AMC (achevé le 20-11-17, repris en juillet 2018)
Si des "lois" du capitalisme s'imposaient dans tous les domaines, cela signifie que la volonté humaine ne pourrait régler aucun problème; cela signifie entre autres que la prolétariat n'aurait pas son mot à dire.... Et que l'avenir serait déterminé.
Or il apparaît bien que tout cela est faux. Aucun déterminisme
n'existe quant à notre avenir.
Le seul déterminisme qui semble gouverner le monde, mais qui n'en est en fait pas un, est l'appétit féroce d'argent et de pouvoir d'une petite partie de l'humanité, des hommes à plus de 90%, dès lors qu'ils peuvent s'approprier ce pouvoir. C'est le patriarcat. Cette partie de l'humanité se croit l'élite. Elle est proclamée comme telle. Le pouvoir lui donne les moyens de résister à sa disparition, du moins le croit-elle. Elle s'est appuyée sur les théories en cours pour justifier son activité.
Les théories européennes de l'évolution (Spencer, Frazer, Morgan ) du 19ème siècle, nous disent que le monde a évolué de la " sauvagerie " à la civilisation, mû par le " progrès ", et que toutes les sociétés évoluent de la même façon. On se mit à l'époque à parler en termes de " lois " et on proclama, entre autres par la voix de Marx (dans "Le Manifeste communiste") que le capitalisme était le plus haut degré de la civilisation. Ce fut un discours dominant, jusqu'à aujourd'hui
C'est ainsi que naquit la théorie de l'évolutionnisme "unilinéaire " du 19ème siècle, qui irrigua la philosophie, la sociologie, l'histoire, l'économie . Marx, en rationaliste scientiste, s'en est saisi pour proposer sa propre théorie du " matérialisme historique ". Staline en fit une "théorie du matérialisme déterministe ". Bien que nous n'ayons que mépris pour Staline, ce dernier, en esprit simple et amoureux de la dictature, traduisit au premier degré une pensée souvent contradictoire, celle de Marx, mais qui contenait bien une affirmation déterministe.
A cette théorie dominante s'opposèrent d'autres théories de l'indétermination, mais non conquérantes et pas spécifiquement européennes.
Revenons sur ces deux théories rapidement.
La première sorte a défini l'histoire comme devant suivre
un cours déterminé, nécessaire. C'est l'évolutionnisme
" unilinéaire " ou
.déterministe, partagé
par MARX et par les bourgeois libéraux jusqu'à nos jours.
Marx a présenté des "lois de l'histoire" avec son ami
Engels (la succession obligée des modes de production, l'inéluctabilité
du communisme
). Les marxistes se sont précipités dans cette
voie, en rendant le capitalisme obligatoire et inéluctable, ainsi que
le communisme. Ces "lois" ont servi tous les pouvoirs et toutes les
dicgatures. Les libéraux, eux, ont arrêté l'histoire au
capitalisme. Cela leur paraissait suffisant. C'est la version typiquement européenne.
Elle a nourri toute la pensée économique jusqu'à nos jours,
et justifié le développement du capitalisme, de l'industrie, d'un
certain type de progrès technique tous azimuts, du productivisme, de
l'extractivisme, du tout numérique sans nuances.. etc
La deuxième sorte, bien plus intéressante, mais minoritaire
et composite, définissait un évolutionnisme " multilinéaire
", défendu par exemple par l'anthropologue américain Frantz
Boas au 19ème. Cette deuxième vision rompait avec l'européocentrisme
et se réconciliait avec maintes philosophies du monde, asiatique entre
autres. Selon elle, toutes les évolutions possibles étaient ouvertes,
toutes les combinaisons de sociétés étaient probables,
et nul n'était censé prédire l'avenir. Elles refusaient
entre autres l'idée du moteur du " PROGRES technique " sans
contrôle qui devait présider à un avenir fastueux de l'histoire.
La multiplicité des progrès, leur parcours contradictoire et opposé,
ne permettait aucune prédiction. La majorité des anthropologues
ont travaillé et travaillent dans cette voie (comme Lévy-Strausss
en son temps).
C'est (et c'est une redite) sans doute l'idée messianique du monothéisme
judéo-chrétien, qui a impulsé l'idée d'un avenir
prometteur obligé, au ciel ou sur la terre.
Ajoutons que Marx, en économie, n'a formulé qu'une seule loi sérieuse, celle de la " baisse tendancielle du taux de profit " dont il a énuméré immédiatement les contre- tendances, qui devaient rendre caduque celle-là. Cette façon de réfléchir est typique de Marx.
L'étalage de la barbarie (et non de la " sauvagerie " primitive),
à laquelle nous assistons dans le monde, a détruit partiellement
les fantasmes des annonces prophétiques en tous genres.
Les fantasmes déterministes paraissent actuellement
au moins aussi vains, voire puérils, que les idées créationnistes.
A tel point que nous pouvons énoncer ceci : Le déterminisme
et le créationnisme sont les deux versants d'une même pensée
dogmatique sur la vérité.
La seule chose qui paraît relever d'un danger réel aujourd'hui, est le risque environnemental et nucléaire pour l'humanité. Mais cela ne dépend pas d'une théorie de l'évolution ou de lois. Cela appartient à la folie de ceux qui dirigent le monde. Le capitalisme peut par ses activités nous précipiter dans la catastrophe.
Les pensées doctrinaires sectaires, autour de l'évolutionnisme
unilinéaire ont dominé tout le 19ème ,le 20ème siècle,
et le début du 21ème siècle, elles ont en partie provoqué
" Minuit dans le siècle " pour le 20ème siècle.
Il est difficile d'en rire.
Elles manifestent l'immaturité du genre humain, tandis que les prémices
d'une pensée systématiquement acquise au doute et à la
critique ont du mal à imposer une tolérance généralisée
autour de l'idée de la multiplicité des possibles
. Cela
ne contrevient pas à la nécessité des convictions dont
il faut cependant admettre qu'elles ne peuvent être que transitoires
Finissons-en de suite avec un marxisme mécaniste, et ce n'est
pas rien, selon lequel le capitalisme se serait installé primitivement
en Europe du fait des " lois d'histoire ", pour rayonner ensuite sur
le monde, lesquelles, au-dessus de nos têtes, s'imposeraient inéluctablement
sans qu'on puisse y résister. A ces lois de l'histoire s'ajouteraient
les " lois " propres du capitalisme tout aussi inéluctables.
D'où évidemment toutes les théories aberrantes sur les
crises irrémédiables qui doivent nous arriver sans crier gare,
dans le dos, et la crise finale qui va emporter le système, y compris
contre la volonté du salariat et du prolétariat eux-mêmes,
dont Marx faisait pourtant du dernier le seul dépositaire du changement
de société.
