens ! Le 2 avril 2016 dans
le Monde, Elisabeth Badinter, qui se targue d'être féministe, écrit:
"Etre traité d'islamophobe est un opprobre, une arme que les islamo-gauchistes
ont offerte aux extrémistes." (sens ?). Puis Blanquer, chargé
de l'Education par Macron, reprend le mot il y a peu à propos de la mort
de Paty ! La confusion est à son comble.
On va ainsi tout droit vers la proclamation d'une pensée unique de la
droite extrême à l'Université. Il suffirait que de vrais
islamistes, c'est-à-dire des intégristes, par exemple des salafistes
téléguidés (1), invoquent dans des colloques improvisés
et autorisés, " leur liberté d'expression " à
l'université contre le féminisme, contre les femmes afghanes,
contre la contraception, contre le droit à l'avortement, et pour l'abolition
de l'examen critique et du doute, pour l'abolition du droit à l'analyse
des diverses pensées, pour que cesse l'étude la plus approfondie
du colonialisme et du néocolonialisme (qui ne fait que commencer sérieusement),
pour que l'établissement des faits et leur analyse soit décrétés
et non pas objet de recherche
il suffirait tout ceci pour que s'instaure
la dictature sur la pensée et les écrits. Un colloque réunissant
600 personnes contre le wokisme à la Sorbonne, en janvier 2022 en dit
long sur ce que l'appareil d'Etat aux mains de Macron entend imposer aujourd'hui,
dans un silence relativement assourdissant.
AMC le 11-1-22
(1)Concernant le fructueux commerce des armes de la France avec l'Arabie Séoudite,
un caricaturiste bien connu, Plantu, dans le Monde du 20-2-2020, avait représenté
un possible échange d' armes par Macron à l'Arabie contre des
salafistes
.
PAUVRETE EN FRANCE
-Pauvreté en France en 2019 (le Monde du 18-10-19)
14,7 des ménages, soit 9,3 millions de personnes vivent avec un revenu inférieur à 1050 euros en 2018 (statistiques de l'INSEE)
-De 1996 à 2004, 6,8 millions de français vivent avec moins
de 800 euros par mois, soit près du quart de la population (INSEE
: Les revenus et le patrimoine des ménages. 23-11-2006)
17% de pauvres en 2004 contre 14% en 1996 : moins de 753 euros par mois.
-Qui sont les 8,9 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté
en 2015?
Publié le 17/10/2017
L'Insee a compté 1,48 million de salariés pauvres.
Selon une simulation de l'Insee publiée ce mardi, le taux de pauvreté
devrait passer de 14,2?% de la population en 2015 à 13,9?% en 2016.
Mais qui sont ces 8,9 millions de Français qui vivaient sous le seuil
de pauvreté en 2015??
En 2015, 8,9 millions de Français vivaient avec un revenu inférieur
à 1?015 € par mois (60?% du revenu médian), soit 14,2?% de
la population. Un taux qui devrait baisser de 0,3 point en 2016, grâce
à la redistribution vers les plus modestes suite à des mesures
décidées à la fin du quinquennat de François Hollande.
En 2015, selon l'Insee, sur les 8,9 millions de Français sous le seuil
de pauvreté, 3 millions étaient demandeurs d'emploi, catégorie
la plus touchée par la pauvreté avec un taux de pauvreté
de 37,6?%. 2,79 millions des Français pauvres étaient des enfants
de moins de 18 ans, soit 19,9?% des Français de moins de 18 ans.
L'Insee a également compté 1,48 million de salariés pauvres.
Chez les salariés, le taux de pauvreté s'élève à
6,5?% contre 7,3?% chez les retraités, soit 1,03 million de retraités
pauvres.
La catégorie "?autres inactifs?" (qui comprend les étudiants)
comptait en 2015, 32,1?% de pauvres, soit 1,98 million de personnes. Enfin 500?000
indépendants étaient pauvres, une catégorie frappée
par un taux de pauvreté de 17,3?%.
600 000 pauvres de plus en dix ans
DONNÉES 11 septembre 2018
La France compte entre 5 et 8,8 millions de pauvres selon la définition
adoptée. Entre 2006 et 2016, le nombre de personnes concernées
a augmenté de 630 000 personnes au seuil à 50 % et de 820 000
au seuil à 60 %. Principalement sous l'effet de la progression du chômage.
(source :INSEE REVENUS ET PATRIMOINE )
La France compte cinq millions de pauvres si l'on fixe le seuil de pauvreté
à 50 % du niveau de vie médian [1] et 8,8 millions si l'on utilise
le seuil à 60 %, selon les données 2016 (dernière année
disponible) de l'Insee. Dans le premier cas, le taux de pauvreté est
de 8,0 % et dans le second de 14,0 %. Au cours des dix dernières années
(2006-2016), le nombre de pauvres a augmenté [2] de 630 000 au seuil
à 50 % et de 820 000 au seuil à 60 %. Le taux de pauvreté
s'est élevé de 0,7 point au seuil à 50 % et à 60
%.