Curieusement dans les bons articles parus dans le Monde au mois de juillet 2017
sur la crise financière de 2008, on a pu lire " le jour où
le capitalisme a failli disparaître.. " ou " Il y a dix ans,
le capitalisme perdait pied
"
Comme quoi l'idée d'effondrement a encore de beaux jours devant elle
Certains se gargarisent de la " lutte des classes, pour vite l'oublier.
Celle-ci est tout sauf prédictible ; elle est explicable à partir
de l'exploitation, l'oppression, l'inculture, mais elle est aussi surprenante,
contradictoire, les masses composant ces classes étant tout aussi capables
de réagir au quart de tour, comme de prendre leur temps, de contredire
évidemment tous les pronostics. Elles se sont révélées
autant manipulables, que capables de discernement par rapport aux propositions
d'avenir des " amis " que des ennemis.
Marx a d'ailleurs beaucoup écrit sur cette lutte des classes, en imaginant
à tort qu'il allait en déduire des comportements obligés
pour l'avenir. Au total, la volonté humaine en général,
qu'elle soit individuelle ou collective, garde les cartes en mains. Même
s'il paraît évident pour l'instant que la volonté humaine
a été confisquée en grande partie par les dominants, c'est
à dire les lobbys et des holdings, les dictateurs, les grands de ce monde,
cela ne nous permet pas d'affirmer qu'il y ait un déterminisme social
et économique irrésistible. En profondeur, le doute travaille
dans la tête des citoyens en tous genres; c'est un travail de fourmis
d'autant plus efficace qu'il touche toutes les sociétés, et toutes
les parties constitutives de ces sociétés.
Au-delà de l'idée messianique, le marxisme mécaniste inventé
par les soviétiques bolcheviques, constitue, à notre avis, le
socle idéologique et la justification, de la dictature sur les humains,
sur les classes sociales exploitées, et pas seulement sur des classes
ennemies.
Bien que la prise du pouvoir par les armes soit un acte volontaire et non
une " loi ", ses vainqueurs en Russie nous diront que réaliser
le socialisme relève, comme pour le capitalisme, de " lois "
qui s'imposeront. Il conviendra donc que le " parti " dépositaire
de la compréhension de cette idéologie, accompagne et gère
cette réalisation, en tant que vérité scientifique révolutionnaire
! Ce parti sera qualifié " parti d'avant-garde " au service
du prolétariat. Caricature ? A peine. Les marxistes, d'obédiences
variées, lorsqu'ils ont pris le pouvoir dans le monde entier, n'ont réalisé
que la dictature, sans exception. Il ne s'est agi ni de trahison, ni d'erreur,
mais d'une généralité (Russie, chine, Cuba, Algérie,
Cambodge, Mexique, Nicaragua, Mozambique, Ethiopie, Vietnam,
.).
Il résulte de cela que le prolétariat est une classe totalement
inutile. Il n'est qu'un prétexte, un paravent à la dictature.
Sa volonté, son autonomie, sa diversité, ses organisations spontanées,
son mouvement propre ont été complètement bafoués,
foulés aux pieds, et la prison, ou pire, a châtié les rebelles
.
Dans les faits, l'opposition normale entre classes sociales a été
estimée dangereuse, suspecte et fut encadrée et réprimée
par le parti. Une opposition " normale " est source de discussions,
d'appréciations
..fort dangereuses
En premier lieu, si le capitalisme s'est imposé, historiquement en Europe
seulement, et en particulier en Angleterre, puis en France, aux Pays Bas, en
Allemagne, en Italie du nord, c'est en raison de l'activité propre des
marchands qui ont eu les mains libres pour le faire, alors qu'ailleurs ils étaient
pourchassés (Asie, Egypte
). Et du rôle dominant et prépondérant
de la GB qui s'est approprié rapidement une partie du monde, puis des
entreprises esclavagistes sucrières en Amérique centrale et du
sud..
Quantité d'autres pays, au travers de leurs classes dominantes, dont
la Chine, l'Egypte ancienne, se sont toujours prémunis contre les marchands,
en les faisant disparaître dès que ceux-ci tendaient à prendre
du pouvoir et accumulaient des richesses
Et ces pays lutteront contre
la domination coloniale anglaise. Plus que cela, la lutte contre la concurrence
sera permanente au sein de tous les pays, jusqu'au moment où la GB l'imposera.
Lutte entre divers patriarcats qui envisageaient le pouvoir sous des formes
divergentes et non homogènes.
Certains disent que la concurrence est partie intégrante du progrès. Historiquement les diverses sociétés n'en ont pas jugé ainsi.
Est-ce une loi historique qui aurait pris la GB et l'Europe de l'Ouest comme
fer de lance pour s'établir ? C'est alors non pas une loi mais un
rapport de forces. Etait-il inéluctable ? On peut en discuter à
l'infini.
Le grand commerce lorsqu'il est privé, a besoin de la concurrence ;
mais le grand commerce d'Etat, en Chine, en Egypte, en Perse, au Japon, dans
certains pays africains et américains, n'en avait pas besoin. Les fonctionnaires
d'Etat remplaçaient les marchands
Des lois de protection étatique
remplaçaient la concurrence.
De ce point de vue, le capitalisme n'avait rien d'inéluctable. Des pays
ont cru que pour résister au capitalisme et cette chose dangereuse "
la concurrence ", il fallait utiliser les armes de l'adversaire et devenir
comme eux (entre autres le Japon
). Erreur fatale
La succession des modes de production imaginée comme étant universelle
par Marx en Europe relève de la description en Europe, et trouve une
explication dans l'accroissement des forces productives dont le capital. Tout
cela ne recèle aucune nécessité historique. Marx en fera
pourtant une loi de l'histoire, et plus encore Engels qui nous en fournira un
modèle mécaniciste.
Si l'on est d'accord avec le fait que le capitalisme naît de la conjonction de l'arrivée du système d'entreprises privées, pouvant brutalement s'emparer de la technique à leur profit, et de la concurrence (loi le Chapelier en France), sous le pouvoir des marchands, on constatera qu'il a fallu de violentes convulsions sociales pour y parvenir.
Deux exemples. En GB, Cromwell en 1642 fait prononcer la fin de l'absolutisme
et ouvre la voie au pouvoir des lords qui étaient devenus des marchands
et des financiers. En France, la loi le Chapelier en 1791 précédée
du décret d'Allarde qui échoue, impose le pouvoir de la bourgeoisie
marchande sous une forme répressive, tandis que la révolution
chassait l'absolutisme.
Mais derrière ces convulsions sociales, on oublie toujours de parler
du rôle prééminent de la paysannerie qui, si elle voulait
en finir avec le pouvoir absolu des nobles, voulait se réapproprier les
terres volées par ceux-ci (en France rétablir les " communaux
"), voulait la démocratie communale, mais surtout pas la mainmise
du capitalisme sur la terre.
Dès lors que le système d'entreprises dispose de tous les pouvoirs
économiques et techniques (loi Le Chapelier en France), que les citoyens
sont éjectés légalement de toute décision concernant
l'emploi de la technique (dans les corporations, les ouvriers discutaient de
l'emploi ou non de certaines techniques), que les ouvriers sont privés
du droit de s'organiser et de leurs Mutuelles, l'exploitation salariale comme
fondement de l'accroissement du capital va de soi et va devenir la base du régime
capitaliste, et le Capital l'arme de domination de ce dernier.
Avec de tels pouvoirs, que faire pour gagner de l'argent et faire fructifier
ce capital ? Il faut produire avec une main d'uvre aux ordres, et vendre.
Pour produire il faut pouvoir emprunter à des banques pour innover dans
des produits qui vont faire concurrence au voisin. Les maîtres mots "
innover ", " prendre le marché ", à des conditions
de rentabilité intéressantes, inventer de nouveaux produits
donc produire, produire toujours plus qu'il n'est nécessaire (faire de
la surproduction sans compter), vendre aux classes sociales supérieures
et faire du marketing avant qu'on invente le mot. Il faut évidemment
payer les ouvriers le moins possible, les rendre flexibles, précaires
à outrance. On trouve là, la base de la croissance du capital.
C'est le bon sens. Les patrons n'ont pas encore l'idée qu'il faille chercher
à vendre la production aux ouvriers, cela viendra plus tard.
Il n'y a pas besoin d'obéissance à des lois pour définir ce qui est nécessaire, dans des circonstances données, pour gagner de l'argent. Ce sont les rapports de forces en présence qui dictent à l'entrepreneur ce qu'il peut faire. De ce point de vue, on peut faire allusion à des lois de comportement des entrepreneurs, pour gagner un marché contre son voisin : soit s'entendre avec lui provisoirement, soit le piétiner.
Présenter ce système comme une nécessité historique,
fonctionnant avec des lois inévitables, revient à assurer sa légitimité
et sa dictature sur des générations d'humains. Les marxistes les
plus divers s'en inspireront pour imposer leur " socialisme ".
Ce n'est pas un hasard si une discipline se constitue en " sciences économiques
", pour justifier la nouvelle réalité sociale du 18, 19,
20ème siècles, où des entreprises produisent avec des salariés
aux ordres. Cette discipline est fondée soi-disant sur la "vérité
scientifique". Et le système qu'elle implique est présenté
comme ayant toujours existé. Il s'agit en fait d'une idéologie
dont les courants sont assez divers.
Chaque idéologue va donner son explication théorique du fonctionnement
de cette entité " capitaliste " .
Marx est l'un des rares théoriciens qui va cependant procéder
à une analyse minutieuse du système. Il le critique, le condamne.
On peut estimer que sa démarche est " scientifique ", car fondée
sur des hypothèses confrontées aux faits de la réalité
sociale, et sur les travaux de ses prédécesseurs comme Smith et
Ricardo. Mais les lois qu'il prétend trouver relèvent de l'idéologie.
Les autres économistes font généralement de l'idéologie
pure. Certains contestent carrément le système capitaliste au
19ème, comme Marx bien sûr, mais Sismondi également, Proudhon,
sur un autre terrain que celui de Marx. Celui-ci va les écraser au lieu
de faire alliance avec eux. Folie du pouvoir !
Ce système, dit capitalisme, mû par des hommes de fortune et
de pouvoir, qui se font face dans la concurrence qu'ils ont instituée,
met en évidence des tendances contradictoires, des désordres,
comme le chômage (vu comme une bonne chose), la surproduction, les faillites
financières, l'écroulement possible et régulier de la finance
et du capital, qu'on appelle les crises.
Mais Marx, en parlant des crises, jettera les bases d'un déterminisme
pernicieux dans le fonctionnement du système, lequel agirait de façon
autonome, indépendamment de la volonté humaine, comme une horloge
remontée avec une clef. Or dans les crises, les entreprises, les banques,
les dirigeants, les individus, agissent conformément à leurs besoins
contraires, à leurs illusions, à leur folie des grandeurs et n'entendent
pas être contrariés.
En fait Marx décrit un mouvement qui, parce qu'il n'y a pas de règle, va engendrer une ascension et une chute, parce que la motivation de chacun et de chaque groupe est l'individualisme. Redisons-le, c'est l'absence de règles qui provoque l'ascension et la chute.
La règle est l'ennemi des hommes de pouvoir insatiables, sûrs d'eux, capables de s'opposer entre eux jusqu'au crash au lieu de s'entendre, alors que face à eux se dressent les salariés misérables et en colère, pour qui il n'a même pas été prévu de logements.
La vraie question est donc: Les hommes de pouvoir sont-ils susceptibles de
se donner des règles communes pour éviter des catastrophes, étant
donné que la concurrence qu'ils ont mis en place les oblige à
s'opposer entre eux ? Théoriquement oui, mais cela reste un dilemme.
La seule chose sur laquelle ils sont d'accord, c'est l'asservissement du salariat
à leur profit. A ce niveau ils sont pour payer une police et une armée
pour réprimer des mouvements de révolte. Les hommes de pouvoir,
dans leur confrontations mortifères, apprendront à se donner des
règles ou se feront la guerre, en utilisant les bras des salariés
et des paysans.
D'ailleurs, dès que la paix sociale sera mise gravement en cause, les
hommes de pouvoir agiront fort intelligemment, on va le voir. Ils tenteront
de trouver des garde-fous, et des ententes provisoires. Mais ce qu'ils trouveront
de mieux restera la guerre parce qu'ils l'ont sous la main du fait d'une population
pléthorique, utilisable comme bon leur semble. Ils se garderont bien,
pendant des lustres, de trouver des moyens pour réguler la population,
et ce, avec le secours des saintes " lois " religieuses sur devoir
des femmes de faire des enfants.
La guerre, à elle-seule, indique qu'elle est le produit de rapports de forces, d'intérêts divergents, et de volontés humaines décidées à utiliser la masse des citoyens comme chairs à canons dans des buts qui n'ont rien à voir avec les besoins humains. Jusqu'ici les citoyens ne sont pas parvenus à s'opposer aux guerres, abusés par les discours patriotiques mensongers. Mais ces mensonges devinrent difficiles entre 1939-45, étant donné l'existence du nazisme. La défense de la démocratie vint au secours de la guerre. Ou inversement la guerre vint défendre la démocratie. Celle-ci est entachée depuis lors par cette amitié honteuse. C'est devenu une oligarchie.
L'INVENTION DU REFORMISME CAPITALISTE.