La pauvreté a fortement progressé à partir de 2008 avec
l'accentuation des difficultés économiques liées à
la crise financière. Entre 2008 et 2012, le nombre de pauvres, au seuil
à 50 % comme à 60 %, a augmenté de près de 800 000.
Le taux de pauvreté à 50 % s'est élevé de 7,4 à
8,5 %, celui à 60 % de 13,2 à 14,2 %. Depuis 2012, le taux et
le nombre de pauvres stagnent. Cette stagnation est trompeuse, car elle résulte
en partie de l'extension de la crise aux couches moyennes [3]. Le niveau de
vie médian de 2016 est du niveau de 2011. Or le seuil de pauvreté
est calculé en fonction du niveau de vie médian.
-Le 11-10-18, le Figaro publie :
L'Observatoire des inégalités, présente deux tendances
claires : la pauvreté ne diminue plus en France, et les plus jeunes sont
en première ligne.
Le constat est alarmant. "Depuis dix ans, le nombre de personnes qui vivent
sous le seuil de pauvreté en France augmente", analyse Anne Brunner,
dans le Rapport sur la pauvreté de l'Observatoire des inégalités.
Selon Noam Leandri, son président, "la société française
souffre de l'écart entre les discours et les actes". Il met en cause
des "promesses non tenues" et affirme que "l'élitisme
social français laisse trop de concitoyens sur le bord de la route".
Le seuil de pauvreté que prend en compte l'Observatoire pour ce rapport
est fixé à 855 euros par mois, soit 50% du revenu médian.
État des lieux, évolution historique, visage de la pauvreté:
voici ce qu'il faut retenir de ce rapport.
Après avoir grimpé, la pauvreté stagne... mais ne diminue
pas
Depuis 1970, la courbe retraçant le taux de pauvreté se sépare
en deux périodes: l'avant et l'après 2000. En 1970, on comptait
5,7 millions de pauvres au seuil à 50%. En 1990, le chiffre est tombé
à 3,7 millions après plusieurs baisses régulières.
Mais, à partir du début des années 2000, le nombre de pauvres
en France ne connaît plus ces diminutions, pourtant habituelles depuis
plus de trente ans, constate le rapport. Au contraire, le nombre de personnes
pauvres a même eu tendance à augmenter, pour plafonner à
cinq millions en 2013. "La reprise de l'activité économique
et la diminution du chômage" a interrompu cette hausse, sans pour
autant faire baisser le nombre de pauvres. Ce que le rapport met en avant n'est
pas une "explosion de la misère" mais plutôt une hausse
du nombre de personnes qui décrochent du niveau de vie des classes moyennes.
Le rapport présente un autre constat alarmant, celui de la situation
de la jeunesse. En 2015, pas moins d'1,7 million d'enfants vivaient dans un
ménage dont le niveau de vie était inférieur au seuil de
pauvreté. Au total, plus d'un jeune sur dix (jusqu'à 18 ans),
vit sous le taux de pauvreté. Plus inquiétant encore, selon l'Insee,
30.000 enfants vivent avec un parent qui est sans domicile fixe.
ANIL AMBANI, un proche du 1° Ministre indien, a bénéficié
d'un effacement de sa dette fiscale en France en 2015, au moment même
où Dassault négociait la vente de Rafale à l' Inde (36
avions)
Le redressement fiscal d'un montant de 143,7 millions d'euros, réclamé
depuis des années à l'entreprise française (Groupe Reliance
Communications) dirigée par Anil Ambani, a été effacé.
L'ONG Sherpa a porté plainte le 26-10-2018.
(révélé en 2019 par le Monde du 14 et 15 avril 2019)
Une situation qui ne peut manquer de jeter à nouveau les classes moyennes vers le crédit, qui ne leur sera pas refusé. On pense aux années qui ont précédé 2008. (Le Monde des 3 et 4-9-2017)
La dette des ménages est plus importante qu'en 2008.
La hausse des inégalités de revenus est plus importante, et on assiste à un boom des crédits; La flexibilité des marchés du travail est une cause première des inégalités, et de l'appauvrissement. Du coup les classes moyennes empruntent davantage.
C'est une situation très dangereuse, surtout dans un contexte où la dérèglementation financière est voulue par le président Trump.
On ne manquera pas de réfléchir au rôle très néfaste du Crédit.
septembre 2017
En France, 40% des SDF ne touchent aucune prestation sociale, la plupart parce que les papiers à remplir pour la CMU sont trop difficiles, et parce qu'ils n'ont pas d'adresse.
... En 2012, la France comptait 112 000 SDF, dont 31 000 enfants.
Près de dix millions de personnes sont en situation de fragilité par rapport au logement, dont 3,5 millions mal-logés au sens strict (sans domicile, en chambre d'hôtel, en camping, dans des abris de fortune, des logements insalubres ou dans des conditions de logement très difficile). (Fondation Abbé Pierre)
Oct 2015
Penelope Fillon (la bien nommée) a gagné 500 000 euros en 8 ans,
pour des travaux qu'elle n'a pas exécutés, dit la presse.
Un smicard qui touche 1000 euros par mois, et qui bosse 40 ans aura touché 480 000 euros
Fillon est un honnête homme
27-01-2017