Dès les années 1920, les USA, qui ont vécu la première guerre mondiale de loin, ainsi que la révolution russe, se posent la question de savoir comment ils pourraient détourner l'attention des ouvriers de leurs revendications, en les focalisant sur des revendications de participation au marché de la consommation. (cf STUART EWEN La société de l'indécence. 1976 USA, Edit Le Retour aux Sources 2014). C'est là une idée de génie qui prouve bien que ceux qu'on nomme les bourgeois ont des capacités d'analyse en vue de faire échouer ce que certains voient comme une marche vers la révolution, grâce aux revendications du prolétariat. Les USA financent une kyrielle de sociologues et tentent des expériences, qui prouveront leur efficacité (par exemple Ford le fasciste pro- nazi qui fait acheter ses voitures par les ouvriers ).
L'après 2ème guerre mondiale montre que les hommes de pouvoir
se posent à nouveau la question de savoir comment maintenir leurs privilèges,
d'une part face à l'existence et l'avancée de l'URSS en Europe,
d'autre part face à l'immense espoir que cette avancée suscite
illusoirement chez les salariés. C'est de Gaulle qui semble avoir résolu
le mieux la question : il faut choisir la " paix sociale ", et appeler
à la collaboration de classes, en concédant des droits aux travailleurs,
plus avant que ne l'avait fait le mouvement social de 1936, et les politiques
d'intégration aux USA. Il faut en venir à la généralisation
de la société de consommation avec des " droits " qui
vont avec.
Du jamais vu. Ça ne figure pas dans le " Capital " de Marx,
ni dans " l'Impérialisme, stade suprême
. ". ça
ne fait pas partie des lois. Arrangez-vous en.
Paradoxalement c'est cette collaboration qui va permettre ce qui sera appelé
" les acquis sociaux " des 30 glorieuses. On peut dire à l'inverse
que c'est le rapport de forces en faveur des travailleurs qui impose ces "
acquis ". Il n'en demeure pas moins que l'Etat " bourgeois "
(dixit Marx) se transforme à cette époque en " Etat Providence
", c'est-à-dire en " Etat de tous " pour tous, qui produit
des lois de défense des bourgeois et des citoyens en même temps.
Difficile position. Cet Etat perd en apparence son caractère de classe
. En fait cette période n'est que la continuation de la stratégie
américaine des années 20, visant à remplacer les revendications
sociales des ouvriers en revendications de participation à la société
de consommation. Cette stratégie a réussi.
Le caractère de malléabilité, ou de plasticité comme
on dit, du capitalisme traduit tout simplement le fait que ce dernier n'obéit
pas à des " lois " intrinsèques, mais à des rapports
de force entre classes sociales, des groupes d'humains, qui ont le pouvoir économique
et politique et se disputent sur la meilleure façon de conquérir
la paix sociale, tout en conservant la possibilité d'exploiter les travailleurs
sous des formes nouvelles. On fabriquera des emplois pour la reconstruction
de la patrie, ou pour la construction d'une grande nation. En contre- partie
le crédit sera offert pour acheter le logement, la voiture.
Le
crédit était né au début du 20ème siècle
mais il prend une ampleur considérable et attache les salariés
au système économique après la seconde guerre mondiale.
Il faut le rembourser grâce à un dur labeur, ceci pour tenter de
se rapprocher socialement de la bourgeoisie. Maux avait déjà décrit
au 19ème siècle comment le capitalisme colonialsite tend à
créer une aristocratie ouvrière achetée avec les prébendes
prélevées sur les pays colonisés.
Tout cela a été écrit. Nous le rappelons ici pour noter
que cette évolution n'était pas prévue par Marx et échappe
aux " lois " du capitalisme.
La soi-disant impossibilité que le capitalisme finance le New Deal, exprimé
par Trotsky, s'est révélée fausse, même si le financement
est venu de la guerre permanente après la seconde guerre mondiale. C'est-à-dire
du complexe militaro-industriel tant décrié par les keynésiens.
Guerres, ravages de pays entiers, destructions, reconstructions, nouvelles guerres,
sans oublier les politiques sociales pour attacher les travailleurs à
leur bourgeoisie, et le CREDIT !! Certes le capitalisme est barbare, parce que
ses dirigeants sont barbares. Mais rien ne les oblige à l'être,
si ce n'est l'appât du gain, le risque de perdre une position dominante
et le pouvoir.
Mais, dit-on, la baisse tendancielle du taux de profit va obliger le capitalisme à fonctionner selon ses propres lois internes.
Cette baisse n'est jamais homogène
Elle ne touche pas également
les entreprises. Une baisse réelle du taux de profit global obligerait
certaines entreprises à renoncer à des investissements, donc à
des innovations, ou à s'endetter. Ou à se laisser distancier par
d'autres entreprises qui lui feraient concurrence. Chaque entreprise lutte contre
sa disparition à terme, et cherche son maintien sur une gamme de production
particulière avec acceptation d'un moindre revenu.
Une baisse générale pour tous pourrait avoir lieu de façon
presque homogène à la suite de grands conflits sociaux qui toucheraient
toutes les entreprises ? La concurrence serait mise en question. Les entreprises
n'auraient plus qu'à accepter d'aller vers la décroissance pour
subsister, c'est-à-dire un moindre revenu, et il leur faudrait discuter
avec les salariés de l'avenir de la production. On prend rarement en
compte que le premier facteur de mise en question d'une entreprise vient fondamentalement
des salariés. Les lobbys l'ont bien compris puisqu'ils pratiquent des
plans sociaux à l'avance, avant même un conflit social.
Il n'y aurait pas alors l'écroulement tant désiré par les
marxistes, mais probablement une renégociation sur l'ensemble de la production.
La plus grosse activité des tenants du pouvoir consiste à prévoir
ce qui peut se passer. Et comme ils ne veulent renoncer à rien, ils ont
pris les devants à l'approche des années 80 pour demeurer maîtres
de la situation.
L'INVENTION DE LA MONDIALISATION.
Les hommes de pouvoir, ou les capitalises, ou les oligarques, ou le patriarcat,
ont imaginé en Occident, en toute connaissance de cause, d'imposer la
libre circulation des capitaux, la fin du protectionnisme et la dérégulation
financière la plus débridée : à savoir la MONDIALISATION
au début de la décennie 80 (Reagan, Thatcher, et les socialistes
français
). Ils ont voulu imaginer une situation où ils auraient
les mains libres au cas où.
Connaissant le piètre caractère des directions ouvrières
toujours soumises à l'ordre existant, mais également les capacités
des salariés à riposter éventuellement, et dans le désordre,
ils ont pris les devants et se sont lancés dans un gigantesque affrontement,
au nom de la compétitivité. Les salariés ont été
déroutés. En même temps les oligarques voulurent oublier
les garde-fous mis en place après la crise de 1929. Ceux-ci étaient
bien trop gênants pour ceux qui voulaient utiliser la manne des capitaux
dont ils ne savaient que faire.L'oligarchie se persuade que les temps ont changé,
en haut de la société, et que le désordre ne peut venir
que des règles imposées par les parlements. Le déni pratiqué
à l'échelle individuelle, est pratiqué à grande
échelle par les grands de ce monde, 40 ans après la seconde guerre
mondiale.
Il n'est pas gênant de dire l'inverse de ce qu'on a dit précédemment.
Le discours capitaliste est à la mesure de ceux qui le prononcent. Les
hommes de pouvoir ont trop de pouvoir pour chuter, pensent-ils.
La mondialisation est une politique d'affrontement social à un moment où les oligarques savent que rien ne va plus en URSS, et que les directions dites ouvrières n'ont ni la capacité d'analyse, ni la volonté de riposter. C'est le rapport de forces qui a décidé de la mondialisation, après des décennies de collaboration de classes dans un régime de " la consommation de masse " sans critique.
Aucune loi capitaliste n'imposait cette mondialisation, ni le dieu de la bible qui s'adressait du ciel à Moïse la main menaçante, ni le diable qui menace d'une crise révolutionnaire Les tenants du pouvoir, en Occident, décident de faire voter et d'imposer toute une série de lois parlementaires aboutissant à ce qui précède pour imposer la dérégulation financière, la libre circulation des capitaux, la libre spéculation sur les prix, sur les taux d'intérêt, sur les cours de monnaies Tout le contraire de règles de protection....Ils font voter également la stabilité monétaire pour plaire au capital, la restauration des marges d'autofinancement, mises quand même à mal par la paix sociale, et la réactivation de la concurrence et de l'innovation.
Inutile de chercher midi à quatorze heures sur la spéculation effrénée qui va s'en suivre. Ce sont les lois votées dans les parlements qui lui donnent un terrain d'exercice inédit. Et non pas des lois de fonctionnement du capitalisme.
La mise en place des politiques libérales destructrices des acquis sociaux, des services publics, compensées par un endettement ravageur permet à la collaboration de classes de se préserver. La préservation du système tient à sa souplesse, avantageusement soutenue jusqu'en 1990 par " la coexistence pacifique " avec l'URSS. Celle-ci chutera.. mais pas le capitalisme. Il faudra abattre ce dernier ou composer. Les capitalistes s'en prennent aux " acquis ", augmentent l'exploitation et les cadences, mais préservent la société de consommation en truquant les besoins et les moyens d'y répondre par des marchandises frelatées, malsaines, au moyen d'une chimie dévastatrice, et par la baisse des prix, obtenue sur le dos d'une paysannerie qui sera peu à peu éradiquée et transformée, pour ce qu'il en reste, en petits capitalistes. Opération réussie.
Pourquoi le capitalisme ne semble pas promis à l'effondrement ??
Précisément parce qu'il n'y a pas de lois capitalistes et que les classes dirigeantes sont constituées d'humains cyniques mais intelligents, pleins de contradictions, qui pensent, réfléchissent, et font mieux que des lois mécanistes.. Ils inventent les pires politiques de dévastation, mais sont aussi traversés par des doutes. Ils se confrontent, et peuvent dire le lendemain le contraire de ce qu'ils ont dit la veille. Les réflexions actuelles du FMI en sont la preuve flagrante, de même que les analyses de la CIA. (La nécessité de faire des concessions majeures à la Grèce a été exprimée maintes fois et attend son heure). De plus au sein même de l'oligarchie, des hommes se mettent à douter, et produisent des renégats venus du Pentagaone, du FBI, de la CIA, ou de la grande administration qui affaiblissent le système ( ex Snowden, ou celui qui répandit les secrets de la guerre du Vietnam "Pentagone Pappers"....). Ces renégats font reculer les gouvernements parfois plus sûrement que la lutte syndicale....
Pourquoi, par contre, il y eut effondrement de l'URSS ? Probablement parce que le système était tellement verrouillé par le Parti, que plus personne ne pouvait avoir prise sur lui. La plasticité propre au capitalisme n'y existait pas. Si des réformes pouvaient être conçues, il n'y avait personne pour les appliquer, tant les humains avaient été formatés pour obéir et non pas pour réfléchir, et tant tout le monde avait peur de tout le monde. La bureaucratie était devenue si rigide, dans ses hommes et ses institutions, qu'aucune réforme ne pouvait faire face à une situation désespérée. Ce n'est pas le cas dans la situation capitaliste, où il y a tojours la place pour des remises en cause dans le désordre et la confusion, mais il y a place pour des interventions de l'Etat (le New Deal auquel Trotsky ne croyait pas et pourtant...), des banques centrales, de la BCE (après 2008..) etc
Cepandant la mise en place de la mondialisation, une inconnue dans l'histoire mondiale, va, dans l'euphorie des holdings, générer des problèmes nouveaux, à tel point que les libéraux, endoctrinés par une théorie évolutionniste apparemment triomphante, vont en ignorer les dangers. .
On arrive ainsi à la crise de 2008 qui était notre objet premier de réflexion...
LA CRISE FINANCIERE DE 2008...N'ETAIT PAS UNE FATALITE
Cette crise survient parce que la prudence n'est pas de mise dans les milieux
des holdings, qu'il s'agisse des spéculateurs, des financiers de Wall
Street, des grands industriels.
Après 1990, le capitalisme leur semble triomphant, même s'ils savent
que des accidents de parcours peuvent se produire. Selon eux, la seule chose
qu'il convient de dominer est l'attitude des salariés, les revendications
des travailleurs. Ils pensent qu'ils savent faire, la consommation de masse
a fait ses preuves. Le reste se gèrera sur le tas.
Nous allons déplaire aux marxistes de tous poils, mais cette crise n'était
pas la crise du système qui annonçait sa fin prochaine, bien qu'il
fût dit, par des gens très bien, qu'elle allait emporter le système
Il y a confusion à ce niveau entre une crise sociale, qui peut être
très dangereuse, et une crise économique ou boursière,
qui se règle toujours.
Facile à dire après coup ! Sans doute, mais il y en a eu déjà
beaucoup, et il y en aura d'autres, et encore d'autres, à moins qu'une
crise sociale d'ampleur parvienne à jeter les hommes de pouvoir de leur
siège, ou leur imposent des règles pour produire moins, mieux,
à plus bas prix et rognent leurs bénéfices. On ne sait
rien de l'avenir..
On est dans la période où les salariés sont les principaux
clients du marché capitaliste. Cela est rendu possible, par le crédit
Rappelons les années 1920 aux USA: les travailleurs doivent vouloir ce
que tout le monde possède dans les classes supérieures : des autos,
des maisons, puis des instruments ménagers de toutes sortes qui vont
plaire aux femmes, et enfin des vacances
.C'est la chose la plus difficile,
et qui coûte le plus à l'oligarchie.
Le crédit, c'est génial même si cela implique en retour une exploitation du travail à un niveau supérieur, à faire accepter. Quand on ne peut pas rembourser un crédit, on passe un nouveau crédit pour rembourser le crédit Les Etats font cela depuis longtemps et la dette publique n'a jamais tué personne. Et si cela marche c'est parce que la dette est anéantie peu à peu par l'inflation, sauf que celle-ci mange en même temps les salaires et le pouvoir d'achat, et qu'elle mange également la compétitivité. Mais la situation est bien pire pour un individu. L'endettement peut le mettre à la rue.
Nous avons quand même commis une erreur dans notre ironie à combattre l'existence de lois capitalistes. En effet la monnaie de valeur qui véhicule le capital a ses lois internes. Ce sont bien les seules. Mais ces lois ne sont pas capitalistes, ce sont des lois de l'économie marchande, dès lors que la monnaie cesse de n'être qu'un moyen d'échange, et devient du capital; c'est à dire si elle est crée comme avance en capital par les banques, comme monnaie de crédit.
.Celle-ci ne peut garder une valeur stable que si elle fonctionne comme telle.
Si l'Etat s'en empare pour créer du revenu, ne fonctionnant donc pas comme capital, par exemple pour acheter massivement des armes de guerre, ou plus simplement pour financer des services publics, en empruntant à la banque centrale, la monnaie perd sa valeur. C'est la raison pour laquelle les libéraux en économie ont toujours interdit que l'Etat crée de la monnaie. Le gouvernement des USA a été jusqu'à supprimer la banque centrale à leur indépendance (rétablie après 1914), pour interdire à l'Etat d'emprunter, c'est à dire de faire créer de la monnaie "de revenu". L'opposition des libéraux aux services publics vient profondément de là.
Dans le cas où l'Etat est parvenu à créer de la monnaie comem revenu pour ses propres besoins, il a fallu des politiques de rigueur pour revenir à la stabilité de la monaie et rembourser la dette. C'est tout le problème aujourd'hui de la politique monétaire de l'Europe (nous ne démontrerons pas ceci dans ce cadre)
Faisons cependant ici une parenthèse. Curieusement les recherches sur la question monétaire, à partir des idéologies économiques, sont d'un niveau très faible. Purement empiriques, ce sont des affabulations, elles n'ont jamais produit des travaux d'envergure, car il n'y a pas de théorie monétaire de la valeur. De ce point de vue, c'est seulement Marx qui a donné les bases pour définir une valeur de la monnaie et ébaucher une théorie monétaire de la valeur (Nous avons fait quelques travaux à ce sujet, cf le site marx21siecle.com, rubrique " monnaie "..). Mais on s'est moqué de la théorie de la valeur de Marx.
Dans le fonctionnement de la monnaie on pouvait donc définir des lois,
et ceci dans toutes les sociétés marchandes, pas spécifiquement
dans la société capitaliste.
Cela n'a intéressé que Marx, mais pas les marxistes qui se sont
contentés de le paraphraser souvent sans le comprendre, et qui sont devenus
keynésiens sur la question monétaire.
Si on avait tout compris au niveau des mécanismes monétaires et financiers, sans doute les économistes auraient pu se méfier des catastrophes à venir et les stopper.
Pour revenir aux crises, il y a toujours eu des gagnants et des perdants.
Ce qu'on appelle les capitalistes, se sont trouvés dans des situations
non homogènes et contradictoires, voire opposées. Des banques
se sont effondrées mais pas toutes. Des entreprises ont fermé,
d'autres ont racheté celles qui fermaient. Les gouvernements étaient
des représentants de quelques holdings, mais pas de tous ; les uns voulant
la prudence pour l'avenir, les autres voulant aller de l'avant en faisant feu
de tout bois. En plus les gouvernements devaient faire face à la colère
ou au désespoir social. Ce qui en est résulté est un ajustement
ou un compromis entre des situations contraires.
Venons-en au fait. Dans les années 2000, aux USA on vend des appartements et des maisons à tour de bras. Il faut soutenir l'immobilier, comme il faut soutenir les industries de guerre, et l'agro-alimentaire.
Les taux d'intérêt sont maintenus très bas par la Réserve
fédérale pour soutenir l'investissement.
Les crédits sont ouverts à des gens qui ne pourront pas rembourser.
Voir " crise financière subprimes " dans notre site : on y
décrit avec quel cynisme les citoyens furent engagés dans des
crédits mortifères. C'est-à-dire des crédits hypothécaires
ou dits subprimes
Il n'y a pas besoin de lois pour savoir que c'est très dangereux. C'est
dangereux pour tous. Que feront les banques lorsque les gens ne rembourseront
plus ? Que feront ceux-ci quand ils seront expulsés de leurs maisons
? Mais les banques ont plus d'un tour dans leur sac. Avec la " désintermédiation,
et la dérégulation
" votées dans les parlements,
on absorbera le choc,pensent-elles . Elles vont inventer la " titrisation
" des crédits en question. On y reviendra.
Les taux sont bas au départ, mais les crédits sont astucieusement
à taux variables.
Là est le piège mortel.
Le journal le Monde a publié début juillet 2017 une série d'articles sur cette crise emblématique de 2008. On ne va pas refaire le travail du Monde. Ce qui nous intéresse est de montrer que tout au long de 2008 et après, il y a eu des choix humains au plus haut niveau, soit pour endiguer les processus, soit pour les élargir, soit pour sauver certaines banques et pas d'autres. Par contre les salariés américains, et les classes moyennes, grands admirateurs de leur système économique, ont payé au centuple leur naïveté. Nombreux ont tout perdu : logement, voiture, emploi et se sont retrouvés SDF ou en mobile home, en gardant leurs dettes pour la vie. Que nous sachions, les dettes n'ont pas été éteintes. Ceci nous invite à voir que la classe dirigeante fait ce qu'elle veut, comme elle veut, et non en fonction de lois auxquelles elle serait soumise ; mais que par contre, de façon coutumière et répétitive, les petites gens, salariés et classes moyennes, se voient frappés de tous les maux, ceux auxquels échappent les grands de ce monde
Quelques rappels :
Le 9 août 2007, la BNP gèle les retraits de ses clients !.Etonnant
!! Elle n'arrive plus à vendre les instruments financiers liés
aux subprimes, ces fameux crédits hypothécaires, partis des USA,
faits pour que les gens à faibles revenus puissent acheter des maisons
et des appartements.
En effet en juillet de la même année, ces fameux crédits
voient leurs valeurs fondre, car les gens ne peuvent plus rembourser, les taux
d'intérêts ayant augmenté et mis les familles dans l'impossibilité
de payer leurs traites.
Inattendu ? Les gens de la haute finance sont-ils
stupides à ce point ? Non ils ne connaissent pas la réalité
des petits budgets. Ça leur passe par-dessus la tête. Nos amis
révolutionnaires voient là non pas l'effet de l'appétit
féroce des lobbys, lequel a mis de la grosse buée sur leurs lunettes,
mais les prémices de " LA " crise inéluctable qui va
tout emporter
histoire de se distraire sur des contes de fées,
et de nier tout rôle au prolétariat dans la chute du système
(de façon paradoxale).
Pour faire face au marasme économique de la fin de années 90,
Clinton avait cherché à relancer l'immobilier avec l'idéologie
propre aux USA de créer " un peuple de propriétaires ".
Et il y croit. Objectif officiel : favoriser l 'accès à la propriété
des ménages peu aisés. La FED baisse de ce fait les taux d'intérêt
pour rendre attractif des emprunts. Les ménages se lancent dans l'ouverture
qui leur est offerte. Ceci est renforcé par Bush après les attentats
de 2001.
Les critères sont quasiment absents pour avoir le droit d'emprunter.
Mais en cas de non remboursement, tous les biens seront hypothéqués
(quand même !). C'est une façon remarquable de mettre les petites
gens à la remorque des lobbys. Bientôt le taux d'endettement des
ménages américains représente, au deuxième trimestre
2006, jusqu'à 130 % de leur revenu ; la dette hypothécaire culminait
et représentait à l'époque jusqu'à 2/3 de la dette
totale des ménages. Pourquoi ? Parce que les lobbys ont prévu
que ça marcherait bien et ils ont agrémenté les contrats
de taux variables
. Au bout d'un certain temps, le temps de l'euphorie.
Ni vu ni connu je t'embrouille
Rappelons ce que nous écrivions dans une autre rubrique. Non seulement
les salariés sont exploités au travail mais leur salaire de leur
appartient plus, il est dû en totalité aux lobbys immobiliers et
à leurs banques. Si les familles sont en difficulté, on leur offre
de nouveaux prêts pour couvrir les prêts en cours, et des assurances
spécifiques
car le train de la félonie ne doit pas s'arrêter.
Et se crée un marché secondaire du rachat et de la revente des
prêts
génial ! Tout cela est autorisé par la dérégulation
permise pas Reagan au début des années 80. Une pyramide de crédits,
dont les étudiants en économie de première année
peuvent dire qu'elle va s'effondrer au premier coup de vent. De même que
la titrisation des prêts, il fallait l'imaginer celle-là ! C'est-à-dire
la division des contrats de prêts en plusieurs petits morceaux et leur
agglomération dans des milliers d'autres titres de placement, pour que
le risque soit réparti au mieux (c'est la "désintermédiation"
qui le permet), en fait pour que ça ne se voit pas
. Sauf que des
milliers de titres n'ont bientôt plus de valeur et polluent les titres
dans lesquels ils se trouvent, même s'ils y sont en quantité infime.
Car tout finit par se savoir. On ne pouvait naturellement pas s'y attendre !!
Non franchement, rien à voir avec la baisse tendancielle du taux de profit
!!
Celui qui est en haut de sa tour et compte ses sous, est incapable de voir ce
qui se passe en bas. Ses poches et son ventre sont si gros, que non seulement
il ne voit plus son sexe, mais également le bout des cheveux de celui
qui subit la déconfiture du système, tout en bas, là en
dessous
.
Ce montage, fruit de l'imagination extraordinaire de ceux qui n'ont jamais faim, constitue une politique délibérée et choisie.
Tout marchait tellement bien que rien ne devait s'effondrer. C'est la gloutonnerie
des banques et des holdings, poussés par l'Etat, qui a conduit à
la folie d'imposer des taux variables, lesquels ont fait plonger les gens à
bas revenus dans l'impossibilité de rembourser. C'était pourtant
génial de ratisser tous les revenus des petites gens, mais il fallait
trouver la dose juste
.Ce n'était pas prévisible ??
Rien n'obligeait ces taux variables sinon une folie insatiable. Aucune loi capitaliste
n'impose cette folie.
Pour que le système tienne, il eût fallu que l'Etat impose des
limites strictes à l'impatience des entreprises et des banques. Ça
n'était pas du tout impossible de ralentir le processus de remboursement.
Sauf que la dérégulation avait été votée....
dans le cadre de la démocratie parlementaire
. Tout ceci se déroule
comme un caprice enfantin qui ne peut plus être arrêté.
Les prix de l'immobilier qui montaient, ont commencé à descendre. Les faillites des ménages stoppent tout ; leurs biens sont hypothéqués, leurs maisons se revendent trois fois rien Des milliers de gens commencent à se retrouver à la rue. Et la mentalité n'est pas à la révolte dans un premier temps. Les banques ne trouvent rien de mieux que de presser le mouvement des expulsions pour revendre les maisons. Il ne faut surtout pas que le processus des ventes cesse tant pis si les pauvres dorment dans la rue.
L'alarme est donnée par HSBC en GB, et les premières faillites de banques ont lieu début 2007. La spéculation sur les titres allait bon train, mais certains titres étaient estimés véreux donc les banques ne veulent plus couvrir leurs congénères, et les prêts interbancaires n'ont plus lieu. Les marchés financiers refusent de couvrir.
Nous renvoyons aux exposés des faits bien connus pour la suite. Les gouvernements font face, il faut le noter.
Mais il est bien évident que c'est la dérèglementation financière, la liberté de circulation du capital, votées au début des années quatre- vingt, qui a engendré un tel processus on se gargarise ensuite de grands mots " la bulle financière " a explosé sous l'effet des " lois " du capital
Ce sont les Etats qui vont venir au secours de banques en les renflouant, en choisissant quelles banques vont faire faillite. Personne n'a relevé à quel point ce renversement de situation est comique. On va sauver AIG, la banque d'investissement Merrill, et on laisse plonger Lehman Brothers aux USA, comme punition. Il faut bien une victime chez les grands de ce monde, sinon tout le monde croirait à un coup monté . Des banquiers vont être jugés très sévèrement, Il y a de quoi leur trouver des poux dans la tête. Ils ne sont victimes d'aucune " loi du capital ", mais de leur rapacité.
Ensuite les parlements vont légiférer pour stopper les mouvements
de panique.
Ce qui sera bien plus long sera de trouver des mobile-homes pour loger les gens.
Mais certains, pour presser le mouvement, vont déménager les bureaux
des banques dans la rue pour montrer " comment ça fait "
.
Des épisodes savoureux ont été relatés aux USA.
C'est dans ces circonstances que les européens vont s'agiter pour que
la BCE trouve des solutions à tout. En aidant les banques, en leur faisant
imposer de nouvelles règles, et en pressurant le peuple, voire la Grèce.
La BCE traitée de tous les noms, va réussir.
Mais certains voudraient remettre ça en 2016-2017. Les lobbys, qui pourtant
le récusent pour partie aujourd'hui, ont trouvé un guignol, cette
fois un franc imbécile, vulgaire, machiste, tête de linotte, qui
montre son sexe à qui veut
.pour revenir à la dérèglementation
: TRUMP !
Ils le critiquent, le bousculent, prennent des photos horribles de lui, le jettent
aux gémonies, pour mieux le manipuler, et lui faire exécuter ce
qui leur est nécessaire dans l'immédiat. A savoir tout déréguler
à nouveau (le 10-7-17), la fête était si belle
Après la " crise " de 2008, la règle Volcker avait été
instituée aux USA (pas d'activité de négociation pour le
compte des banques). Il faut la défaire
. Les banques doivent pouvoir
s'endetter plus facilement ! Les restrictions à l'endettement doivent
sauter. Trump, sur ordre, le souhaite, il l'a dit
les pays européens
emboitent le pas.
Extravagant !
Les banques n'ont pas entre elles de solidarité, sauf si ça rapporte.
D'un jour à l'autre, telle banque peut décider de piétiner
l'autre. La question est aujourd'hui posée ainsi : " compte tenu
de ce qu'on a appris, comment va-t-on décider d'y aller quand même
(c'est un jeu de pocker..), et de s'en sortir, sans casse, mieux qu'en 2008
? ". Il faudra tirer à bout portant, sans hésiter, contre
le partenaire d'hier. Ainsi va la concurrence. C'est la guerre.
Sauf que ce n'est pas si simple. La classe dirigeante américaine n'est pas homogène. La FED est divisée. La dirigeante de la FED, Mme Yellen, est pour maintenir la régulation des banques, régulation apportée par Obama. Il semble qu'elle ait la majorité au sein de la FED. Le directeur de la BCE, Draghi, est sur la même ligne. Les banques américaines ne semblent pas pouvoir pour l'instant faire ce qu'elles veulent. Ni Trump.
Oui la barbarie peut s'accroître encore, ou du moins le croit-on, car
tout se sait aujourd'hui. Mais qu'importe. Les règles qui président
à l'escroquerie dans les bas- fonds de la société, sont
imitées de ce qui se passe en haut.
Ce ne sont plus des politiques de paix sociale keynésienne qui seront
appliquées. C'est le lavage de cerveau, la guerre réelle, la construction
du terrorisme pour alimenter la guerre, la décision de tuer à
vue les empêcheurs de tourner en rond grâce aux drones entre autres
Mais le seul grand risque est la destruction de la planète, dont se foutent
pourtant éperdument les lobbys tant que ça ne gêne pas leurs
activités.
On ne peut douter qu'une nouvelle crise financière puisse arriver, et que les capitalistes dominants trouveront les moyens de la colmater. Sauf si une crise sociale se déclenche violemment en même temps, parce que, du point de vue de toutes les couches sociales constituant le peuple, soudain, trop serait trop .
Mais l'accentuation de la guerre partout dans le monde, c'est miraculeux comme
effet pour tenter de balayer les risques! Les millions de réfugiés
qui se baladent avec leurs enfants, qui meurent en route, se noiejnt en méditerrannée,
qui sont piégés dans des camps, tout cela laisse du champ libre
aux grands de ce monde pour distraire notre attention. Pendant ce temps, les
holdings font leurs affaires. Y compris la grande dénonciation par les
femmes des comportements sexuels des hommes, occupe tant le devant de la scène
qu'on en oublierait tous ces milliards de fraude fiscale qui ne sera peut-être
jamais récupérée tandis que les salariés sont tondus
.Mais
il fallait bien que les femmes se révoltent
et c'est peut-être
d'elles que jaillira le changement.
.
LA RIPOSTE ?
Cela fait plus d'un siècle qu'on nous bassine à l'extrême gauche pour construire le parti pour faire tomber le système. Et personne ne rit. C'est ça qui est extraordinaire. Commençons par rire, car nous y avons droit, et le reste viendra ensuite.
La riposte ? Elle a lieu tous les jours, n'en déplaise aux partisans
du " parti " (dont on voit bien ce qu'il fait en Chine). Le seul fait
de dénoncer inlassablement, de rendre publics les arrangements criminels
mais parfois comiques des groupes liés aux lobbys, comme les escroqueries
à la TVA des ventes " de permis CO2 " (une drôle de farce
!), les panama's paper, d'obliger une piètre justice de jouer parfois
son rôle, de se moquer impitoyablement, de venir au secours des gens à
tous les niveaux, de dire NON à plusieurs, de protester, de manifester
par milliers contre le terrorisme (des rassemblements immenses et des marches
blanches
.phénomène intéressant), d'exiger des douches
et de distribuer des repas pour les réfugiés, d'exiger des WC
publics pour les femmes à Copenhague, de vivre dores et déjà
différemment,
les mille et une choses de la vie dont les citoyens
se saisissent pour contester le système marchand
et tous les mouvements
de foule pour ne plus acheter tel ou tel produit, ou d'acheter moins, ou de
faire massivement les poubelles
.
" Tout ceci ne fera pas chuter le système " nous lance-t-on
! Faut-il qu'il chute ou qu'il ne parvienne plus à fonctionner un jour
ou l'autre ? y compris parce qu'il y aura défection en son sein ? Regardons
la droite en France ? Et rions. Elle ne parvient plus à se mettre en
rang si ce n'est du côté du FN. Regardons Macron et les leçons
qu'il donne de ci de là
sauf à Sissi l'Egyptien à
qui il vend des armes. Peut-on le respecter ? Attendons la suite. Il est en
train de rater des marches dans les escaliers
.
Et le vol des fichiers informatiques ? Et la chute possible d'un système
informatique ? Et la dérèglementation du système des impôts
?? On n'y a pas encore pensé, ou d'EDF ?
Les vrais " révolutionnaires " sont peut-être ces petits
malins qui peuvent aller fouiner dans tous les systèmes informatiques
; Ils ont des aînés !
Et l'expropriation des grandes surfaces qui s'étendrait à tout le système industriel.. ? Rêvons.
Mais la question des holdings ? Le grand capital est très méchant. Cependant il est fragile. Le harcèlement tous azimuts se fera peut-être plus tôt qu'on ne le croit. Ce jour-là on verra qui court le plus vite, celui qui a le ventre creux ou celui dont la graisse lui coule entre les jambes même s'il a des armes ?
Ce n'est pas nous qui inventerons comment et quand dire à ces gens en
cravate, qu'on finira bien par désarmer, " Bon assez joué,
allez mettre des tabliers ( !) et allez faire les chiottes, nous, on va bouffer
chez vous ! ".